Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

La haine de Marat : Onfray ou l’affabulation   En ligne

Par Guillaume Mazeau, IHRF-Paris 1

En 2009, Michel Onfray a publié une apologie de Charlotte Corday. Plutôt bien accueillie par les médias, cette histoire est pourtant historiquement médiocre et politiquement scandaleuse. Depuis Adam Lux (1765-1793), ce Mayençais guillotiné pour avoir publié un chant d’amour en l’honneur de la belle Corday, la liste de ceux dont «l’ange de l’assassinat» a fait perdre la tête ne cesse de s’allonger. S’il participe d’un retour de flamme plus général pour Corday, le coming out de Michel Onfray ne peut que surprendre et inquiéter, surtout lorsque celui-ci reçoit la bénédiction de la critique la plus installée. Car cet éloge cache un brûlot mal inspiré, jamais fondé, truffé d’erreurs, ponctué d’attaques haineuses, arbitraires – et pour tout dire, populistes. Onfray veut montrer que Charlotte Corday peut inspirer tous ceux qui, lassés d’une gauche de ressentiment impuissante et rongée par les haines et les envies, demeurent fidèles à l’action, à la morale et à la vertu.

Lire le texte sur marat-jean-paul.org

Jaurès/Kautsky : socialisme et Révolution française   Annonces

Socialisme et Révolution française

Nous publions l'introduction et la table des matières de l'anthologie de Jean-Numa Ducange sur Jean Jaurès et Karl Kautsky, Socialisme et Révolution française, Paris, Démopolis, 2010 (préface de Michel Vovelle).


La Révolution (toujours) en question

Qui, aujourd’hui, n’a pas entendu parler de Jaurès ? De tout bord, on s’en réclame ; de tout bord, on le cite. Peut être est-il temps de le relire, au-delà de quelques citations issues de textes clairsemés (1). Son Histoire socialiste de la Révolution française, pourtant son ouvrage le plus élaboré, n’est guère mobilisée par la « citomanie ». Dans sa vaste fresque de l’histoire révolutionnaire, Jaurès entend siéger à côté de Robespierre aux heures difficiles de la Convention : « Ici, sous ce soleil de juin 93 qui échauffe votre âpre bataille, je suis avec Robespierre et c’est à côté de lui que je vais m’asseoir aux jacobins (2) ». Parmi ses héritiers présumés, combien assumeront, avec Jaurès, de s’asseoir aux côtés de Maximilien Robespierre ?

Lire la suite

De citoyen à citoyen   Actuel

Cahier de doléances et de propositions pour refaire une Cité

Appel à participer à un projet de cahier de doléances contemporain, en vue de préparer les débats électoraux de 2012

Ce cahier a l’ambition d’être transversal dans ses thématiques et bref dans sa forme. Il doit pouvoir circuler facilement sous forme papier comme sous forme électronique et pouvoir être approprié par des lecteurs variés. Les doléances recueillies répondent au texte d’appel que nous avons pris l’initiative de rédiger et qui nous semble correspondre à une situation présente où l’horizon fermé est à la fois annoncé comme crise mais abandonné à tout investissement imaginaire. La formule « Soyons réaliste, demandons l’impossible », est une manière de ressaisir cette crise en disant nos doléances, nos griefs face à la cruauté du pouvoir afin de fabriquer un autre horizon commun. Dire là où ça ne va pas, là où ça ne va pas bien, là où ça souffre et se plaint, afin d’élaborer dans ce pays, à nouveau, un imaginaire politique. Si cela vous semble possible, rédigez une doléance liée à votre expérience professionnelle, soit collectivement , soit à titre personnel, une doléance liée à votre expérience civique, une doléance liée à votre expérience plus personnelle….. Chaque doléance ne devra pas excéder 15000 signes et pourra n’être constituée que d’une page ou même d’une phrase. Aucun sujet n’est hors sujet.

Lire la suite

L’interruption en révolution, le 31 mai 1793 : un discours non prononcé de Rabaud Saint-Etienne   Textes

par Jacques Guilhaumou, UMR « Triangle », Université de Lyon, CNRS/ENS

Au cours de la très longue séance de la Convention du 31 mai 1793, Danton a prononcé un important discours sur la situation révolutionnaire du moment, un discours « heureux » donc, que nous avons reconstitué, sur la base des comptes-rendus des différents journaux, et publié sur le présent site. De cette séance exceptionnelle de la Convention, nous retenons présentement un autre discours, celui du girondin Rabaud Saint-Etienne, porte-parole de la Commission des douze. Cependant il se situe dans un contexte d’énonciation fort différent : ce discours s’avère « malheureux » du fait d’une série ininterrompue d’interruptions qui empêche l’orateur de s’exprimer pleinement. C’est donc le statut discursif de l’interruption en révolution, et conjointement celui de l’injure, que nous analysons présentement.

Lire la suite

Les héritages des républicanismes et la république comme utopie   Annonces

Les héritages des républicanismes et la république comme utopie, atelier du Congrès Marx International VI hors les murs associé au Centre d'Histoire des Systèmes de Pensée Moderne (Paris 1), se tiendra le samedi 27 novembre 2010 de 10h à 18h à l'Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, 12 place du Panthéon, 2e étage, salle 216.

Les problématiques du républicanisme, principalement connues par des travaux anglo-saxons, sont peu présentes en France. Les équivalents français de ces recherches en histoire politique et histoire des concepts ou des idées, quant à eux, ne dépassent guère le cercle étroit des spécialistes, au demeurant peu nombreux. Il s'agira dans cet atelier, de poursuivre, d'approfondir et d'élargir la réflexion entamée en 2008 lors du colloque Républicanismes et droits naturels, en se concentrant sur trois points qui sont apparus comme les principaux blocages : d'abord, le fait que la notion de républicanisme est réputée avoir épuisé ses potentialités révolutionnaires et semble désormais, en France, fixée peu ou prou aux valeurs de la IIIe République ; ensuite que le républicanisme est séparée des traditions jusnaturalistes et socialistes ; enfin, que l'approche standard des expériences républicaines tend à les cloisonner dans le temps et dans l'espace.

Lire la suite

A la reconquête de la République   Actuel


"Face aux lois Sarkozy contre les étrangers en général et les Roms en particulier : la République comme utopie émancipatrice".
Photographies prises dans les différents massifs français le week-end du 11-12 septembre lors de l'opération "à la reconquête de la République", soutenue et aidée par l' association "Citoyens Résistants d'Hier et d'Aujourd'hui" ainsi que RESF et la "Ligue des Droits de l'Homme".

Lire la suite

L'Esprit des Lumières et de la Révolution 2010-2011   Séminaire

Groupe de travail associé au Centre d'Histoire des Systèmes de Pensée Moderne (Paris 1) et animé par Marc Bélissa, Yannick Bosc, Françoise Brunel, Marc Deleplace, Florence Gauthier, Jacques Guilhaumou, Fabien Marius-Hatchi, Sophie Wahnich. Nous vous convions aux séances qui se tiendront le vendredi, de 18 à 20 h :

Lire la suite

La Bastille s'expose à l'Arsenal   Annonces

L'exposition La Bastille ou l’Enfer des vivants se tient du 9 novembre 2010 au 11 février 2011 à la Bibliothèque de l'Arsenal.

Au-delà du mythe, que fut réellement la Bastille ? L’exposition présentée à la Bibliothèque de l’Arsenal raconte l’histoire de la prison, du règne de Louis XIV jusqu’à la Révolution française. De nombreuses pièces d’archives, dossiers de police, registres de la prison, écrits de prisonniers illustres ou inconnus, dessins, estampes et objets dévoilent les causes et les réalités de l’embastillement sous la monarchie absolue. Les affaires célèbres sont évoquées, mais surtout sont mis en lumière les rouages de la société d’Ancien Régime, soumise à la justice extraordinaire, celle du secret et de la lettre de cachet.

Lire la suite du communiqué de presse en .pdf et voir la video de l'exposition

Le peuple brise ses chaînes   Actuel

manifestation retraites Marseille 16 octobre 2010

Marseille, samedi 16 octobre 2010

L'exposition Périssent les colonies plutôt qu'un principe ! (5)   Synthèses

Camp de Gurs

Révolution Française.net publie en feuilleton les panneaux de l’exposition Périssent les colonies plutôt qu’un principe ! coordonnée par Florence Gauthier (voir les volets 1, 2, 3 et 4). Voici la dernière livraison.


Après la Traite ?

Où trouver les instruments de l'industrie ?

"En Afrique, les instruments sont là, ils sont nombreux, ils s'entretiennent d'eux-même. Si la terre exige plus de travail, la population inoccupée est si abondante qu'elle fournit aisément à ce besoin".
TALLEYRAND, 1754-1838, Mémoires.

"Dieu offre l'Afrique à l'Europe. Prenez-la. Où les rois apporteraient la guerre, apportez la concorde. Prenez-la : non pour le canon, mais pour la charrue ; non pour le sabre, mais pour le commerce ; non pour la bataille, mais pour l'industrie ; non pour la conquête, mais pour la fraternité. Versez votre trop-plein dans cette Afrique, et du même coup résolvez vos questions sociales, changez vos prolétaires en propriétaires. Allez, faites !"
VICTOR HUGO, Discours du 18 mai 1879.

Lire la suite du cinquième et dernier volet en .pdf

La déclaration du droit des gens de l’abbé Grégoire (juin 1793, 4 floréal an III)   Etudes

Par Marc Belissa, CHISCO-Université Paris Ouest Nanterre - La Défense

Cette étude reprend le texte d'une communication présentée lors d'un colloque consacré à Grégoire qui s'est tenu à Metz en novembre 2006.

Dès le mois de décembre 1789, une partie des patriotes du côté gauche souhaitent que l’Assemblée Constituante s’empare de la question des relations extérieures de la France régénérée et définissent les grandes lignes d’une politique pacifique, refusant la guerre offensive, la conquête et la diplomatie « machiavélique » des rois. Dans l’une de ses premières interventions, Volney avance ainsi l’idée d’une déclaration solennelle des principes qu’entend suivre désormais la France dans ses rapports avec les autres peuples. Il appelle l’Assemblée à montrer

« que ces mêmes règles de justice que vous avez reconnues dans les particuliers existent aussi dans les nations : que dans la grande société du genre humain, les peuples ne sont que des individus qui, doués des mêmes facultés et investis des mêmes droits, doivent être soumis à des lois semblables » (1).

Lire la suite

L'enseignement de la Révolution française. Relance de l'enquête   Enseignement

La Société des études robespierristes (SER) et l'Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie (APHG) vous invitent, dans le cadre de la préparation de journées d’études qui seront consacrées à l’enseignement de la Révolution française, au printemps 2011, à répondre à l’enquête ci-dessous. L’objectif de cette enquête est de recueillir un certain nombre d’informations sur la manière dont cet enseignement est mis en œuvre, tant à l’école élémentaire que dans l’enseignement secondaire. Il s’agit donc à la fois de pouvoir dresser un état des lieux des pratiques et de saisir les principaux enjeux de cet enseignement aujourd’hui.
Les questionnaires remplis seront à retourner pour le 20 novembre 2010.

Télécharger le questionnaire

La réaction thermidorienne d'Albert Mathiez   Annonces

Albert Mathiez La réaction thermidorienne

Nous publions le premier chapitre du classique d'Albert Mathiez, La réaction thermidorienne, réédité par les Editions La Fabrique, 2010, 410 p., avec introduction et notes de Yannick Bosc et Florence Gauthier.

Je me propose d'exposer avec quelque détail l'histoire intérieure des quinze derniers mois de la Convention nationale, depuis la chute de Robespierre au 9 thermidor an II (27 juillet 1794) jusqu'à l'avènement du Directoire, le 4 brumaire an IV (26 octobre 1795). Ces quinze mois ont reçu le nom mérité de Réaction thermidorienne (Réaction, cela veut dire Retour en arrière, recul), et, en effet, nous allons assister à la destruction progressive des institutions et des usages de l'époque précédente, de l'époque de la Terreur, en même temps qu'à l'exécution et à la persécution de tous les hommes qui avaient auparavant exercé le pouvoir ou participé à l'administration.
Avant le 9 thermidor, sous la pression des nécessités politiques et économiques de l'état de guerre, afin de vaincre l'ennemi intérieur et extérieur comme pour nourrir les villes et les armées menacées d'une famine permanente, le pouvoir s'était de plus en plus concentré.

Lire la suite en .pdf

La société londonienne du XVIIIe siècle dans le regard d’un couple, Elizabeth et James Cook   Recensions

Anna Enquist Le retour

par Jacques Guilhaumou, UMR « Triangle », Université de Lyon, CNRS/ENS

A propos du roman d’Anna Enquist, Le Retour, Actes Sud, 2007, 489 pages: le conjugalisme à l'épreuve de la fiction

"Tout est historiquement exact dans le nouveau roman de la Néerlandaise Anna Enquist. Et pourtant l'imaginaire domine ce livre qui prend pour point de départ la vie et les voyages de l'explorateur James Cook" (Christine Ferniot, Lire, avril 2007).
L’explorateur anglais James Cook (1728-1779), devenu célèbre pour ses tours du monde entamés à partir de 1768 est, pour les siens, un époux et un père longuement absent, voire ne donnant plus de nouvelles dès qu’il a atteint les mers au-delà du Cap. Absent donc d’abord l’été pendant douze ans, puis deux à trois ans ensuite. Conscient d’une si longue séparation, et dans le but de conserver une trace écrite des activités respectives de chacun, James dit alors à sa femme Elizabeth, « Tu peux rédiger un journal de la maison comme moi je tiens un journal de bord ». La principale narratrice fictive de ce roman, en l’occurrence Elizabeth, réagit mal en considérant qu’ « elle s’était senti humiliée ».

Lire la suite

Des intentions et de leur réception : à propos de « notre terreur »   Actuel

notre terreur

Par Yannick Bosc, GRHIS, Université de Rouen

Notre terreur, création collective de la troupe d'ores et déjà mise en scène par Sylvain Creuzevault, est centrée sur Robespierre et les derniers mois du Comité de Salut Public. Créée l'an passé à La Colline la pièce est reprise du 9 au 30 septembre 2010 dans ce même théâtre pour la 39e édition du Festival d'Automne.
Disons d'emblée que ce spectacle porté par d'excellents acteurs frappe principalement par l'écart entre les intentions affichées et la réception des spectateurs.
Les intentions sont claires : « Que reste-t-il des révolutionnaires de l’an II dans l’imaginaire populaire ? Du sang. Sur quelle tête cet imaginaire se concentre-t-il ? Robespierre. Les 9 et 10 thermidor an II de la République marquent son arrestation et sa mort. Notre terreur interroge et dénonce cette transmission que d’ores et déjà interprète comme une censure thermidorienne, comme la fabrication de l’homme à abattre, comme le terroriste » (voir la présentation du spectacle sur le site de La Colline ).

Lire la suite

 

Licence Creative Commons
Révolution Française.net est sous Licence Creative Commons : Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification