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Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Sieyès. La sensation, l’action et le moi.   Séminaire

La sensation, l’action et le moi. Réponse de Jacques Guilhaumou à Christine Fauré.

Ayant participé à la publication des manuscrits de Sieyès sous la direction de Christine Fauré, je tiens d’abord à m’excuser de mon absence pour des raisons impératives à ce séminaire sur Sieyès. C’est toujours un plaisir de dialoguer avec Christine Fauré sur un auteur, Sieyès, à propos duquel nous avons souvent échangé pendant son édition des manuscrits de Sieyès en deux volumes chez Champion.
En fin d’exposé Christine Fauré m’interpelle de manière critique sur un point. Elle considère, si j’ai bien compris, que je ne mets pas assez l’accent sur l’importance de Condillac chez Sieyès dès ses premiers écrits manuscrits, attitude paradoxale dans la mesure où j’ai présenté et transcrit le Grand Cahier métaphysique, manuscrit de jeunesse de Sieyès (1773) centré en grande part sur la lecture du Traité des sensations de Condillac. Après avoir précisé ce qui lie Sieyès à Condillac, le couple sensation-action, et sa conséquence, l’absence chez Sieyès d’une approche du sujet en terme empirico-transcendantal, elle identifie la cause de ma démarche dans le fait que j’aurais une approche kantienne de Sieyès.

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Sieyès était-il rousseauiste ? Réponse critique à Jonathan Israël   Etudes

par Christine Fauré, directrice de recherche émérite au CNRS.

La panthéonisation de Jean-Jacques Rousseau, le 20 vendémiaire l’An III (11 octobre 1794), célèbre l’héritage de l’auteur du "Contrat Social" qui traversa toute la Révolution. C’est un pic de reconnaissance.
Jonathan Israël, dans un ouvrage de près de 1000 pages sur les idées révolutionnaires (1) , cherche dans un premier temps à évaluer ce rousseauisme révolutionnaire décidément trop vague :

« Une grande variété d’acteurs de tous bords adorait Rousseau, de la portraitiste… Élisabeth Vigier le Brun (qui détestait la Révolution) au catholique révolutionnaire Fauchet, jusqu’à Robespierre et Saint-Just… Rousseau était le héros, tant de la droite que de la gauche, il acquit un prestige d’une ampleur sans pareille » (2).

À travers le défilé des grandes voix de la Révolution, Jonathan Israël tente de nuancer cette approche. C’est ainsi que Brissot (p. 81), Marie-Josèphe Chénier (p.84) (3), Nicolas Bergasse, passent sous le radar du Rousseauisme. Mais peut-on étendre ce Rousseauisme tout azimut à l’abbé Sieyès ? Jonathan Israël constate que la rhétorique des débuts de la Révolution trouve son lexique dans les premiers essais de l’abbé Sieyès : Essai sur les privilèges, Qu’est-ce que le Tiers-État ?, Vues sur les moyens d’exécution, Reconnaissance et exposition raisonnée des droits de l’homme… . « Sans être tout à fait Rousseauiste, Sieyès emprunte néanmoins à Jean-Jacques certaines expressions » écrit Jonathan Israël de manière évasive sans se lancer dans une identification précise de ces fameuses formules.

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