Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Institutions civiles et Terreur   Synthèses

Par Françoise Brunel, Université de Paris I – Panthéon-Sorbonne.

Cette contribution prend le risque de s’inscrire aux marges de la tradition historiographique classique. Ce sont, en effet, les rapports entre politique et esthétique qui seront abordés par l’évocation rapide de quelques textes officiels de l’an II. Telle approche peut surprendre, tant elle s’éloigne de deux voies interprétatives majeures : un Gouvernement révolutionnaire dégénérant en « violence d’Etat » (Albert Soboul), ou bien « l’abdication de la liberté sous la pression de la nécessité » (Hannah Arendt). Ce qui semble se perdre dans ces deux analyses, c’est le difficile enchevêtrement de la révolution comment et de la révolution pourquoi, de la politique et du programme, du devoir-faire et du devoir-être. Aussi la lecture ici tentée fera-t-elle retour à quelques textes majeurs, aventure relayée par les réflexions dans le domaine des stratégies langagières en analyse de discours (1).

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Une école républicaine à construire, pas à restaurer   En ligne

Le site L'école en débat, civilité, citoyenneté, autonomie "souhaite ouvrir des pistes de réflexion dans un certain nombre de champs, notamment au croisement du politique et de l'éducatif : laïcité, justice, autonomie de la personne, formation du citoyen, mémoire et histoire, construction d'une civilité et d'une morale renouvelées, prévention de la violence".

Où Marie-Antoinette est Madame de Staël ?   Recensions

StaelMadame de Staël, Réflexions sur le procès de la reine par une femme (1793), présenté et annoté par Monique Cottret, Les Editions de Paris, 2006, 126 pages.

Par Jacques Guilhaumou, UMR Triangle, CNRS-ENS LSH Lyon.

Monique Cottret - dont nous avons pu déjà apprécier la récente biographie intellectuelle sur Jean-Jacques Rousseau en son temps (Perrin, 2005) écrite de concert avec Bernard Cottret (1) - présente longuement ce court texte de Madame de Staël qui vise à défendre la reine dans l’opinion, et plus particulièrement auprès des femmes par un usage intensif d’un registre sensible sur le ton du passage introductif suivant : « Oh ! vous, femmes de tous les pays, de toutes les classes de la société, écoutez-moi avec l’émotion que j’éprouve ; la destinée de Marie-Antoinette contient tout ce qui peut toucher votre cœur » (page V). Au premier abord, un tel accent sur le registre naturel de la morale et du sensible, et plus spécifiquement sur le portrait de Marie-Antoinette en tant que mère, peut sembler tendre à l’absoudre des crimes que les révolutionnaires lui imputent tant dans sa conduite sous l’Ancien Régime qu’au cours de la Révolution française. Si, comme le souligne Mona Ozouf dans Les mots des femmes (Fayard, 1995), « c’est être réactionnaire que de croire à une féminité inscrite dans la nature, à une ‘vocation naturelle’, alors Madame de Staël l’est à l’évidence » (p. 138), précise-t-elle dans le portrait qu’elle exhibe de sa perpétuelle inquiétude. Et elle l’est ici tout particulièrement parce qu’elle dresse le portrait d’une reine dotée de « « vertus maternelles », de « l’austérité de la morale et de la raison », de « piété religieuse », de « tendresse dévouée », voire d’héroïsme alors que l’on porte atteinte à la vie de ses proches, puis d’elle-même, toutes vertus choyées par la nature. Plus la reine s’approche de sa fin, plus elle tend de toutes ses forces vers le retour à une telle nature, abandonnant par là même toute défense contre la calomnie.

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Actualité Marie-Antoinette à Cannes   En ligne

Voir la bande annonce du film de Sofia Coppola, lire l'article "Marie-Antoinette une jeune fille d'aujourd'hui" sur le site Zéro de conduite (cinéma et éducation), et à sa suite, les commentaires des lecteurs : "Ah, la jeunesse dorée de Versailles, les teufs, le luxe, comme c'est charmant… Cette bande-annonce réveille en moi des pulsions de sans-culotte… Ah, ça ira, ça ira…".

Critique du concept de "révolution bourgeoise" appliqué aux Révolutions des droits de l'homme et du citoyen du XVIIIe siècle   Notions

Par Florence Gauthier, Université Paris VII Denis Diderot.

La tradition marxiste voit dans les révolutions de la liberté et de l’égalité, qui précédèrent ce que l’on a appelé “la révolution prolétarienne” inaugurée par la Révolution russe, des “révolutions bourgeoises”. On sait que Marx a laissé des éléments d’analyse, qui présentent des moments différents et même contradictoires de sa réflexion, correspondant à l’évolution de ses connaissances et de sa compréhension de la Révolution française. Le schéma interprétatif, dont il sera question ici, a été produit par la tradition marxiste et est, lui-même, une interprétation des analyses laissées par Marx. Toutefois, mon propos n'est pas de reconstituer comment un tel schéma interprétatif a été produit, bien que ce travail reste à faire, il est même urgent, mais, plus précisément de chercher à savoir si ce schéma interprétatif correspond à la réalité historique. Pour situer le problème, je me limiterai à l’exemple de ce que l’on appelle “la Révolution française”. Et je voudrais commencer en rappelant rapidement les souffrances que quelques grands historiens marxistes se sont infligés pour faire cadrer les résultats de leur recherche avec le schéma interprétatif de la “révolution bourgeoise”.

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Banlieues, CPE, Clearstream et les "futurs sans-culottes"   Brèves

Commentaire d'un lecteur sur le blog de Libération (9/05/2006) :

"Le manque de communication, surtout de la part du gouvernement, est criant d'autant plus qu'il revendique obstinément cette communication : dans l'intérêt général, messieurs les politiciens, parlez quand vous avez quelque chose à apporter (genre des propositions et leurs explications ou motivations : la plèbe PEUT COMPRENDRE) car, pour les explications, c'est à la justice ou aux futurs sans-cullotte qu'il faudra s'adresser !"

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Etre admis à l'exercice des droits de citoyen français   Brèves

Constitution du 24 juin 1793. Article 4 :

" Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt et un ans accomplis ; - Tout étranger âgé de vingt et un ans accomplis, qui, domicilié en France depuis une année - Y vit de son travail - Ou acquiert une propriété - Ou épouse une Française - Ou adopte un enfant - Ou nourrit un vieillard ; - Tout étranger enfin, qui sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l'humanité - Est admis à l'exercice des droits de citoyen français."

La Révolution française à l’horizon du mouvement social. Une question de visibilité sociale   Actuel

Par Jacques Guilhaumou, UMR Triangle, CNRS-ENS LSH Lyon

Un enjeu éthique

Fortement marqué par la recrudescence au cours des années 1990 du mouvement social par le fait des luttes et de la parole des sans, nous avons essayé d’en évaluer les caractéristiques propres à l’épreuve de la Révolution française, et tout particulièrement du phénomène conjoint des porte-parole (Guilhaumou, 1998b). Nous avons voulu ainsi attester du présent de la Révolution française dans le mouvement social, donc sa part inhérente, voire immanente, aux ressources cognitives permettant de comprendre la portée émancipatoire des luttes sociales actuelles. Nous avons ainsi contribué, nous semble-t-il, à donner une visibilité et une centralité historiques à un mouvement des sans relégué trop souvent sur les marges de la société.

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A propos d'Etats Généraux, le chroniqueur Denis Sieffert   Brèves

Politis, 16/05/2002 :

"Que la gauche de gouvernement accepte le dialogue avec la partie de l’extrême gauche qui y est disposée, et avec un mouvement social trempé dans la plus ingrate des réalités. Comment réunir tous ces gens ensemble ? Comment convaincre les uns qu’ils ont beaucoup à réapprendre du vrai monde, et les autres que toute gestion n’est pas nécessairement honteuse ? C’est le sens de notre suggestion d’états généraux de la gauche. Comme en mai 1789, commençons par l’inventaire. Il s’agirait aussi de redéfinir devant les acteurs de toutes les gauches ce qu’on appelle le « réalisme ». Cet insidieux diktat qui a fini, pour les uns, par rendre superflu d’écouter et, pour les autres, vain de proposer."

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