Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Réflexion sur les formes historiques et sociodiscursives de l'engagement en Révolution   Recensions

par Jacques Guilhaumou, UMR "Triangle", ENS-Lyon/Université de Lyon

A propos de l'ouvrage de Guillaume Mazeau, Le bain de l’histoire. Charlotte Corday et l’attentat contre Marat (1793-2009), Paris, Champvallon, 2009, 427 pages.

La mort de Marat, le 13 juillet 1793, est un événement régulièrement revisité, de génération en génération, par les journalistes, par les érudits locaux et plus irrégulièrement par les historiens « universitaires ». L’originalité de la démarche de Guillaume Mazeau est de prendre parti, dès l’introduction, pour une histoire universitaire engagée à propos de l’assassinat commis par Charlotte Corday contre Marat. Il s’agit alors, entre histoire, historiographie et mémoire, d’entrer dans « une fabrique du passé » où se dévoilent des pratiques sociales enracinées dans l’événement « assassinat de Marat ». Ainsi l’attention de l’historien se porte prioritairement sur les formes de l’engagement qui se manifestent dans la multiplicité des expériences de l’événement autour de la figure de Charlotte Corday.

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L'exposition Périssent les colonies plutôt qu'un principe ! (4)   Synthèses

Abolition de 1848 (détail) Biard

Révolution Française.net publie en feuilleton les panneaux de l’exposition Périssent les colonies plutôt qu’un principe ! coordonnée par Florence Gauthier. Après les volets 1, 2 et 3, voici la quatrième et avant dernière livraison.

1846 : l'abolition de l'esclavage en Tunisie

Les esclaves dans la région de Tunis
Le Bey de Tunis avait depuis longtemps sa garde d'élite et des forces militaires formées de captifs noirs que fournissait la traite transsaharienne. Au XIXe siècle, les esclaves étaient voués, dans les villes, à des tâches domestiques au service des couches aisées. L'esclavage à des fins économiques, s'il n'avait plus de place en ville, se maintenait dans les oasis du Sud.
En terre d'islam, l'affranchissement était traditionnel et pouvait prendre un caractère collectif à l'occasion de la naissance, du mariage ou du décès du maître. Les confréries des affranchies, politiquement protégées, encadraient la vie des nouveaux libres, mais servaient aussi de refuge aux esclaves fugitifs, enfin de conservatoire des cultures africaines noires, s'abritant sous un vernis islamisé.

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Calomnie, dénonciation et politique   Actuel

Par Emilie Brémond-Poulle, ICT, Université Paris Diderot-Paris 7

Les révélations liées au scandale politico-financier Bettencourt/Woerth (*) ont entraîné une série de réactions vives de la part des députés, ministres et membres de l’UMP, accusant le journal en ligne Médiapart, à l’origine des révélations, de calomnie, pratiques fascistes et autres. Débutée, il y a plus d’un mois, la polémique s’est progressivement étendue, faisant feu de tout bois, pour finalement se recentrer sur les rapports entre le pouvoir et la presse. En dépit de sa disparition des « unes » au profit de nouveaux sujets, il semble intéressant de faire part des réflexions inspirées par cette affaire : de part son contexte et les sujets abordés, elle a fait écho à des questions rencontrées dans mon travail de thèse sur la pratique de la dénonciation politique dans L’Ami du Peuple de Marat entre 1789 et 1793 (1). Un parallèle avec la période révolutionnaire semble assez évident, puisque des événements ou des personnages ont été largement cités dans les débats et les discussions de ces derniers mois. Parfois utilisée comme exemple démocratique, en renfort d'un argument anti-gouvernemental, il est remarquable que la Révolution française ait principalement servi de contre-exemple dans les interventions des hommes politiques de la majorité.

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