Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Révolution française : évidences lexicologiques, évidences lexicométriques et interprétations   Etudes

la felicita è un idea nuova in Europa, Vetter et Marin

Par Cesare Vetter, Université de Trieste

Nous publions l'introduction de Cesare Vetter, "Révolution française : évidences lexicologiques, évidences lexicométriques et interprétations historiographiques", à La felicità è un’idea nuova in Europa. Contributo al lessico della Rivoluzione francese, tome II, sous la direction de Cesare Vetter et Marco Marin, EUT, Trieste, 2013, 731 pages. La version électronique de l'intégralité de l'ouvrage est libre d'accès sur l’archive numérique OpenstarTS de l’Université de Trieste. Le volume est également disponible en version papier. ISBN 978-88-8303-470-1.

1. Structure du volume : sources, méthodologies, propos

Ce deuxième tome de La felicità è un’idea nuova in Europa suit un fil conducteur bien précis : il permet au lecteur de vérifier à travers des évidences lexicologiques et lexicométriques les plus récents et importants débats qui tournent autour les questions inhérentes à la Révolution française. Les évidences que l’on va proposer ici résultent de la consultation de deux différents corpora informatiques : l’un est le corpus informatique des textes de la Révolution française que nous avons constitué pendant ces dernières années et que nous continuons à implémenter – avec la contribution décisive de Marco Marin - auprès du Département d’Histoire (présentement Département d’études humanistiques) de l’Université de Trieste ; l’autre est le corpus des catéchismes révolutionnaires que Marco Marin a constitué individuellement dans le cadre da sa thèse de doctorat au SUM (Istituto Italiano di Scienze Umane). Le corpus de la Révolution française dont je dispose (pour l’instant on ne peut pas être mis en ligne à cause des contraintes normatives en termes de droits éditoriaux) embrasse la bibliographie suivante : Œuvres politiques de Marat (10 vol., Bruxelles, 1989-1993) et autres écrits de Marat qui précédent la Révolution ;Œuvres de Robespierre (11 vol., Paris, 2000 - 2007) ; Œuvres complètes de Saint-Just (Paris, 1984) ; le journal de Hébert (Le Père Duchesne, 10 vol., Paris, 1969) ; Du Bonheur de Lequinio (20 brumaire an second). Le corpus informatique constitué par Marco Marin se compose de 111 catéchismes, desquels 104 sont imprimés et 7 sont restés manuscrits. La majorité de ces catéchismes ont fait l’objet d’une transcription manuelle, c'est-à-dire que nous n'avons pas utilisé de logiciels de reconnaissance de texte. De plus, Marco Marin et Elisabetta Gon ont transcrit, digitalisé et analysé lexicométriquement la lettre inédite de Robespierre de 1792 récemment mise en lumière (1).

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Les manuscrits de Robespierre aux Archives Nationales   Sources

En 2011, les manuscrits de Robespierre, que détenaient les descendants de son ami Le Bas, sont entrés dans les collections publiques, grâce en particulier à la Société des études robespierriste fondée par Albert Mathiez et à la forte mobilisation des donateurs. Ces brouillons de Robespierre sont accessibles sur le site des Archives nationales. Ils sont regroupés dans 12 dossiers qui couvrent une période qui s'étend de 1791, avec un manuscrit sur les finances de la France, aux fragments du dernier discours de Robespierre le 8 thermidor an II.

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Robespierre, une politique de la philosophie   Annonces

Robespierre. Une Politique de la philosophie. La fabrique

L'ouvrage de Georges Labica, Robespierre. Une Politique de la philosophie, publié en 1990 est réédité par La fabrique. Nous en publions l'introduction.

Introduction : une pensée de l’inédit

Pourquoi ajouter un nouveau Robespierre à une bibliographie qui compte déjà quelques sommes décisives et qui n’a cessé de s’étendre, malgré les réserves récemment encore manifestées, lors de la commémoration du bicentenaire de la Révolution de 1789, à l’endroit de l’Incorruptible ? Tout simplement parce qu’il m’a semblé que la pensée politique de Maximilien Robespierre méritait, en tant que telle, d’être prise au sérieux. Ce livre est donc d’un philosophe à l’écoute de l’un des siens.
Dont il convient d’emblée d’en souligner l’originalité.
Le caractère proprement novateur de la pensée de Robespierre, s’il n’a rien, pour l’époque, d’exceptionnel, puisque le partagent nombre de ses contemporains (Saint-Just, Marat, Grégoire, Couthon, de Gouges, Billaud, Roux, Babeuf, etc.), n’en prend pas moins une valeur emblématique. Il s’agit de penser la révolution au moment même où elle se produit, au moment où, tantôt à tâtons, tantôt avec fulgurance, elle entreprend de maîtriser intellectuellement ses actes, en inventant de toutes pièces sa terminologie. Cela n’a pas de précédent. Il est difficile, et beaucoup plus qu’on ne le croit, de cerner le concept de révolution, même pour nous qui bénéficions du corpus marxiste et d’un siècle et demi d’expériences historiques et théoriques. À plus forte raison pour Robespierre, qui est le produit de la Révolution, littéralement fait par elle, emporté par son mouvement, et s’acharnant, avec une opiniâtreté, cette fois, sans analogue, à la saisir, collant à ses processus, ne l’ayant ni vue venir, ni anticipée, mais la suivant, s’en laissant inspirer au jour le jour et tentant en vain, on le sait, d’en assurer le contrôle.

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Les Anti-Lumières contre la République   Annonces

Humanisme n°297 Dossier Anti_Lumières

Ce texte de Jérémy Mercier présente le dossier de la revue Humanisme, n°297 (octobre 2012), consacré aux Anti-Lumières :

Dès le XVIIIe siècle, au nom du catholicisme, de la monarchie et de la contre-révolution, une guerre fut menée contre les valeurs des Lumières « franco-kantiennes » ayant préparé idéologiquement la Révolution française. Aujourd’hui, au moment même où les concepts de raison, de citoyenneté, de souveraineté populaire, de laïcité et de Nation volent en éclats sur l’autel de la mondialisation et du néolibéralisme, sans parler des dérives fondamentalistes religieuses, cette même guerre continue. Pire, elle s’amplifie tandis que l’espace public tend à se réduire à une sphère de spectacle et d’obscénité, attaquant méthodiquement les constructions politiques et philosophiques de l’Aufklärung. Tandis que les Lumières « franco-kantiennes », dont nous parle Zeev Sternhell, promouvaient la sortie de l’homme de son état de minorité et le combat contre l’ordre existant, ainsi que l’esprit critique, l’instruction publique, l’égalité des droits et l’égalité entre hommes et femmes, la tolérance, la démocratie et l’universalité humaine, le courant des anti-Lumières se développait, refusant tout à la fois ces valeurs et l’émancipation de l’humanité, la critique de l’esclavage, du colonialisme ; or, la République signifiait depuis Rousseau et Robespierre à la fois la démocratie et la justice sociale. Burke et Herder, Joseph de Maistre, de Bonald, Taine furent notamment, en Europe, les tenants d’un tel courant anti-humaniste et anti-jacobin, en menant une guerre acharnée contre les fondements et le legs des Lumières au nom de la toute puissance de l’Église, de la monarchie qui se fondent sur l’inégalité des droits.

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