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Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Les néoconservateurs à la française   Recensions

Christine Fauré, Les néoconservateurs à la française

Par Florence Gauthier, Université Paris-Diderot

A propos du livre de Christine Fauré, Les néoconservateurs à la française, Editions Mimésis, 2015, 145 p.

L’auteur nous propose une analyse originale et pertinente du phénomène néoconservateur qui, depuis les années 1970, sévit dans les sciences sociales et politiques en France, en déclarant la guerre à Mai 68 et à l’idée de révolution sociale. Elle en présente les sources, les dangers, les résultats.
Tocqueville apparaît au centre des références des néoconservateurs, qui l’utilisent « pour tenir une parole intelligente » contre la Révolution française, comme événement fondateur de notre histoire politique (p. 7). Ce dispositif est répété par Raymond Aron pour condamner Mai 68 et sera repris, de François Furet à Pierre Nora et Luc Ferry. Christine Fauré met en lumière la double fonction de cet usage de Tocqueville : « désigner une place sur l’échiquier politique et dire le présent » (p. 7).
Aron, interprétant Tocqueville, ne manque pas de désinvolture en le mettant en parallèle avec Marx, mais un Marx réduit… au marxisme stalinien, ou encore un fondateur de la sociologie et, surtout, un prophète « de la société inquiète et pacifique dans laquelle les Occidentaux vivent » depuis 1945 (Aron cité p. 15), soit une modernité démocratique enfin trouvée.

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Clore le gouffre de la Terreur   Etudes

Par Françoise Brunel, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

« Clore le gouffre de la Terreur » (1), est la version française originale de la communication présentée à la Conférence internationale sur la Terreur dans la Révolution française organisée, à Stanford University les 10-13 décembre 1992, par Keith Michael Baker, Steven Lawrence Kaplan et Colin Lucas. Le texte a été publié en anglais sous le titre « Bridging the Gulf of the Terror » dans The French Revolution and the Creation of Moderne Political Culture, volume 4, The Terror, sous la direction de Keith Michael Baker, Oxford, Pergamon Press Elsevier Science, 1994. Comme certaines réflexions et pistes de recherche ont trouvé un écho dans de récents travaux, nous n’avons pas jugé inutile de le publier en français, la publication en langue anglaise étant demeurée confidentielle dans les bibliothèques françaises. S’agissant d’une version originale, nous n’avons modifié ni le texte ni les notes, hormis de rares précisions historiographiques indispensables aujourd’hui et indiquées en caractères gras.(FB)

Que l’an III pouvait être « une mine d’or pour l’étude de l’an II », Richard Cobb l’a écrit et démontré par ses travaux (2). En d’autres termes, parler de mettre fin à la Terreur, c’est encore parler de la Terreur. Quel est le statut juridique de la Terreur ? Quel est surtout son lien avec le Gouvernement révolutionnaire ? Quel est, enfin, le régime qui, de thermidor an II à brumaire an IV, durant quinze mois, gouverne la France ? Et, dès lors, quelle peut être l’interprétation du 9 thermidor et celle du « moment thermidorien » dans la « synthèse républicaine » (3). Interrogeons ces mois intenses qui, de la chute de Robespierre à la mise en œuvre d’une nouvelle constitution, voient la fin, non de la Montagne, mais de la Terreur, non le démantèlement, mais l’investissement du Gouvernement révolutionnaire pour une création politique originale, un Gouvernement révolutionnaire sans Terreur – mais non sans une certaine contrainte – sous la conduite d’une coalition de Montagnards, de députés de la Plaine et bientôt de Girondins, réintégrés de frimaire à ventôse an III.

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