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Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Le centenaire de la Société des Etudes Robespierristes   En ligne

et des Annales Historiques de la Révolution française

Par Serge Bianchi, Vice-président de la Société des Études Robespierristes

Au moment où la Société des Etudes Robespierristes (et la revue Annales Historiques de la Révolution française) vivent leur centième année au service des recherches et de la connaissance de la Révolution française, il a semblé utile d'évoquer le bilan de la Ser, son fonctionnement actuel, ses publications, projets et perspectives pour mieux marquer sa place et sa présence dans la communauté historienne et la société civile. L'évolution des images et représentations de la Révolution dans l'opinion publique, les problèmes posés par son enseignement de l'école primaire à l'Université permettent des mises au point indispensables dans le cadre d'une revue -Historiens et Géographes - qui a souvent évoqué les avancées de la recherche et les débats de cette décennie si particulière et cruciale de notre histoire.

Lire la suite en .pdf de ce texte publié dans le n°406 d'Historiens & Géographes (avril 2009)

L'amour et la haine de Robespierre   Brèves

"Psychopathe légaliste" ; "forcené de la guillotine" ; "idéaliste fanatique" ; "légaliste outrancier" ; "solitude psychologique" ; "usage frénétique de la guillotine" ; "fumeux culte de l’Être suprême" ; "boucherie nationale" ; "Khmers rouge" ; "guillotine en surchauffe" ; "déshonneur de la République" ; "atrocité idéologique" ; "maniaque de la guillotine" etc. On trouve toutes ces subtilités dans le dossier que le numéro 777 (sic) d'Historia de septembre 2011 consacre à Robespierre. En novembre 1974, le numéro 336 de la même revue publiait un texte dans lequel Alain Decaux dialoguait avec le député d'Arras. Les intertitres de la rédaction et les légendes des illustrations évoquaient alors "l'honnête famille Duplay", les "beaux yeux verts", "la justice et la probité" du "disciple de Rousseau". "Un cas d'école" comme le titre l'éditorial d'Historia version 2011.

Une révolution paysanne   Synthèses

ou Les caractères originaux de l’histoire rurale de la Révolution française

Par Florence Gauthier, ICT-Université Paris Diderot-Paris 7. gauthierflore@orange.fr

La Révolution française, révolution des droits de l’homme et du citoyen, abolit le régime féodal et l’esclavage dans les colonies, deux des piliers de l’oppression des peuples. Cette double abolition se réalisa en faveur de l'humanité opprimée. Le bonnet rouge de la liberté exprima le lien entre ces deux grandes conquêtes de la liberté civile et politique de portée mondiale.

Nous nous intéresserons ici au mouvement paysan qui imposa son rythme à la Révolution et dont l'objectif n'était pas seulement de se libérer du régime féodal. En effet, des rapports d'un type nouveau se développaient depuis la fin du Moyen-Âge. On pouvait voir dans les campagnes du Royaume de France, les progrès de la concentration de la propriété foncière par l’expropriation d’une partie grandissante de la paysannerie de ses tenures héritables, mais aussi ceux de la concentration de l’exploitation agricole aux mains d’une étroite couche de fermiers capitalistes entrepreneurs de culture (1), qui pratiquaient la réunion des fermes en rassemblant dans leurs mains les différents marchés de terre en location. On voyait encore la formation d’un marché privé des subsistances grâce à la spéculation à la hausse des prix des grains à une époque où les céréales représentaient la base de l’alimentation du petit peuple des villes et de l’immense population des paysans pauvres et sans terre. Ici, le pouvoir économique transformait le besoin social de se nourrir en arme alimentaire, ou guerre du blé, qui tuait, comme nous le savons, sous forme de disettes factices (2).

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Mably : jusnaturalisme, républicanisme, utopie   Etudes

Par Stéphanie Roza, CHSPM-Paris 1

héritages des républicanismes et république comme utopie

Ce texte a été présenté lors de l'atelier Les héritages des républicanismes et la république comme utopie qui s'est tenu le 27 novembre 2010. Il a été suivi d'un débat sur la fonction accessoire, ou au contraire centrale, du droit naturel chez Mably. Nous y reviendrons au cours du séminaire L'Esprit des Lumières et de la Révolution 2011-2012.

Tenter de caractériser de façon précise la pensée de Mably, c’est réactiver une vieille querelle historiographique, mais aussi politique. En effet, par ses prises de position sur l’actualité de son temps, comme par la postérité de son œuvre, Mably suscite depuis longtemps les polémiques. De son vivant, tout en s’opposant à l’absolutisme, il n’a cessé de critiquer les représentants les plus illustres des Lumières, de Voltaire aux physiocrates, ce qui a ouvert une première question : cet auteur doit-il être classé parmi les anti-Lumières, ou fait-il partie de ce courant ? Par la suite, mort en 1785, il a été considéré par les révolutionnaires de toutes tendances, de 1789 à 1797, date de l’exécution de Babeuf, comme un des Pères de la Nation républicaine, et si bien associé à cet événement que tout un courant libéral, dans la première moitié du 19è siècle, Benjamin Constant en tête, n’a voulu voir en lui qu’un inspirateur idéologique de la Terreur, et à ce titre, un des responsables de ses débordements. C’est la première étiquette tenace apposée sur sa postérité : celle de Mably jacobin. Mais les socialistes, adversaires des libéraux, l’ont reconnu à leur tour comme un de leurs précurseurs, et ce jusqu’en Russie soviétique : et voilà la deuxième étiquette, celle de Mably communiste utopique. Après la seconde guerre mondiale, certains commentateurs ont tenté de sortir de cette alternative, voyant en lui un catholique conservateur (1), ou simplement un modéré des Lumières (2), commettant ce faisant l’erreur symétrique à celle de leurs prédécesseurs, consistant à gommer ce qui dans sa pensée avait permis, précisément, les interprétations jacobines ou socialistes utopiques. Malgré l’apparition, depuis les années 70, d’interprétations plus nuancées et moins mutilantes, on a récemment collé, dans le prolongement des travaux de l’école de Cambridge, une dernière étiquette sur Mably : celle du principal représentant du républicanisme classique en France (3).

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