Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Albert Mathiez, Les Grandes journées de la Constituante   En ligne

Par Florence Gauthier, ICT-Université Paris Diderot-Paris 7

Un précieux petit livre d’un des meilleurs historiens de la Révolution française, déjà ancien et pourtant nullement dépassé pour sa méthode. L’objectif de Mathiez était de faire connaître les faits historiques au grand public, sous une forme attrayante et peu volumineuse. Son travail est une mise en scène de fragments de sources, de courts passages d’autres historiens qui ont particulièrement bien analysé ou bien raconté un fait et de quelques images de l’époque bien sûr. La mise en scène consiste à rendre clairs ce qui a conduit à ces « grandes journées », comme on les appela alors, et à relier entre eux ces morceaux choisis. Ainsi apparaît une histoire brève et en même temps détaillée et très vivante de six moments sélectionnés parmi d’autres, puisqu’il fallait se limiter, et significatifs de l’histoire de la première assemblée constituante de la Révolution en France, de 1789 à 1’achèvement de la première constitution, celle de 1791.

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Subversion politique et sémantique chez Thomas Paine   En ligne

"Lexique de la révolution, révolution du lexique : subversion politique et sémantique chez Thomas Paine", texte de Carine Lounissi (ERIAC-Université de Rouen) publié dans la revue Cercles, n°7, en 2003.

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Parlez-vous sans-culotte ? Le parler-peuple sous la Révolution   Mots

par Jacques Guilhaumou, Triangle, ENS-LSL Lyon

A propos de Michel Biard, Parlez-vous sans-culotte ? Dictionnaire du Père Duchesne (1790-1794), Paris, Tallandier, 2009, 575 p.

Michel Biard, historien de la Révolution française, nous propose un Dictionnaire historique, autrement dit contextualisé des expressions populaires que l’on pouvait lire dans le journal le Père Duchesne d’Hébert. L’originalité de ce travail précis et minutieux consiste à centrer notre attention sur un corpus, le Père Duchesne d’Hébert, qui occupe une grande place dans les travaux des historiens de la Révolution française, d’Albert Mathiez à Albert Soboul. Par ailleurs, c’est « l’écho sonore des sans-culottes » qui se fait entendre, – à l’égal de la voix du « peuple des groupes » disséminé dans les rues –, ce qui introduit une résonance avec les slogans des manifestations actuelles contestant la politique gouvernementale. Alors qu’un ministre de l’éducation se permet de dire devant des manifestants : « C’est encore ce peuple braillard et gavé de tout », de manière méprisante, et aussi quelque peu ordurière, le Père Duchesne est là pour attester qu’un tel « jean-foutre » se heurte à un « peuple débadaudé » et prompt à répondre à un tel mépris.

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Les étudiants de Grenoble prennent la Bastille   Actuel

Après avoir assisté à un cours d'Histoire en plein Grenoble (par C.Coulomb, maître de conférence en histoire moderne), plus de 200 étudiants, certains portant le bonnet rouge, et quelques enseignants-chercheurs se sont attaqués à la montée qui mène au fort de la Bastille (le fort qui domine la ville). S'en donnant à coeur joie, les étudiants armés de fausses fourches ont guillotiné (au cuter !) un personnage de carton représentant la LRU. Ce n'est pas encore l'ambiance de 1789, mais cette nouvelle prise montre la détermination des grévistes et leur opposition aux projets de réforme des universités.

La vidéo de cette journée du 25 février est en ligne sur le site Gre News

Républicanismes et droit naturel. Des Humanistes aux Révolutions des Droits de l'Homme et du Citoyen   Annonces

républicanismes et droit naturel

Les actes du colloque organisé par notre séminaire L'Esprit des Lumières et de la Révolution en juin 2008 viennent de paraître aux éditions Kimé (avec le concours du CHISCO Paris Ouest Nanterre, ICT Paris VII Denis Diderot et IHRF Paris I Panthéon-Sorbonne). On trouvera ci-dessous l'introduction et la table des matières.

Républicanismes et droits naturels à l'époque moderne. Des humanistes aux révolutions de droits de l'homme et du citoyen, Marc Belissa, Yannick Bosc et Florence Gauthier (dir.), Paris, Kimé, 2009, 248 p.

Depuis la parution des principaux travaux de Caroline Robbins (The Eighteenth Century Commonwealthmen, 1958), de Zera Fink, (The Classical Republicans…, 1962), de John G. A. Pocock (The Machiavelian Moment. Florentine Political thought and the Atlantic Republican Tradition, 1975, traduit en 1997) et de Quentin Skinner (The Foundations of Modern Political Thought, 1978, en français en 2001) pour ne citer que les plus célèbres, de nombreux historiens ont labouré le champ de l’histoire des idées politiques à la recherche des continuités dans la tradition du républicanisme dit "classique" et/ou de "l’humanisme civique". À partir de ces recherches, des philosophes politiques comme Philip Pettit (1) ou Jean-Fabien Spitz (2) ont également interrogé cette tradition. Les questionnements actuels sur ce qu’il est convenu d’appeler la "crise de la démocratie" ne sont pas étrangers à cet intérêt renouvelé. Ces philosophes n’hésitent pas à revenir aux origines historiques du républicanisme pour y puiser les éléments de réflexion leur permettant de concevoir un nouveau républicanisme social et démocratique.

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Pirates de tous les pays   Annonces

Avant-propos de Markus Rediker à l’édition française de "Villains of All Nations" (2004), publié par les Éditions Libertalia, 2008.

rediker pirates

C’est avec grand plaisir que je salue les lecteurs francophones à l’occasion de la publication française de Villains of All Nations. Les mouvements radicaux français ont longtemps eu une dimension maritime. C’est un fait avéré. Des marins originaires de France, ou issus des colonies et des circuits commerciaux français situés dans le monde atlantique ont contribué à la création de ces « équipages bigarrés ». Ils ont navigué sur des bateaux pirates des débuts de la flibuste, dans les Caraïbes, vers 1660 et 1670, jusqu’à la fin de son âge d’or, dans les années 1720. En fait, le nom même de l’éditeur de cet ouvrage – Éditions Libertalia – provient de l’histoire de la piraterie en général, et de celle d’un pirate français en particulier, le très mythique capitaine Misson. Le capitaine Charles Johnson rapporte dans le deuxième volume de son History of the Pyrates, publié en 1728, que Misson et ses compagnons flibustiers avaient établi une base pirate – ou « zone autonome » – appelée Libertalia, à Madagascar, vers 1720.

Les pirates de Misson s’autoproclamaient « gardiens vigilants des droits et des libertés du peuple ». Ces justiciers avaient une conscience de classe. Ils se considéraient comme « des barricades contre les riches et les puissants ». Ils menaient une guerre au nom des opprimés contre les oppresseurs. Ils symbolisaient la justice. Libertalia renvoie donc à l’ancienne prophétie qui annonce que le paradis s’établira sur la côte est de l’Afrique, de même qu’elle préfigure les sociétés fondées sur les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité.

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Les lumières avant les Lumières : tribunal de la raison et opinion publique   Etudes

Par Céline Spector, Bordeaux 3, IUF

L’apparition du syntagme « siècle des lumières » ainsi que l’analyse de la métaphore ont fait l’objet de plusieurs études récentes (1) . Les travaux de R. Mortier ont ouvert de fécondes voies d’investigations : si l’identification de la lumière avec le savoir est originaire et si le terme lumière prend d’abord une connotation religieuse, le premier moment d’émancipation de la raison à l’égard de la révélation daterait en France du XVIIe siècle, coïncidant avec l’apparition du pluriel (les lumières) (2). La question est dès lors de savoir quand au juste est apparue l’idée, sinon l’expression, d’un siècle de ou des lumières (3).

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