Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Robespierre et la question de la guerre   Synthèses

Par Anne-Marie Coustou, professeur d'histoire-géographie

S’intéresser aux idées que défend un homme politique, et surtout un révolutionnaire, à propos de la guerre et de l’armée, c’est le meilleur moyen d’appréhender sa conception des droits des peuples et des relations des peuples entre eux, ou plutôt, comme on disait au XVIIIe siècle, du droit des gens. C’est pourquoi il est si important de connaître les idées et l’action de Robespierre dans ce domaine.
D’autre part, le problème de la guerre est au cœur des problématiques de la Révolution française car, comme toutes les révolutions, elle ne peut s’analyser comme un fait purement national, les perspectives qui s’offraient à elle étant étroitement liées avec la situation dans les monarchies européennes voisines. Or, quelle était la situation de la France par rapport à l’Europe dans les années qui ont suivi 1789 ?

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Thomas Paine, le républicanisme, le droit à l'existence et la critique du libéralisme économique   Synthèses

 Colloque Thomas Paine dans la Révolution française 2014

Par Yannick Bosc, GRHIS-Normandie Université

Texte préparatoire à la Deuxième conférence internationale Thomas Paine, Thomas Paine dans la Révolution française, Université Paris Ouest Nanterre, vendredi 26 septembre 2014, (CHISCO-Paris Ouest Nanterre, Université Paris Lumière, Thomas Paine Studies Iona College, Thomas Paine National Historical Association).

En 1797, Thomas Paine publie Agrarian Justice, un ouvrage qu'il dédie « à la législature et au directoire exécutif de la République française » et dont il précise qu'il a pour fonction de « révolutionner l'état de civilisation ». Ce texte important, qui a été redécouvert à la fin des années 1980 à la faveur des débats autour du livre de John Rawls, A theory of justice (1971), est à l'origine du principe d'allocation universelle ou revenu de base (basic income). Paine estime qu'une société ne peut être considérée comme civilisée que si les êtres humains qui la compose ont à leur disposition de quoi vivre dignement. Il prévoit donc la création d'un fonds national, alimenté par une perception sur les héritages, dont on prélèvera une somme d'argent qui sera donnée à toute personne arrivant à l'âge adulte ou entrant dans la vieillesse, riches et pauvres indistinctement selon le principe d'universalité. Ce plan, précise Paine, permettra de soulager sur le champ « les aveugles, les boiteux, les vieillards indigents, il fournira à la génération naissante le moyen d'empêcher la reproduction de ces classes malheureuses »(1). Ces mesures ne reposent pas sur la charité, mais sont établies au nom des principes républicains, principalement de la liberté. Paine définit cette dernière comme égalité des droits personnels (2). C'est lorsqu'il y a égalité des droits personnels , donc lorsque la liberté est garantie que, selon Paine, existe une république.

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Une révolution paysanne   Synthèses

ou Les caractères originaux de l’histoire rurale de la Révolution française

Par Florence Gauthier, ICT-Université Paris Diderot-Paris 7. gauthierflore@orange.fr

La Révolution française, révolution des droits de l’homme et du citoyen, abolit le régime féodal et l’esclavage dans les colonies, deux des piliers de l’oppression des peuples. Cette double abolition se réalisa en faveur de l'humanité opprimée. Le bonnet rouge de la liberté exprima le lien entre ces deux grandes conquêtes de la liberté civile et politique de portée mondiale.

Nous nous intéresserons ici au mouvement paysan qui imposa son rythme à la Révolution et dont l'objectif n'était pas seulement de se libérer du régime féodal. En effet, des rapports d'un type nouveau se développaient depuis la fin du Moyen-Âge. On pouvait voir dans les campagnes du Royaume de France, les progrès de la concentration de la propriété foncière par l’expropriation d’une partie grandissante de la paysannerie de ses tenures héritables, mais aussi ceux de la concentration de l’exploitation agricole aux mains d’une étroite couche de fermiers capitalistes entrepreneurs de culture (1), qui pratiquaient la réunion des fermes en rassemblant dans leurs mains les différents marchés de terre en location. On voyait encore la formation d’un marché privé des subsistances grâce à la spéculation à la hausse des prix des grains à une époque où les céréales représentaient la base de l’alimentation du petit peuple des villes et de l’immense population des paysans pauvres et sans terre. Ici, le pouvoir économique transformait le besoin social de se nourrir en arme alimentaire, ou guerre du blé, qui tuait, comme nous le savons, sous forme de disettes factices (2).

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Des mécanismes de dépacification du jeu politique   Synthèses

Pourquoi la Révolution française n’a pas été de velours ?

par Sophie Wahnich, Laios/IACC Cnrs-EHESS

La notion de « dépacification » suppose sur le plan d’une logique historique, deux épisodes en amont : celui d’une conflictualité non réglée, affrontements chaotiques violents, lutte de classes, guerre civile, révolution, guerre, puis celui d’une pacification, c’est à dire de l’imposition choisie ou non mais in fine acceptée, d’un certain nombre de règles qui permettent de régler cette conflictualité exacerbée et de la contraindre. La dépacification serait le moment spécifique où ces contraintes acceptées pour obtenir la paix ne seraient plus opérantes, le moment spécifique où la paix ne serait plus l’objet désirable pour des acteurs sociaux qui seraient restés en conflit latent et qui lors de la « dépacification » ouvriraient d’une manière ou d’une autre à nouveau les hostilités en renonçant aux contraintes de la régulation reconnue jusque là, comme efficiente.

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L'exposition Périssent les colonies plutôt qu'un principe ! (5)   Synthèses

Camp de Gurs

Révolution Française.net publie en feuilleton les panneaux de l’exposition Périssent les colonies plutôt qu’un principe ! coordonnée par Florence Gauthier (voir les volets 1, 2, 3 et 4). Voici la dernière livraison.


Après la Traite ?

Où trouver les instruments de l'industrie ?

"En Afrique, les instruments sont là, ils sont nombreux, ils s'entretiennent d'eux-même. Si la terre exige plus de travail, la population inoccupée est si abondante qu'elle fournit aisément à ce besoin".
TALLEYRAND, 1754-1838, Mémoires.

"Dieu offre l'Afrique à l'Europe. Prenez-la. Où les rois apporteraient la guerre, apportez la concorde. Prenez-la : non pour le canon, mais pour la charrue ; non pour le sabre, mais pour le commerce ; non pour la bataille, mais pour l'industrie ; non pour la conquête, mais pour la fraternité. Versez votre trop-plein dans cette Afrique, et du même coup résolvez vos questions sociales, changez vos prolétaires en propriétaires. Allez, faites !"
VICTOR HUGO, Discours du 18 mai 1879.

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L'exposition Périssent les colonies plutôt qu'un principe ! (4)   Synthèses

Abolition de 1848 (détail) Biard

Révolution Française.net publie en feuilleton les panneaux de l’exposition Périssent les colonies plutôt qu’un principe ! coordonnée par Florence Gauthier. Après les volets 1, 2 et 3, voici la quatrième et avant dernière livraison.

1846 : l'abolition de l'esclavage en Tunisie

Les esclaves dans la région de Tunis
Le Bey de Tunis avait depuis longtemps sa garde d'élite et des forces militaires formées de captifs noirs que fournissait la traite transsaharienne. Au XIXe siècle, les esclaves étaient voués, dans les villes, à des tâches domestiques au service des couches aisées. L'esclavage à des fins économiques, s'il n'avait plus de place en ville, se maintenait dans les oasis du Sud.
En terre d'islam, l'affranchissement était traditionnel et pouvait prendre un caractère collectif à l'occasion de la naissance, du mariage ou du décès du maître. Les confréries des affranchies, politiquement protégées, encadraient la vie des nouveaux libres, mais servaient aussi de refuge aux esclaves fugitifs, enfin de conservatoire des cultures africaines noires, s'abritant sous un vernis islamisé.

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L'exposition Périssent les colonies plutôt qu'un principe ! (3)   Synthèses

Vincent Ogé 1790

Révolution Française.net publie en feuilleton les panneaux de l’exposition Périssent les colonies plutôt qu’un principe ! coordonnée par Florence Gauthier. Après la première livraison et la deuxième, voici la troisième.

Les insurrections au nom du droit naturel dans la Caraïbe (1789-1802)

"Tous les esclaves ne font qu'un cri : liberté"
Dès la mise en place de la traite négrière et de l'esclavage, des résistances multiformes apparurent. Au XVIIIe siècle, les esclaves s'approprient la langue des Lumières pour légitimer leurs actions. L'exemple des Révolutions française et haïtienne renforce les aspirations à la liberté dans la Caraïbe et radicalise les objectifs insurrectionnels en visant la destruction du système colonial.

Saint-Pierre, août 1789. A la Martinique, des esclaves alliés à des "libres de couleur" tentent une insurrection dans la ville de Saint-Pierre, en soulevant les ateliers.

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L'exposition Périssent les colonies plutôt qu'un principe ! (2)   Synthèses

Révolution Française.net publie en feuilleton les panneaux de l’exposition Périssent les colonies plutôt qu’un principe ! Après la première livraison voici la deuxième. On peut voir l’exposition du 1er au 13 juin 2010 au Théatre de l’épée de bois dans le cadre du spectacle Léon Gontran Damas A franchi la ligne.

belley par girodet

L'abolition de l'esclavage à Saint-Domingue : été 1793

En France, la Révolution populaire du 10 août 1792 renversait la Constitution esclavagiste de 1791, fondait la république et des institutions démocratiques. La Convention était élue au suffrage universel. Nouvelle donne.

Vers l'alliance des deux Révolutions

Polverel et Sonthonax, commissaires civils, atteignaient St-Domingue en septembre 1792. Chargés d'appliquer le décret du 4 avril, ils formèrent les Légions de l'égalité de l'épiderme et préparèrent les élections des nouvelles assemblées locales. Le parti colonial ralluma la guerre civile. Une nouvelle alliance se construisait entre les commissaires civils, des libres de couleur et une partie des armées d'esclaves. Depuis février 1793, l'Espagne tenta de déjouer cette alliance, affectant de prendre le parti des esclaves. Toussaint négocia la liberté générale avec l'Espagne, essuya un refus, comprit la manœuvre, en profita et constitua sa propre armée indépendante. C'est alors qu'il prit le nom de Louverture.

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L’exposition Périssent les colonies plutôt qu’un principe ! (1)   Synthèses

Blake

Révolution Française.net publie en feuilleton (cinq livraisons) les panneaux de l’exposition Périssent les colonies plutôt qu’un principe !, coordonnée par Florence Gauthier qui en présente le projet :

Cette exposition est le fruit d’une collaboration originale entre des étudiants, des enseignants et des personnels IATOS de l’Université Paris 7-Denis Diderot, avec le soutien de l’UFR Géographie, Histoire, Sciences de la Société (GHSS). En 1998, la date retenue pour la commémoration officielle, en France, de l’abolition de l’esclavage fut celle de 1848, laissant dans l’oubli celle de 1793-1794. Ce « trou de mémoire collectif » a suscité des questions chez les étudiants de Licence et de Maîtrise, qui avaient étudié l’histoire de la première abolition de l’esclavage, en 1793-1794, et la Révolution de Saint-Domingue/Haïti dans mes cours et séminaires.

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Origines et persistance de l’Idée des Droits naturels   Synthèses

Par Brian Tierney, Cornell University

Ce texte a été publié dans le Northwestern University Journal of International Human Rights, Vol. 2, April 2004 sous le titre : « The Idea of Natural Rights-Origins and Persistence » (voir). La traduction que nous proposons ici est de Maxime Shelledy (Centre VALE, Université Paris 4).

1. A l’heure où s’ouvre un siècle nouveau, le statut actuel des droits de l’homme reste assez précaire et leur avenir dans le monde est imprévisible (1). A côté des problèmes évidents de leur application concrète en de nombreuses régions du globe, subsistent également de réels doutes quant à la reconnaissance par tous les peuples de l’universalité de l’idéal occidental des droits de l’homme. Samuel Huntington, dans son Choc des Civilisations, présente notre culture moderne des droits comme une spécificité occidentale, sans résonance aucune pour le reste de l’humanité (2). Une autre étude contemporaine porte ce titre peu prometteur : Les Droits de l’Homme : une construction occidentale à l’application limitée (3). A l’extrême opposé, un rapport de l’UNESCO de 1947 fait observer, à propos de l’idée des droits de l’homme, que « ses débuts, tant à l’Ouest qu’à l’Est, coïncident avec les débuts de la philosophie » (4). Dans le même esprit, Nikolas Gvosdev analyse la politique de tolérance religieuse menée par certains empereurs chinois et mongols (y compris Gengis Khan), comme une anticipation de la pratique moderne des droits de l’homme (5). Cependant, il serait erroné de voir une préoccupation pour les droits chaque fois que l’on rencontre des politiques, qui, pour moralement sympathiques qu’on puisse les trouver, reposaient en fait sur de tout autres fondements. Gengis Khan était loin d’être un champion des droits de l’homme avant l’heure. Notre concept moderne n’a pas existé de tout temps, ni en tous lieux ; il a, en fait, son histoire particulière, que nous tâcherons d’explorer et qui, à ses débuts, était bel et bien une histoire occidentale.

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La Révolution française : le langage du droit contre le discours de l'exclusion   Synthèses

Par Yannick Bosc, GRHIS-Université de Rouen

Pour Alphonse Aulard, la Révolution française réside dans les efforts faits pour réaliser la Déclaration des droits rédigée en 1789 et complétée en 1793. Quant à la contre-révolution, poursuit-il, ce sont les tentatives faites pour s'en détourner (1). Le côté gauche de l'Assemblée nait ainsi du travail politique qui consiste à rappeler les principes déclarés en 1789 et à dénoncer les contradictions de représentants du peuple qui s'efforcent majoritairement de les esquiver. La ligne de partage entre révolution et contre-révolution passe par l'acceptation ou le rejet de la Déclaration. Mais plus précisement, puisqu'il existe plusieurs manières de concevoir le rôle et le contenu de ce texte fondateur, les conflits politiques se cristallisent sur les termes du contrat : qu'est-ce qu'un ordre social ? Qu'est-ce qu'être citoyen ? En quoi consiste la liberté, l'égalité ou la propriété ? Suivant les réponses apportées, les politiques mises en oeuvre tendront vers la réalisation des principes déclarés ou s'en écarteront. Le langage du droit, en tant que langue des droits naturels en actes, est ce qui guide le législateur dans la constitution d'une société juste. Il est la langue politique de la Révolution française (2) dont l'objet principal est de lutter contre le discours de l'exclusion qui est celui de la contre-révolution.

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La pensée des Lumières : le travail naturel de l’esprit   Synthèses

Revue critique

Par Jacques Guilhaumou, UMR « Triangle », Université de Lyon, ENS-LSH.

Au cours des vingt dernières années, l’approche de la pensée des Lumières s’est singulièrement complexifiée à la suite d’une série de publications, soit généralistes sous la forme de Dictionnaires, soit particulières sous la forme de monographies. Nous avons lu et rendu compte d’une partie, certes limitée, de cette vaste production éditoriale, mais presque toujours dans une perspective synthétique. Ainsi, au-delà d’un abord de la pensée des lumières centrée au départ sur la cohérence de l’entreprise encyclopédique elle-même, et du fait même que nous avons toujours essayé de mesurer l'ampleur d’une « économie du discours » (Francine Markovits) en matière d’échange, de communication, de langage, mise en place au sein de l'atelier analytique des Lumières, nous nous orientons de plus en plus vers la caractérisation, au cours des Lumières tardives (les années 1770-1780 donc), de ce qu'il en est du travail de l’esprit politique, de sa dimension matérialiste avec son point d'aboutissement en 1789, au point de proposer une réflexion autonome en ce domaine, comme le montre aussi une autre intervention sur le présent site .

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« Privées par notre sexe du droit honorable de donner notre suffrage... ».   Synthèses

Le vote des femmes pendant la Revolution française

Par Dominique Godineau, CERHIO UMR 6258 Université de Rennes II

On sait que la Révolution française refusa les droits politiques aux femmes. Pourquoi la démocratie naissante exclut elle ainsi les femmes ? Question fondamentale (et immense !)... mais qui n'est pas celle qui nous préoccupera directement ici (1). Il me semble en effet intéressant, dans le cadre d'une réflexion d'ensemble sur l'articulation entre femmes et démocratie en France, d'examiner plus en détail le suffrage féminin pendant la Révolution. Intéressant parce que, sans posséder le droit, des femmes ont pourtant voté pendant la Révolution. Gestes souvent oubliés qui méritent attention : quels sens donner à ces votes ? Ne redéfiniraient ils pas un rapport autre à la citoyenneté ? Et c'est là le second intérêt de l'étude : le droit de vote est, de nos jours, considéré comme le droit politique par excellence, le référent de la citoyenneté, mais en était il de même à une date où la démocratie était en train de se construire, à une date où les notions, les définitions étaient par conséquent moins figées ? Autrement dit, examiner la lutte des femmes pour leur reconnaissance politique, pour leur inclusion dans la démocratie naissante, à travers la seule réclamation du droit de suffrage, n'est ce pas faire fausse route, ou tout au moins amputer notre compréhension du passé ?

Je voudrais ici tenter d'apporter des éléments de réponse à ces questions en présentant différents aspects du vote féminin et de sa réclamation pendant la Révolution. Mais, avant de commencer, il est nécessaire pour mon propos de souligner que l'on peut aborder la question du suffrage sous plusieurs angles. Le vote peut d'abord être considéré comme un moyen d'expression destiné à faire entendre sa voix, et donc exister dans l'espace public, s'y inscrire. Il est aussi un pouvoir décisionnel permettant de participer au choix de la politique de son pays en élisant ses représentants, ou en répondant à des référendums : en émettant son vœu, selon l'étymologie même du mot. Enfin il peut être appréhendé comme un droit : attribut de la citoyenneté, symbole de la souveraineté, il marque I'appartenance au peuple souverain.

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Les femmes entre communautés traditionnelles et associations politiques   Synthèses

Par Martine Lapied, UMR « Telemme », Université de Provence.

La démarche présentée se fonde sur des recherches menées dans le Sud-est, elle voudrait montrer comment un questionnement local, à partir d’enquêtes de terrain, permet de répondre à une problématique générale sur la place des femmes dans l’espace public, des communautés d’Ancien Régime aux associations politiques de la Révolution. Le rôle des femmes dans la vie politique locale, leur intégration dans les luttes pour le pouvoir est analysé à partir de dépouillements effectués dans les archives du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône et des Basses Alpes.

Ces sources permettent de s’interroger successivement sur la place réelle que pouvaient occuper les femmes dans la communauté traditionnelle d’Ancien Régime ; sur les façons dont elles prennent part aux associations politiques révolutionnaires à travers les clubs de femmes, le rôle qu’on leur attribue dans les clubs mixtes, leur place dans les sections ; et enfin, sur leur place dans les réseaux contre-révolutionnaires.

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Marseille et l’organisation « autonome » des pouvoirs pendant la Révolution française   Synthèses

Les formes du pouvoir communicationnel (1)

par Jacques Guilhaumou, UMR "Triangle", ENS-LSH, Lyon

L’histoire civique de Marseille est devenue une donnée majeure de la compréhension du présent des Marseillais. Cité par excellence, Marseille confère un potentiel exceptionnel à ses initiatives civiques. Notre objectif présent est de montrer de manière synthétique l’ampleur de l’action civique des Marseillais, au cours de la Révolution française, et son apport décisif à la formation des pouvoirs révolutionnaires. Nous mettons plus particulièrement l’accent sur la constitution de pouvoirs exécutifs constitués pendant « le moment fédéraliste » (1793), d’autant que leur condamnation immédiate par le centre parisien en a quelque peu obscurci la signification démocratique. Nous considérons enfin ces pouvoirs comme engendrés communicativement, ce qui leur donne une forte spécificité démocratique.

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