Thomas Paine, le républicanisme, le droit à l'existence et la critique du libéralisme économique Synthèses
Par Yannick Bosc, GRHIS-Normandie Université
Texte préparatoire à la Deuxième conférence internationale Thomas Paine, Thomas Paine dans la Révolution française, Université Paris Ouest Nanterre, vendredi 26 septembre 2014, (CHISCO-Paris Ouest Nanterre, Université Paris Lumière, Thomas Paine Studies Iona College, Thomas Paine National Historical Association).
En 1797, Thomas Paine publie Agrarian Justice, un ouvrage qu'il dédie « à la législature et au directoire exécutif de la République française » et dont il précise qu'il a pour fonction de « révolutionner l'état de civilisation ». Ce texte important, qui a été redécouvert à la fin des années 1980 à la faveur des débats autour du livre de John Rawls, A theory of justice (1971), est à l'origine du principe d'allocation universelle ou revenu de base (basic income). Paine estime qu'une société ne peut être considérée comme civilisée que si les êtres humains qui la compose ont à leur disposition de quoi vivre dignement. Il prévoit donc la création d'un fonds national, alimenté par une perception sur les héritages, dont on prélèvera une somme d'argent qui sera donnée à toute personne arrivant à l'âge adulte ou entrant dans la vieillesse, riches et pauvres indistinctement selon le principe d'universalité. Ce plan, précise Paine, permettra de soulager sur le champ « les aveugles, les boiteux, les vieillards indigents, il fournira à la génération naissante le moyen d'empêcher la reproduction de ces classes malheureuses »(1). Ces mesures ne reposent pas sur la charité, mais sont établies au nom des principes républicains, principalement de la liberté. Paine définit cette dernière comme égalité des droits personnels (2). C'est lorsqu'il y a égalité des droits personnels , donc lorsque la liberté est garantie que, selon Paine, existe une république.