Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Le mot «jacobin(s)» dans le lexique de Robespierre   Etudes

Avant propos de Jacques Guilhaumou (ENS Lyon), suivi de la présentation des concordances et collocations de la lexie jacobin(s) chez Robespierre, par Cesare Vetter et Elisabetta Gon (Université de Trieste).

Le mot «jacobin(s)» dans le lexique de Robespierre : évidences lexicologiques et lexicométriques

Par Jacques Guilhaumou, Directeur de recherche honoraire au CNRS en Sciences du Langage, UMR « Triangle », ENS LSH Lyon.

La dénomination de « Jacobins » renvoie au fait que les Dominicains sont appelés en France « Jacobins ». Le Club breton, en s’installant à Paris dans l’un de leurs couvents à la fin de 1789, le couvent des Jacobins de la rue Saint-Honoré, s'autodésigne d’emblée « Société des amis de la constitution, séante aux Jacobins ». De fait, Robespierre utilise très souvent le nom de « Jacobins » pour désigner la « Société des Amis de la Constitution séante aux Jacobins », puis la « Société des amis de la liberté et de l’égalité séante aux Jacobins » (en résumé La Société des Jacobins), et de ce fait les Jacobins réunis en son sein. Le tableau des collocations de « Jacobins » (voir ci-après) avec 353 emplois présente en première ligne la série de mots avec leurs fréquences : La (65) – la (31) – Société (31) – club (10) des (121) Jacobins / Les (143) Jacobins, associés aux spécificités, la Tribune (13) des Jacobins, le club (10), la séance (13) des Jacobins. Il s’agit là d’un premier indicateur d’usages, de nature lexicométrique. Certes l’indexation des collocations renvoie à une diversité textuelle, d’une part les discours et les écrits de Robespierre, et d’autre part les comptes-rendus dans les journaux de ses interventions à la Société des Jacobins et la Convention.

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Administrer la liberté politique (1789-1799) ?   Séminaire

Séminaire L'Esprit des Lumières et de la Révolution du 11 avril 2019.
Intervention de Gaïd Andro (Nantes) sur :
Administrer la liberté politique ? Expérimentation, reconfiguration
et occultation d'une pensée administrative révolutionnaire (1789-1799)
.

Avec le soutien du CH19 – Panthéon Sorbonne/Paris Sorbonne.

Hannah Arendt, la révolution et les droits de l’homme   Annonces

 Bosc et Faye, Hannah Arendt, la révolution et les droits de l'homme

Introduction de l'ouvrage Hannah Arendt, la révolution et les droits de l’homme, Paris, Kimé, 2019, 192 p., sous la direction de Yannick Bosc et Emmanuel Faye.

L’essai De la revolution, paru en 1963, représente, après Condition de l’homme moderne et La crise de la culture, le troisième essai de la série d’ouvrages dans lesquels Hannah Arendt expose sa pensée politique. Arendt se propose de tirer les leçons de l’histoire, en opposant ce qu’elle nomme le « désastre » de la Révolution française, aspirée par « la question sociale », aux leçons d’une révolution supposée réussie, incarnée par la « Déclaration des droits » américaine.

Il importait donc qu’historiens et philosophes analysent ensemble la façon dont Arendt envisage les Révolutions américaine et française et se détermine par rapport à la Déclaration des droits de l’homme et la remise en cause de celle-ci dans la pensée contre-révolutionnaire d’Edmund Burke. La formule arendtienne du « droit à avoir des droits » amorce-t-elle par exemple, comme certains le soutiennent aujourd’hui, un tournant politique dans la considération des droits de l’homme ? Ne représente-t-elle pas plutôt une machine de guerre contre la notion de droit naturel qui se trouve au fondement de ces droits ?

La pensée d’Arendt correspond à la transposition, dans le champ explicitement politique, des « existentiaux » d’ Être et temps de Heidegger : l’être au monde et l’être en commun, ainsi que la reprise de la distinction schmittienne entre le politique et le social. C’est à partir de cette double référence que, faisant sienne la question de l’agir qui ouvre la Lettre sur l’humanisme de Heidegger (1947) et reprenant une formulation de Burke : act in concert, Arendt identifie le politique à l’« agir en commun ». C’est pourquoi la première question que pose son œuvre et sa réception consiste à se demander comment il est possible qu’une conception du politique aussi directement tributaire de la pensée de Heidegger, mais aussi de Schmitt, a pu être considérée comme susceptible de refonder la démocratie et les droits de l’homme.

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