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Révolution Française

Thomas Paine enterré ?   En ligne

Dans un article intitulé "Thomas Paine: The English Dimension" et publié dans Selected Writings of Thomas Paine , Shapiro and Calvert, eds., Yale U. Press, 2014, l'historien britannique J. C. D. Clark entend montrer que Thomas Paine n'était qu'un auteur mineur, étranger aux Lumières et sans influence sur les révolutions de la fin du XVIIIe siècle. Tout au long du XIXe siècle et jusque dans les années 1970, Thomas Paine a été exclu du "récit national" américain des Founding Fathers. Considéré au mieux comme un pamphlétaire secondaire, au pire comme un "filthy little atheist" comme le disait le président Theodore Roosevelt au début du XXe siècle, Paine n'est sorti du quasi-néant historiographique dans lequel il se trouvait que depuis une trentaine d'années. Apparemment, J. C. D. Clark souhaite qu'il y retourne… Gary Berton, secrétaire de la Thomas Paine National Historical Association, en rend compte et lui répond sur le site de la TPNHA :

The great historian E. H. Carr said, "By and large, the historian will get the kind of facts he wants. History means interpretation." In an essay published as part of a new collection of writings by and about Thomas Paine (Selected Writings of Thomas Paine, Yale U. Press, 2014), J. C. D. Clark has pushed this premise to absurd limits.
In contradistinction to the rest of the book, which contains a selection of primarily major works of Thomas Paine, Clark tries to refute any influence Paine had on the world, and scolds scholars for claiming he did. There is a long history of marginalizing Thomas Paine by conservative historians, from Jared Sparks to Forest MacDonald to David McCulloch. Clark’s essay is the latest. In an awkward juxtaposition with Paine’s own writings, Clark questions the need to read Paine at all.

Lire la suite du texte de Gary Berton sur le site de la TPNHA

Cultures des républicanismes   Annonces

Cultures des républicanismes Kimé

Introduction et table des matières de l'ouvrage collectif Cultures des républicanismes. Pratiques, représentations, concepts de la Révolution anglaise à aujourd'hui, sous la direction de Yannick Bosc, Rémi Dalisson, Jean-Yves Frétigné, Christopher Hamel et Carine Lounissi, Paris, Kimé, 2015, 277 p.

Les enjeux intellectuels et politiques des problématiques du républicanisme
Yannick Bosc, GRHis-Normandie Université

L'objectif de cet ouvrage collectif est de confronter des recherches qui portent sur des objets ou des problématiques proches, ordinairement isolées par les cloisonnements disciplinaires ou les spécialités, mais qui intéressent le républicanisme. Ce terme est entendu dans le sens large d'une culture du bien commun – commonwealth – ou de la chose publique – res publica – et non exclusivement au sens étroit et usuel d'une forme de gouvernement définie par opposition à la monarchie.

Il existe différentes cultures de la chose publique qui sont qualifiées de républicaines. Cette diversité se manifeste par des pratiques, des représentations et des concepts. Les caractéristiques de ces cultures peuvent varier en fonction des époques et des espaces étudiés : ce sont par exemple les cultures républicaines de l'Angleterre du XVIIe siècle, de la Révolution française ou de l'Italie du XIXe siècle. Ces cultures ne sont pas fermées sur elles-mêmes mais empruntent souvent les unes aux autres. Elles circulent et sont constitutives d'une dynamique politique dont l'ampleur devient considérable avec les révolutions qui touchent le monde atlantique et l'Europe dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. La Révolution française, si l'on reprend les mêmes exemples, puise ainsi largement dans la tradition anglaise et l'italienne dans la française. Quant au républicanisme anglais il s'inspire de l' « humanisme civique » qui se déploie dans les cités italiennes de la Renaissance.

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Etre républicain sous la Constituante : la crise de Varennes   Etudes

Par Suzanne Levin, CHISCO-Paris Ouest Nanterre

Ce texte a été présenté au séminaire L'Esprit des Lumières et de la Révolution le 18 décembre 2014.

Quel fut le rapport de la Révolution française au (x) républicanisme(s) ? Voilà une question qui va au cœur du projet révolutionnaire et qui recouvre un vaste champ d’études. Il est donc juste que, depuis déjà plus d’un quart de siècle, cette problématique ait été renouvelée par plusieurs historiens, s’attaquant à ses divers aspects, à diverses époques de la Révolution, à divers acteurs. On peut citer parmi eux les animateurs passés et présents du séminaire L'Esprit des Lumières et de la Révolution et, en dehors de ce séminaire, notamment Raymonde Monnier.
Bien des aspects de cette problématique restent pourtant encore à éclaircir. L’aspect dont il s’agit ici est très particulier, mais non moins important pour notre compréhension de l’évolution du concept de la république à l’époque révolutionnaire. Il tourne autour des définitions changeantes de la république parmi les républicains autoproclamés et leurs défenseurs dans les débats journalistiques du printemps et de l’été 1791. Qu’est-ce que cela veut dire quand des révolutionnaires se réclament explicitement du républicanisme à cette époque ? Par ailleurs, en quoi la fuite du roi constitue-t-elle un tournant pour l’usage et l’évolution de la signification de ce terme ?

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