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Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Dans la baignoire, l’homme est nu   Actuel

Texte extrait du montage consacré par POLE NORD au « Marat assassiné » de Jacques-Louis DAVID (Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles). Voir le montage sur YouTube ou sur le site marat-jean-paul.org

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Thomas Paine contre la domination des experts   Recensions

Par Yannick Bosc, GRHIS-Université de Rouen, IUFM de Haute-Normandie

A propos de l'ouvrage d'Edward Larkin, Thomas Paine and the literature of Revolution, Cambridge, Cambridge University Press, 2005, 205 p.

L’originalité de cette étude est d’appréhender Thomas Paine du point de vue de l’histoire littéraire des États-Unis et de retrouver par ce biais les fondements de la pensée et de l’action politique du révolutionnaire. On y lit un Paine subversif, populaire et savant, plus dense que le polémiste auquel on le réduit souvent dans l’histoire américaine, et qui bouscule également l’icône consensuelle de l’historiographie de la Révolution française.

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A propos du postmodernisme et de Fredric Jameson   En ligne

"Pour le monde anglophone, l’ouvrage de Fredric Jameson, Postmodernism or the Cultural Logic of Late Capitalism, est venu proposer la première mise en perspective du moment historique de prolifération postmoderniste en en recherchant la « logique » centrifuge plutôt qu’en proposant une prise de parti en son sein. À ce titre, les traductions par Florence Nevrolty de Le Postmodernisme ou La logique culturelle du capitalisme tardif, aux éditions de l’ENSBA, et de La Totalité comme complot , par Nicolas Vieillescazes, aux éditions Les Prairies ordinaires, constituent un événement éditorial qu’il ne faut pas craindre de décrire comme majeur en ce qu’elles mettent enfin à disposition du lectorat francophone la pièce maîtresse de toute l’histoire théorique et intellectuelle récente du monde anglophone dans son interaction avec la philosophie continentale (allemande et française). /../ Mais plus profondément, et quelque peu secrètement semble-t-il, Jameson s’avère être un lecteur et un héritier particulièrement fidèle de la pensée de l’utopie déployée notamment dans Le Principe espérance, l’oeuvre gigantesque du plus visionnaire des marxistes, Ernst Bloch. /../ Jameson propose, en fin de compte, une théorie et une pédagogie matérialistes historiques de l’espace du capital globalisé. Dans cette perspective, l’espace n’est plus le simple contenant de processus temporels, historiques, dignes d’être théorisés. Il doit au contraire être lui-même pensé comme produit dans des conditions et selon des rapports de forces historiquement déterminés.".

Extraits de la recension dans la nouvelle Revue internationale des livres et des idées sous la plume de Thierry Labica

Toussaint Louverture : un révolutionnaire noir d'Ancien Régime ?   Recensions

par Florence Gauthier, ICT, Université Paris Diderot-Paris 7

A propos du livre de Pierre Pluchon, Toussaint Louverture. Un révolutionnaire noir d'Ancien Régime, Paris, Fayard, 1989, 654 pages.

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Le nom de Sieyès. L’intelligence politique de la Révolution française   Etudes

Par Jacques Guilhaumou, Université de Lyon, UMR « Triangle », ENS-LSH

Dans l’Encyclopédie des sciences philosophiques (1), Hegel aborde la question du langage de façon corrélée au système que constitue l’activité de l’intelligence. Il s’intéresse ainsi à la dynamique du langage en tant qu’opération productrice de signes permettant à l’intelligence d’extérioriser ses représentations au sein de l’espace/temps de l’intercommunication humaine où elle est plongée. Dans un tel processus, l’intelligence est située hors de soi par le concret de l’intuition dont elle se revêt pour exister comme objet de réflexion au sein de la conscience intersubjective des hommes. Hegel précise alors que l’intuition «ne vaut que comme représentant quelque chose d’autre» (2). Par le fait de l’imagination, elle a reçu en elle «une représentation autonome de l’intelligence» ce qu’on appelle, si l’on en use comme d’un signe, une signification. Elle permet donc, via le signe, l’acte de représentation de l’être posé de l’intelligence.

Ainsi le langage confère une existence à la fois caractéristique et singulière aux représentations de l’intuition produites par l’intelligence en leur donnant une signification propre. Cependant, si le mot est la manière la plus évidente d’extérioriser une telle signification dans des éléments simples, il n’en reste pas moins que c’est le nom qui s’avère la signification la plus singulière. En effet, le nom introduit une liaison entre l’intuition produite par l’intelligence et sa propre signification, son référent posé d’emblée. Il est ce quelque chose d’autre qui fonde l’acte de représentation; il est certes quelque chose d’extérieur par son existence référentielle, mais sa liaison avec l’intelligence est aussi quelque chose d’intérieur. Il n’est donc pas seulement comme le mot le produit de l’analyse de l’intelligence, il est la manifestation synthétique de l’intelligence.

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De l'action féminine en période de révolte(s) et de révolution(s)   En ligne

par Catherine Daussy, Université de Lille 3 et Anne Verjus, CNRS, Université de Lyon

Nous prendrons les révoltes et révolutions comme un terrain pour aborder l'action féminine à une époque qui, en Europe occidentale et en Amérique du Nord, se caractérise à la fois par "une violence contre l'autorité politique" et un "changement très important dans l'ordre humain". Ce qui nous amène à nous interroger sur l'éventuelle spécificité, en soi et aux yeux des contemporains, d'une action dite féminine dans un contexte de révoltes (y a-t-il une révolte féminine, une révolte de femmes, une révolte -malgré l'anachronisme - de "féministes", des femmes dans les révoltes, etc.) et de révolutions (y a-t-il une participation des femmes à la politique révolutionnaire, et si non, ont-elles une situation politique autre que participative ?) En d'autres termes, où sont les femmes, que font-elles, que sont-elles, que veulent-elles et que veut-on qu'elles soient ?

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Antirhétorique dans La France pays de mission ?   Annonces

Par Rachele Raus, Université de Turin

La France pays de mission ? (1943), livre d'Henri Godin et Yvan Daniel, deux aumôniers de la JOC, fonde l'action des chrétiens en milieu ouvrier. Dans cet ouvrage, la présence d’une sorte d’antirhétorique est étroitement liée à l’anti-intellectualisme qui les caractérise. Si le texte est foncièrement révolutionnaire, c’est aussi et surtout parce qu’il réélabore le langage ecclésiastique sur la base de principes nouveaux. On retrouve une réélaboration conceptuelle similaire chez Jacques Guilhaumou lorsqu’il décrit la langue politique du XVIIIe siècle en citant le cas de l’antirhétorique des jacobins révolutionnaires par rapport à la rhétorique des aristocrates et de la cour. Les fondements principaux de cette antirhétorique sont l’adéquation du mot à la chose et une catégorisation de l’agir.

Tout comme les Jacobins vis-à-vis de la rhétorique des aristocrates, Daniel et Godin perçoivent également la présence d’une barrière qui les éloigne à la fois des ouvriers et aussi de l’Eglise, et qui est surtout une barrière linguistique : pour pouvoir communiquer à nouveau avec les milieux populaires, il faut rendre aux mots leur sens d’origine, sur la base de l’Evangile et, en général, de l’étymologie des mots, et aussi les “réaliser” concrètement dans le réel. Tout cela, bien évidemment, les éloigne fortement de l’Eglise et les rapproche d’un anti-intellectualisme dangereux pour les institutions ecclésiastiques.

Lire un extrait du chapitre 4 (pages 107-116) en format PDF, rédigé par Rachele Raus, de l’ouvrage de Marta Magotti et Rachele Raus, Du mot à l’action. Histoire et analyse linguistique de La France, pays de mission ?, avec une préface de Jacques Guilhaumou et une postface d’Emile Poulat, Quaderni di Linguistica e Linguaggi specialistici dell’Università di Teramo, Roma, Aracne, 2008, 216 pages.

De la rosière à la tricoteuse : les représentations de la femme du peuple à la fin de l'Ancien Régime et pendant la Révolution   Etudes

Par Dominique Godineau, CERHIO UMR 6258 Université de Rennes II

En 1793 est publié un petit texte anonyme intitulé Réponse à l'impertinente question : Mais qu'est-ce qu'un Sans-Culotte ? (1) On pourrait parodier ce titre et se demander Mais qu'est-ce qu'une femme du peuple pendant la Révolution ? Dans la représentation que l'on en donne, est-elle d'abord femme, est-elle d'abord peuple ? Comment faire coexister dans la même image l'appartenance au sexe féminin privé de droits politiques et l'appartenance au peuple devenu Peuple Souverain ? Comment concilier la douceur que l'on aimerait être celle des femmes et la violence que l'on dit être celle du peuple ? Moins naïves ou impertinentes qu'il n'y paraît, ces questions indiquent d'emblée qu'il n'y pas une représentation des femmes du peuple, mais plusieurs : point de dessin au trait ferme et assuré, mais une série de croquis plus ou moins bien ébauchés, superposés ou opposés, selon les choix politiques du dessinateur, selon qu'il mette en avant le segment "femme" ou le segment "peuple", selon les couleurs qui l'emportent à tel moment dans la représentation dominante des femmes ou du peuple, et selon, ne l'oublions surtout pas, l'action même des femmes du peuple. On voudrait donc montrer ici comment ces diverses représentations sont construites en fonction d'arrière-plans politiques et idéologiques, et interroger en parallèle le rapport complexe, mais central, entre femmes, peuple, droits, représentation.

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