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Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Qui a peur de l’Incorruptible ? Pablo Iglesias et la Révolution française   Actuel

Par Olivier Tonneau, Homerton College, Cambridge

Cet article est paru en anglais dans le journal The Guardian du 18 février 2015.

Pablo Iglesias, le dirigeant du parti espagnol Podemos, est un homme traqué par l’Histoire – et particulièrement par l’histoire de la Révolution française. Ses références à la guillotine font en effet couler beaucoup d’encre dans les médias espagnols. En juin 2012, en réaction aux coupes budgétaires imposées par le gouvernement, Pablo Iglesias tweetait : « Des coupes, d’accord… mais avec la guillotine » . Un an plus tard, il publiait une tribune intitulée « Une Guillotine à la Puerta Del Sol » . La même année, dans une interview télévisée, Iglesias demandait : « Savez-vous quel acte symbolise l’avènement historique de la démocratie ? C’est l’exécution d’un roi, Louis XVI, décapité par la guillotine. »

« Les Espagnols se seraient épargnés bien des horreurs s’ils avaient fait usage de l’outil de la justice démocratique » déplorait Iglesias, avant de citer Robespierre : « Punir les oppresseurs de l'humanité, c'est clémence ; leur pardonner, c'est barbarie. » Il ne se passe pas une semaine sans qu’il soit fait référence à ces propos dans le débat public. La semaine passée, Eduardo Garcia Serrano, fondateur du journal de centre-droit El Mundo, surnommait ironiquement Iglesias « El incorruptible Senor X ».

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Marchands, exilés, missionnaires et diplomates : les Français et les Etats-Unis (1789-1815)   Annonces

Appel à communications pour la journée d’étude, Marchands, exilés, missionnaires et diplomates: les Français et les États-Unis, 1789-1815, organisée par Tangi Villerbu, Université de La Rochelle, CRHIA, 13 novembre 2015.

Cette journée d’études doit être l’occasion de revisiter ce que furent les Etats-Unis pour les Français à l’époque de la Révolution et de l’Empire. Les manières de penser et de dire les Etats-Unis – la construction d’un imaginaire américain – importent, certes, mais il s’agira surtout ici de montrer comment les mots se transforment en actes. Comment les Français, concrètement, ont fait d’une manière ou d’une autre une expérience étatsunienne à une époque ou les deux pays vivent en parallèle la construction de nouveaux systèmes politiques et de modes de réinvention culturelle au sein d’un monde atlantique en plein bouillonnement.

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Muséographie et idéologie   Recensions

La Traite négrière, la Révolution de Saint-domingue au Musée d’Aquitaine et l’exposition « Haïti » du Grand Palais

Par Jacques Schaff, professeur d'histoire-géographie

Un muséographe allemand écrivait: «Le musée doit atteindre le visiteur dans sa qualité d'élément constitutif du peuple et de citoyen de l'État, avec le constant souci d'établir une solide correspondance avec le présent».

I. Un musée au contenu bien ambigu

Voilà bien ce que tente de réaliser le Musée d’Aquitaine à Bordeaux dans ses salles consacrées à la traite négrière et à la Révolution à Saint-Domingue. Mais « atteindre le visiteur dans sa qualité d’élément constitutif du peuple et de citoyen de l’État » qu’est-ce à dire ? On le comprendra mieux à travers l’analyse de quelques « détails » révélateurs, si ce n’est d’une propagande bien comprise et assumée, du moins de ce que les muséographes « en solide correspondance avec le présent » ne sont pas à l’abri des influences idéologiques de ceux qui, en cette bonne ville de Bordeaux, les ont employés.

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La Convention, nouvelle assemblée constituante, 22 septembre 1792 - 22 août 1795   En ligne

Par Florence Gauthier, Université Paris-Diderot

Pourquoi une deuxième constituante après celle de 1789-1791 ? Précisons les grands enjeux de la période pour le comprendre.
En 1789, cherchant une issue à la crise, la monarchie choisit d’ouvrir un processus politique en réunissant les États généraux, qui ne l’avaient plus été depuis 1614 ! Le suffrage était très ouvert pour le Tiers-état : une voix par chef de feu - et les femmes l’étaient très souvent : elles n’étaient nullement exclues à cause de « leur » sexe, contrairement aux mystifications récentes à ce sujet. Par contre étaient exclus ceux qui n’avaient pas de « feu » : les errants et les domestiques qui habitaient chez leur maître.
Les députés des États généraux ont commencé par accomplir une révolution juridique en remplaçant la souveraineté royale par la souveraineté populaire : ils l’ont fait en tant que commis de confiance.
Le commis de confiance (en latin : fidei commis) est une personne à qui une assemblée confie une mission. Cette « confiance » signifie que les électeurs demandent des comptes au commis de confiance et que, si celui-ci trahit leur mission ou se révèle incapable de la mener, il sera destitué en cours de mission par ses électeurs et remplacé : voilà ce qu’était la responsabilité du commis de confiance devant ses électeurs. Il est important de savoir que cette institution est apparue au Moyen-âge et a été pratiquée dans les communautés villageoises, les communes urbaines ou les corps de métier et les États généraux durant des siècles, jusqu’à la Révolution comprise, et disparut au XIXe siècle.

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