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Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Administrer la liberté politique (1789-1799) ?   Séminaire

Séminaire L'Esprit des Lumières et de la Révolution du 11 avril 2019.
Intervention de Gaïd Andro (Nantes) sur :
Administrer la liberté politique ? Expérimentation, reconfiguration
et occultation d'une pensée administrative révolutionnaire (1789-1799)
.

Avec le soutien du CH19 – Panthéon Sorbonne/Paris Sorbonne.

Hannah Arendt, la révolution et les droits de l’homme   Annonces

 Bosc et Faye, Hannah Arendt, la révolution et les droits de l'homme

Introduction de l'ouvrage Hannah Arendt, la révolution et les droits de l’homme, Paris, Kimé, 2019, 192 p., sous la direction de Yannick Bosc et Emmanuel Faye.

L’essai De la revolution, paru en 1963, représente, après Condition de l’homme moderne et La crise de la culture, le troisième essai de la série d’ouvrages dans lesquels Hannah Arendt expose sa pensée politique. Arendt se propose de tirer les leçons de l’histoire, en opposant ce qu’elle nomme le « désastre » de la Révolution française, aspirée par « la question sociale », aux leçons d’une révolution supposée réussie, incarnée par la « Déclaration des droits » américaine.

Il importait donc qu’historiens et philosophes analysent ensemble la façon dont Arendt envisage les Révolutions américaine et française et se détermine par rapport à la Déclaration des droits de l’homme et la remise en cause de celle-ci dans la pensée contre-révolutionnaire d’Edmund Burke. La formule arendtienne du « droit à avoir des droits » amorce-t-elle par exemple, comme certains le soutiennent aujourd’hui, un tournant politique dans la considération des droits de l’homme ? Ne représente-t-elle pas plutôt une machine de guerre contre la notion de droit naturel qui se trouve au fondement de ces droits ?

La pensée d’Arendt correspond à la transposition, dans le champ explicitement politique, des « existentiaux » d’ Être et temps de Heidegger : l’être au monde et l’être en commun, ainsi que la reprise de la distinction schmittienne entre le politique et le social. C’est à partir de cette double référence que, faisant sienne la question de l’agir qui ouvre la Lettre sur l’humanisme de Heidegger (1947) et reprenant une formulation de Burke : act in concert, Arendt identifie le politique à l’« agir en commun ». C’est pourquoi la première question que pose son œuvre et sa réception consiste à se demander comment il est possible qu’une conception du politique aussi directement tributaire de la pensée de Heidegger, mais aussi de Schmitt, a pu être considérée comme susceptible de refonder la démocratie et les droits de l’homme.

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L'Esprit des Lumières et de la Révolution   Séminaire

Programme 2019-2020 du séminaire de recherche animé par Marc Belissa, Yannick Bosc, Marc Deleplace et Florence Gauthier. Les séances se tiendront le jeudi de 18h à 20h à l’Université Paris Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, salle F051 (escalier E).

28 novembre : Suzanne Levin (Paris Ouest Nanterre), Prieur de la Marne : défendre une république de droit naturel.

30 janvier : Olivier Tonneau (Cambridge), Diderot, nature et politique.

6 février : Eddy Dufourmont (Bordeaux-Montaigne), Nakae Chômin (1847-1901), le Japon et la Révolution française.

12 mars : SÉANCE REPORTÉE Julie Ferrand (Saint-Etienne), Commerce, Propriété et Liberté dans Du gouvernement et des Lois de la Pologne de Gabriel Bonnot de Mably.

2 avril : Benoît Basse, Hannah Arendt : vers une refondation des droits de l’homme ? (à l’occasion de la sortie du collectif, Hannah Arendt, la révolution et les droits de l’homme).

30 avril : Florence Gauthier (Paris-Diderot), Examinons les mots jacobins et jacobinisme : d’où viennent-ils ?

14 mai : Christine Fauré (CNRS), Sieyès était-il rousseauiste ? Réponse critique à Jonathan Israël

Le séminaire L’Esprit des Lumières et de la Révolution est soutenu par le CH19 – Panthéon Sorbonne/Paris Sorbonne

Républicanisme et communs. Quelle république à l’âge des communs ?   Annonces

 Républicanisme et communs. Quelle république à l’âge des communs ?

Colloque international,13-15 novembre 2019, CEDRE (PSL), EnCommuns (AFD), ERIAC (Rouen), GREECS (Barcelone), GRHis (Rouen), IRIHS (Rouen), UNINE (Neuchâtel), coordonné par Yannick Bosc (GRHis) et Christopher Hamel (ERIAC), Université de Rouen Normandie, Maison de l’Université - Salle divisible nord - 3 Place Émile Blondel, Mont-Saint-Aignan.

Ce colloque pluridisciplinaire constitue le second volet d’un projet dont le premier acte s’est tenu à l’Université de Barcelone (UB) les 15-17 novembre 2018, sous forme d’ateliers de recherche qui ont permis de définir les axes du présent colloque.
Le projet dans lequel il s’inscrit vise à articuler les problématiques du républicanisme, des communs et du droit à l’existence qui forment trois objets de recherche distincts et disciplinairement cloisonnés, ce qui tend à affaiblir leur portée théorique et politique.
En philosophie politique, le républicanisme repose sur le principe de liberté comme non-domination qui a été d’abord identifié dans l’histoire de la pensée républicaine, puis largement investi sur le plan de la théorie politique, plus rarement sur celui de l’économie politique.
Un commun désigne un dispositif politique constitué d’un bien commun matériel ou immatériel, adossé à des règles qui en organisent l’usage. Celles-ci sont définies par une communauté ou une assemblée qui l’administre. Un commun renvoie à l’idée d’une propriété partagée.
Le droit à l’existence s’inscrit dans la tradition du droit naturel selon laquelle la raison d’être des sociétés humaines réside dans la garantie du droit à l’existence matérielle et politique de ses membres. La tradition du droit naturel repose sur le principe de liberté comme réciprocité. Le droit à l’existence est en particulier associé aux pratiques démocratiques étudiées par les historiens de la Révolution française.

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Gertrud Kolmar. Robespierre, poésie et portrait   En ligne

Gertrud Kolmar, Robespierre, Poésie suivi de Le Portrait de Robespierre. Édition bilingue. Traduit de l’allemand et postfacé par Sibylle Muller, Éd. Circé, 214 p.

Cousine de Walter Benjamin, Gertrud Kolmar était une jeune femme cultivée issue de la bourgeoisie juive, qui se sentait parfaitement intégrée à l’Allemagne. Parlant russe et français, elle vécut un temps à Dijon. Elle enseigna, s’occupa d’enfants, mais surtout, elle écrivit. Son œuvre courte, mais forte, à laquelle la guerre et la déportation mirent fin, fut heureusement sauvée du désastre grâce à sa sœur Hilde. Astreinte en 1941 au travail forcé dans une usine berlinoise, elle fut déportée et mourut en mars 1943 à Auschwitz, à moins de cinquante ans. Ce n’est qu’en 1951 que la République fédérale la déclara officiellement décédée.

La publication de ces poèmes et du portrait de Robespierre, écrits au tout début du nazisme, prend un regain d’intérêt dans notre époque où passe furtivement l’ombre des années Trente, quand vacillaient les principes issus de la Révolution. Les interrogations face à un avenir incertain se ressemblent beaucoup, quels que soient l’heure et le lieu … Gertrud Kolmar en tout cas avait en son temps de bonnes raisons de s’inquiéter pour son pays et pour elle-même. Elle sentit très vite que son monde allait être mis à feu et à sang. Est-ce cela qui la conduisit à s’interroger sur une autre période de troubles et de souffrances, la Révolution Française, et plus spécialement la Terreur ? Tandis qu’elle voyait fleurir les dictatures et pressentait le désastre imminent, voulut-elle retrouver, sous les poussières de la carrière, les traces de l’antique Vertu qu’elle croyait logée dans le cœur de Robespierre, guidant sa pensée et son bras ? Elle donne en tout cas une vérité poétique à ces quelques mois qui furent ressentis comme un cataclysme en France et dans le monde.

Lire la suite de la présentation de Jean-Luc Tiesset sur le site En attendant Nadeau.

Le peuple souverain et la démocratie. Politique de Robespierre   Annonces

 Yannick Bosc, Le peuple souverain et la démocratie. Politique de Robespierre

Extrait de l'introduction de l'ouvrage de Yannick Bosc, Le peuple souverain et la démocratie. Politique de Robespierre, Paris, Éditions Critiques, 2019, 208 p.

Je suis du peuple, je n'ai jamais été que cela,
je ne veux être que cela ; je méprise quiconque
a la prétention d'être quelque chose de plus.
Robespierre

La représentation politique ne commence pas avec la Révolution française et le peuple n’a pas attendu 1789 pour s’intéresser aux affaires de la cité. Les pratiques médiévales mobilisées à l’occasion des élections d’assemblées sous l’Ancien régime (états généraux, provinciaux, communes urbaines et rurales, communautés de métier etc.) constituent même le socle de la culture politique à partir de laquelle la Révolution se déploie. En revanche, c’est avec la Révolution française qu’une nouvelle question se pose concrètement et non plus seulement théoriquement dans les traités philosophiques : comment concevoir la représentation d’un peuple déclaré souverain, c’est à dire d’un peuple qui dispose en droit du pouvoir et sur lequel repose toute légitimité politique, celle du roi comprise ?
Notre actualité résonne du désaveu des politiques, de la crise de la représentation et de la montée de l’abstentionnisme depuis longtemps. Pourtant, ceux qui aujourd’hui convoquent les « valeurs » républicaines au chevet du malade ne se penchent que rarement sur la souveraineté populaire qui est censée en être la base. Au contraire, la souveraineté, lorsqu’elle est réaffirmée dans l’espace public, est d’emblée suspectée de « souverainisme », de « populisme », de « repli nationaliste ». L’extrême droite est systématiquement mise en avant afin de discréditer l’idée même de souveraineté populaire et d’en occulter la nature fondamentalement démocratique. Réduisant le mouvement populaire des gilets jaunes à une foule, les relais du pouvoir ont ainsi exhumé l’ochlocratie (la foule, le vulgaire détenant le pouvoir) pour désigner ce que les thermidoriens nommaient l’anarchie : le fait de se constituer peuple souverain, c’est-à-dire d’agir comme tel.

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La guillotine au milieu du rond-point   Actuel

Par Nathalie Alzas, docteur en histoire

A la fin octobre 2018, un mouvement social, dit des « gilets jaunes », apparait et, pendant de nombreuses semaines, les médias, les hommes politiques, les sociologues, se penchent sur un phénomène inattendu, qui parait insaisissable, tant il différerait des mobilisations sociales habituelles. Pourtant, des discours sur l’événement reprennent des stéréotypes classiques. Tandis que le ministre de l’Intérieur évoque, selon une reductio ad hitlerum bien rodée, la menace d’une « peste brune », propagée par des « factieux », d’autres semblent s’effrayer devant les risques d’une « insurrection », voire d’une « révolution ». Le retour en force de références liées à la décennie 1789-1799 ne manque pas, en effet, d’interroger, comme si la France, depuis plus de deux siècles, sacrifiait au même jeu de rôle, entre ceux qui s’emparent, à nouveau, de slogans ou d’images issus de la Révolution et ceux qui paraissent frissonner à l’évocation d’une nouvelle Terreur… Il n’est pas de notre propos ici d’étudier un mouvement dont seul le temps dira s’il est un événement important ou pas dans l’histoire contemporaine du pays. Nous ne nous prononcerons pas non plus un jugement sur l’épineuse question du classement politique des intervenants principaux. Certes, un observateur attentif peut discerner, selon les lieux et les slogans tenus des engagements plutôt à l’extrême gauche ou droite, mais il semblerait que la majorité des manifestants soit un mélange composite de petites classes moyennes précarisées, avec, pour certains, une première entrée dans l’action politique. Ce mouvement parait surtout inédit par le lieu où il s’inscrit, un nulle part symbolique jusqu’alors de la France provinciale, périurbaine et rurale, le rond-point.

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La Guerre du blé, au XVIIIe siècle. La critique populaire de la liberté économique   Annonces

La guerre du blé au XVIIIe siècle, éd kimé

Extrait de la préface, rédigée par Florence Gauthier, pour la réédition de l'ouvrage qu'elle a dirigé avec Guy Ikni, La guerre du blé au XVIIIe siècle. La critique populaire de la liberté économique, Paris, Kimé, 2019, 332 p.

Depuis les années 1960-1990, période dominée par une interprétation économiste de l’histoire, qu’elle soit « néolibérale » ou « marxiste », les travaux de l’historien Edward Palmer Thompson ont ouvert un chantier nouveau, dans l’étude de la culture populaire, rurale et urbaine, du XVIIe au XIXe siècle et depuis.
En 1988, avec Guy Ikni, nous avons publié La Guerre du Blé au XVIIIe siècle, grâce aux Éditions de la Passion, et en particulier à un de ses fondateurs, Jean-Pierre Miniou, comme un hommage à E.P. Thompson, bien vivant, et dont l’article « L’Économie Morale de la foule, en Angleterre au XVIIIe siècle », n’avait pas encore été traduit en France. Cet article nous avait particulièrement intéressés, car nous rencontrions dans nos recherches sur le XVIIIe siècle et sur la Révolution française en particulier, une problématique très proche, avec ses spécificités bien sûr. Et nous avons demandé à des historiens intéressés par ce projet de nous rejoindre.
Je venais d’achever une thèse d’histoire sur la communauté villageoise en Picardie, avec son organisation économique, sociale et politique, centrée sur le système agraire communautaire et son assemblée générale des habitants des deux sexes, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Depuis le Moyen-âge et l’Ancien régime, les communautés villageoises - dont l’existence précédait la féodalité et la monarchie constituées ultérieurement - possédaient leur propre système de droit et leurs archives. De son côté, Guy Ikni avait entrepris une thèse sur la paysannerie dans l’Oise, qu’il acheva en 1993 (1).

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Quatorze Juillet : l’histoire parle au présent !   En ligne

Par Florence Gauthier, Université Paris-Diderot

En 1789, face à la crise de la monarchie française, le roi choisit d’ouvrir un processus politique en convoquant les États généraux, avec un suffrage très ouvert pour le Tiers-état : une voix par chef de feu. Notons que les femmes étaient très souvent chef de feu et n’étaient point exclues pour cause de sexe, contrairement aux affirmations récentes à ce sujet.
Cette vieille institution médiévale conservait une représentation de tous les sujets du roi - séparés en ordres : Clergé, Noblesse, Tiers-état - et rappelait, par son existence même, que la Constitution de la monarchie reposait, depuis le Moyen-âge, sur la reconnaissance du principe de souveraineté populaire. Plus tard, au XVIIe siècle, le roi de France avait cherché à imposer sa souveraineté et laissé s’endormir celle du peuple, en ne convoquant plus les États généraux. 1789 la réveilla et si bien que les électeurs, conscients de la profondeur de la crise, avaient mandaté leurs députés pour donner une constitution nouvelle au pays.
Les États généraux, convoqués selon la coutume médiévale le 1er mai, se réunirent avec quelque retard le 5 mai. Mais, le roi n’évoqua que l’aspect financier de la crise et le soir même, un petit noyau de députés se rebellait déjà contre ce refus de les entendre, prenait le titre de Communes - en référence aux résistances populaires médiévales, nommées Commune ou Union, comme le fit le Parlement d’Angleterre - et appela tous les députés à les rejoindre. Le 17 juin, ce noyau de députés ayant grossi, se déclarait Assemblée nationale et le 20 juin, plus nombreux encore, ajoutait constituante et prêtaient serment de rester unis jusqu’à l’établissement d’une nouvelle constitution.

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Prieur de la Marne face au fédéralisme   Séminaire

Séminaire L'Esprit des Lumières et de la Révolution du 14 mars 2019.
Intervention intervention de Suzanne Levin (Paris Ouest Nanterre) sur :
Prieur de la Marne face au fédéralisme.

Avec le soutien du CH19 – Panthéon Sorbonne/Paris Sorbonne

Le moment thermidorien de Charles-François Dumouriez   Annonces

 Belissa Dumouriez

Le moment thermidorien de Charles-François Dumouriez, Œuvres politiques (1795), Paris, Kimé, 2019, introduit, édité et annoté par Marc Belissa - Université Paris Nanterre.

Présentation

Pour comprendre la complexité de la période thermidorienne — entre l’exécution de Robespierre et l’installation du Directoire — il est nécessaire de revenir aux réflexions des contemporains de l’événement et à leur lecture des processus en cours. Parmi les commentateurs de ce "moment thermidorien" figure un personnage particulièrement intéressant du fait de son positionnement politique original, antirépublicain mais opposé à la contre-révolution : l’ancien général Charles-François Dumouriez, alors en exil depuis sa trahison de 1793. Dans une série de cinq textes de combat publiés en Allemagne entre mars et décembre 1795, Dumouriez analyse à distance le processus de rupture entamé avec l’élimination des robespierristes, qui se poursuit par la répudiation de la constitution de 1793 et la fondation d’un nouveau régime : la république des propriétaires. Les thermidoriens entendent « terminer la Révolution », en finir avec la « Terreur » et refonder la république comme le gouvernement des « meilleurs » selon le mot de Boissy d’Anglas. Partisan d’une monarchie constitutionnelle et « nationale », Dumouriez encourage les thermidoriens à rompre avec le passé révolutionnaire et à aller plus loin dans la remise en cause de la « Terreur » et de la République. Situé à la « droite » de l’échiquier politique, Dumouriez défend une alternative monarchiste « modérée » à la République. Son point de vue décalé est révélateur de l’étendue des possibles dans ce moment charnière et peut être vu comme une anticipation de la politique monarchiste « libérale » qui sera à l’œuvre sous la Monarchie de Juillet après 1830.
Cette édition présentée, commentée et annotée des œuvres politiques de 1795 du général Dumouriez entend non seulement sortir ces textes de l’oubli (ils n’ont jamais été réédités depuis leur parution) mais aussi contribuer à les replacer dans le cadre des réflexions historiques sur ce "moment thermidorien" fécond en réflexions sur le sens de la Révolution et sur l’histoire de la République et de la Monarchie en France.

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Nakae Chômin : Écrits sur Rousseau et les droits du peuple   Annonces

 Chômin Écrits sur Rousseau et les droits du peuple

Présentation et extrait de l'ouvrage de Nakae Chômin, Écrits sur Rousseau et les droits du peuple, Les Belles Lettres, 2018, CLXXXVIII et 290 p, traduction d'Eddy Dufourmont et Jacques Joly, introduction et notes d'Eddy Dufourmont.

Au début des années 1880, le Japon est traversé par un vaste mouvement démocratique réclamant une constitution et les libertés fondamentales. Le journaliste et penseur Nakae Chômin (1847-1901) y joue un rôle majeur. En 1874, Chômin traduit Du contrat social en japonais avant de le faire en chinois classique, en 1882-1883, sous le titre Min.yaku yakkai (Traduction commentée du Contrat social). Cette traduction sera l’un des livres de chevet des démocrates japonais des années 1880 ainsi que des réformateurs chinois en 1898. Dans cette œuvre, Chômin réussit à expliquer nombre d’idées complètement nouvelles en vidant les notions du confucianisme de leur sens usuel pour leur donner celles du Contrat social. À ce titre, le Min.yaku yakkai n’a pas été une traduction mais bien une réinvention. Chômin utilisa le chinois classique pour traduire d’autres textes (Constitution française de 1793, Déclaration d’indépendance américaine) et écrire de courts essais, tous inclus ici, qui témoignent de son souci de penser la transition vers une société nouvelle, faire connaître Rousseau et promouvoir les droits du peuple.
Nakae Chômin est l'un des principaux penseurs du Japon moderne et contemporain. Journaliste et fondateur d’une école d’études françaises, il a été surnommé le « Rousseau de l’Orient » pour son engagement dans le Mouvement pour les libertés et les droits du peuple (Jiyû minken undô), dans les années 1880, et aussi pour ses traductions du Contrat social, du Discours sur les sciences et les arts. Ces dernières ne constituent qu’une partie d’un important travail de traduction, qui fait de Nakae un précurseur dans l’acquisition de la philosophie européenne, dont il s’est nourri lors de son séjour à Paris et Lyon en 1872-3. Il est notamment le traducteur du Fondement de la Morale d’Arthur Schopenhauer de La Morale dans la démocratie de Jules Barni. Nakae est aussi l’auteur d’un des tout premiers ouvrages de synthèse consacré à la philosophie européenne, La Quête philosophique (Rigaku kôgen, 1886). La parution en 1887 de sa fiction politique, Dialogues politiques entre trois ivrognes (Sansuijin keirin mondô, 1887), son plus grand succès éditorial, marque l’apogée de son activité. Nakae est élu à la Chambre basse lors de sa constitution en 1890, en tant que représentant du Parti libéral (Jiyûtô), mais il démissionne très vite, refusant les compromis qu’opèrent certains de ses alliés avec le gouvernement.

Lire un extrait du Min.yaku yakkai, la traduction commentée du Contrat social.

Voir la table des matières et la présentation du livre sur le site des Belles Lettres

Harrington et les penseurs de l'égalité en France   Séminaire

Séminaire L'Esprit des Lumières et de la Révolution du 7 février 2019.
Intervention de Myriam-Isabelle Ducrocq (Paris Nanterre) sur :
Harrington et les penseurs de l'égalité en France

Avec le soutien du CH19 – Panthéon Sorbonne/Paris Sorbonne

Rousseau au Japon. Nakae Chômin et le républicanisme français (1874-1890)   Annonces

 Rousseau au Japon. Nakae Chômin et le républicanisme français

Introduction du livre d'Eddy Dufourmont, Rousseau au Japon. Nakae Chômin et le républicanisme français (1874-1890), Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, 2018, 257 p.

Le Japon offre en apparence un visage paradoxal : d’un côté il fut, dès 1868, le premier pays d’Asie à se lancer dans la modernisation pour devenir un État-nation sur le modèle européen. C’est de lui que la Chine et la Corée empruntèrent des mots nouveaux, tels que « démocratie » ou « philosophie ». De l’autre, il ne devint réellement une démocratie qu’en 1945, avec la chute du régime impérial et, aujourd’hui encore, les frictions du Japon avec ses voisins s’expliquent par une fidélité des conservateurs à l’idéologie de 1868, qui entendait revenir au régime impérial du VIIIe siècle. Mais ce paradoxe n’est qu’apparent : si le régime impérial moderne ne fut établi qu’en 1889, c’est au prix de la répression du Mouvement pour les libertés et les droits du peuple (Jiyû minken undô), qui s’étend de 1874 à 1890. Les partisans de ce mouvement, pour la plupart des anciens guerriers, des marchands et des paysans, réclamèrent très tôt les droits politiques fondamentaux, une constitution et un parlement, alors que les dirigeants prétendaient, de manière contradictoire, à la fois restaurer le régime impérial et moderniser le Japon. À l’heure de « la civilisation et l’ouverture (à l’Europe) » (bunmei kaika), les initiatives allaient tous azimuts pour acquérir le savoir moderne, et c’est dans ce contexte d’ébullition politique tout autant qu’intellectuelle que Jean-Jacques Rousseau fit son apparition.

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Voir la présentation de l'ouvrage et la table des matières

Comment peut-on être robespierriste ?   Recensions

Par Olivier Tonneau, Université de Cambridge

Le livre de Marcel Gauchet "Robespierre, l'homme qui nous divise le plus" récemment paru a suscité cette réponse d'Olivier Tonneau, enseignant chercheur à Cambridge et auteur de "Maudite Révolution" dont nous avons rendu compte sur notre site. La version originale de cet article est parue sur le site En attendant Nadeau Nous publions ici une version de cet article avec les notes de bas de page.

« Le moment est venu », déclare solennellement Marcel Gauchet, de nous accorder sur « l’homme qui nous divise le plus » parce qu’il incarne, pour les uns, l’idéal démocratique dans toute sa pureté, pour les autres, l’idéologie totalitaire. Puisque l’auteur entend dépasser « la querelle des robespierristes et des antirobespierristes » (1), on pouvait espérer que son essai en renouvelle les termes. Il n’en est pourtant rien. On trouve dès l’introduction les affirmations fondamentales de la thèse antirobespierriste classique (2) : l’ouvrage montrera comment « l’ambition de donner toute leur extension aux droits de l’homme allait pouvoir basculer vers un système inédit d’oppression » (3), basculement qui coïncide avec la transformation de l’ « incorruptible » Robespierre en « tyran » (4).

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