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Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Marcus Rediker, Atlantic History et Social History from below   Historiographie

Par Marc Belissa, CHISCO-Université Paris Ouest Nanterre - La Défense

Marcus Rediker est aujourd’hui l’un des historiens américains les plus lus dans le monde. Ses ouvrages ont été traduits dans de nombreuses langues. Il est de passage à Paris au mois de novembre et donne une conférence le mercredi 16 novembre 2011 à Paris Ouest Nanterre sur son dernier ouvrage The Slave Ship. A Human History. Cette conférence est organisée par notre séminaire et le CHISCO. Elle vous donnera l’occasion de rencontrer cet historien et de vous familiariser avec ses travaux.

Marcus Rediker a 60 ans. Il est né dans le Kentucky, assez loin du monde de la mer qui est au centre de ses recherches. Dans la courte biographie qui figure sur son site personnel, il se présente comme issu d’une famille ouvrière et minière du Kentucky, du Tennessee et de Virginie. Il a grandi à Nashville et à Richmond, puis a suivi des études à l’Université de Virginie avant de travailler pendant trois ans en usine. Il soutient son PHd quelque temps plus tard à l’Université de Pennsylvanie. Il enseigne entre 1982 et 1994 à l’Université de Georgetown, puis obtient un poste de professeur d’histoire atlantique à l’Université de Pittsburgh où il enseigne aujourd’hui.

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L'Esprit des Lumières et de la Révolution 2011-2012   Séminaire

Groupe de travail créé par Marc Belissa, Yannick Bosc, Françoise Brunel, Marc Deleplace, Florence Gauthier, Jacques Guilhaumou, Fabien Marius-Hatchi, Sophie Wahnich. Nous vous convions aux séances qui se tiendront le vendredi, de 18 à 20 h dans les locaux de l'UFR d'histoire de l'Université Paris Diderot-Paris 7, salle 6, Immeuble Montréal, 103 rue de Tolbiac, 75013 Paris . Exceptionnellement, la première séance que nous organisons avec le CHISCO aura lieu le mercredi 16 novembre de 9h45 à 12h30 à l'Université Paris Ouest Nanterre.

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Fête fraternelle et républicaine pour célébrer l'achat des manuscrits de Robespierre   Actuel

Communiqué de la Société des études robespierristes :

"Le 5 novembre prochain, au centre le Robespierre à Ivry-sur-Seine, la Société des études robespierristes organise une fête fraternelle et républicaine pour célébrer l’entrée dans les collections publiques des manuscrits inédits de Robespierre.

Que vous ayez ou non participé à la souscription nationale qui a permis de sauvegarder les manuscrits de l’Incorruptible et de Lebas, vous êtes le bienvenu(e) à cette réunion publique au cours de laquelle sera projeté le film Robespierre d’Hervé Pernot (suivi d’un débat en présence du réalisateur). Elle sera aussi l’occasion d’évoquer l’actualité des études sur la Révolution française, de découvrir les publications de notre Société et des associations amies partenaires de l’opération, ainsi que de discuter du 220e anniversaire, le 21 septembre 2012, de la réunion de la Convention nationale et de la naissance de la Première République, qu’il conviendra de célébrer.

Afin de pouvoir vous accueillir dans les meilleures conditions et d’entrechoquer nos verres de la meilleure manière, nous vous encourageons à vous inscrire dès à présent et d’imiter celles et ceux qui nous ont déjà assurés de leur présence."

Conférence de Marcus Rediker à Paris Ouest Nanterre 16 novembre 2011   Annonces

Conférence (en anglais) de l'historien et écrivain Marcus Rediker sur son dernier ouvrage : The Slave Ship. A Human History le mercredi 16 novembre de 9h45 à 12h30 Université Paris Ouest Nanterre (RER A, station : Nanterre-Université). Bâtiment B, salle des conférences Organisée par le CHISCO et par Revolution-Française.net et avec le soutien de l'IHRF.

Lire la présentation de cette conférence en.pdf

L'essence du jacobinisme : un universalisme blanc, masculin et catholique ?   Réplique

Par Marc Belissa, Université Paris 10 et Yannick Bosc, Université de Rouen

Esther Benbassa, en introduction de La France en situation post-coloniale ?, numéro hors série de la revue Mouvements (septembre 2011) écrit : « La France n'a jamais cessé d'être nationaliste, d'un nationalisme lié directement à l'essence même du jacobinisme qui, s'il se présente sous le label d'un universalisme, entend assurer la domination d'une couleur, d'une religion et d'un genre, un universalisme donc blanc, masculin et catholique. »

Ne nous étendons pas sur ce qu'Esther Benbassa nomme « jacobinisme ». Ne nous demandons pas si le « jacobinisme » (et non le club dit des Jacobins) existe pendant la Révolution française autrement que comme désignant dans la presse contre-révolutionnaire. Restons donc dans le sens commun. Le « jacobinisme » c'est, entre autres choses, le club des Jacobins et prenons le problème par un autre bout.
Dans son ouvrage sur L'aristocratie de l'épiderme (Paris, CNRS Editions, 2007), Florence Gauthier raconte l'un des épisodes essentiels et ignoré (on le constate dans cette présentation surprenante d'Esther Benbassa), de l'histoire des luttes pour les droits de l'humanité : la dénonciation du préjugé de couleur et de la société coloniale esclavagiste au moment où la Révolution française proclame la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Cette dénonciation provient en particulier du club des jacobins, et singulièrement de Grégoire, de Brissot ou de Robespierre.

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Les thermidoriens ou le désordre   Actuel

Jean-Luc Mélenchon, à propos d'un ouvrage que Jean d'Ormesson vient de publier, La conversation : "Bonaparte y est présenté comme celui qui rétablit l’ordre avec l’assentiment de tous car la révolution aurait créé le chaos. « L’abîme » ! La révolution comme malheur, on connait. Hum ! Hum ! La vérité du moment, pour ne s’en tenir qu’à cela, c’est que c’est l’équipe des thermidoriens qui avaient créé un désordre et une pagaille inouïe. Et comment ? Entre autre en rétablissant la « liberté du commerce des grains » contre la législation bienfaisante des montagnards qui réglementait les prix. Il en résultat spéculation et famine. Une vieille histoire ? Pas si vieille, non ? La persécution des jacobins, « l’assassinat » de Gracchus Babeuf, la libération de milliers de voyous contre-révolutionnaires ajouta la dose de chaos prévisible. Comme d’habitude. Toute ressemblance avec notre temps ne doit rien au hasard."

Voir sur le blog de Jean-Luc Mélenchon le billet du 4 octobre 2011.

Le centenaire de la Société des Etudes Robespierristes   En ligne

et des Annales Historiques de la Révolution française

Par Serge Bianchi, Vice-président de la Société des Études Robespierristes

Au moment où la Société des Etudes Robespierristes (et la revue Annales Historiques de la Révolution française) vivent leur centième année au service des recherches et de la connaissance de la Révolution française, il a semblé utile d'évoquer le bilan de la Ser, son fonctionnement actuel, ses publications, projets et perspectives pour mieux marquer sa place et sa présence dans la communauté historienne et la société civile. L'évolution des images et représentations de la Révolution dans l'opinion publique, les problèmes posés par son enseignement de l'école primaire à l'Université permettent des mises au point indispensables dans le cadre d'une revue -Historiens et Géographes - qui a souvent évoqué les avancées de la recherche et les débats de cette décennie si particulière et cruciale de notre histoire.

Lire la suite en .pdf de ce texte publié dans le n°406 d'Historiens & Géographes (avril 2009)

L'amour et la haine de Robespierre   Brèves

"Psychopathe légaliste" ; "forcené de la guillotine" ; "idéaliste fanatique" ; "légaliste outrancier" ; "solitude psychologique" ; "usage frénétique de la guillotine" ; "fumeux culte de l’Être suprême" ; "boucherie nationale" ; "Khmers rouge" ; "guillotine en surchauffe" ; "déshonneur de la République" ; "atrocité idéologique" ; "maniaque de la guillotine" etc. On trouve toutes ces subtilités dans le dossier que le numéro 777 (sic) d'Historia de septembre 2011 consacre à Robespierre. En novembre 1974, le numéro 336 de la même revue publiait un texte dans lequel Alain Decaux dialoguait avec le député d'Arras. Les intertitres de la rédaction et les légendes des illustrations évoquaient alors "l'honnête famille Duplay", les "beaux yeux verts", "la justice et la probité" du "disciple de Rousseau". "Un cas d'école" comme le titre l'éditorial d'Historia version 2011.

Une révolution paysanne   Synthèses

ou Les caractères originaux de l’histoire rurale de la Révolution française

Par Florence Gauthier, ICT-Université Paris Diderot-Paris 7. gauthierflore@orange.fr

La Révolution française, révolution des droits de l’homme et du citoyen, abolit le régime féodal et l’esclavage dans les colonies, deux des piliers de l’oppression des peuples. Cette double abolition se réalisa en faveur de l'humanité opprimée. Le bonnet rouge de la liberté exprima le lien entre ces deux grandes conquêtes de la liberté civile et politique de portée mondiale.

Nous nous intéresserons ici au mouvement paysan qui imposa son rythme à la Révolution et dont l'objectif n'était pas seulement de se libérer du régime féodal. En effet, des rapports d'un type nouveau se développaient depuis la fin du Moyen-Âge. On pouvait voir dans les campagnes du Royaume de France, les progrès de la concentration de la propriété foncière par l’expropriation d’une partie grandissante de la paysannerie de ses tenures héritables, mais aussi ceux de la concentration de l’exploitation agricole aux mains d’une étroite couche de fermiers capitalistes entrepreneurs de culture (1), qui pratiquaient la réunion des fermes en rassemblant dans leurs mains les différents marchés de terre en location. On voyait encore la formation d’un marché privé des subsistances grâce à la spéculation à la hausse des prix des grains à une époque où les céréales représentaient la base de l’alimentation du petit peuple des villes et de l’immense population des paysans pauvres et sans terre. Ici, le pouvoir économique transformait le besoin social de se nourrir en arme alimentaire, ou guerre du blé, qui tuait, comme nous le savons, sous forme de disettes factices (2).

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Mably : jusnaturalisme, républicanisme, utopie   Etudes

Par Stéphanie Roza, CHSPM-Paris 1

héritages des républicanismes et république comme utopie

Ce texte a été présenté lors de l'atelier Les héritages des républicanismes et la république comme utopie qui s'est tenu le 27 novembre 2010. Il a été suivi d'un débat sur la fonction accessoire, ou au contraire centrale, du droit naturel chez Mably. Nous y reviendrons au cours du séminaire L'Esprit des Lumières et de la Révolution 2011-2012.

Tenter de caractériser de façon précise la pensée de Mably, c’est réactiver une vieille querelle historiographique, mais aussi politique. En effet, par ses prises de position sur l’actualité de son temps, comme par la postérité de son œuvre, Mably suscite depuis longtemps les polémiques. De son vivant, tout en s’opposant à l’absolutisme, il n’a cessé de critiquer les représentants les plus illustres des Lumières, de Voltaire aux physiocrates, ce qui a ouvert une première question : cet auteur doit-il être classé parmi les anti-Lumières, ou fait-il partie de ce courant ? Par la suite, mort en 1785, il a été considéré par les révolutionnaires de toutes tendances, de 1789 à 1797, date de l’exécution de Babeuf, comme un des Pères de la Nation républicaine, et si bien associé à cet événement que tout un courant libéral, dans la première moitié du 19è siècle, Benjamin Constant en tête, n’a voulu voir en lui qu’un inspirateur idéologique de la Terreur, et à ce titre, un des responsables de ses débordements. C’est la première étiquette tenace apposée sur sa postérité : celle de Mably jacobin. Mais les socialistes, adversaires des libéraux, l’ont reconnu à leur tour comme un de leurs précurseurs, et ce jusqu’en Russie soviétique : et voilà la deuxième étiquette, celle de Mably communiste utopique. Après la seconde guerre mondiale, certains commentateurs ont tenté de sortir de cette alternative, voyant en lui un catholique conservateur (1), ou simplement un modéré des Lumières (2), commettant ce faisant l’erreur symétrique à celle de leurs prédécesseurs, consistant à gommer ce qui dans sa pensée avait permis, précisément, les interprétations jacobines ou socialistes utopiques. Malgré l’apparition, depuis les années 70, d’interprétations plus nuancées et moins mutilantes, on a récemment collé, dans le prolongement des travaux de l’école de Cambridge, une dernière étiquette sur Mably : celle du principal représentant du républicanisme classique en France (3).

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De la Guerre des Farines aux émeutes anglaises   Actuel

Par Guillaume Mazeau, IHRF-Paris 1

Pendant l'été 2011, plusieurs villes d'Angleterre ont été touchées par des émeutes d'une ampleur inédite. Dans les rues de Londres, de Birmingham, Bristol, Liverpool et Nottingham, des centaines d'émeutiers se sont opposés aux forces de police. Le bilan est très lourd: plusieurs morts, des dizaines de magasins pillés, quelques immeubles incendiés et plus de deux mille arrestations. Ces événements rappellent spontanément les émeutes qui ont secoué les banlieues françaises en 2005. Comme en France, les émeutes anglaises ont éclaté après une probable bavure policière: la mort de Mark Duggan, tué par des policiers à Tottenham, fait écho à celle de Zyed et Bouna, électrocutés en essayant d'échapper à un contrôle à Clichy-sous-Bois. Comme en France, ces émeutes ont été exploitées par les médias, laissant croire qu'aucune contrée anglaise n'était désormais à l'abri des violences populaires. Et comme en France, elles ont inspiré des discours simplificateurs et dangereux pour la cohésion sociale.

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Pétition pour la création d'un musée Robespierre à Arras   Actuel

"Par le rôle éminent qu’il a joué pendant la Révolution Française où se fondait le devenir de la France dans un monde moderne, Robespierre est unanimement reconnu comme un personnage considérable de notre histoire. Bien au-delà de nos frontières, le nom d’Arras est associé à celui de son plus illustre citoyen et il est surprenant qu’aucun véritable lieu de mémoire ne lui soit consacré dans sa ville natale. Acquise en 1990 par la municipalité pour en faire un musée Robespierre, la maison qu’habita celui qui gouverna la France Révolutionnaire entre 1793 et 1794, fut remarquablement rénovée par les compagnons du Tour de France. Cette demeure est aujourd'hui affectée au musée du compagnonage . Les soussignés demandent instamment que la ville d’Arras restitue à la Maison Robespierre sa légitime vocation afin qu’elle devienne un musée qui aide les Arrageois et les innombrables visiteurs du monde entier à mieux connaître l’histoire de la Révolution Française et de celui qui en fut, quelque opinion qu’on puisse en avoir, l’homme clé."

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Pons de l'Hérault : archives en ligne   Sources

Par Yannick Bosc, GRHIS-Université de Rouen

Pons de l'Hérault

Nous proposons ici les fac-similés de papiers d'André Pons, dit Pons de l'Hérault (1772-1853), tirés d'archives privées. Ce personnage, surtout connu des historiens de l'Empire, est également le héros du roman de Patrick Rambaud, L'absent, qui le met en scène sur l'île d'Elbe au moment de la captivité de Napoléon. La matière en est principalement fournie par les Souvenirs et anecdotes de l'île d'Elbe (à lire sur Gallica) dans lesquels Pons, qui administre les mines de fer de l'île depuis 1809, relate ses relations, souvent tendues, avec l'empereur qu'il avait connu pendant le siège de Toulon en 1793. André Pons (il se rebaptise Marat-Lepelletier Pons en l'an II), officier de marine originaire de Sète, chef d'état major de la division navale de l'armée d'Italie, est en effet considéré comme un fervent républicain. Cependant, s'il dénonce le 18 brumaire, comme il s'oppose un demi siècle plus tard au coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, il suit l'Empereur pendant les Cent-Jours, est nommé préfet du Rhône et tente de le rejoindre à Sainte Hélène.

Le texte qui suit permet de recontextualiser les papiers que nous publions. Ces éléments biographiques sont extraits de l'introduction que Léon-Gabriel Pélissier (1863-1912) consacre au Mémoire de Pons de l'Hérault aux puissances alliées qu'il a édité en 1899 et que l'on peut lire sur Gallica. Nous y renvoyons le lecteur qui voudrait consulter la totalité du texte, en particulier les copieuses notes de bas de page que nous ne restituons pas ici. Pélissier qui ne masque pas sa sympathie pour le personnage, quitte parfois à manquer de distance, est également l'éditeur des Souvenirs et anecdotes de l'île d'Elbe.

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Tradition et innovation : transfert et réception des textes républicains autour de 1789   Etudes

Par Raymonde Monnier, CNRS

héritages des républicanismes et république comme utopie

Ce texte a été présenté lors de l'atelier Les héritages des républicanismes et la république comme utopie qui s'est tenu le 27 novembre 2010.

Dans l’histoire de la Révolution, l’interprétation de la première République a été depuis le 19e siècle un chantier disputé et perpétuellement réinvesti par de nouvelles interrogations. Entre moment fondateur et/ou traumatisme violent, il s’est polarisé depuis la troisième République autour des questions de la légitimité et de la nature du régime républicain. En dépit de l’inflexion politique profonde induite par l’abolition de la royauté en 1792, la périodisation qui sépare la monarchie de la République a tendance à masquer l’évolution des rapports entre les différents pouvoirs sur le moyen terme révolutionnaire. Avec l’avènement de la République, la notion de république acquiert une valeur politique et symbolique nouvelle qui, sans effacer les contenus classiques, modifie et multiplie ses usages en lui donnant une réalité institutionnelle. La révolution du 10 août, qui met véritablement « le monde à l’envers » (1), entraîne des relations inédites à l’intérieur d’un champ conceptuel profondément modifié par l’expérience démocratique, où la question ne se limite pas à fonder la république sur un nouveau contrat social. Il s’agit de construire les institutions et de conserver la République dans un environnement hostile – celui de l’Europe des rois – pour préserver les acquis 1789.

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Le travail de l’esprit politique   Epistémologie

Réflexion historique sur la transition des Lumières au cours années 1770-1780: invention sociologique et métaphysique politique.

par Jacques Guilhaumou, UMR Triangle, ENS/Université de Lyon

Les vingt années qui précèdent 1789, donc le début de la Révolution française, sont riches en événements de toutes sortes, tant sur le plan des faits saillants, par exemple « la guerre des farines », qu’en matière d’auteurs marquants, en particulier dans le champ de la pensée matérialiste. Cependant ce moment historique, qualifié malencontreusement de « Lumières tardives », reste peu étudié, par rapport aux époques antérieure et postérieure, les "Lumières encyclopédistes" et la décennie révolutionnaire. En considérant, ainsi que nous le proposons, les années 1770-1780 comme un moment proto-politique – ou néo-politique – de la Révolution française, nous souhaitons donner à cette époque historique un relief particulier, un statut de transition à part entière entre les Lumières classiques et la décennie révolutionnaire, et au plus près d'un point de vue ontologique où l'articulation de la réflexion sociologique, présentement naissante, et de la novation politique en esprit occupe une place centrale, tout en se situant au plus près de l'analyse historique d'une crise conjoncturelle qui n'a rien, comme le pense un Turgot, d'une crise de croissance du marché en pleine expansion, mais qui nous renvoie à un authentique mouvement populaire. Il s'agit donc d'en faire le moment d'une révolution sociale, une première révolution française, et donc le socle de l'artifice politique mis en place au cours de l'année 1789, avec la création de l'Assemblée Nationale. Une transition qu'il convient d'évaluer au regard des critères des transitions en général, et donc de qualifier de "Transition des Lumières".

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