Par Guillaume Mazeau, IHRF-Paris 1

Pendant l'été 2011, plusieurs villes d'Angleterre ont été touchées par des émeutes d'une ampleur inédite. Dans les rues de Londres, de Birmingham, Bristol, Liverpool et Nottingham, des centaines d'émeutiers se sont opposés aux forces de police. Le bilan est très lourd: plusieurs morts, des dizaines de magasins pillés, quelques immeubles incendiés et plus de deux mille arrestations. Ces événements rappellent spontanément les émeutes qui ont secoué les banlieues françaises en 2005. Comme en France, les émeutes anglaises ont éclaté après une probable bavure policière: la mort de Mark Duggan, tué par des policiers à Tottenham, fait écho à celle de Zyed et Bouna, électrocutés en essayant d'échapper à un contrôle à Clichy-sous-Bois. Comme en France, ces émeutes ont été exploitées par les médias, laissant croire qu'aucune contrée anglaise n'était désormais à l'abri des violences populaires. Et comme en France, elles ont inspiré des discours simplificateurs et dangereux pour la cohésion sociale.

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