Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Se remémorer l’histoire avec Walter Benjamin : du narrateur au flâneur   Epistémologie

par Jacques Guilhaumou, UMR "Triangle", Université de Lyon, CNRS/ENS-LSH

Notre objectif présent, dans cette courte réflexion, est d'interroger la manière dont s’opère, chez un certain nombre de philosophes juifs allemands du XXème siècle, et tout particulièrement Walter Benjamin, une ré-appropriation du passé selon une finalité messianique, c'est-à-dire par une nouvelle forme de captation de l'histoire dont l'apport se concrétise dans la promotion conjointe du narrateur et du flâneur. Notre intérêt pour une telle réflexion philosophique sur l’histoire tient donc au fait qu'elle peut s'avèrer d'un secours précieux dans les travaux des historiens, en particulier lorsqu’ils interrogent l’idée de révolution, à condition d'en préciser l'apport dans son intégralité.

Lire la suite

Le tyrannicide dans l'Europe moderne   Annonces

cottret tuer le tyran

Conclusion de l'ouvrage de Monique Cottret, Tuer le tyran ? Le tyrannicide dans l'Europe moderne, Paris, Fayard, 2009, 450 pages.

En parcourant tous ces régicides, de la Florence des Médicis à la France révolutionnaire, la tentation paraît bien grande de tout enfermer dans un même cynisme : chaque époque, chaque groupe, chaque individu ne serait-il pas susceptible de construire le tyran dont il a besoin ? de fabriquer des motifs pour qualifier de tyran celui dont on ne veut plus et justifier ainsi une solution violente ? Retournements, échanges des arguments, instrumentalisations, manipulations, trahisons ne manquent pas effectivement dans cette histoire du politique. Pourtant tous les régicides ne se valent pas : loin de nous la curieuse idée de les classer, mais force est de constater les différences. Ceux qui se réclament de Judith, ceux qui évoquent Brutus ne sont pas tout à fait les mêmes. Il y a ceux qui utilisent le poignard, ceux qui font des procès, les régicides individuels et les régicides collectifs. Beaucoup agissent au nom de Dieu, d’autres au nom de l’Etat, de l’impulsion divine ou de la raison… Très longtemps on attaque le tyran, mais on continue à célébrer le bon roi. En 1649 pourtant comme en 1793, c’est bien la superstition royale qui est en cause : Dieu, ou le peuple, sont seuls souverains.

Lire la suite

The French Revolution in 2010: the Bicentenary comes of age? (2)   Annonces

Second Call for Papers: Conference, University of Portsmouth, UK, 5-6 July 2010.

As the current issue of the journal French Historical Studies makes clear, there is still much to be said on the subject of the French Revolution. Researches have moved on considerably from the time of the Bicentenary of 1989, when the highest-profile disputes were about replacing one ‘orthodoxy’ with another. Grand interpretive plans may have gone the same way as the grand schemes of ideology that were also clashing in a different, more concrete, register in 1989. What, then, are we left with? Has writing on the Revolution adapted to a new era, or moved into less present-minded frames? Is the Revolution still a foundation-stone of modernity, and if so, of what kind of modernity? If ‘modernity’ has become a problematic label to attach to these events, are they still a culmination to their century sufficiently extraordinary to merit close attention? What kinds of historical attention best serve to illuminate this era for the present?

To debate these issues, the University of Portsmouth is hosting an international conference on 5-6 July 2010. Proposals for papers (20-25 minute duration) are invited on any aspect of the origins, antecedents, precursors, events, processes, structures, proponents, opponents, outcomes and heritages of the French Revolution. Interdisciplinary studies and reflections are particularly welcome. A broad range of individual perspectives is sought, but presenters are also encouraged to respond to the larger issues raised above, particularly through contextualising individual research projects.

Please send abstracts of proposed papers (250 words) and a brief CV (2 pages max.) to david.andress@port.ac.uk The closing date for this call is 18 December 2009.

L'origine du capitalisme   Annonces

ellen wood origine capitalisme

Extrait du chapitre 5, consacré aux origines agraires du capitalisme, de l'édition en français de l'ouvrage d'Ellen Meiksins Wood, L'origine du capitalisme. Une étude appronfondie, Montréal, Lux Editeur, 2009, 313 pages. La version anglaise a été publiée chez Verso en 2002. Sortie en librairie le 16 octobre.

Le meilleur correctif qu'il convient d'apporter aux explications courantes qui nous présentent le capitalisme comme un phénomène naturel, et aux pétitions de principe à propos de ses origines, est sans doute de reconnaître que ce système, avec ses impératifs particuliers d'accumulation et de maximisation des profits, a vu le jour non à la ville, mais à la campagne, en une région bien précise et à une époque plutôt récente de l'histoire de l'humanité. De plus, on retiendra que ce régime n'est pas juste un prolongement ou un accroissement du négoce et des échanges commerciaux, mais qu'il a procédé à un changement radical dans les relations et les pratiques humaines les plus élémentaires, rompant de façon nette avec la manière dont les êtres humains étaient en interaction avec la nature depuis des temps immémoriaux

Lire la suite en pdf

Deux expositions à Carnavalet   Annonces

Du 30 septembre 2009 au 3 janvier 2010 le musée Carnavalet consacre deux expositions à la Révolution française. La première, consacrée aux "trésors cachés du musée Carnavalet", expose des pièces rarement présentées et des acquisitions récentes. La seconde qui a pour objet les "caricatures anglaises au temps de la Révolution et de l'Empire" propose un choix d'une quarantaine de gravures tirées des collections du musée.

Voir les détails sur le site de la Mairie de Paris

Pas de rue Robespierre à Paris   Actuel

Georges Sarre et Michel Charzat, avec le soutien des groupes MRC et apparentés, Communiste et élus du Parti de Gauche, et de quelques élus socialistes et verts, ont proposé ce mercredi au Conseil de Paris de donner le nom de Robespierre à une rue de la capitale. Une courte majorité UMP-PS a hélas rejeté cette initiative, après l'hostilité affichée du Maire de Paris et une intervention d'une rare mauvaise foi et d'une rare violence de M. Bournazel pour l'UMP.

Lire la suite sur le site L'esprit républicain ; voir également le blog d'Alexis Corbière, Conseiller de Paris et Premier Adjoint au Maire du 12e arrondissement.

De peuple à prolétaire(s) : Antoine Vidal, porte-parole des ouvriers dans L’Echo de la Fabrique en 1831-1832   Mots

par Jacques Guilhaumou, UMR "Triangle", ENS-LSH Lyon

L’ Écho de la Fabrique, premier journal ouvrier publié par les canuts lyonnais, est disponible sur le Web, avec la possibilité d'en explorer le vocabulaire de manière systématique, à l'initiative d'une équipe de chercheurs lyonnais de l'ENS-LSH dirigée par Ludovic Frobert, et en collaboration avec Mark Olsen et l'ARTLF de l'Université de Chicago. Il s'agit présentement de faire une analyse, sur la base de contextes, de concordances et de cooccurrences, du trajet discursif parcouru en 1832-1833 par son premier rédacteur, Antoine Vidal. Ce trajet thématique nous mène du désignant peuple, hérité de la Révolution française, au désignant prolétaire(s) en passant par travailleur(s), industriels, classe ouvrière, classe prolétaire, etc. Antoine Vidal apparaît ainsi, à travers une telle matérialité linguistique et son fonctionnement propre, comme l’un des premiers porte-parole de la classe ouvrière dans la manière même dont il configure une parole autonome, et permet ainsi d’en mesurer les effets pratiques en terme d’émancipation.

Lire la suite dans la revue Semen

Quand le nazisme déclarait la guerre à 1789   En ligne

Nazisme, fascisme et un peu moins ouvertement vichysme se veulent et s'affirment comme « l'anti-89 ». Il s'agit de rayer de l'histoire tout ce qui donne à la Révolution française sa grandeur, sa richesse à la fois pour les quelques années de son existence, mais encore pour les deux siècles qui l'ont suivie. La Résistance fut l'expression du non catégorique à cette prétention. Sans doute ne fut-elle pas tout entière une opposition au nazisme et au vichysme parce qu'elle s'affirmait héritière des valeurs nationales et démocratiques de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et des acquis dans tous les domaines de l'œuvre révolutionnaire de 1789-1793. Sans doute pourrait-on signaler des résistants, voire des mouvements entiers de la Résistance pour lesquels 89 ne fut pas une référence constante. Mais parce que tous sans exception combattaient pour l'indépendance totale de la nation française, sa grandeur et pour que le peuple ait droit souverainement à la parole, ils voulaient rétablir la France dans les droits conquis par 1789.

Lire la suite dans Le patriote résistant (juillet-août 2009), publication de la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes

L'Esprit des Lumières et de la Révolution 2009-2010   Séminaire

Groupe de travail animé par Marc Belissa, Yannick Bosc, Françoise Brunel, Marc Deleplace, Florence Gauthier, Jacques Guilhaumou, Fabien Marius-Hatchi, Sophie Wahnich. Nous vous convions aux séances qui se tiendront le vendredi, de 18 à 20 h, à l’Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne, 12 place du Panthéon, 2e étage, salle 216.

Lire la suite

La Révolution française : le langage du droit contre le discours de l'exclusion   Synthèses

Par Yannick Bosc, GRHIS-Université de Rouen

Pour Alphonse Aulard, la Révolution française réside dans les efforts faits pour réaliser la Déclaration des droits rédigée en 1789 et complétée en 1793. Quant à la contre-révolution, poursuit-il, ce sont les tentatives faites pour s'en détourner (1). Le côté gauche de l'Assemblée nait ainsi du travail politique qui consiste à rappeler les principes déclarés en 1789 et à dénoncer les contradictions de représentants du peuple qui s'efforcent majoritairement de les esquiver. La ligne de partage entre révolution et contre-révolution passe par l'acceptation ou le rejet de la Déclaration. Mais plus précisement, puisqu'il existe plusieurs manières de concevoir le rôle et le contenu de ce texte fondateur, les conflits politiques se cristallisent sur les termes du contrat : qu'est-ce qu'un ordre social ? Qu'est-ce qu'être citoyen ? En quoi consiste la liberté, l'égalité ou la propriété ? Suivant les réponses apportées, les politiques mises en oeuvre tendront vers la réalisation des principes déclarés ou s'en écarteront. Le langage du droit, en tant que langue des droits naturels en actes, est ce qui guide le législateur dans la constitution d'une société juste. Il est la langue politique de la Révolution française (2) dont l'objet principal est de lutter contre le discours de l'exclusion qui est celui de la contre-révolution.

Lire la suite

Renta Básica/Basic Income/Allocation universelle   Actuel

Le site Rede Renta Básica associé au Basic Income Earth Network (BIEN) rend compte de l'actualité du principe d'allocation universelle, formulé pour la première fois par Thomas Paine dans Justice agraire (an V-1797), principe qui consiste à verser inconditionnellement à toute personne, riche ou pauvre, un revenu d'existence : " le premier principe de la civilisation, écrit Paine, doit avoir été, et doit être encore, que la condition des individus qui naissent après l'établissement de cet état, ne soit pas plus malheureuse qu'elle ne l'aurait été s'ils étaient nés avant cette époque". Pour Paine mais aussi Mably ou Robespierre, autres théoriciens du droit à l'existence, la raison d'être d'une société est en effet de garantir une existence digne aux êtres humains qui la compose. Sans cela ils sont dans un état de guerre les uns avec les autres, et non dans un état social.

Voir le site

Albert Mathiez, historien de la Révolution française. Le métier d'historien face aux manipulations de l'histoire   En ligne

Par Florence Gauthier, ICT-Université Paris 7-Denis Diderot

Albert Mathiez, le célèbre historien de la Révolution française, fondateur de la Société des études robespierristes, en novembre 1907, et de la revue Annales révolutionnaires en 1908, demeure néanmoins un penseur méconnu et encore insuffisamment étudié. Bien sûr, on remerciera James Friguglietti, ici présent, d’avoir publié la première, et fort utile, biographie d’Albert Mathiez, en 1974, mais la matière comme le temps écoulé, invitent à approfondir notre connaissance d’un des grands historiens du XXe siècle, qui rencontra, malgré sa mort prématurée, une audience internationale. Mon modeste apport se limitera à tenter de dégager les raisons du combat acharné que mena Mathiez pour faire admettre le droit de penser librement et l’indépendance de la recherche, en l’occurrence en histoire de la Révolution française. Le contexte historique de ce rude combat, celui de la Première Guerre mondiale et de la Révolution russe, était particulièrement lourd et plein de dangers.

Cette communication a été présentée au colloque du centenaire de la Société des études robespierristes (décembre 2007) et publiée dans les Annales historiques de la Révolution française n°353, 3-2008, p.95-112
Lire la suite en pdf sur le site des Editions Armand Colin

Understanding society: a better social ontology. The example of French Revolution   En ligne

Daniel Little, philosophe de l'Université du Michigan-Dearborn, nous propose une réflexion en matière d'ontologie sociale à propos de la Révolution française. D'un point de vue méthodologique, il écrit : "The social world is not a system of law-governed processes; it is instead a mix of different sorts of institutions, forms of human behavior, natural and environmental constraints, and contingent events. The entities that make up the social world at a given time and place have no particular ontological stability; they do not fall into 'natural kinds'; and there is no reason to expect deep similarity across a number of ostensibly similar institutions – states, for example, or labor unions. So the rule for the social world is heterogeneity, contingency, and plasticity". Il prend alors l'exemple de l'ontologie sociale propre à l'historien français Albert Soboul, dans le but d'arriver à une sorte d'inventaire des concepts ontologiques de la Révolution française dont il donne une liste non exhaustive: "events, individuals, structures, mentalities, processes, conditions, patterns, and technologies".

Voir Ontology of the French Revolution.

La Révolution impossible, et pourtant là….   Recensions

Par Françoise Brunel, EA 127 « Modernités et Révolution », Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Jacques Guilhaumou, UMR « Triangle », ENS-LSH/Université de Lyon

A propos de Pierre Michon, Le roi vient quand il veut. Propos sur la littérature, Paris, Albin Michel, 2007, 394 pages, et Les Onze, Paris, Verdier, 2009, 137 pages.

Un projet littéraire sur la Terreur

Dans ses Propos sur la littérature, Pierre Michon revient à plusieurs reprises sur un projet de roman qui l’occupe depuis plus d’une dizaines d’années : « J’ai plusieurs textes en train. L’un d’eux est une fiction sur la Terreur de 93 » et de préciser l’environnement adéquat à l’écriture de ces projet : « …si bien que le Marat assassiné de David est là aussi à quatre ou cinq exemplaires, partout où je peux porter les yeux » (p. 67). Il précise : « Tout de même, en ce moment, pour le livre que j’écris et qui porte sur une période bien précise du XVIIIe siècle, j’ai des mètres et des mètres de documentation, sur les costumes révolutionnaires, sur un décret, sur n’importe quoi, sur tout » (p. 108). Il s’explique ailleurs plus longuement sur l’importance de l’enjeu de ce projet littéraire : « D’abord cette grande machine à propos de 1793, du moins autour, sur laquelle je suis depuis plusieurs années, ou ce que j’essaye d’affronter, c’est le nœud des arts et de la politique, l’éclipse de Dieu, le meurtre du père et le massacre réciproque des fils, et l’impuissance des arts à rendre compte, tout le fatras. Ou encore : pourquoi la Révolution française n’a pas produit d’œuvres d’art à la hauteur de l’événement ? Mais le problème est bien vaste pour moi, et cette histoire de Terreur me terrifie, littéralement je veux dire. Pourtant je suis heureux de ce que j’en ai écrit jusque-là, et si ça se trouve, c’est fini à mon insu…» (p. 158).

Lire la suite

The French Revolution in 2010: the Bicentenary comes of age?   Annonces

Call for Papers: Conference, University of Portsmouth, UK, 5-6 July 2010.

Associated emblematically with François Furet, the dominant historical interpretation of 1789 expressed in 1989 asserted, against an alleged Marxist orthodoxy, that control of politics through language was the overriding driver - and the fundamental problem - of revolutionary processes. Twenty-one years later, has such a view ‘come of age’ by standing the test of time, or is it challenged, undermined, or indeed overtaken by newer (or older) ways of seeing the conflict and crisis of late eighteenth-century France? Even more fundamentally, in 1989 the historiographical conflict over the Revolution took place within a cultural and historical frame that continued to acknowledge the events of 1789 as of world-historical significance: a significance seemingly reinforced, though in unpredicted ways, by the upheavals of 1989 itself in Europe. Can we still claim that the French Revolution has resonances in the present, and if we can, are those echoes the old ones of social structure and political control, or newer ideas of cultural influence? To debate these issues, the University of Portsmouth is hosting an international conference on 5-6 July 2010. Proposals for papers (20-25 minute duration) are invited on any aspect of the origins, antecedents, precursors, events, processes, structures, proponents, opponents, outcomes and heritages of the French Revolution. Interdisciplinary studies and reflections are particularly welcome. A broad range of individual perspectives is sought, but presenters are also encouraged to respond to the larger issues raised above, particularly through contextualising individual research projects.

Please send abstracts of proposed papers (250 words) and a brief CV (2 pages max.) to david.andress@port.ac.uk
The closing date for this call is 1 October 2009.

 

Licence Creative Commons
Révolution Française.net est sous Licence Creative Commons : Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification