Les comités de surveillance en l’an II, lieux d'expression des conflits de la commune. Etudes
par Jacques GUILHAUMOU, UMR « Triangle », ENS-LSH Lyon, et Martine LAPIED, UMR « Telemme » , MMSH Aix-en-Provence.
Avec la Révolution, l’expression de la conflictualité devient essentiellement politique, tout en recouvrant des antagonismes précédemment exprimés dans les communes, qu’il s’agisse de luttes de clans pour le pouvoir municipal ou d’affrontements sociaux. Le gouvernement révolutionnaire de l'an II constitue un moment d’institutionnalisation où la politique de terreur permet de structurer la conflictualité. Les comités de surveillance sont un des organes essentiels de la politique de salut public : il s’agit d’organes d’exception, institutionnalisés par le gouvernement révolutionnaire en réponse à une demande collective. Ils visent donc à empêcher la conflictualité découlant du refus du nouvel ordre établi en créant une violence institutionnelle qui se veut fondatrice de ce nouvel ordre.