Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Réponse à Monsieur Olivier Blanc à propos de la mystification de la figure d’Olympe de Gouges   Réplique

Par Florence Gauthier, Université Paris Diderot

Le 1er novembre dernier, Monsieur Olivier Blanc publiait contre mon article sur Olympe de Gouges, une attaque pleine d’aigreur et d’insultes à mon endroit, ce qui laisse penser qu’il ignore les règles élémentaires de l’honnêteté qui se pratiquent dans les débats. Monsieur Olivier Blanc (M.O.B.) me prend pour une partisane des « méthodes staliniennes ». Quelle erreur, quelle horreur ! Il faut le rassurer immédiatement sur ce point ! Non Monsieur, je suis même critique des méthodes staliniennes et je me suis donné le mal de les démonter, en ce qui concerne l’historiographie de la Révolution française, et de façon détaillée dans plusieurs de mes travaux. Par exemple, à l’occasion du Centenaire de la Société des Études Robespierristes, j’ai présenté une intervention consacrée au grand historien de la Révolution française, Albert Mathiez. Ce dernier a été une des premières cibles « extérieures » de l’historiographie « stalinienne » soviétique des années 1929-1930 et reçut les honneurs de leur censure. Entre 1930 et 1932, date de sa mort, Mathiez a développé une critique lucide et précieuse du phénomène stalinien dès sa naissance, qui mérite d’être connue.

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Robespierre. La fabrication d'un mythe   Annonces

Marc Belissa et Yannick Bosc, Robespierre. La fabrication d'un mythe

Conclusion de l'ouvrage de Marc Belissa et Yannick Bosc, Robespierre. La fabrication d'un mythe, Paris, Ellipses, 2013, 576 p.

"Robespierre n’a pas d’aventure amoureuse, (…) n’a jamais livré bataille et vit dans la théorie, (…) il se méfie de la foule et du peuple, (…) cache des souvenirs de Marie-Antoinette sous son matelas, (…) il est immature, (…) guidé par un idéal de pureté néo-romaine, (…) les têtes tombent, tombent, (…) il exerce un pouvoir sans partage avec ses deux séides, le terrible Couthon et Saint-Just, (…) des flots de sang débordent des caniveaux. " Quel est l’auteur de cette litanie ? Galart de Monjoie (1795) ? Hippolyte Taine (1875) ? Friedrich Sieburg (1936) ou le duc de Lévis Mirepois (1978) ? Non, il s’agit du journaliste Franck Ferrand, le 17 mai 2011, dans l’émission "Au cœur de l’histoire " qu’il anime sur Europe 1, à propos de la souscription lancée par la SER pour le rachat des manuscrits du révolutionnaire. Le même présente le documentaire "Robespierre bourreau de la Vendée ? " (mars 2012), une mise en scène de la propagande royaliste que France 3 a diffusée quatre fois.

Depuis le 9 thermidor, le discours défavorable à Robespierre est ainsi demeuré d’une remarquable stabilité, comme la polarisation des passions que le révolutionnaire alimente. En deux siècles, sur une toile de fond hostile dominante, toujours vigoureuse et en constante adaptation – la légende noire se recycle admirablement –, quatre phases distinguent des "moments Robespierre" au cours desquels on constate le retour d’un discours positif sur l’Incorruptible dans l’espace public.

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Démocratie bourgeoise : note sur la genèse d’un oxymore et sur l’origine d’un cadeau   Notions

Par Antoni Domenech, Université de Barcelone

La vulgarisation de la pensée politique et de son histoire, au XXe siècle, est parvenue à imposer à travers d’amples circuits, y compris universitaires, l’idée que la démocratie est un phénomène fondamentalement moderne. Cette idée s’est imposée à l’aide de deux arguments, mais historiquement, elle est irrecevable. Le premier argument introduit une sorte de « liberté des Anciens » - ces inutiles amants de la vertu dévoués à la vie publique, qui sacrifiaient par abnégation leurs affaires privées – opposée plus ou moins strictement, selon la version canonique du thermidorien Benjamin Constant (1), à la « liberté des modernes », ces gens plus occupés à résoudre leurs problèmes personnels que préoccupés par les questions de la vie politique publique. Le second argument veut que les démocraties de l’Antiquité et, en particulier, l’athénienne n’aient pas été des démocraties au sens « moderne » du terme, et suppose qu’il s’agissait de régimes politiques dans lesquels d’étroites minorités de libres et riches oisifs totalement déchargés des tâches matérielles, pouvaient se permettre de délibérer politiquement, tandis qu’une immense masse d’esclaves s’affairait sans relâche à la production.

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Générations, Constitution et Monnaie : 1789–1795   Entretiens

Entretien publié sur Monnaie libre, "le podcast qui décrypte les codes des systèmes monétaires". Présentation : "Dans cet épisode nous retrouvons l’historien Yannick Bosc qui nous avait présenté lors de l’épisode n°18 l’oeuvre du révolutionnaire Anglo-Américano-Français Thomas Paine père fondateur de l’idée du Revenu de Base inconditionnel. Cette fois nous approfondissons la période sous l’angle de l’autre thème essentiel défendu par Thomas Paine et présent dans l’article 28 de la déclaration des droits de l’homme qui se résume au principe fondamental « chaque génération décide pour elle-même ». 1789 puis 1793 et 1795 manifestent du processus générationnel Constituant qui s’était instauré en « ce temps qui a duré 6 siècles », mais qui ne s’est pas poursuivi de façon continue. Un principe de continuité générationnel abordé dans cette émission fleuve, dont l’absence dans les modalités Constituantes et monétaires sont un éclairage pour des problèmes très actuels."

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L'Esprit des Lumières et de la Révolution 2013-2014   Séminaire

Séminaire animé par Marc Belissa, Yannick Bosc, Marc Deleplace et Florence Gauthier. Nous vous convions aux séances qui se tiendront le vendredi de 18h à 20h à l'Université Paris Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, salle F 368, escalier E, 2e étage.

15 novembre : Marco Marin, « Les catéchismes révolutionnaires : typologies, langages et méthodologies », Université de Trieste. LIRE

13 décembre : Aurélien Larné, « Pache, la Commune de Paris et l'effort de guerre en 1793-1794 » doctorant CHISCO Paris Ouest Nanterre LIRE

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Henri Guillemin et la Révolution Française : le moment Robespierre   Annonces

Colloque organisé par l’association Présence Henri Guillemin (PHG), qui se tiendra à le samedi 26 octobre 2013 à l'Institut Catholique de Paris (ICP) 21 rue d'Assas 75006 Paris.

Programme :

9h00 – 9h40 : Accueil/Introduction

Patrick Berthier, professeur émérite, agrégé de lettres, spécialiste d’Henri Guillemin.

Thème d'intervention : la genèse du livre de Henri Guillemin sur Robespierre "Robespierre, mystique et politique"

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Olympe de Gouges déconstruite à la Galerie 75   Actuel

... et exposition d'artistes entre le 1er décembre 2013 et fin juin 2013.

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Estrosi, la sécurité et la Déclaration de 1789   Actuel

Confondant après beaucoup d'autres la sûreté et la sécurité, le député-maire de Nice affirme que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 faisait de la sécurité «la première des libertés».

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Colloque Cultures des républicanismes   Annonces

Colloque Cultures des républicanismes Rouen 21 et 22 novembre 2013

Programme du colloque international, Cultures des républicanismes. Pratiques-Représentations-Concepts de la Révolution anglaise à aujourd’hui, Rouen 21 et 22 novembre 2013

Ce colloque pluridisciplinaire aborde les cultures des républicanismes sous l'angle de la circulation des pratiques, des représentations et des concepts dans le temps, dans l'espace, mais également entre champs académiques. Le républicanisme doit être entendu au sens large d'une culture de la chose publique – ce qui renvoie à l'étymologie – et non exclusivement au sens étroit et usuel d'une forme de gouvernement définie par opposition à la monarchie. Le colloque privilégie les républicanismes inscrits dans des traditions révolutionnaires. Il se penche sur la manière dont l'idéal républicain façonne la Révolution anglaise débouchant sur le régicide, l'abolition de la monarchie et de la Chambre des Lords au milieu du XVIIe siècle, et perdure dans le contexte de l'absolutisme européen. Il examine la transition du XVIIIe au XIXe siècle, moment charnière au cours duquel les réactions aux révolutions du monde atlantique et l'impact de l'industrialisation conduisent à l'élision du paradigme jusnaturaliste, à la modification de la question républicaine et à l'émergence des théories socialistes. La période la plus contemporaine permettra de mesurer l'actuel regain des problématiques du républicanisme, lorsqu'elles sont appréhendées comme des outils efficaces pour déterminer des normes politiques à partir desquelles refonder nos sociétés en crise. A travers les cultures des républicanismes c'est en particulier le politique face à l'emprise de l'économique qui retiendra notre attention. Cela nous conduira à mettre l'accent sur les notions de liberté, d'égalité, de propriété et de citoyenneté.

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La droite, la gauche, les riches, les pauvres, et le revenu de base   Actuel

Entretien sur le revenu de base ou allocation universelle dont Thomas Paine a le premier formulé le principe sous le Directoire.

On parle et on écrit de plus en plus sur le concept de revenu de base. Cinq longues années après le début de la crise économique dévastatrice dans laquelle nous sommes plongés, nombreux sont ceux, militants de divers mouvements sociaux, membres ou non de partis politiques, syndicalistes et simples citoyens, qui pensent aujourd’hui qu’il faut sérieusement étudier cette proposition. Parmi ses défenseurs, beaucoup sont convaincus que, face aux difficultés qu’imposent à l’immense majorité les politiques économiques mises en oeuvre pendant la crise, il faut prendre un tout autre chemin, changer de paradigme. D’autres ne voient pas les choses ainsi. Peut-on le financer ? S’agit-il d’un chèque pour chacun, qui remplacerait les services publics, comme l’affirment certains? Quels sont les défenseurs de cette proposition dans la société ? Ce sont ces questions, entre autres, que Marilo Hidalgo a posées à Daniel Raventos pour la revue Fusion. La version que nous publions ici à la suite de cette interview est bien plus détaillée.

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Olympe de Gouges, histoire ou mystification ?   Réplique

Par Florence Gauthier, Université Paris Diderot

À propos de l’article « Olympe de Gouges, une femme contre la Terreur », de Myriam Perfetti, paru dans Marianne, n°852 du 17-23 août 2013, p. 76-79.

Je viens de lire cet article et j’en reste perplexe. Que d’erreurs accumulées ! que de fantaisies ! et qui conduisent dans leur simple logique à des interprétations fausses ou fallacieuses qui leurrent le lecteur sur les faits, au lieu d’éclairer sa lanterne. Il y a une question de méthode qui se pose ici ! Le chapeau de l’article résume la thèse de l’auteur : « Elle (Olympe de Gouges) fut la première des féministes et le paya de sa vie ». Dans le rappel chronologique, on peut lire : « Arrêtée en juillet 1793 pour avoir violemment interpellé Robespierre », elle « est condamnée à mort ».
Le rappel de ses activités est plein d’enthousiasme pour « la pionnière », qui donna « l’acte fondateur d’un féminisme qui ignorait son nom », elle est même comparée à Simone de Beauvoir, à Hypatie philosophe néoplatonicienne du IVe siècle de notre ère, et aux Femen dans leur récent combat en Tunisie, et tout cela en même temps ! Et puis encore, cette femme « en avance sur son temps » a tant apporté par ses « anticipations » : elle a prévu « le Pacs avec deux cents d’avance » ! et même « l’impôt sur le revenu » ! et puis encore des réformes sociales, « qui ne seront mises en place qu’au… XXe siècle »... Elle se réclame de la justice sociale, de l’égalité en droits entre les sexes, du droit au divorce, de la recherche en paternité et se prononce pour l’abolition de la peine de mort.

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L'amour des lois   En ligne

Dossier du n°10 de Jus Politicum, revue de droit politique (juillet 2013), coordonné par Jean-Philippe Heurtin et Sophie Wahnich, consacré à l'amour des lois. A lire en ligne :
Jean-Philippe Heurtin et Sophie Wahnich, Y a t-il un paradoxe de l’amour des lois ?
Yannick Bosc, Robespierre et l'amour des lois.
Sophie Wahnich, L’amour des lois dans la période révolutionnaire et la question d’une religion de la patrie.
Jean-Philippe Heurtin, Obliger à aimer les lois. Paradoxe de l’augustinisme juridique chez Jean Domat.
Francine Markovits, Le paradoxe de l’amour des lois. Une lecture de Montesquieu.
Gabrielle Radica, Amour des lois et amour de soi chez Rousseau.

Interpeller les acteurs de la Révolution française : le récit protagonistique   Recensions

Par Jacques Guilhaumou, UMR Triangle, ENS/Université de Lyon

A propos de Haim Burstin, Révolutionnaires. Pour une anthropologie politique de la Révolution française, Paris, Vendémiaire, 2013, 443 pages.

A la suite du saut qualitatif et quantitatif des recherches autour de la Révolution française, ces vingt dernières années, nous pouvons constater l’ouverture de voies nouvelles en matière de synthèse. Cette ouverture peut prendre appui sur la réflexivité des discours et des pratiques, donc se situer à relative distance des jugements historiographiques, ainsi que nous l’avons proposé de manière partielle dans notre ouvrage sur L’avènement des porte-parole de la République (1789-1792). Essais de synthèse sur les langages de la Révolution française (1998). A ce titre, nous avons mis l’accent, dans la lignée de la théorie critique (Gadamer, Habermas) et de l’ethnométhodologie (Garfinkel, Quéré), sur le fait que la connaissance de l’événement révolutionnaire s’appuie désormais en grande part sur la manière dont le langage des révolutionnaires constitue ses ressources au sein d’un contexte d’action. Nous avons été peut-être quelque peu optimiste, au regard des contraintes propres de l’historien dans son travail critique sur les archives.

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Renta Básica Ciudadana   Actuel

Recueil d'articles en espagnol publié par la revue Sin Permiso sur l'allocation universelle (Renta Básica ou Basic Income), dont Thomas Paine a le premier formulé le principe sous le Directoire. Paine dénonce alors une République qui met en avant la propriété au détriment du droit à l'existence, droit dont il a la défense en partage avec les Montagnards, et en particulier Robespierre. A travers l'allocation universelle, l'intérêt que portent aujourd'hui des économistes et des philosophes à ces principes est une des manifestations de l'actualité de la Révolution française pour nos sociétés en crise. Début de la présentation de l'ouvrage :

Este libro de Sin Permiso está dedicado a la Renta Básica. A lo largo de la existencia de nuestra revista la propuesta de la Renta Básica ha tenido un papel destacado. Aunque solamente sea como anécdota, el primer artículo que se publicó en nuestra revista electrónica, que está incluido en este libro, estaba dedicado a la Renta Básica. Su título era “La Renta Básica de Ciudadanía y las poblaciones trabajadoras del primer mundo”. En estos casi ocho años desde que iniciamos la edición electrónica semanal de Sin Permiso, nuestra revista ha editado más de 70 artículos sobre la Renta Básica. Aquí ofrecemos una selección que no llega ni a la mitad de los publicados. Este libro no pretende abarcar ni muchos menos todas las cuestiones relacionadas con la Renta Básica, pero creemos que recoge de forma aceptable algunos de los debates y algunos de los acontecimientos especialmente relevantes que sobre esta propuesta se han venido sucediéndose a lo largo de estos años. Sin Permiso es una revista política. Y con la Renta Básica también se ha optado en las publicaciones periódicas, y esta selección es una buena muestra, por aquellos artículos, entrevistas y eventos con un directo interés político.

Télécharger Renta Básica Ciudadana, Sin Permiso, 2013

Experiencing the French Revolution   Annonces

David Andress, Experiencing the French Revolution

Sous la direction de David Andress, Experiencing the French Revolution, Oxford, Voltaire Foundation, 2013.

Introduction de David Andress : "Revolutionary historiography, adrift or at large? The paradigmatic quest versus the exploration of experience" :

The French Revolution was, undoubtedly, an experience. The mass of writings from the period make it clear to us that participants and spectators of revolutionary upheaval dwelt intensely in every passing moment of drama, quailing at its uncertainties, revelling in its possibilities and often hardening their own convictions and enmities at each new turn. A significant tendency of recent historiography has been to privilege this sense of such events as actor-centred, breaking with previous concerns to identify a larger structural or ideological paradigm within which to understand them. But to turn our attention onto the actors of history, rather than the social or cultural structures they seem to inhabit, has proved to be a move that itself threatens to bring only new perplexity. One of the goals of this collection is to reflect on whether such a feeling is justified, and to argue that the diverse methods and interests of the twenty-first-century historical profession can continue to explore the classic conflicts and evolutions of history, and to develop insights into the experiential worlds of their participants, without running onto the shoals of frequently-unspecified epistemological dangers.

Lire la suite en .pdf - Voir la table des matières sur le site de la Voltaire Foundation

 

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