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Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

« Nous des Annales » : un compte rendu de Richard Cobb dans le Times Literary Supplement en 1966   Historiographie

Par Julien Louvrier, GRHIS-Université de Rouen.

Voici présentée dans une traduction française inédite, la recension proposée par l’historien britannique Richard Cobb, de l’ouvrage de François Furet et Denis Richet, La Révolution Française (1). Ce compte rendu au ton très virulent a été publié le 8 septembre 1966 par le Times Literary Supplement (T.L.S.) sous le titre « Annalists’Revolution », sans qu’il soit fait mention du nom de l’auteur, comme il était alors d’usage dans les colonnes de l’hebdomadaire londonien. Il a fallu attendre la seconde parution du texte dans le recueil A Second Identity (2), avec un nouveau titre, « Nous des Annales », pour découvrir enfin l’auteur de ce brûlot.

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Institutions civiles et Terreur   Synthèses

Par Françoise Brunel, Université de Paris I – Panthéon-Sorbonne.

Cette contribution prend le risque de s’inscrire aux marges de la tradition historiographique classique. Ce sont, en effet, les rapports entre politique et esthétique qui seront abordés par l’évocation rapide de quelques textes officiels de l’an II. Telle approche peut surprendre, tant elle s’éloigne de deux voies interprétatives majeures : un Gouvernement révolutionnaire dégénérant en « violence d’Etat » (Albert Soboul), ou bien « l’abdication de la liberté sous la pression de la nécessité » (Hannah Arendt). Ce qui semble se perdre dans ces deux analyses, c’est le difficile enchevêtrement de la révolution comment et de la révolution pourquoi, de la politique et du programme, du devoir-faire et du devoir-être. Aussi la lecture ici tentée fera-t-elle retour à quelques textes majeurs, aventure relayée par les réflexions dans le domaine des stratégies langagières en analyse de discours (1).

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Une école républicaine à construire, pas à restaurer   En ligne

Le site L'école en débat, civilité, citoyenneté, autonomie "souhaite ouvrir des pistes de réflexion dans un certain nombre de champs, notamment au croisement du politique et de l'éducatif : laïcité, justice, autonomie de la personne, formation du citoyen, mémoire et histoire, construction d'une civilité et d'une morale renouvelées, prévention de la violence".

Où Marie-Antoinette est Madame de Staël ?   Recensions

StaelMadame de Staël, Réflexions sur le procès de la reine par une femme (1793), présenté et annoté par Monique Cottret, Les Editions de Paris, 2006, 126 pages.

Par Jacques Guilhaumou, UMR Triangle, CNRS-ENS LSH Lyon.

Monique Cottret - dont nous avons pu déjà apprécier la récente biographie intellectuelle sur Jean-Jacques Rousseau en son temps (Perrin, 2005) écrite de concert avec Bernard Cottret (1) - présente longuement ce court texte de Madame de Staël qui vise à défendre la reine dans l’opinion, et plus particulièrement auprès des femmes par un usage intensif d’un registre sensible sur le ton du passage introductif suivant : « Oh ! vous, femmes de tous les pays, de toutes les classes de la société, écoutez-moi avec l’émotion que j’éprouve ; la destinée de Marie-Antoinette contient tout ce qui peut toucher votre cœur » (page V). Au premier abord, un tel accent sur le registre naturel de la morale et du sensible, et plus spécifiquement sur le portrait de Marie-Antoinette en tant que mère, peut sembler tendre à l’absoudre des crimes que les révolutionnaires lui imputent tant dans sa conduite sous l’Ancien Régime qu’au cours de la Révolution française. Si, comme le souligne Mona Ozouf dans Les mots des femmes (Fayard, 1995), « c’est être réactionnaire que de croire à une féminité inscrite dans la nature, à une ‘vocation naturelle’, alors Madame de Staël l’est à l’évidence » (p. 138), précise-t-elle dans le portrait qu’elle exhibe de sa perpétuelle inquiétude. Et elle l’est ici tout particulièrement parce qu’elle dresse le portrait d’une reine dotée de « « vertus maternelles », de « l’austérité de la morale et de la raison », de « piété religieuse », de « tendresse dévouée », voire d’héroïsme alors que l’on porte atteinte à la vie de ses proches, puis d’elle-même, toutes vertus choyées par la nature. Plus la reine s’approche de sa fin, plus elle tend de toutes ses forces vers le retour à une telle nature, abandonnant par là même toute défense contre la calomnie.

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Actualité Marie-Antoinette à Cannes   En ligne

Voir la bande annonce du film de Sofia Coppola, lire l'article "Marie-Antoinette une jeune fille d'aujourd'hui" sur le site Zéro de conduite (cinéma et éducation), et à sa suite, les commentaires des lecteurs : "Ah, la jeunesse dorée de Versailles, les teufs, le luxe, comme c'est charmant… Cette bande-annonce réveille en moi des pulsions de sans-culotte… Ah, ça ira, ça ira…".

Critique du concept de "révolution bourgeoise" appliqué aux Révolutions des droits de l'homme et du citoyen du XVIIIe siècle   Notions

Par Florence Gauthier, Université Paris VII Denis Diderot.

La tradition marxiste voit dans les révolutions de la liberté et de l’égalité, qui précédèrent ce que l’on a appelé “la révolution prolétarienne” inaugurée par la Révolution russe, des “révolutions bourgeoises”. On sait que Marx a laissé des éléments d’analyse, qui présentent des moments différents et même contradictoires de sa réflexion, correspondant à l’évolution de ses connaissances et de sa compréhension de la Révolution française. Le schéma interprétatif, dont il sera question ici, a été produit par la tradition marxiste et est, lui-même, une interprétation des analyses laissées par Marx. Toutefois, mon propos n'est pas de reconstituer comment un tel schéma interprétatif a été produit, bien que ce travail reste à faire, il est même urgent, mais, plus précisément de chercher à savoir si ce schéma interprétatif correspond à la réalité historique. Pour situer le problème, je me limiterai à l’exemple de ce que l’on appelle “la Révolution française”. Et je voudrais commencer en rappelant rapidement les souffrances que quelques grands historiens marxistes se sont infligés pour faire cadrer les résultats de leur recherche avec le schéma interprétatif de la “révolution bourgeoise”.

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Banlieues, CPE, Clearstream et les "futurs sans-culottes"   Brèves

Commentaire d'un lecteur sur le blog de Libération (9/05/2006) :

"Le manque de communication, surtout de la part du gouvernement, est criant d'autant plus qu'il revendique obstinément cette communication : dans l'intérêt général, messieurs les politiciens, parlez quand vous avez quelque chose à apporter (genre des propositions et leurs explications ou motivations : la plèbe PEUT COMPRENDRE) car, pour les explications, c'est à la justice ou aux futurs sans-cullotte qu'il faudra s'adresser !"

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Etre admis à l'exercice des droits de citoyen français   Brèves

Constitution du 24 juin 1793. Article 4 :

" Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt et un ans accomplis ; - Tout étranger âgé de vingt et un ans accomplis, qui, domicilié en France depuis une année - Y vit de son travail - Ou acquiert une propriété - Ou épouse une Française - Ou adopte un enfant - Ou nourrit un vieillard ; - Tout étranger enfin, qui sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l'humanité - Est admis à l'exercice des droits de citoyen français."

La Révolution française à l’horizon du mouvement social. Une question de visibilité sociale   Actuel

Par Jacques Guilhaumou, UMR Triangle, CNRS-ENS LSH Lyon

Un enjeu éthique

Fortement marqué par la recrudescence au cours des années 1990 du mouvement social par le fait des luttes et de la parole des sans, nous avons essayé d’en évaluer les caractéristiques propres à l’épreuve de la Révolution française, et tout particulièrement du phénomène conjoint des porte-parole (Guilhaumou, 1998b). Nous avons voulu ainsi attester du présent de la Révolution française dans le mouvement social, donc sa part inhérente, voire immanente, aux ressources cognitives permettant de comprendre la portée émancipatoire des luttes sociales actuelles. Nous avons ainsi contribué, nous semble-t-il, à donner une visibilité et une centralité historiques à un mouvement des sans relégué trop souvent sur les marges de la société.

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A propos d'Etats Généraux, le chroniqueur Denis Sieffert   Brèves

Politis, 16/05/2002 :

"Que la gauche de gouvernement accepte le dialogue avec la partie de l’extrême gauche qui y est disposée, et avec un mouvement social trempé dans la plus ingrate des réalités. Comment réunir tous ces gens ensemble ? Comment convaincre les uns qu’ils ont beaucoup à réapprendre du vrai monde, et les autres que toute gestion n’est pas nécessairement honteuse ? C’est le sens de notre suggestion d’états généraux de la gauche. Comme en mai 1789, commençons par l’inventaire. Il s’agirait aussi de redéfinir devant les acteurs de toutes les gauches ce qu’on appelle le « réalisme ». Cet insidieux diktat qui a fini, pour les uns, par rendre superflu d’écouter et, pour les autres, vain de proposer."

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"Aux arts citoyens. La révolution par l'image"   Actuel

Par le collectif Art dans la ville. Installation-Performance du 12 au 22 avril 2006 à Paris.

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A propos d’un slogan du mouvement antiCPE   Actuel

Par Jacques Guilhaumou, CNRS, UMR Triangle, ENS-LSH Lyon.

« Tout est à nous, rien est à eux », ce slogan du mouvement actuel de protestation contre le CPE résonne au plus profond des prémisses de la Révolution française. Faut-il rappeler ici les célèbres questions de Sieyès : « Qu’est-ce que le Tiers-Etat ? Tout. Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Rien. Que demande-t-il ? A y devenir quelque chose. »

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Emeute urbaine : une nouvelle révolution française ?   Actuel

Entretien entre le Père Duchêne et Jean-Bart.

D’après le message sur : http://1001rss.lezink.com/forum/showthread.php?tid=66&pid=190#pid190

Jean-Bart : Salut, gloire, santé, bon vin et bon tabac au révérend Père Duchesne.

Père Duchêne : Ah c’est toi, foutu bancal, et d’où diable viens-tu avec cette figure hétéroclite, à l’heure qu’il est.

Jean-Bart : Je viens d’un débat sur les émeutes qui s’ouvre maintenant un peu partout en France.

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1793-94 : La Révolution abolit l'esclavage. 1802 : Bonaparte rétablit l'esclavage   Synthèses

Par Florence Gauthier, Université Paris VII Denis Diderot.

S'il y eut rétablissement de l'esclavage dans les colonies françaises d'Amérique, c'est bien parce qu'il y avait été précédemment aboli. Cela s'était réalisé en deux temps en 1793 puis en 1794. Tout d'abord, la colonie de Saint-Domingue, où une insurrection des esclaves avait commencé depuis la nuit des 22-23 août 1791, parvint à déclarer l'abolition de l'esclavage le 29 août 1793. Six mois plus tard, la Convention montagnarde s'engageait à aider la Révolution de Saint-Domingue et élargit l'abolition à toutes les colonies françaises par son vote du 16 pluviôse an II-4 février 1794. Il faut savoir que cette histoire de l'abolition de l'esclavage, puis de son honteux rétablissement, a été l'objet d'une double occultation qui n'a commencé de se dissiper que très récemment, depuis environ une quinzaine d'années. Je propose donc de raconter cette histoire où se mêlent le pire et le meilleur de l'humanité en trois temps :

- qu'était-ce qu'une colonie à esclaves sous l'ancien régime ?



- qu'a-t-on aboli en 1793 puis en 1794 ?

- qu'a-t-on rétabli et établi en 1802 ?

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La haine de la Révolution française, une forme de haine de la démocratie   Actuel

Par Jacques Guilhaumou, CNRS, UMR Triangle, ENS-LSH Lyon.

D’après l’ouvrage de Jacques Rancière, La haine de la démocratie, Paris, La Fabrique, 2005, 106 pages, et à propos d’un article du Monde des Livres sur le livre de Michel Vovelle, La Révolution française expliquée à sa petite-fille, Paris, Seuil, 2006, 112 pages.

« Pour nous les jeunes, qui voyons la Révolution de si loin, tu crois qu’elle a encore un sens – (Michel Vovelle) Cette Révolution dans l’histoire reste aussi notre révolution, c’est pourquoi je l’aime. Mon maître Labrousse en parlait comme de ‘la révolution des anticipations’ » (page 100)

Jacques Rancière mène, depuis La Mésentente (1995), une réflexion sur la place en surnuméraire du peuple agissant dans les sociétés politiques, et plus précisément sur la démocratie comme mode de subjectivation du politique, en mettant l’accent sur ce moment où s’interrompt l’ordre dominant au titre d’un dispositif singulier de subjectivation qui concrétise l’effectivité d’une part des sans-parts, de l’exemple historique du Tiers-Etat à la réalité contemporain des Sans. Il s’agit bien de contester ce que l’on met ordinairement sous le nom de démocratie, c’est-à-dire une pratique consensuelle d’effacement des formes de l’agir démocratique. Cependant les choses se compliquent singulièrement au regard du renouveau actuel d’une haine de la démocratie, définie fort intentionnellement comme le règne du désir illimité des individus de la société de masse moderne. A travers l’usage actuel et dominant du mot de démocratie, Jacques Rancière perçoit la dénonciation, par les gouvernements en place, d’un mal qui renvoie à l’intensité de la vie démocratique, perçue sous la forme d’un pouvoir anarchique du peuple. Certes la mise en visibilité du surnuméraire, qui oblige de prendre en compte, par le fait du litige, la part de l’incompté dans la société, permet de donner une autre définition de la démocratie : ainsi elle n’est ni un type de constitution, ni une forme de société, mais elle est tout simplement « le pouvoir propre à ceux qui n’ont pas plus de titre à gouverner qu’à être gouvernés » (p. 54), le pouvoir politique donc.

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