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Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

De la Révolution de Saint-Domingue à l’Indépendance d’Haïti. Comment sortir de l’esclavage ? 1789-1804   Synthèses

par Florence Gauthier, Université Paris 7-Denis Diderot

L’abolition de l’esclavage en 1793-94 prend place dans la période de crise du premier empire colonial européen, en Amérique, qui provoqua un cycle révolutionnaire des deux côtés de l’Atlantique. L’insurrection des esclaves de Saint-Domingue, depuis août 1791, ouvrit une perspective de grande ampleur en mettant à l’ordre du jour l’abolition de l’esclavage, la destruction de la société coloniale, les formes à inventer de la décolonisation. L’insurrection des esclaves conduisait à l’abolition de l’esclavage en août et septembre 1793 et gagna le soutien de la Convention montagnarde qui s’engagea à défendre la liberté générale le 16 pluviôse an II-4 février 1794. L’opposition que suscita la rencontre entre les deux révolutions fut immense. Le lobby esclavagiste, lié à la contre-révolution en France, en Angleterre, en Espagne et dans les colonies, déplaça le champ de bataille de l’Europe à la Caraïbe, entre 1793 et 1804. L’enjeu était le maintien ou non des politiques impériales des puissances européennes esclavagistes et ségrégationnistes. De cette guerre terrible naquit la République d’Haïti, premier gouvernement des noirs, première expérience de décolonisation.

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"Un arsenal pour les séditieux" : la Déclaration des droits comme pratique politique   Etudes

Par Yannick Bosc, ICT-Paris 7

La Révolution française est ponctuée par trois Déclarations des droits de l'homme et du citoyen (1789, 1793, 1795) qui sont encore souvent regardées comme des textes théoriques qui relèvent de «l'histoire des idées» et au mieux des «idées politiques» (1). Si on admet qu'ils sont précieux pour le juriste, ou le philosophe, on estime souvent qu'ils sont d'un faible secours pour l'historien qui s'intéresse aux pratiques politiques. Ce jugement repose sur le sentiment d'un décalage général, quand on considère les actions humaines, entre les principes et les faits, la théorie et la pratique. Ce sentiment est peut être justifié par le travail historique qui analysant les faits montre le difficile ajustement ou la contradiction des intentions et des réalisations. La séparation des idées et des pratiques et leur juxtaposition dans l'analyse historique est cependant moins intéressante que l'étude de leur dynamique.

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Friedrich von Gentz : l’ordre des puissances contre le droit des gens   Commentaires

Par Marc BELISSA Paris X Nanterre - CHISCO

Ce texte se place dans le cadre d’un travail sur le concept d’ordre européen à l’époque révolutionnaire et consulaire qui a été présenté pour l'Habilitation à diriger des recherches en 2005. J’ai déjà eu l’occasion de présenter dans plusieurs colloques un aperçu de ces recherches. Je voudrais ici reprendre à partir d’extraits du texte de Gentz « De la paix perpétuelle » les éléments d’une études publiée sous une autre forme dans La Plume et le Sabre Mélanges Jean-Paul Bertaud, Presses de la Sorbonne, 2002.

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Philosophie allemande et Révolution française   Recensions

Revue critique

Par Jacques Guilhaumou, CNRS/UMR « Triangle. Action, discours, pensée politique et économique », ENS-LSH Lyon

De l'étude désormais classique de Joachim Ritter sur Hegel et la Révolution française (1957) aux travaux sans cesse approfondis de Lucien Calvié depuis son ouvrage de 1989 sur la Révolution française et les intellectuels allemands, en passant par les considérations de Manfred Buhr et Domenico Losurdo sur Fichte et la Révolution française et bien d'autres études, l'analyse de la relation entre la philosophie classique allemande et la Révolution française constitue un aspect majeur de la littérature critique sur l'idéalisme allemand qui n’a jamais cessé de s’amplifier. Nous commencerons par l'apport de Domenico Losurdo dans la mesure où il a coordonné, au début des années 1990, un débat entre chercheurs sur ce thème. Il a ainsi réuni 21 chercheurs allemands, français et italiens autour de deux voies de recherche à la fois distinctes et complémentaires.

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Très brève histoire de la Révolution française, révolution des droits de l'homme et du citoyen   Synthèses

Par Florence Gauthier, Université Paris VII Denis Diderot

Esclavage ou liberté ? La Révolution française, révolution des droits de l'homme et du citoyen, abolit le régime féodal et l'esclavage dans les colonies, sans indemnités en faveur des seigneurs et des maîtres. Le bonnet rouge de la liberté exprima le lien entre ces deux grandes conquêtes de la liberté civile et politique de portée mondiale. Il signalait encore leur origine commune dans l'esclavage, qu'il s'agisse de l'héritage de l'esclavage antique dans les formes du servage et dans les transformations pluriséculaires des rapports féodaux, ou de l'esclavage moderne créé par des Européens dans les colonies d'Amérique.

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La Bastille et la République   Brèves

Sur la même page web du journal Le Monde (8/11/2005), mais dans des articles séparés , "les émeutiers" et le ministre de l'intérieur se parlent de la Révolution française

Les émeutiers : "Si un jour on s'organise, on aura des grenades, des explosifs, des kalachnikovs... On se donnera rendez-vous à la Bastille et ce sera la guerre" .

Le ministre : "Ça prendra le temps que ça prendra, mais la République ne peut pas reculer : soit c'est l'ordre de la République, soit c'est l'ordre des bandes". "Rien ne sera possible dans les quartiers en termes de rétablissement de la justice, en termes d'égalité des chances, s'il n'y a pas de rétablissement de l'ordre républicain".

Le ministre de la République voulait certainement dire : rien ne sera possible dans les quartiers en termes de rétablissement de l'ordre républicain s'il n'y a pas de rétablissement de la justice, en termes d'égalité des chances.

Kant idéaliste ? Le débat sur la paix perpétuelle 1795-1801   Etudes

Par Marc BELISSA Paris X Nanterre - CHISCO

En apparence, quoi de plus "utopique" et "idéaliste" au sens vulgaire que les projets de paix perpétuelle qui fleurissent tout au long de l’époque moderne ? Et pourtant Domenico Losurdo a montré dans son livre de 1993 Autocensure et Compromis dans la pensée politique de Kant à quel point le Projet de paix perpétuelle publié par le philosophe en 1795 ne pouvait se comprendre sans référence au contexte bien "concret" des relations internationales et de la guerre contre-révolutionnaire du début du Directoire.

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Habermas, L’Espace Public et la Révolution française : de l’opinion publique à la lutte pour la reconnaissance.   Etudes

par Jacques Guilhaumou CNRS/UMR « Triangle. Action, discours, pensée politique et économique », ENS-LSH Lyon

Dans son ouvrage sur L’Espace Public, Jürgen Habermas se fixe comme objectif de décrire l’idéal-type de « la sphère publique bourgeoise » à partir de contextes historiques propres à la France, l’Allemagne et l’Angleterre au 18ème siècle et au début du 19ème siècle. Michel Foucault, dialoguant avec Habermas, trouve dans cet ouvrage majeur – mis en valeur par la réflexion de Kant en 1784 sur Qu’est-ce que les Lumières ? - une réflexion centrale sur l’usage public et universel de la raison, dans son lien consubstantiel à la liberté. Il le situe ainsi au centre d’une pensée critique qui prend pour point de départ le questionnement suivant : « Quelle est cette raison que nous utilisons ? Quels en sont les effets historiques ? » (Foucault, 1994, p. 279 et 562). Roger Chartier (1990), historien des pratiques culturelles, se propose alors de partir d’une telle problématique habermasienne de l’espace public, pour comprendre « la manière dont a été construite au XVIIIème siècle la notion d’opinion publique ».

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L’esprit des Lumières et de la Révolution 2005-2006   Séminaire

Groupe de travail animé par Marc Bélissa, Yannick Bosc, Françoise Brunel, Marc Deleplace, Florence Gauthier, Jacques Guilhaumou, Fabien Marius-Hatchi, Sophie Wahnich. Université Paris 1, 17 rue de la Sorbonne, escalier C, 3e étage, salle Picard, de 18 à 20 h.

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Lire Saint Just   Recensions

Par Yannick Bosc, IUFM de Créteil

En tête des Oeuvres complètes de Saint-Just publiées en 2004 chez Folio-Gallimard, l’essai introductif de Miguel Abensour, « Lire Saint-Just », s’ouvre sur deux questions : « lit-on Saint-Just ? avez-vous lu Saint-Just ? » ; et s’articule sur une troisième : « est-il possible de lire Saint-Just aujourd’hui ? ». Miguel Abensour aurait pu ajouter : pourquoi le lire ? et certainement répondre, pour au moins échapper aux lieux communs des gloses à charge, agrémentées de vagues citations. Saluons donc ici le double effort des éditeurs : proposer des oeuvres complètes accessibles, dotées d’un appareil critique consistant, mais aussi d’un commentaire qui rompt avec l’air du temps. Lire Saint-Just nous éloignera de la légende noire, celle de « l’archange de la mort », du politique satanique dont certains passages des Institutions républicaines préfigureraient l’organisation des jeunesses hitlériennes (suivant Norman Hampson). Comme le note Miguel Abensour, « la présupposition que la révolution est nécessairement totalitaire a produit des dégâts intellectuels ».

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