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Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Éloquences révolutionnaires et traditions rhétoriques. XVIIIe-XIXe s.   En ligne

Colloque organisé par les universités Paris Nanterre et Paris 8, les 5, 6 et 7 mai 2021. Texte de présentation :

Quel rapport une révolution politique, moment tout entier tendu vers le changement, et donc vers l'avenir, entretient-elle avec les modèles du passé ? Est-il possible de « se passer du passé » ? Le changement brutal, la « régénération » et la « table rase », leitmotive du discours de la Révolution française, ne sont-ils que de vains mots ? Ce sont là autant de questions que nous voudrions poser à l'occasion de ce colloque, en prenant plus particulièrement comme objet de réflexion les formes et les contenus de l'éloquence révolutionnaire et le rapport qu'ils entretiennent avec les traditions et les modèles passés, de la Révolution française aux révolutions qui secouent la France tout au long du XIXe siècle. La question du rapport conflictuel et ambigu des révolutions politiques aux modèles du passé nous invite à réfléchir à la fois aux formes discursives, notamment rhétoriques, dont hérite la Révolution française, et à la manière dont cette dernière les récupère, les rejette ou les transforme, et à la fois à l'influence qu'exerce à son tour la Révolution française sur les discours des révolutions suivantes : là encore, s'agit-il d'une imitation (et, le cas échéant, de quel ordre ?), d'un refus, ou d'une métamorphose.

Voir les interventions en ligne.

La Fin de l'Etat par Jacques de Cock   Recensions

Contrairement à ses ouvrages publiés à la suite de l’aventure des "Œuvres complètes" de Marat avec Charlotte Goetz, le dernier livre de Jacques de Cock, "La Fin de l’Etat", n’est pas consacré à la Révolution française. Il s’agit d’un court essai historique et philosophique sur la manière dont l’Etat moderne s’est construit dans un premier temps, à partir du XVIe siècle, contre les communautés historiques humaines, puis, dans un second temps, a envahi l’ensemble des aspects de la vie sociale jusqu’en 1914 et a, selon Jacques De Cock, pris la place de la société depuis lors.

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Œuvres de Robespierre tome XII - Compléments 2 (1778-1794)   Annonces

 OMR tome 12

Le tome XII des Œuvres de Robespierre publié par la Société des études Robespierristes est en vente par souscription jusqu'à la fin du mois de février sur le site de la SER.

Texte de présentation de la souscription

Œuvres de Maximilien Robespierre Tome XII, Compléments - 2 Paris, Société des études robespierrises, sortie le 3 mai 2022, 432 p., 30 €
(Edition préparée par Annie Geffroy, Corinne Gomez-le Chevanton et Hervé Leuwers,
avec le concours de Lionel Gallois et Thomas Vermeulen)

En 2011, avec le soutien d’une souscription lancée par la Société des études robespierristes, d’exceptionnels manuscrits de Robespierre entraient aux Archives nationales. Ce douzième volume des Œuvres donne désormais accès à leur transcription ; il rappelle aussi l’incroyable médiatisation de cet événement, qui soulignait l’actualité préservée de la Révolution, le débat sur sa mémoire, ou les passions suscitées par le personnage.

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Refaire le musée d’histoire de Paris   Réplique

Appel du 21 janvier 2022 à des États généraux et une consultation citoyenne

Par Laurent Hebenstreit

Le musée Carnavalet, musée historique de la Ville de Paris, recevait 500 000 visiteurs par an dont un millier de groupes scolaires. Sa réouverture est malheureusement un fiasco. Le traitement scandaleux de la Révolution française est le symbole du désastre.

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Les mouvements sociaux à l'ère des révolutions atlantiques   Recensions

Par Marc Belissa, Université Paris-Nanterre, à propos du livre de Micah Alpaugh, Friends of Freedom. The Rise of Social Movements in the Age of Atlantic Revolutions, Cambridge University Press, 2021, 502 p.

Le dernier ouvrage de Micah Alpaugh entend présenter les relations et les interactions entre les « social mouvements » dans l’aire atlantique pendant ce qu’il est convenu d’appeler l’ère des Révolutions. Micah Alpaugh laisse volontairement de côté les révolutions patriotiques hollandaise, belge, liégeoise, genevoise, polonaise des années 1787-1791 pour rester dans le cadre « atlantique », de même il arrête son étude avant la vague révolutionnaire des années 1810-1820 en Amérique latine.
Les chapitres se suivent selon une logique chronologique et géographique. Dans la première partie, le point de départ est le mouvement contre le Stamp Act en 1765-1766 dans les colonies d’Amérique du Nord, puis celui contre les Townshend Acts jusqu’à la Révolution américaine. Micah Alpaugh passe ensuite dans les Iles britanniques avec le mouvement wilkite et celui pour la réforme parlementaire mais aussi en Irlande avec le mouvement des Volunteers aboutissant à l’autonomie législative du Parlement de Dublin. Il poursuit son étude par le mouvement pour la liberté religieuse et pour les droits des Dissenters et celui pour l’abolition de la traite en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Dans la deuxième partie, l’auteur aborde la constitution du réseau jacobin dans la Révolution française et celle des sociétés de gens de couleur à Saint-Domingue, puis l’impact de la Révolution française sur le mouvement radical dans les Iles britanniques avant de revenir aux Etats-Unis avec l’émergence et la victoire du parti républicain démocrate aux Etats-Unis.

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Japan, a country without revolution?   En ligne

Eddy Dufourmont, "Japan, a country without revolution? Uses of kakumei and historical debates in the Meiji era (1868-1912)", Historians of Asia on Political Violence, Anne Cheng et Sanchit Kumar (dir.), Paris, Collège de France, 2021 :

As any country in the world, Japan in the course of its history experienced many phenomena of internal wars, on different scales and of different natures. The construction of fortified villages in the Yayoi period, the political struggles of the Yamato kingdom, the revolts against the imperial regime in the Heian period, the battles between warrior clans in the 12th century or political anarchy in the 15th and 16th centuries are some examples. Modern Japan experienced a major political change with the coup initiated in 1868 by the Satsuma and Choshu clans of southwest Japan against the Tokugawa shogunate. The victory of Satsuma and Choshu and the establishment of the imperial regime in 1889 meant the creation of an ideology, a discourse legitimising the imperial regime based on a false historical fact –the supposedly unbroken line of divine emperors starting with the fictitious Jinmu. The creation of the imperial regime meant also a general revision of the Japanese past, starting with the coup of 1868 itself. During all its existence, the management of Japanese history was a central problem for the regime. As was shown by Mitani Hiroshi, in 1940 the imperial regime published a large compilation of sources entitled “History of the restoration” (Ishinshi). This work established a vision of the birth of modern Japan that became the classical narrative to describe it, even outside Japan.

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La Société des Amis des Noirs en ligne   Outils

Les registres de la Société des Amis des Noirs (1788-1790) sont désormais en ligne, grâce notamment à l'équipe de la Bibliothèque Mazarine et de l'Université de Caen (avec la participation de Marcel Dorigny, récemment décédé, et de Bernard Gainot). On peut les consulter par date de séance, en fac-similé et en transcription. La possibilité de recherche en plein texte en fait un instrument de premier ordre. On trouvera également la liste des membres de la Société ou des personnalités et députés à la Constituante ayant participé occasionnellement aux séances. L'intégrale du Registre pour la période du 19 février 1788 au 11 juin 1790 est aussi téléchargeable au format pdf sur le site de la Mazarine.

Consulter les registres de la Société des Amis des Noirs sur le site de l'Université de Caen et sur celui de la Bibliothèque Mazarine

Commerce, propriété et liberté chez Mably   Séminaire

Séminaire l'Esprit des Lumières et de la Révolution du 8 avril 2021.
Intervention de Julie Ferrand (GATE-Saint-Etienne) :
Commerce, propriété et liberté dans Du gouvernement et des Lois de la Pologne
de Gabriel Bonnot de Mably.

Le Consulat de Bonaparte. La fabrique de l’État et la société propriétaire   Annonces

 Belissa et Bosc, Le Consulat de Bonaparte

Introduction de l'ouvrage de Marc Belissa et Yannick Bosc, Le Consulat de Bonaparte. La fabrique de l’État et la société propriétaire (1799-1804), Paris, La Fabrique, 2021, 282 p.

Code civil, Légion d’honneur, Cour de cassation, préfets, sous-préfets, Code de procédure civile, lycées, académies, recteurs, Code de commerce, Conseil d’Etat, Chambres de commerce, Banque de France… Toutes ces institutions, juridictions et codifications nous sont familières et font partie du vocabulaire et des pratiques de la société française de la Cinquième République. Elles ont été également présentes pendant toute l’histoire de la France aux XIXe et XXe siècles. Or ces institutions, juridictions et codifications ont été soit créées, soit refondées ou redéfinies, pendant une courte période d’un peu moins de cinq années du 9 novembre 1799 (le 18 Brumaire an VIII) au 18 mai 1804 (le 28 Floréal an XII) — du coup d’Etat par lequel Bonaparte s’empare du pouvoir à la proclamation du Premier Empire — période à laquelle les historiens donnent le nom de Consulat. Bien entendu, le Code civil ou les institutions que nous venons d’énumérer ont évolué depuis plus de deux siècles et ne sont plus identiques à ce qu’elles étaient quand elles ont été définies par Bonaparte et son équipe de collaborateurs mais la conception de la propriété privée du Code civil de 1804 est encore la nôtre et les bases de l’Etat centralisé en France ont été posées dès 1800. Le Consulat est donc bien le moment de la fabrique de l’État contemporain et de la société propriétaire dans laquelle nous vivons encore aujourd’hui.
Pourtant, cette période est peu connue de nos contemporains en dehors du cercle très restreint des historiens universitaires et de celui un peu plus large des « napoléonolâtres ». Pour le grand public, la période du Consulat se limite bien souvent à la figure de Bonaparte (et éventuellement à celle de Fouché ou de Talleyrand) et à quelques images qui se sont imposées dans la « mémoire nationale », comme celle que David a donnée en 1803 de Bonaparte franchissant le Grand Saint-Bernard ou celle du « sacre » de Napoléon Ier à Notre-Dame de Paris (le tableau est peint entre 1805 et 1807).

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Séminaire L'Esprit des Lumières et de la Révolution 2021-2022   Séminaire

Programme 2021-2022 du séminaire de recherche animé par Marc Belissa, Yannick Bosc, Marc Deleplace et Florence Gauthier. Le séminaire se tiendra à distance, par visioconférences. Si vous souhaitez y participer, contactez-nous : redaction@revolution-francaise.net. Les séances se tiendront le jeudi de 18h à 20h.

- 18 novembre : Edern de Barros (Paris-Nord), Le régime mixte chez Mably et Condillac. L’histoire contre le despotisme légal des Économistes.
- 16 décembre : Marc Belissa (Nanterre) et Yannick Bosc (Rouen), Le Consulat, la fabrique de l’État et la société propriétaire.
- 10 février : Thomas Perroud (Paris II), Les usages juridiques de la loi d’Allarde aux XIX et XXe siècles.
- 17 février : Alberto Ribeiro G. de Barros (São Paulo), Vertu et Richesse chez Harrington.
- 31 mars : Jean-Baptiste Budjeia (Lille III), La société des Antipolitiques d’Aix.
- 14 avril : Florence Gauthier (Paris-Diderot), La politique d’assimilation est-elle une notion républicaine ? Exemple de son histoire du XVIIe au XIXe siècles en France.
- 12 mai : Jacques Guilhaumou (CNRS), Sieyès lecteur de Condillac et critique de « l'école de Condillac ».
- 2 juin : Suzanne Levin (Naples), La République de Prieur de la Marne. Défendre les droits de l'homme en état de guerre, 1792-an II.

"Ghosts of Amistad: In the Footsteps of the Rebels"   En ligne

Ce film documentaire, réalisé par Tony Buba et produit par Marcus Rediker, est basé sur le livre de Rediker, "The Amistad Rebellion: An Atlantic Odyssey of Slavery and Freedom" (Penguin, 2012). Le film raconte un voyage en Sierra Leone en 2013 pour visiter les villages d'origine des rebelles qui ont capturé la goélette esclave « Amistad » en 1839, pour interviewer des anciens sur la mémoire locale de l'incident à travers la tradition orale, et pour rechercher les ruines perdues de Lomboko, l'usine de traite négrière où commença le cruel voyage transatlantique. Les cinéastes s'appuient sur les connaissances des villageois, des pêcheurs et des camionneurs pour retrouver l'histoire perdue "from below" dans la lutte contre l'esclavage et pour restaurer la mémoire populaire de la traite négrière atlantique.
"Ghosts of Amistad" a été créé au Three Rivers Film Festival en 2014 et a fait partie de la sélection officielle de six autres festivals, dont le Pan African Film Festival et le New York African Film Festival. Le film a reçu le prix du film John E. O'Connor de l'American Historical Association en tant que meilleur documentaire historique de 2015. Il a été projeté dans le monde entier - à Paris, Londres, Amsterdam, Bologne et aux États-Unis. On peut le visionner en version originale avec des sous-titres français surYouTube.

Voir le film

Colloque Henri Guillemin. L'enseignement de l’Histoire en péril   Annonces

Enseignement de l’Histoire en péril, Histoire politique, littéraire, économique.
PARIS – 6 NOVEMBRE 2021
ECOLE NORMALE SUPÉRIEURE (ENS) SALLE JEAN JAURES
24, RUE LHOMOND 75005 PARIS

Programme et inscriptions

Le Parcours Révolution de la Mairie de Paris   Outils

La Ville de Paris propose de parcourir le Paris de la Révolution française à travers les traces encore visibles et les nombreux symboles de cette période. Le Parcours Révolution entend amener à la découverte de 16 quartiers et plus de 120 lieux liés à la Révolution. Les textes ont été rédigés par Guillaume Mazeau pour le XVIIIe siècle et par Jean-Claude Caron pour le XIXe siècle.

Accéder au parcours

Que les révolutions sont belles… quand les insurrections populaires sont écrasées !   Actuel

Par Marc Belissa, Université Paris Nanterre.

« Vouliez-vous une révolution sans révolution ? (…) Qui peut marquer après coup, le point précis où devraient se briser les flots de l’insurrection populaire ? » Robespierre, 5 novembre 1792

Le 10 août 2021, les lecteurs du Monde ont pu découvrir, sous la plume du journaliste Antoine Reverchon, un exercice d’histoire contre-factuelle, intitulé « Et si, le 10 août 1792, l’émeute des sans-culottes avait été écrasée ? ».

Rappelons que l’histoire contre-factuelle (et non « l’uchronie » comme l’écrit l’article) a pour but de réfléchir aux problèmes de la causalité historique et de comprendre les mécanismes dynamiques des événements. Pour cela, il est indispensable d’avoir une vision à peu près claire des enjeux et des rapports de force à l’instant où l’on pense la divergence entre ce qui s’est passé et ce qui aurait pu se passer et surtout d’éviter les préjugés sur ce qui aurait « dû » se passer.

Le journaliste du Monde imagine donc que les Suisses du palais des Tuileries, aidés par les gardes du corps du roi et les membres de la Garde nationale soldée, réussissent à massacrer la troupe des insurgés parisiens et des fédérés des départements. À midi, « l’insurrection est matée ». Selon ce récit alternatif, les Girondins « décident de l’occasion pour se débarrasser des ultras de la cour apparemment triomphants et des sectionnaires ». Encore faudrait-il qu’ils en aient eu les moyens politiques mais pourquoi pas… mais là où l’on rentre dans « l’alternative » très alternative, c’est qu’Antoine Reverchon imagine un accord entre Robespierre, Danton et Vergniaud pour suspendre Louis XVI et imposer Dumouriez comme tuteur du prince royal. Robespierre, c’est bien connu, étant un opportuniste, se rallie donc à cette situation constitutionnelle.

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Les origines du droit au travail en France (1789-1848)   Annonces

 Pablo Scotto, Los orígenes del derecho al trabajo en Francia

Nous publions ici une traduction en français de la conclusion de l'ouvrage de Pablo Scotto, Los orígenes del derecho al trabajo en Francia (1789-1848), Madrid, CEPC, 2021. Lire la conclusion, la préface et l'introduction en castillan. Voir la présentation sur le site de l'éditeur.

Le droit au travail : d’hier à aujourd’hui

Le langage des droits

Le droit au travail jouit aujourd’hui d’une large reconnaissance juridique. Malgré cela, c’est un droit dont on parle peu et qui reste, pour ainsi dire, à l’arrière-plan, au point que certains juristes et philosophes ont affirmé qu’il ne constitue pas un véritable droit. À mon avis, cela est dû — entre autres raisons — à la manière dont le discours des droits a été ravivé après la Seconde Guerre mondiale. Entre 1789 et 1848, les droits ont suscité de grandes passions. Pendant la Révolution française, ils sont devenus synonymes de radicalisme politique, de démocratie, de terreur, d’anarchie. En fait, à la fin de ce grand bouleversement, l’un des principaux objectifs des contre-révolutionnaires était de combattre et de reformuler ce type de langage. Quelque chose de similaire s’est produit lors de la Révolution de 1848, bien que sous une forme plus courte. Certains droits, et en particulier le droit au travail, sont devenus synonymes de socialisme, de communisme, d’attaque contre la propriété, d’anarchie. Une fois le mouvement ouvrier parisien vaincu, les droits les plus encombrants ont été éliminés de la Constitution, et le langage même des droits a été subordonné à un autre fondé sur les devoirs.
Dans les deux cas, le renoncement au langage des droits était dû au fait qu’il était utilisé, ou pouvait être utilisé, pour dénoncer et renverser les privilèges des classes dominantes. Non seulement ceux des classes dirigeantes dont le pouvoir reposait sur le passé, mais aussi ceux des classes qui dirigeaient la révolution. Dans le cas de la Révolution française, les droits ont commencé à servir non seulement à critiquer le clergé et la noblesse, mais aussi la nouvelle « aristocratie des riches », et c’est alors qu’ils ont été éliminés. La même chose s’est produite en 1848 : à un certain moment, ils les droits ont servi non seulement à réclamer une ouverture contrôlée du régime politique, mais ont été associés à l’idée qu’il fallait étendre l’égalité politique, récemment obtenue, à la sphère du travail. Et c’est alors qu’ils ont été éliminés.

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