Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Lettre ouverte   Enseignement

A Madame et Messieurs les Inspecteurs pédagogiques régionaux d'histoire et de géographie de l'académie de Paris

Nous avons pris connaissance de votre lettre académique d'histoire et de géographie n° 7 du 12 décembre 2008 . Non sans effarement ! Les collègues qui enseignent nos disciplines dans les collèges et les lycées parisiens y sont invités à assister à la projection d'un docu-fiction intitulé « L'évasion de Louis XVI », projection programmée pour le 11 février et qui sera suivie d'un débat entre les jeunes, leurs professeurs et le producteur du film ainsi que la directrice de l'unité magazines et documentaires de France 2... Le « conseiller historique » de ce docu fiction Jean Christian Petitfils a-t-il rédigé ou ratifié les quatre lignes de présentation destinées à convaincre les enseignants d'emmener leurs élèves voir ce film ? Cinq lignes ahurissantes : "Pour sauver ses enfants de la terreur, et sa femme Marie Antoinette de la vindicte populaire, le roi Louis XVI, déguisé en bon bourgeois, s'enfuit incognito du palais des Tuileries où il est prisonnier. Mais rien ne va se passer comme prévu. L'échec de sa fuite se soldera un an plus tard par la décapitation du roi et de la reine de France." Ignorance ou falsification ?

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Socialistes français et allemands face à la Révolution de 1905 ou la tentation de l’analogie avec 1789   Etudes

Par Jean-Numa Ducange, GRHIS, Université de Rouen

« Avant tout mon attention était concentrée sur un grand événement, la Révolution russe. Pendant que les révisionnistes attendaient un improbable socialisme, j’étais de plus en plus convaincu que la révolution en Russie était imminente et qu’elle devait entraîner une révolution politique en Autriche et en Allemagne» (1).

Ces mots de Karl Kautsky, rédigés plus de vingt-cinq ans après les événements, évoquent la Révolution russe de 1905. À l’époque de celle-ci, il était considéré comme l’un des théoriciens majeurs du SPD et ses analyses, tant sur le plan syndical que politique, lui ont valu la renommée de « pape » du marxisme (2). Dans le cadre d’une vue d’ensemble sur le socialisme et le syndicalisme des années 1905-1906, il apparaît nécessaire de revenir sur l’événement de 1905, dont on a perdu de vue aujourd’hui l’impact profond qu’il avait eu à l’époque. Il est en effet un tournant essentiel pour les partis de la Deuxième Internationale, au premier rang desquels le parti allemand, alors dominant tant numériquement que théoriquement en raison de l’influence de ses analyses. Longtemps perçue à la lumière d’octobre 1917 - « répétition générale », selon la formule de Lénine - et retenue pour l’apparition des conseils ouvriers, la Révolution de 1905 entraine d’abord un bouleversement majeur des équations stratégiques des socialistes français et sociaux-démocrates allemands de l’époque. Plusieurs études ont montré combien ce choc eut des conséquences sur le socialisme international (3). L’usage de la grève de masse, en écho à celle intervenue en Russie, est depuis lors âprement débattu et revendiqué par l’aile gauche de la social-démocratie et plus particulièrement par Rosa Luxemburg (4). Plus généralement cette révolution entraîna la réactualisation de la possibilité d’une voie révolutionnaire, en Russie comme dans les pays occidentaux, à une époque où de nombreux socialistes la considéraient comme caduque, dans le sillage du révisionnisme d’Edouard Bernstein en Allemagne et de la participation de Millerand à un gouvernement en France (5).

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Les Républiques-sœurs dans une perspective juridique   Annonces

couverture embrace of france

On trouvera ici l'introduction et la table des matières du volume In the Embrace of France. The Law of Nations and Constitutional Law in the French Satellite States of the Revolutionary and Napoleonic Age (1789-1815), ed. by Beatrix Jacobs, Raymond Kubben and Randall Lesaffer, (Studien zur Geschichte des Völkerrechts 18). Baden-Baden: Nomos 2008. V, 175 S. qui reprend les communications prononcées lors d'un colloque tenu à l'université de Tilburg (Pays-Bas) sur le thème des Républiques-sœurs, envisagé sous l'angle de l'histoire du droit des gens et de l'émergence du droit international.





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Ecrire l'histoire de la Révolution française : une autre histoire du sensible   Annonces

Reporté "pour cause de grève nationale et générale"

Dans le cadre du Séminaire du Laios 2008-2009, consacré aux Politiques du sensible, Jacques Rancière (Professeur à l’Université de Paris VIII) et Sophie Wahnich (Chargée de recherche CNRS/LAIOS) interviendront sur : Ecrire l'histoire de la Révolution française: une autre histoire du sensible.

Jeudi 29 janvier - salle 8 - 105, bd Raspail -de 17h00 à 19h00

Sieyès et les origines de la « science naturelle de l’état social »   Etudes

par Reinhard Bach, Université de Greifswald

De nombreuses publications ont ces derniers temps jeté un éclairage nouveau sur le rôle joué par l'abbé Sieyès dans le contexte de la Révolution. Si ce rôle apparaissait pour l'historiographie traditionnelle de moindre importance face aux grands noms de l'époque tels Robespierre, Danton, Mirabeau, Condorcet...et en règle générale marqué par des contradictions apparentes, ce jugement a été révisé, sur des points importants, au plus tard depuis les travaux de Bredin, Guilhaumou, Pasquino, Chr. Fauré, Quiviger entre autres (1). Les études les plus récentes ont ceci de commun, c'est qu'elles soulignent l'influence personnelle qu'a, en fait, exercée l'abbé Sieyès sur les événements politiques de 1789. Ceci concerne en particulier leur orientation intellectuelle, tout particulièrement l'impératif de répondre de façon innovatrice aux défis de nature totalement nouvelle lancés par la pratique politique, comme par exemple la mise en œuvre des idées démocratiques modernes, la revendication de la souveraineté politique émanant de la nation, mais également la réalisation dans les faits au niveau politique du libéralisme économique, ceci en harmonie avec les droits de l'homme et du citoyen qui venaient d'être déclarés en toute solennité. Certains aspects des contradictions dans les positions politiques de l'abbé ont été relativisés dans ce contexte, notamment grâce à l'accent mis sur son originalité. Ceci mis à part il existe toujours cependant des jugements historiographiques contradictoires, reflétant par là l'énorme complexité de la situation révolutionnaire des années allant de 1789 à 1799.

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"Le parti des sans-culottes des temps modernes"   Actuel

Pascale Le Neouannic au meeting de lancement du Parti de Gauche, le 29 novembre 2008 à l'Ile-Saint-Denis : "Eh bien puisque la droite s’attaque à tous les sans droits, le Parti de Gauche ose dire qu’il est le parti de ces sans-culottes des temps modernes".

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Gabriel Bonnot de Mably : état de la recherche   Annonces

Introduction de l'ouvrage de Hans Eric Bödeker et Peter Friedemann, Gabriel Bonnot de Mably. Textes politiques (1751-1783), Paris, L'Harmattan, 2008, 348 pages.

mably harmattan

Gabriel Bonnot de Mably, philosophe, historien et publiciste français, qui travailla un temps au ministère des Affaires étrangères de la monarchie bourbonienne dans les années 1740, fait partie sans aucun doute des plus illustres représentants des Lumières françaises.(1) Sa carrière couronnée de succès en tant qu’écrivain politique s’étend de 1740 jusqu’à la veille de la Révolution française. Mably et ses œuvres apparaissent souvent dans les travaux de recherche concernant les Lumières et la Révolution française. Il est clair que sa notoriété devint plus importante durant la Révolution française que de son vivant. Ses œuvres politiques extraordinairement variées constituent un commentaire continu des crises de l’Ancien Régime et des discours politiques de l’époque allant de Fleury à Necker. Mably n’était pas un penseur spéculatif ; il n’en était pas pour autant un pur pragmatique. Comme beaucoup de ses contemporains l’étude des règles et des valeurs qui constituent une société stable et heureuse le fascine. Et comme eux, il adopta plus ou moins dans un simple processus de réception les positions fondamentales philosophiques et scientifico-théoriques de son temps. Dans le discours politique controversé de l’époque, il fut un critique impitoyable des théorèmes de ses contemporains et se distingua comme penseur sagace des constellations politiques de l’intérieur des crises de l’Ancien Régime tout comme un pronostiqueur de la Révolution française. Déjà à l’époque du développement de la « société bourgeoise » qui naît avec l’installation de l’économie de marché et de l’Etat moderne, Mably émit des doutes et fut sceptique vis-à-vis de cette nouvelle société. Sa pensée politique peut être analysée comme une assimilation intellectuelle des problèmes socio-politiques spécifiques de l’époque. Ses conceptions socio-politiques ne reflétaient pas simplement la réalité, elles rendaient plutôt cette réalité visible et compréhensible. C’est en constituant et en interprétant la réalité que ses idées pouvaient alors offrir une fonction novatrice.

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Robespierre dans l’iconographie du temps présent   Actuel

These works are incredibly adorable, clothing is so correct, and from such a perfect period, the dandyness is overwhelming I love it !". Tel est l'un des commentaires que l'on trouve sur un site de dessins Manga qui reproduit une série de portraits de Jacobins en dandys, en particulier Saint-Just, mais aussi Robespierre, Collot d'Herbois, Billaud-Varenne et autres.

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Qu'est-ce que l'honneur dans une république ?   Actuel

Dans l'Esprit des lois, Montesquieu considère que l'honneur, dans une république, correspond à la vertu "qui est un sentiment et non une suite de connaissances" (V-2). Cette vertu est définie comme "l'amour de l'égalité" (V-3). Lorsque la vertu cesse, écrit Montesquieu, la république n'est plus qu'une dépouille (III-3). Ce texte, lu par Jeanne Moreau, met en perspective dans le XXIe siècle la question du déshonneur et celle du sens de la république.

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The Idea of Natural Rights-Origins and Persistence   En ligne

Texte de Brian Tierney, publié dans le Northwestern University Journal of International Human Rights, Vol. 2, April 2004.

Brian Tierney montre qu'à la différence de Hobbes, les juristes médiévaux ne dissocient pas loi et droit, obligation et liberté, et qu'ils contribuent à la construction du concept de droit naturel entendu comme droit de l'homme et non comme loi de la nature (le terme latin jus naturale comporte les deux acceptions). A la fin du Moyen-Age, cette tradition s'est sclérosée et a été réduite à de vains jeux intellectuels. Elle est délaissée par les humanistes italiens en particulier, qui ne s'y réfèrent pas lorsqu'ils élaborent leurs réflexions politiques. En revanche, elle est réactivée en Espagne à l'occasion de la conquête de l'Amérique et des crimes qui y sont commis contre les peuples indiens, et conduit à l'élaboration de la philosophie du droit naturel moderne, comme théorie politique nouvelle, dans l'Ecole de Salamanque. La démonstration passe par une critique des thèses de Michel Villey sur Guillaume d'Occam et de Léo Strauss.

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We want a revolution   Actuel

Décembre 2008. Entrée de la faculté de lettres de Besançon (Photographie de Philippe Schepens).

besançon

Festival de films sur l'esclavage   Annonces

9ème édition du FIFET (Festival International du Film contre l'Exclusion et pour la Tolérance) consacrée à l'esclavage, du 5 au 13 décembre 2008 à la maison de l'Unesco.

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Révolution française et manga : Lady Oscar   En ligne

Lady Oscar de Riyoko Ikeda ("Berusaiyu no Bara" en japonais, c'est-à-dire "La rose de Versailles") est l'un des classiques du manga des années 70 qui a ouvert de nombreux japonais de l'actuelle génération des trentenaires à la culture française. Il existe en version papier et en version animée et a été adapté par Jacques Demy au cinéma (1978). Si l'histoire, inspirée de la biographie de Stefan Zweig, met en scène Marie-Antoinette et contribue à son culte, la reine n'en est cependant pas l'héroïne. Lady Oscar conte en effet les aventures romanesques d'une aristocrate travestie sous le règne de Louis XVI jusqu'aux débuts de la Révolution. C'est ce personnage fictif qui est au centre de l'intrigue dont certains ont une lecture royaliste quand chez d'autres elle est franchement républicaine. (Carole Jouenne)

Voir l'épisode qui se situe en juin 1789 (Jean Topart est le narrateur dans la version française) : partie 1, partie 2, partie 3.

Les gravures de l'Histoire de la Révolution française de Thiers   Images

Yann-Arzel Durelle-Marc publie, dans le cadre du Centre d’histoire du Droit de l’Université Rennes I, cinquante trois gravures de l’ Histoire de la Révolution française d’Adolphe Thiers, extraites de l’édition de 1865 (première édition 1823-1827). Certes Le texte de l’ Histoire de la Révolution française par A. Thiers peut être consulté en ligne (dans une édition antérieure) dans la bibliothèque virtuelle Gallica de la Bibliothèque nationale de France. Les gravures y sont semblables, mais la qualité de la reproduction demeure très médiocre en raison du procédé de reproduction choisi (format pdf, à définition faible). La présente série peut être considérée comme un complément graphique à l’exemplaire diffusé par la BNF. On oubliera pas néanmoins qu’il s’agit de deux éditions différentes.

Politique de Fichte : « jacobinisme », nation allemande et Antiquité   Etudes

Par Lucien Calvié, CRÉG et PLH-ÉRASME, Université de Toulouse II-Le Mirail

Fichte « jacobin » et/ou nationaliste : une querelle française

Auteur difficile à lire et à interpréter, Fichte est-il tout uniquement, à travers les fortes et rapides variations de la conjoncture politique de son temps d’adulte, de 1789 à sa mort en 1814, peu après le début des guerres antinapoléoniennes dites « de la liberté » ou « de libération » (Freiheitskriege ou Befreiungskriege), le « jacobin » – du moins le « jacobin » allemand, avec de précautionneux guillemets en raison de la difficulté d’une définition du jacobinisme, en France même et, plus encore, dans la zone d’expansion du phénomène révolutionnaire au cours des années 1790, en Allemagne (1), comme aussi en Italie, en Hongrie ou en Pologne – que laissent percevoir ses premiers écrits de 1793 ? Ou bien est-il surtout, sinon exclusivement, le nationaliste – ou l’ultranationaliste, dirait-on aujourd’hui en raison du galvaudage rapide de la terminologie politique –, voire le précurseur du pangermanisme, de l’idéologie völkisch et du nazisme que semblent parfois révéler ses Discours à la nation allemande de 1807 ?

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