Une « exception française » ?

Le livre de Philip Pettit, Républicanisme. Une théorie de la liberté et du gouvernement, qui est devenu l'une des principales références en matière de républicanisme, est symptomatique d'une Révolution française marginalisée. L'objectif de cet ouvrage de philosophie analytique est de réactualiser le langage du républicanisme afin d'élaborer « une philosophie néorépublicaine qui entend défendre une conception du gouvernement distincte de celles propres aux perspectives libérales et populistes. » (2) Philip Pettit précise que la perspective libérale s'inscrit dans la conception de la liberté négative et la populiste de la liberté positive. La philosophie néorépublicaine qu'il appelle de ses vœux renvoie à la liberté comme non-domination. Nous y reviendrons.

La Révolution française est presque totalement absente du livre de Pettit si l'on excepte de brèves et vagues allusions à Sieyès et quelques lignes distanciées dans la préface de l'édition française par lesquelles Pettit souligne principalement l'étrangeté de son propos pour le lecteur français : « je crois déjà entendre le lecteur français se récrier cependant : comment peut-on être républicain sinon dans les termes posés en France par la Révolution ? »(3) La quatrième page de couverture de l'édition française conclut en considérant que l'ouvrage de Pettit « contraint les « Républicains » français à sortir de l'Hexagone pour se confronter à une tradition dont il n'est pas assuré qu'ils soient les meilleurs héritiers ». Tout semble être contenu dans ces guillemets qui désignent un républicanisme français dont la caractéristique principale serait d'être un régime politique et non pas une conception de la liberté. Dès lors, il se détournerait des traditions républicaines auxquelles se réfère Philip Pettit qui s'appuie sur les travaux de Quentin Skinner (4), des traditions qui remontent aux cités grecques et s'expriment en particulier dans l'Italie de la Renaissance et l'Angleterre du XVIIe siècle, des traditions qui ont en commun une conception de la liberté.

Nous retrouvons des considérations de même nature dans l'ouvrage que Jean-Fabien Sitpz a consacré à La liberté politique (5) en 1995. Jean-Fabien Spitz, traducteur de Pettit, fait également l'impasse sur la Révolution française en s'arrêtant à Rousseau et en reprenant son étude au XIXe siècle avec Tocqueville et Constant. Il en donne une raison dès la première note du livre : « En France, la tradition républicaine issue de Machiavel, dont Rousseau et Montesquieu sont pourtant, chacun à leur manière, parmi les témoins les plus éclatants, demeure largement sous le boisseau à cause de la connotation exclusivement anti-monarchique de l'idée de République ». Spitz se réfère ici « en particulier » (6) aux actes du colloque de 1992 pour le bicentenaire de la république française, dirigé par Michel Vovelle et intitulé Révolution et République : l'exception française.

Dans sa brève préface, justifiant la notion d' « exception française » qui caractériserait la République en France, Michel Vovelle considère qu' « entre 1792 et 1794 l'idée s'est imposée aux acteurs éminents ou modestes de l'aventure collective, que République et Révolution étaient indissociables ». Mais il poursuit en soulignant que cette « évidence n'allait pas de soi d'entrée de jeu » , c'est-à-dire avant 1792 : « ce n'est point rouvrir un débat académique que de s'interroger sur les conditions mêmes dans lesquelles s'est opérée la rencontre entre République et Révolution française : événement nécessaire ou contingent, fruit de l'échec de la monarchie constitutionnelle et de la voie réformiste par la faute des acteurs eux-mêmes ? ». Ce que Michel Vovelle nomme république correspond non pas à une conception de la liberté (comme Pettit ou Skinner définissent la république) mais au rejet de la monarchie : la république croise ainsi la Révolution en 1792 lorsque la monarchie est abolie : « L'enquête rétrospective amène à analyser comment l'idée de République s'est imposée entre 1789 et 1792 au regard des références lointaines aux républiques antiques, plus proches mais peu séduisantes, aux républiques oligarchiques de Venise ou des Provinces Unies, le régime républicain n'apparaît pas à quelques exceptions près, comme un but évident, à l'origine, à ceux mêmes qui se battent pour engager la Révolution dans une voie démocratique. » (7)

Dans ce récit, la république est donc essentiellement définie par un anti-monarchisme qui en France s'incarne dans la démocratie en croisant la Révolution, la république acquérant alors un sens nouveau. En particularisant la République française – dans l'universalité même de ses valeurs – , en l'enfermant dans sa singularité et son apparente hégémonie, cette historiographie héritière des schémas du XIXe siècle, a coupé la Première République d'autres traditions républicaines. Contrairement à ces dernières, parce qu'elle serait réduite à une « connotation exclusivement anti-monarchique », la Première République ne pourrait donc prétendre faire partie de ce que Jean-Fabien Spitz désigne comme un « vaste réservoir d'idées et de conceptions qui peuvent servir de remèdes aux maux des sociétés contemporaines. » (8)

L'idéologie de la modernité

A la différence de l'historiographie dominante en France, l'histoire anglo-saxonne de la Révolution française, qui s'appuie sur les travaux de John Pocock (9), s'est davantage et plus précocement intéressée aux problématiques d'un républicanisme ne se réduisant pas à être l'opposé de la monarchie.

Actuellement, la principale figure de cette histoire du républicanisme et de la Révolution française est Keith M. Baker. Il est proche des interprétations de François Furet dont il a été le collègue à Chicago dans les années 1980. François Furet a écrit la préface de l'édition française de son ouvrage le plus connu, Condorcet, Raison et politique (1975), traduit en 1988 au moment du Bicentenaire.

Dans un article publié en 2001 qui synthétise ses idées sur le républicanisme au XVIIIe siècle (10), Keitk Baker estime que la Terreur est le cancer du « républicanisme classique » (c'est-à-dire le républicanisme des Anciens) dont les « métastases » ont proliféré au cours du XVIIIe siècle, engendrant Marat, Robespierre et Saint-Just qui incarnent chacun un des aspects de la pathologie : Marat la suspicion généralisée, Robespierre la vertu moralisante, Saint-Just la révolution messianique.(11)

Keith Baker propose une variante du schéma interprétatif libéral qui dissocie les Anciens et les Modernes. Il reprend donc Benjamin Constant (12) et, au delà, la typologie d'Isaiah Berlin sur les Deux concepts de liberté (1958) qui oppose la liberté négative et la liberté positive. La liberté négative désigne la liberté définie comme une absence d'entrave. Elle caractériserait la liberté des Modernes et fonderait les droits individuels. A l'inverse, la liberté positive prescrit la manière dont il faut agir pour être libre. Elle distinguerait la liberté des Anciens qui se réalisait dans et par la cité et s'exprimait à travers la vertu politique. Cette vertu, sur laquelle s'est forgée la culture politique républicaine, est ici considérée comme une entrave aux droits individuels.

Les libéraux accusent la tradition républicaine d'être à l'origine du totalitarisme puisque l'admiration pour les républiques de l'antiquité a selon eux conduit la Révolution française à la Terreur (13). En 1952, l'ouvrage de Jacob Talmon The Origins of Totalitarian Democracy est le premier à associer démocratie et totalitarisme. Dans son étude sur Les anti-lumières, Zeev Sternhell souligne que les publications de Jacob Talmon et Isaiah Berlin participent alors de la guerre froide, « un monde où plane la menace bolchevique aisément conçue comme une version moderne du jacobinisme honni » : « (...) en reprenant les grandes lignes de la pensée d'un Burke et d'un Taine, Berlin, comme Arendt et Talmon, touche bien la sensibilité de l'intelligentsia libérale de l'époque à laquelle l'école totalitaire fournissait une explication attrayante et facile des malheurs de la guerre froide». (14)

Ces auteurs s'inscrivent alors dans un travail de reconquête de l'idéologie libérale. Le libéralisme économique a en effet perdu son hégémonie en occident à la suite de la crise de 1929 et des politiques redistributives qu'elle a générées, en particulier après guerre. Politiquement, cette stratégie aboutit aux élections de Margaret Tchatcher en 1979 et de Ronald Reagan en 1981. Dans cette perspective, au moment du Bicentenaire de la Révolution française, la Fondation Olin, liée à la droite reaganienne, a attribué 470 000 dollars à François Furet « pour mener à bien sa mission de démarxisation de la Révolution française et de liquidation définitive du danger communiste. »(15) En réactivant le républicanisme, Philip Pettit cherche à sortir de l'opposition des deux concepts de liberté et donc à remettre en cause cette typologie manichéenne de guerre froide qui a engendré, selon ses termes, « un théâtre des héros et des anti-héros ». Au contraire, Keith Baker se situe dans ce théâtre où les héros viennent du panthéon libéral (Hobbes, Bentham, Constant, Tocqueville) et les anti-héros se recrutent du côté de Rousseau, Kant, Marx, des jacobins et des communistes.

Keith M.Baker ne reproduit pas in extenso le schéma d'Isaiah Berlin ou de Jacob Talmon mais l'adapte : « la Terreur, écrit-il, ne dérive pas seulement de l'erreur qui a consisté à préférer la liberté des Anciens à celle des Modernes, le républicanisme classique au discours des Lumières. Elle dérive de la manière explosive par laquelle la Révolution française a combiné les deux. »(16) En effet, les acteurs de la Révolution française, et singulièrement les Montagnards, tiennent simultanément le discours de la vertu du républicanisme classique et celui de l'universalité des Lumières. Ils se situent donc au sein d'un processus mondial de transformation conçu comme un progrès à l'échelle de l'humanité. Lorsqu'une crise politique apparaît, elle sort dès lors des limites d'un conflit localisé à la cité, comme c'était le cas chez les Anciens, pour se projeter dans le « danger infini et le risque sans fin » : on ne peut clore la révolution, conclut Baker, que lorsque tous ses ennemis seront détruits à l' échelle de l'humanité.

Baker attribue à Rousseau et à Mably – qu'il identifie, suivant le schéma de Benjamin Constant – l'origine de cette « combinaison explosive » des Lumières et du républicanisme classique. Et pour que cette matrice soit cohérente dans son récit, il élude les références que Mably fait à Locke. Par exemple, Des Droits et des devoirs du citoyen (1758) n'est pas présenté comme une défense de Locke mais comme une critique des théories du droit naturel qui sont réduites pour l'occasion à Grotius, Wolf et Pufendorf , des auteurs que Mably critique effectivement, comme il critique Hobbes, en s'appuyant justement sur les principes du droit naturel développés par Locke.

Locke est absent de tout ce texte de Baker car il est a priori exclu d'une scénographie consacrée aux anti-héros. L'objet de cette étude ne concerne en effet que les transformations du républicanisme classique au XVIIIe siècle. Baker décrit donc les tribulations de la vertu et non les aventures du droit.

Locke est une référence qui ne peut être ici mobilisée que du côté des Modernes, et d'un type de républicanisme, qualifié de « moderne », que Baker définit comme « celui qui s'exprime dans la langue des droits, de la raison, de la représentation ; celui qui déploie le discours rationnel de la modernité et du progrès social ». A la différence du républicanisme des Anciens, le républicanisme des Modernes qui émerge au XVIIIe siècle et se place du côté des héros, favoriserait l'individu contre le groupe et aurait saisi les nouveaux enjeux politiques qu'a engendré « la société commerciale », autrement dit de l'économie capitaliste. Le républicanisme des Modernes serait principalement représenté par Thomas Paine et Condorcet et, au delà, par les physiocrates et la mouvance girondine à laquelle ces deux acteurs de la Révolution française sont associés. Avec les Girondins, et à la différence des Montagnards, ils incarneraient donc les valeurs des droits de l'homme et une certaine radicalité républicaine.

William Doyle qui s'inscrit dans le même schéma interprétatif que Baker est un de ceux qui ont développé ce thème de la radicalité de la mouvance girondine. Il estime que les « vrais révolutionnaires » sont les girondins, c'est-à-dire les « idéalistes », par opposition aux « pragmatiques » de la Montagne : « tout l'instinct radical et républicain de Paine, écrit Doyle, était avec ceux qui croyaient que, même en temps de guerre la nation française pouvait être gouvernée plus en accord avec les droits de l'homme » que sous la pression du peuple, que sous la pression des auteurs des massacres de septembre.(17)

Un réservoir d'idées pour nos sociétés contemporaines

Ce serait donc exclusivement à l'intérieur de ce républicanisme des Modernes – qui peut être constitué de tendances mais qui exclut la Montagne, on l'a compris – qu'il serait pertinent de chercher ce « vaste réservoir d'idées », comme le désigne Jean-Fabien Spitz, que l'on pourrait mobiliser de nos jours. C'est ce que propose Gareth Stedman Jones dans La fin de la pauvreté ? Un débat historique.(18)

Stedman Jones reprend le découpage politique proposé par Baker et Doyle et estime que Paine et Condorcet sont emblématiques de la nouveauté qu'apporte la Révolution française en jetant les bases « d'une république sociale véritable » qui vise à éradiquer la pauvreté. Le républicanisme de Paine et Condorcet résiderait ainsi, suivant Jones, dans « un langage de la sécurité sociale conçue comme base de la citoyenneté »(19) ou, dit autrement, dans une politique qui s'efforce de penser ensemble la liberté individuelle, le développement de la « société commerciale » et la protection sociale. Stedman Jones considère que cette conception politique qui permet de tenir ensemble droits sociaux et libertés individuelles est une ressource pour nos sociétés en crise. Ce livre, écrit-il, « cherche à rendre visible certains des fils par lesquels le présent est relié au passé, et il jette pour cela un éclairage sur les premiers débats concernant la possibilité d’un monde sans pauvreté à la fin du XVIIIe siècle. Ces débats n’étaient pas la simple reprise du thème séculaire de l’Utopie mais ils étaient inspirées par une question nouvelle : le progrès scientifique et économique pourrait-il abolir la pauvreté telle qu’on la concevait alors ? Certains des problèmes rencontrés à cette époque semblent étrangement contemporains. Bien des questions qui incarnent souvent les nouveautés de notre temps aux yeux des représentants politiques et des journalistes – comme la mondialisation, la régulation financière, les réductions d’effectifs ou l’instabilité des marchés – faisaient déjà l’objet de débats récurrents au XVIIIe siècle ».

Comme Stedman Jones, je pense que ces débats du XVIIIe siècle gardent aujourd'hui toute leur pertinence. Je pense également que Paine propose les bases « d'une république sociale véritable », pour reprendre les termes de Jones. En revanche associer Paine et Condorcet à cette « république sociale véritable » pose problème, comme est problématique leur association dans le schéma Bakerien.

Si Thomas Paine permet de cerner les contours d'une radicalité républicaine que l'on peut définir, en suivant Stedman Jones, comme une critique du libéralisme économique naissant, Condorcet, à l'inverse pose les jalons de l'idéologie productiviste et économiciste de la révolution industrielle et de l'ordre social libéral économique. (20)

Contrairement à Paine (21), Condorcet ne justifie pas la lutte contre la pauvreté à partir de l'idée selon laquelle l'appropriation a été un vol et qu'une république digne de ce nom, c'est-à-dire qui garantit la liberté entendue comme égalité des droits, doit réparer cette injustice. Chez Condorcet la lutte contre la pauvreté est exclusivement fondée sur l'épargne (22), c'est-à-dire selon ses termes sur un « sacrifice » (23) individuel.

Condorcet estime qu'un propriétaire ne nuit pas au droit d'autrui s'il possède la liberté indéfinie de vendre et d'acheter, ce qui est cohérent avec l'idée (qu'il défend) selon laquelle la garantie de la liberté du propriétaire fonde la société. Elle ne l'est en revanche pas pour Paine pour qui la garantie du droit à l'existence constitue la société : chez Paine, le droit à l'existence limite le droit qu'a le propriétaire de disposer à son gré de ses propriétés.

Autrement dit, Paine doit être rattaché aux problématiques du droit à l'existence qui sont portées par le mouvement populaire mais également par les Montagnards, en particulier par Robespierre, et avant 1789 par les critiques des physiocrates, comme Mably (24). Leur conception commune de la société consiste à mettre en œuvre les principes du droit naturel moderne, tels qu'ils ont été déclarés en 1789 et en 1793, c'est-à-dire à organiser les sociétés selon l'idée que la liberté est définie comme égalité des droits personnels. Dans une telle pensée de l'état social, la liberté n'existe qu'en tant qu'elle est réciproque. Elle est conçue comme non-domination c'est-à-dire que pour être libre il ne faut dominer personne et ne pas être soi-même dominé.

Or, la liberté définie comme non-domination est la caractéristique essentielle de la tradition républicaine du XVIIe siècle anglais étudiée par Quentin Skinner et que Philip Pettit théorise afin de la refonder de nos jours. Cette liberté n'est pas seulement attachée à l'individu mais pensée dans le rapport à l'autre. En cela, elle se distingue fondamentalement de la liberté définie comme absence d'entrave (la liberté négative de Berlin), ou liberté comme non-interférence, selon laquelle je suis libre que si rien n'interfère avec ma liberté. C'est à cette idée de la liberté que doit être rattachée la liberté du propriétaire telle que la conçoit Condorcet.

Keith Baker n'évoque jamais un républicanisme définit par la liberté comme non-domination puisque cela perturberait son système. Quant à Philip Pettit, il délaisse la tradition jusnaturaliste et s'inscrit en cela dans le théâtre des Anciens et des Modernes que par ailleurs il dénonce et selon lequel les principes du droit naturel serait en dehors de la tradition républicaine.

Le théâtre des Anciens et des Modernes rend certainement compte du point de vue des gagnants. Mais comme les schémas interprétatifs de l'exception française ou de la révolution bourgeoise il ne permet ni de restituer le projet de la Première République ni d'en saisir les enjeux pour aujourd'hui.

Il me semble plus pertinent de saisir la Révolution française comme un moment de conflit entre, d'une part, un républicanisme que l'on appelle l'économie politique, qui cherche à s'émanciper des contraintes des principes du droit naturel et, d'autre part, un républicanisme dont l'objectif consiste au contraire à intégrer les contraintes des principes du droit naturel, ce que l'on pourrait appeler un républicanisme de droit naturel, ou suivant l'expression de Robespierre, une économie politique populaire.

NOTES

(1) Yannick Bosc et Florence Gauthier, Introduction à la réédition de La réaction thermidorienne d'Albert Mathiez, Paris, La Fabrique, 2010, p. 7-52. Lire également sur Révolution Française.net, mai 2006, le texte de Florence Gauthier, "Critique du concept de "révolution bourgeoise" appliqué aux Révolutions des droits de l'homme et du citoyen du XVIIIe siècle".

(2) Philip Pettit, Républicanisme. Une théorie de la liberté et du gouvernement, (1997), trad. Paris, Gallimard, 2004, p.12.

(3) Ibid.

(4) Voir en particulier Quentin Skinner, La liberté avant le libéralisme, (1998), trad. Paris, Seuil, 2000.

(5) Jean-Fabien Spitz, La liberté politique, Paris, PUF, 1995

(6) Ibid., note 1 p.5

(7) Michel Vovelle (dir.), Révolution et République : l'exception française, Paris, Kimé, 1994, p.9-10.

(8) Jean-Fabien Spitz, op.cit., p.5.

(9) John Pocock, The Machiavellian Moment: Florentine Political Thought and the Atlantic Republican Tradition, Princeton, 1975. trad. PUF, 1997.

(10) Keith M. Baker, « Transformations of classical Republicanism in Eighteenth-Century France », The Journal of Modern History , 2001, vol 73, n°1, p. 32-53.

(11) Yannick Bosc, « La Constitution de l'an III, un républicanisme classique ? », Révolution Française.net, Septembre 2008, Lire.

(12) Benjamin Constant, De l'esprit de conquête et d'usurpation (1814), De la liberté des anciens comparé à celle des modernes (1819).

(13) Jean-Fabien Spitz, op.cit., note 3 p.6.

(14) Zeev Sternhell, Les anti-lumières, Paris, Fayard, 2006, p.25

(15) Selon la formulation de Robert Bonnaud, Histoire et historiens depuis 68, Paris, Kimé, 1997, p.10.

(16) Keith M. Baker, art. cit., p.53.

(17) William Doyle, « Thomas Paine and the Girondins », repris dans William Doyle, Officers, Nobles and Revolutionaries. Essays on eighteenth-century France, London, Hambledon Press, 1995, p.217.

(18) Gareth Stedman Jones, La fin de la pauvreté ? Un débat historique un ouvrage publié à Londres, (2004), trad. Maisons-Alfort, è®e, 2007. Pour une critique voir Yannick Bosc « Paine et Condorcet pour refonder la solidarité ? », Pour en finir avec les riches (et les pauvres), Mouvements, n°64, octobre-décembre 2010, p.130-135, Publié en ligne, ''Mouvements'', Juillet 2008.

(19) Gareth Stedman Jones, op.cit., p.26.

(20) Yannick Bosc, « Liberté et propriété. Sur l'économie politique et le républicanisme de Condorcet », Annales historiques de la Révolution française, n°366, octobre/décembre 2011, p.53-82.

(21) Voir Agrarian Justice (1797). Dans cet ouvrage, Paine formule le principe d'allocation universelle. Voir Yannick Bosc, « Thomas Paine, notre contemporain ? », Historicités, Christian Delacroix, François Dosse et Patrick Garcia (dir.), Paris, La Découverte, p.151-167.

(22) David G. Troyanski, « Condorcet et l'idée d'assurance vieillesse : risque, dette sociale et générations », Condorcet , mathématicien, économiste, philosophe, homme politique, P. Crépel et Ch. Gilain (dir.), Paris, Minerve, 1989.

(23) L'extrait de L'Esquisse du tableau historique des progrès de l'esprit humain qui est systématiquement cité, et que Stedman Jones emploie également, en donne la teneur : on peut « garantir à une personne âgée des moyens sûrs d'existence grâce à ses propres épargnes ... augmentées de celles des individus qui, faisant le même sacrifice, meurent avant le moment d'avoir besoin d'en recueillir les fruits ». En 1905, Ferdinand Dreyfus soulignait déjà les limites d'un système qui « comptait surtout sur la prévoyance pour restreindre le champ de l'assistance de l'Etat. » Ferdinand Dreyfus, L’assistance sous la Législative et la Convention, Paris, 1905, p. 57.

(24) Florence Gauthier, « De Mably à Robespierre. De la critique de l'économique à la critique du politique », La guerre du blé au XVIIIe siècle. La critique populaire contre le libéralisme économique au XVIIIe siècle, Florence Gauthier et Guy Ikni (dir), Montreuil, Editions de la Passion, 1988, p.111-144.

Yannick Bosc, "Révolution française : refonder les problématiques du républicanisme", Révolution Française.net, Avril 2012, http://revolution-francaise.net/2012/04/24/485-revolution-francaise-refonder-les-problematiques-du-republicanisme