Cultures des républicanismes : appel à communication Annonces
vendredi 14 décembre 2012Colloque Cultures des républicanismes : Pratiques – Représentations – Concepts, de la Révolution anglaise à aujourd'hui
Rouen, 22 et 23 novembre 2013
Appel à communication
Les orientations de ce colloque, consacré aux cultures des républicanismes, ont été ébauchées grâce aux travaux d'un atelier sur Les héritages des républicanismes et la république comme utopie qui s'est tenu à l'automne 2010 dans le cadre du Congrès Marx International VI. Autour de la république définie par Reinhart Koselleck comme concept d'attente, l'un des objectifs était de confronter des recherches portant sur des objets ou des problématiques proches mais ordinairement séparées par les cloisonnements disciplinaires, spatiaux ou temporels. Il s'agissait également de rassembler des chercheurs travaillant sur les traditions jusnaturalistes, républicaines et socialistes qui sont dissociées par l'approche standard : soit parce qu'elle oppose la liberté des « Anciens » et celle des « Modernes », la vertu et le droit ; soit parce qu'elle associe les principes du droit naturel aux justifications philosophiques et juridiques du capitalisme désigné comme le libéralisme ; soit enfin, parce que jugée galvaudée et obsolète, l'idée de république semble avoir épuisé ses potentialités politiques face au déploiement du capitalisme.
Le colloque Cultures des républicanismes voudrait systématiser ces croisements entre disciplines, domaines d'études, traditions interprétatives, cultures du politique.
Les cultures des républicanismes seront donc traitées sous l'angle de la circulation des pratiques, des représentations et des concepts dans le temps, dans l'espace, mais également entre champs académiques. Les notions de traductions, d'emprunts, de transferts, d'usages, d'interprétation, d'hybridation seront au centre des communications.
Le républicanisme doit être entendu au sens large d'une culture de la chose publique – ce qui renvoie à l'étymologie – et non exclusivement au sens étroit et usuel d'une forme de gouvernement définie par opposition à la monarchie. La fermeture du sens, ou au contraire son ouverture, constituera un des objets d'étude du colloque, comme la persistance, la modification ou la disparition de principes, de valeurs, de pratiques, d'usages républicains.
Le colloque privilégiera les républicanismes inscrits dans des traditions révolutionnaires. Il se penchera sur la manière dont l'idéal républicain façonne la Révolution anglaise débouchant sur le régicide, l'abolition de la monarchie et de la Chambre des Lords au milieu du XVIIe siècle, et perdure dans le contexte de l'absolutisme européen. Il examinera la transition du XVIIIe au XIXe siècle, moment charnière au cours duquel les réactions aux révolutions du monde atlantique et l'impact de l'industrialisation conduisent à l'élision du paradigme jusnaturaliste, à la modification de la question républicaine et à l'émergence des théories socialistes. La période la plus contemporaine permettra de mesurer l'impact des révolutions socialistes et de considérer les résurgences des « valeurs républicaines » (que recouvrent-elles ?) à la faveur de la résistance au nazisme et de la décolonisation.
Le colloque abordera aussi l'actuel regain des problématiques du républicanisme, lorsqu'elles sont appréhendées comme des outils efficaces pour déterminer des normes politiques à partir desquelles refonder nos sociétés en crise. On en constate une expression théorique dans les propositions de Philip Pettit (Républicanisme. Une théorie de la liberté et du gouvernement, 1997, trad. Française 2004) – qu'il a d'ailleurs tenté d'appliquer comme grille de lecture d'une politique socialiste (Examen a Zapatero, Balance del gobierno socialista, 2008) – et des manifestations politiques dans le « printemps arabe » et les mouvements de contestation de l'ordre économique.
A travers les Cultures des républicanismes c'est le politique face à l'emprise de l'économique qui retiendra principalement notre attention. Cela nous conduira à mettre l'accent sur les notions de liberté, d'égalité, de propriété et de citoyenneté.
Les organisateurs : Yannick Bosc (GRHIS-Université de Rouen), Rémi Dalisson (GRHIS-Université de Rouen), Jean-Numa Ducange (GRHIS-Université de Rouen), Jean-Yves Frétigné (GRHIS-Université de Rouen) Christopher Hamel (Université Libre de Bruxelles), Carine Lounissi (LARCA-Université Paris 7, Université de Rouen).
Les propositions d'intervention peuvent être envoyées jusqu'au 15 février 2013. Contact : hamel_christopher AT yahoo.fr
Colloque organisé par le Centre d’Économie de l'Université Paris Nord, le Centre de Théorie Politique de l'Université Libre de Bruxelles ; le Département de Théorie Social, Philosophie du Droit et Méthodologie des Sciences Sociales de la Faculté d'Economie de l'Université de Barcelone (projet FFI2012-33561, MINECO, Spain) ; le Groupe de Recherche d'Histoire de l'Université de Rouen et le Laboratoire de Recherche sur les Cultures Anglophones de l'Université Paris Diderot.