Lequinio et la narration philosophique de la mort pendant la Révolution française. Etudes
par Jacques Guilhaumou, CNRS/UMR "Triangle", ENS-LSH Lyon
Dans son ouvrage sur La mort et l’Occident (1), Michel Vovelle attire notre attention sur « le partage laïc » instauré pendant la Révolution française face à l’idée de la mort. Il singularise ainsi le trajet parcouru des matérialistes, et tout particulièrement le député breton Lequinio à d’autres jacobins, tel que Robespierre, qui invoquent plus largement les droits de l'homme en la matière, et tout particulièrement le droit à l’immortalité. Ainsi, au titre d’un tel droit de l’homme, une nouvelle sensibilité « s’exprime dans les grandes liturgies de la fête funèbre ou de l’apothéose des héros morts » précise-t-il (2). Nous pouvons dire plus avant que les événements révolutionnaires qui mettent en scène la mort nous introduisent à une nouvelle philosophie.