Fuchs, L'Humanité et ses droits

Introduction de l'ouvrage d'Edith Fuchs, L'Humanité et ses droits, Paris, Kimé, 2020, 160 p.

Nous connaissons tous le mot de Proudhon, repris par Carl Schmitt: qui dit « humanité » veut tromper et nous n’avons sans doute pas déjà oublié le mépris nazi, selon lequel tout humanisme serait « humanisme bêlant » ; dans un tout autre registre, théorique cette fois, nous avons entendu Michel Foucault déclarer dans Les mots et les choses que « l’homme est en train de périr à mesure que brille plus fort à l’horizon l’être du langage ».
De la « mort de Dieu » à la « mort de l’homme », les voies furent et demeurent multiples. Ainsi, les récusations Heideggeriennes de toute forme d’humanisme, et partant, de toute idée d’humanité ont conquis grand nombre d’esprits divers – même Althusser, fut comme tant d’autres, séduit par La Lettre sur l’humanisme. Si cette Lettre constitue sans doute une réponse de Heidegger à la question de Jean Beaufret en 1946, elle s’attache nommément à réfuter Jean-Paul Sartre quand celui-ci défendit l’humanisme de la philosophie existentielle contenue dans l’Être et le Néant par un petit opus qu’il intitula : L’existentialisme est-il un humanisme ? Pour Heidegger, il s’agissait de mettre en pièces l’humanisme de la liberté que Sartre octroie à l’humanité, en tant que « destin » dicté par le Néant d’où surgit la condition humaine, sans être déterminée par quoi que ce soit de donné.

Lire la suite et voir la table des matières, voir la présentation sur le site des Éditions Kimé