I.

Le programme normatif et institutionnel de Pettit se structure autour de la conception de liberté comme non-domination, formulée à partir d’une interprétation historique de la notion républicaine de liberté (1). Elle a été présentée comme une alternative à l’opposition popularisée par Isaiah Berlin entre liberté négative, définie par l’absence d’interférence ou de contraintes dans l’exercice de la volonté, et liberté positive, définie comme l’autonomie et l’autoréalisation accomplie par la maîtrise rationnelle de soi et l’autodétermination collective (2).

Dans ses premiers écrits sur la liberté, à la suite de la perspective historique de Skinner (3), Pettit affirme que la dichotomie de Berlin cache deux versions de la liberté négative : la conception moderne du libéralisme et la conception plus ancienne du républicanisme. Si les deux doctrines politiques définissent la liberté comme l'absence d'interférence, le libéralisme se concentre sur la situation réelle de l'intervention dans la sphère d’action des individus, alors que le républicanisme exige que cette interférence ne soit pas arbitraire. Elles diffèrent donc en ce qui concerne les conditions de cette liberté : pour le libéralisme, la non-interférence suffit tandis que pour le républicanisme, la protection institutionnelle contre toute intervention arbitraire est nécessaire.

Une autre différence soulignée par Pettit est que le libéralisme met l'accent sur le degré de non-interférence et la quantité de liberté, tandis que le républicanisme se préoccupe du type d'intervention. Ce contraste se manifeste clairement dans l’évaluation de la loi civile. Dans la perspective libérale, bien que la loi soit justifiée à inhiber des interférences qui peuvent être plus dangereuses que son ingérence, elle reste toujours une forme de restriction. Par conséquent, elle ne peut pas être analytiquement liée au concept de liberté. Pour la pensée républicaine, tout dépend du caractère de la loi. Dans la mesure où la loi est approuvée par les citoyens, soumise à leur contrôle et destinée à servir l’intérêt commun, elle est constitutive de la liberté. Dans ces conditions, la loi n’est pas l'ennemie mais la matière même de la liberté, car elle est une intervention consentie qui protège les individus de l’incertitude et de la vulnérabilité d’être exposé à la volonté arbitraire d’autrui (4).

Dans son article « Freedom as Antipower », Pettit associe le pouvoir arbitraire d’interférence à la domination, définie comme la capacité d’ingérence sur une base arbitraire restreignant ou modifiant les alternatives de façon intentionnelle. Il souligne que la domination suppose encore la conscience pour le dominant du contrôle discrétionnaire qu’il exerce, celle pour le dominé de sa vulnérabilité, ainsi que la conscience réciproque des deux parties. Elle est vue comme le vrai antonyme de la liberté, qui se définie alors comme l’absence de domination. Afin d’éviter la domination et d’assurer la liberté, Pettit préconise quelques stratégies institutionnelles d’anti-pouvoir comme par exemple : réguler l'utilisation des ressources qui facilitent la domination ; donner une protection juridique aux moins favorisés contre les abus des puissants ; ou concéder des ressources aux plus fragiles et aux plus vulnérables pour faire face aux menaces de la domination (5).

La définition de la liberté comme non-domination est maintenue dans « Republicanism : a Theory of Freedom and Government ». L’intention est de récupérer un idéal de liberté, pensé principalement par des républicains anglais du XVIIe siècle pour une élite des citoyens, et de l'adopter comme une valeur universelle valant pour tous les citoyens (6). Il est alors présenté non plus comme une variante de la liberté négative, mais comme un troisième idéal, irréductible tant à la liberté positive qu’à la liberté négative (7).

D’après Pettit, il est clairement distinct de la liberté positive parce que la non-domination n'implique, ni même ne garantit pas l'autodétermination. L’absence de domination peut être une condition, mais elle n’assure pas la maîtrise de soi. Elle n’implique pas non plus l’autogouvernement, associé à liberté positive par les communautaristes et les populistes. Si la participation aux affaires publiques peut promouvoir l’idéal de non-domination, elle n'est pas un élément essentiel de sa définition (8) .

Par rapport à la liberté négative, la différence n'est pas si évidente puisque la liberté comme non-domination est aussi caractérisée par une négation. Pettit énonce alors deux façons de les distinguer. La première est qu'elles se définissent par opposition à des inconvénients distincts : interférence et domination. D’abord, la non-interférence n'implique pas la non-domination, car il est possible qu’une personne soit soumise ou vulnérable à la volonté arbitraire d’autrui sans néanmoins souffrir des interférences concrètes. Cela peut arriver pour plusieurs raisons, par exemple dans le cas où l’agent dominant ne dispose pas de moyens pour interférer. Si la liberté est maintenue, du point de vue de la conception négative, puisqu'il n'y a pas d’interférences effectives, du point de vue de la conception républicaine, la liberté est tout à fait compromise parce que l'interférence reste toujours possible, encore qu’elle soit infiniment peu probable. Où il y a domination, il y a absence de liberté, même si l’agent dominant s’abstient d’exercer sa domination. De la même façon, la non-domination n'implique pas la non-interférence, car il est possible de souffrir des interférences sans être dominé. Cela peut arriver lorsqu'il y a des interférences avec le consentement de celui qui les accepte, visant son intérêt et sous son contrôle. Si la liberté est compromise du point de vue de la conception négative, puisqu'il y a une ingérence effective, la liberté est maintenue du point de vue de la tradition républicaine parce que l'intervention est non arbitraire et non dominatrice.

La seconde façon de les différencier est que l'idéal de non-interférence suppose une condition de contingence – la personne peut ne pas souffrir des interférences dues à la chance, par exemple – tandis que l'idéal de non-domination évite cette condition – la personne ne subit aucune ingérence arbitraire indépendamment de la circonstance. La conception républicaine est ainsi plus stable, parce qu’elle assure un statut de franchise résiliente, égal pour tous les citoyens et publiquement reconnu, en vertu duquel ils seront protégés des possibles interférences arbitraires. Au-delà de l’égalité dans la garantie de non-domination, la conception républicaine exige encore que chaque citoyen ait une égale conscience de cette égalité. De cette façon, elle est capable d’éviter les effets moraux de vivre sous la dépendance de la volonté arbitraire d’autrui, comme la servilité, la déférence ou l’incertitude permanente qui engendrent l’anxiété et la crainte (9).

Dans ses écrits postérieurs, Pettit traite le problème de la liberté de façon plus large, sans séparer les contextes psychologique et politique (10). Afin de trouver une théorie unitaire de la liberté, Il propose d’examiner trois aspects : la liberté de choix ; la liberté d’identifier ce qui est le mieux pour soi-même ; et la liberté de jouir d’un statut social qui assure les choix. En ce qui concerne le dernier aspect, le plus associé à la liberté politique, il identifie trois critères pour son efficacité : l’absence de limitation ; l’absence d’interférence ; et l’absence de domination. L’idéal de liberté en tant que non-interférence est considéré comme instable et confus, parce qu’il s’occupe parfois de choix, parfois de personne, sans répondre adéquatement à l’une ou à l’autre. Par contre, les deux autres idéaux sont considérés comme intelligibles et compatibles, se différenciant seulement dans l’accent mis sur les choix ou les personnes (11).

II.

Le projet de Pettit de dépasser le dualisme entre liberté négative et liberté positive fut bien reçu par quelques théoriciens qui ont loué la reprise de la conception républicaine de liberté, plus vigoureuse et exigeante, oubliée dans l’histoire des idées politiques (12). Certains ont prolongé et approfondi ce projet, mettant en relief la valeur intrinsèque de l’idéal de liberté comme non-domination dans les différents aspects de la vie sociale (13). D’autres ont souligné le caractère englobant de cet idéal autour duquel il est possible d’articuler un ensemble de revendications actuelles – écologistes, féministes, multiculturalistes etc. – et les défis qu’il apporte en termes politiques et institutionnels (14).

Le projet de Pettit a aussi reçu diverses critiques. Quelques théoriciens ont désapprouvé la supposition selon laquelle la tradition libérale témoigne d’une allégeance uniforme à une conception négative ou encore l'hypothèse que tous les auteurs libéraux définissent la liberté comme non-interférence sans tenir compte d’autres valeurs (15). Certains ont contesté la distinction entre la conception libérale et la conception républicaine, dès lors qu’elles sont semblables dans leurs buts et leurs effets (16). D’autres ont considéré l’idéal néo-républicain comme redondant et superflu, parce que la conception négative est assez large pour accueillir non seulement l'interférence, mais aussi la dépendance et la domination (17). D’autres ont encore souligné les limites, l'imprécision et l'indétermination de la notion de non-domination (18).

Dans ses derniers écrits, Pettit essaie de préciser son idéal de liberté comme non-domination et l’énonce d'une manière plus formelle en utilisant la notion de contrôle étranger. La domination est alors caractérisée par le contrôle étranger sur les choix. Pettit reconnaît que la notion de contrôle n'est pas présente dans la tradition républicaine, plus attentive à la liberté des personnes qu’aux conditions des choix. Mais il argue qu'il est possible de représenter le statut d’une personne libre en fonction de sa liberté sur un ensemble de choix, garantis par un ordre juridique et institutionnel. Ainsi, il concentre son analyse sur la restriction de la liberté dans le domaine des options et souligne que la liberté est réduite par un obstacle à n'importe quelle option disponible et pas seulement à l'option préférée (19).

En ce qui concerne les obstacles, Pettit distingue ceux qui compromettent les options – comme l'imposition d'une volonté arbitraire ou le contrôle étranger sur l’utilisation des ressources (naturelles, personnelles ou sociales) nécessaires pour réaliser une action – de ceux qui les conditionnent – comme les restrictions découlant d'une insuffisance de ressources ou d'un consentement mutuel qui limitent la totalité des options. En plus, il souligne qu’on peut disposer d’un pouvoir d’interférence arbitraire sans le vouloir ou être soumis à sa domination sans le savoir, étant donné qu’il y a des interférences arbitraires dues à la manière avec laquelle une société est organisée, légalement, économiquement ou culturellement. Il introduit encore le concept de domination structurelle ou indirecte qui désigne la situation liée à la position sociale privilégiée d’un agent dominant et l’usage de son pouvoir asymétrique. En revanche, il maintient qu’une ingérence consentie et contrôlée, effectuée conformément à certaines règles et procédures acceptées par tous, ne constitue pas forcément une attaque à la liberté. Seule la restriction arbitraire résultant d'un contrôle étranger peut être décrite comme une agression à la liberté (20).

La nouvelle formulation se rapproche, comme Pettit le reconnaît lui-même, de la théorie de la liberté purement négative, telle que proposée par Ian Carter et Matthew Kramer (21). Ainsi, si son projet était de proposer un concept alternatif à l’opposition énoncée par Berlin, dans sa volonté de s’écarter d’un idéal de liberté propre du communautarisme et du républicanisme qu’il qualifie de néo-athénien (22), Pettit arrive à une conception négative très proche de la tradition libérale.

De cette façon, il n’est pas étonnant que les objections à son projet soient également venues du champ républicain. Quelques théoriciens ont critiqué l’insistance sur le caractère intentionnel de la domination, qui oublie les situations dans lesquelles la domination n’implique pas toujours connaissance, ni de la part du dominant, ni de la part du dominé, parce qu’elle a été intériorisée comme naturelle par les agents dans le cours de leur socialisation (23). Certains ont reproché l’usage secondaire et limité du langage des droits, soit de la notion des droits naturels si présente dans le républicanisme moderne, soit de la notion des droits humains ou des droits sociaux si primordiaux aujourd’hui (24). D’autres ont désapprouvé cette conception trop libérale de la liberté qui s’éloigne de la pensée républicaine selon laquelle la liberté serait un engagement civique et une participation politique (25).

Je voudrais remarquer un problème qui est à l’origine du projet de Pettit : la notion républicaine de liberté provenant de l’interprétation de Skinner. Malgré quelques différences entre eux – par exemple, contrairement à l’équivalence entre domination et interférence, Pettit souligne que la domination est l’unique antonyme de la liberté (26) tandis que Skinner, à son tour, se demande si l’absence de domination relève de la liberté négative au sens strict du terme (27) – Pettit prend le récit historique de Skinner sur la pensée républicaine, sans le remettre en question, comme point de départ pour sa conception de liberté comme non-domination (28). Il admet que ses arguments prolongent ceux de Skinner, en particulier lorsque l’historien de Cambridge recourt à la tradition républicaine pour accéder à une compréhension nouvelle de la liberté. A ses yeux, Skinner n’a pas seulement redonné une vitalité au républicanisme, mais il a également montré comment celui-ci permet de dégager des perspectives différentes sur certaines questions de politique contemporaine (29).

III.

En effet, malgré ses premières propositions méthodologiques qui visaient à limiter la frontière entre le travail de l’historien et celui du théoricien politique (30), Skinner est venu à puiser dans l’histoire des idées les ressources nécessaires pour résoudre l’impasse actuelle dans laquelle se trouvaient les tenants d’une vision négative de la liberté. Sa conviction initiale selon laquelle il n’y a pas de problèmes pérennes dans l’histoire – mais seulement des usages discursifs des concepts par différents théoriciens dans des occurrences et dans des contextes spécifiques – est devenu plus souple au fil du temps. Dans sa trajectoire intellectuelle, même avec son insistance sur les discontinuités plutôt que sur les continuités des concepts, on peut voir une tendance à intégrer les contributions de l'histoire des idées à la théorie politique, y compris celle de nature plus normative (31).

Dans ce sens, face au débat sur la liberté, Skinner examine deux propositions qui ont été évaluées comme contradictoires par des théoriciens libéraux. La première est qu'il n'est possible d'être libre que dans une société où les citoyens ont une effective participation politique ; et pour cette raison ils doivent être dotés des vertus nécessaires pour accomplir leurs obligations civiques. La deuxième proposition est que les citoyens doivent être forcés par la loi à remplir leurs devoirs, car ils oublient que ces devoirs sont indispensables au maintien de leur liberté. Or, les deux assertions sont paradoxales, dans la perspective libérale, parce que l’idée même de liberté ne peut pas comporter des contraintes qui sont, en elles-mêmes, le contraire de la liberté (32).

Skinner montre qu’elles cessent d’être incohérentes si on adopte une conception positive de la liberté, selon laquelle les êtres humains sont dotés d’une finalité qui découle de leur essence politique : les hommes ne sont libres que s’ils sont vertueux. Mais il la considère comme inappropriée au temps présent, parce qu’elle est fondée sur l'ancien monisme moral et métaphysique, selon lequel il y a un bien suprême inscrit dans la nature humaine. Dans une société qui valorise le pluralisme et la diversité des valeurs, il n’y aurait plus de place pour une conception qui présuppose un but objectif et unique assigné à l’existence humaine.

Skinner se demande s'il n'y a pas une conception négative de la liberté, compatible avec les postulats de l’époque moderne, qui tient compte des assertions sans engendrer de contradictions. Il propose alors d’élargir le cadre conceptuel du débat analytique par l’entremise de l’histoire des idées politiques. A ses yeux, il y a une tradition qui consiste à penser la liberté à travers une conception négative, dans le sens de l’absence d'interférence dans l’exercice de la volonté, tout en intégrant l’obligation d’accomplir des actions vertueuses au service du bien commun et de la contrainte légale. Cette tradition provient de la philosophie morale romaine, en particulier par ceux qui ont montré une profonde admiration pour la République de Rome, comme Tite-Livie, Tacite et Salluste. Elle a été postérieurement reprise et adaptée par des humanistes italiens de la Renaissance et a trouvé son expression la plus significative chez Machiavel (33).

Dans ses travaux consacrés à l'idée machiavélienne de liberté, Skinner affirme qu'elle est caractérisée par l'absence d’interférence, ainsi que par la nécessité de l’engagement civique et de la contrainte légale (34). D’après son interprétation, dès le premier chapitre des Discorsi sopra la prima deca de Tito Livio, il y a un contraste, basé sur la notion romaine de libertas, entre hommes libres (liberes) et esclaves (servi), c'est-à-dire entre ceux qui sont capables d’agir selon leur propre volonté et ceux qui sont assujettis à la volonté arbitraire de quiconque. Comme l'esclavage est caractérisé par l'ingérence discrétionnaire, la liberté est définie par l'absence de la possibilité d’interférence arbitraire.

Skinner soutient que cette conception négative de la liberté devient encore plus explicite dans l'hypothèse de Machiavel selon laquelle il y a deux types de citoyens qui ont des dispositions contraires et des raisons distinctes pour estimer la liberté : les grands, c’est-à-dire les citoyens les plus éminents qui ambitionnent le pouvoir pour commander ; et le peuple, c’est-à-dire les citoyens ordinaires qui ne veulent pas être commandé et souhaitent simplement vivre en sécurité. En dépit de leurs différentes intentions, tous les citoyens demandent la même chose : être libres au sens de ne pas avoir d'obstacles dans la réalisation de leurs aspirations et dans le mode de vie qu'ils ont eux-mêmes choisi.

D’après Skinner, la conception de liberté en tant qu’absence de la possibilité d'interférence arbitraire se manifeste également dans le lien établi par Machiavel entre la liberté de la république et celle de ses citoyens. En ce sens, il suit la théorie romaine des États libres, selon laquelle la république doit maintenir sa liberté – c’est-à-dire sa capacité d’agir d’après sa propre volonté, en poursuivant les fins qu’elle a elle-même élues – pour que ses citoyens bénéficient des avantages d'une vie libre. Lorsque la république perd son indépendance et son autonomie, se soumettant à la volonté d'une puissance étrangère ou d'un gouvernement tyrannique, ses citoyens cessent d'être libres, parce qu’ils sont à la merci d'une volonté arbitraire. Selon Skinner, contre la menace extérieure des puissances étrangères, Machiavel suggère des milices composées de citoyens, afin d’éviter les risques de troupes mercenaires ou auxiliaires, inefficaces et dangereuses pour la défense de la république. Il propose que la menace interne des régimes tyranniques soit combattue à la fois par la vertu civique – c’est-à-dire la disposition à participer à la gestion des affaires publiques et à se dévouer au bien commun – et par les lois civiles – c’est-à-dire la force coercitive avec laquelle la loi impose l’accomplissement d’actions vertueuses, vu que la vertu civique n’est nullement spontanée et que les citoyens ont tendance à oublier qu’elle est nécessaire à la préservation de leur liberté.

Ainsi, Skinner conclut que Machiavel associe la liberté à l’engagement civique et à la contrainte légale, sans faire appel à une conception positive de la liberté, ancrée sur l’hypothèse aristotélicienne d’une finalité essentielle à l’être humain. La participation politique n'est pas considérée comme un bien en soi, inscrit objectivement dans la nature humaine, mais comme un moyen efficace d’être libre. Or, comme il serait déraisonnable de vouloir la fin et de refuser les moyens qui la garantissent, les citoyens doivent reconnaître que la vertu civique est une condition nécessaire à la préservation de leur liberté. De la même façon, ils doivent reconnaître que les lois civiles sont des instruments indispensables à la liberté, car elles combattent la tendance naturelle à la corruption, c’est-à-dire la poursuite de leurs intérêts personnels. En contraignant les citoyens à viser l’intérêt public et à accomplir vertueusement leurs devoirs civiques, les lois civiles forcent ainsi les citoyens à être libres.

L’interprétation de Skinner diffère complètement de celle de John Pocock, l’autre éminent historien de la dénommée École de Cambridge. Pocock associe l’idée machiavélienne de la liberté à la conception positive, dans la mesure où elle exprime le langage républicain de la vertu (35). Dans The Machiavellian moment : Florentine political thought and the Atlantic republican tradition, Pocock distingue deux discours politiques au début de la modernité qu'il considère comme incompatibles : le langage républicain de la vertu, dans lequel la liberté est acquise par l’exercice en commun de capacités politiques propres aux citoyens ; et le langage libéral des droits, dans lequel la liberté est un droit naturel de l'individu, qui doit pouvoir s’épanouir à l’abri des lois civiles (36). Le premier discours, inspiré par la pensée aristotélicienne et développé par les humanistes civiques, reposait sur une anthropologie présentant l’homme comme un animal politique, dont la nature ne pouvait s’accomplir que par la participation aux décisions politiques. Dans la perspective du langage de la vertu, la liberté consistait non pas à jouir des droits sous la protection de la loi civile, mais à participer à l’action collective dans la construction d’un ordre politique capable de faire face aux forces instables de la contingence. D’après Pocock, la principale manifestation de ce langage de la vertu a été l’œuvre de Machiavel, dont l'enseignement principal est que la république, en encouragent une citoyenneté active dans la promotion du bien commun, permet la manifestation de la liberté par la vertu militaire et civique de ses citoyens (37).

Si Skinner s’écarte de cette interprétation, il retient la thèse de Pocock selon laquelle le républicanisme anglais fut un moment machiavélien, qui traversa postérieurement l’Atlantique et influa de manière décisive sur le processus d’accession à l’indépendance des colons américains. Dans Liberty before liberalism, il reconnaît l’influence de la pensée machiavélienne dans la défense de la théorie néo-romaine des États libres par un ensemble d’auteurs anglais des XVIIe et XVIIIe siècles comme John Milton, Marchamont Nedham, James Harrington, Algernon Sidney, Henry Neville, Richard Price et d’autres (38).

Selon Skinner, ces publicistes britanniques inspirés par les Discorsi de Machiavel pensaient qu’il n’était possible d’être pleinement libre que dans un État libre, puisque la liberté personnelle était entièrement liée à la liberté politique. Or, tout comme une personne est libre si elle est capable d'agir selon sa volonté sans être entravée, un État est libre s’il n'est pas empêché de faire usage de ses pouvoirs comme il le souhaite pour atteindre ses objectifs. Pour qu'un État soit libre, il doit être indépendant des puissances étrangères et doit être autogouverné par des lois promulguées par ses citoyens ou avec leur consentement. Cela n'impliquait pas une participation directe des citoyens au gouvernement, mais plutôt l’exercice de certaines vertus civiques qui assurent la liberté politique ; et comme ces vertus ne sont pas naturelles, les lois civiles devraient contraindre les citoyens à être vertueux en évitant leur tendance à la corruption. De cette façon, d’un point de vue très proche de celui de Machiavel, ils défendaient que la liberté dépende de la vertu civique et de la contrainte légale.

Skinner souligne que ces auteurs ont adopté une conception négative de la liberté, mais d'une manière différente de celle de Hobbes, car ils ont rejeté l'idée que seulement les obstacles physiques restreignent la liberté. Inspirés par des notions juridiques du droit romain, ils ont soutenu que le fait de vivre dans une situation de dépendance était aussi une forme d'obstacle, puisqu’elle génère des attitudes de servitude ou de soumission incompatibles avec la liberté. Le point central de ses arguments est que la liberté n'est pas seulement supprimée par l'interférence concrète, mais également par la dépendance de la volonté arbitraire de quiconque (39).

Skinner présente alors cette conception républicaine ou néo-romaine de la liberté, trouvée chez Machiavel et les républicains anglais, comme une troisième voie capable de dépasser le dualisme établi par Berlin entre liberté négative et liberté positive, dans la mesure où elle réconcilie la liberté comme non-interférence avec la vertu civique et la contrainte légale (40).

IV.

Il ne s’agit pas ici de mettre en question les préceptes méthodologiques de Skinner, ni de débattre sur la divergence entre les principes de sa méthode et le résultat de son herméneutique, ni même de discuter son silence quasi total sur le républicanisme français (41). En présupposant que le projet et la démarche de Skinner soient pleinement justifiés, je voudrais ajouter deux points aux objections qui ont déjà été faites quant à son interprétation de la notion républicaine de liberté (42).

Le premier point est relatif à son analyse de l’idée machiavélienne de la liberté qui me semble très problématique. D’abord, son affirmation selon laquelle il y a une définition claire et précise de la liberté dans les Discorsi, alors pourtant que Marcia Colish a déjà pu montrer en quoi le terme « libertà » apparaît chez Machiavel avec une pluralité et une diversité de significations qui empêchent d’en tirer une définition unique (43). Ensuite, l’usage des passages des Discorsi qui font explicitement référence à la liberté des cités pour corroborer des affirmations concernant la liberté personnelle, comme si la liberté du corps politique était analogue et pas seulement interdépendante de la liberté de ses membres (44). En plus, le contraste accentué entre hommes libres et esclaves, si décisif dans l’argumentation de Skinner, est utilisé par Machiavel pour décrire la fondation des corps politiques par des étrangers. Elle est illustrée par les cas de Moïse et d'Énée avec l’intention de souligner que le fondateur peut donner la forme la plus adéquate à la matière, et non pas pour différencier personnes libres qui peuvent agir selon leur propre volonté et esclaves qui dépendent de la volonté d’autrui (45).

Cependant, le principal problème de son interprétation est la supposition que grands et peuple demandent la même chose : être libérés des obstacles qui empêchent la réalisation de leurs objectifs et vivre aussi librement que possible sans interférences avec le mode de vie qu'ils ont eux-mêmes choisi. Or, Skinner ne prend pas en compte la principale conséquence de l’affirmation machiavélienne qu’il existe dans tous les corps politiques des humeurs discordantes à partir desquelles deux appétits opposés sont nés : le désir des grands de commander et d’opprimer ; et le désir du peuple de ne pas être commandé ni opprimé. Si ces désirs peuvent s'affirmer de manière concomitante, ils ne peuvent pas être pleinement satisfaits simultanément, car la réalisation de l'un implique l'impossibilité de satisfaire l'autre. C’est en raison de la tension irréductible entre ces désirs asymétriques puis de l’impossibilité de les rapprocher que s’installe un conflit inévitable et indépassable en tout corps politique (46).

Les différentes humeurs expriment non seulement des intérêts distincts, mais également des appétits irréductibles qui ne peuvent pas être négociés ou réconciliés. Il n’y a pas d’intérêts communs entre les grands et le peuple. Il n’est pas possible d'avoir un accord entre des désirs qui se définissent par leur confrontation (47).

Aux yeux de Machiavel, le conflit est intrinsèque et inhérent à tout corps politique, provoquant des affrontements qui ne peuvent pas être résolus de manière définitive par des institutions. De cette façon, une bonne constitution politique ne visera pas à éliminer les conflits mais pourra juste les réguler en offrant à chaque humeur une voie d’expression. C'est la raison pour laquelle Machiavel insiste sur la nécessité des mécanismes institutionnels qui permettent l'expression continue des humeurs, de sorte qu’il ne soit pas nécessaire de recourir à la force pour les réprimer, ce qui engendrait des factions et mettrait en péril l’existence même du corps politique (48).

Par ailleurs, si l'ambition des grands peut être associée à une conception négative de la liberté – ils ne veulent pas d’interférence dans leur ambition de dominer – on ne peut pas en dire autant du désir du peuple. Pour ne pas être dominé, le peuple a besoin de plus que d’une simple absence d'ingérence. S’il veut les bénéfices d’une vie libre et sûre (49), il doit agir, quelquefois en dehors des institutions, en résistant à l'appétit des grands. La liberté du peuple est obtenue par une lutte permanente contre l’ambition de ceux qui veulent le dominer (50).

Le silence de Skinner sur l'option machiavélienne d'attribuer la garde de la liberté au peuple est également étonnant. Sans entrer dans le débat sur la nature de cette garde, la raison du choix est clairement énoncée dans les Discorsi : le désir du peuple est plus proche de la liberté, car il révèle un aspect important de sa manifestation, à savoir l'absence d'ambition de dominer (51).

D’ailleurs, Machiavel ne semble jamais soutenir que la loi civile soit capable d’harmoniser ces conflits inconciliables, en forçant les citoyens à prendre conscience de ce qui constitue leur véritable intérêt, ni encore que la contrainte par la loi soit le remède le plus efficace pour inciter la vertu et combattre la corruption. A ses yeux, si la coercition légale est devenue l’unique moyen d’obliger les citoyens à l’accomplissement de la vertu civique, cela signifie que la ruine de la liberté est déjà consommée (52).

Enfin, Skinner n’accorde pas d’attention aux aspects plus innovants de la pensée machiavélienne comme la place centrale des conflits dans l’origine et la conservation de la liberté ou la préférence pour une république plus participative et populaire. Tandis que le républicanisme classique était clairement aristocratique et qu’il plaidait en faveur d’un besoin d’harmonie et de concorde pour jouir de la liberté, Machiavel avertit qu'il faut apprendre à la préserver, malgré les conflits, en confiant sa garde au peuple.

Le deuxième point problématique de l’interprétation de Skinner est l’hypothèse, à la suite de la thèse de Pocock, selon laquelle le républicanisme anglais a été un moment machiavélien. Si certains publicistes britanniques ont effectivement emprunté des arguments à Machiavel pour soutenir le régime républicain, ils n’ont pas pris en compte leurs fondements. Par exemple, on peut considérer l’évaluation des conflits par Marchamont Nedham et James Harrington.

Dans la première partie de The Excellency of a Free State, Nedham expose les raisons pour lesquelles le peuple est le meilleur gardien de la liberté (53). S’il fait clairement référence aux Discorsi de Machiavel, il y a d’évidentes différences entre eux. D’abord, Nedham entend par « peuple » les assemblées successives de leurs représentants et par « la garde de la liberté » l’exercice du gouvernement (54). En plus, la liberté qui doit être assurée par les représentants du peuple est associée à un ensemble de droits civils qui la constituent. Pour Nedham, le gouvernement populaire, c’est-à-dire le gouvernement par l’assemblée des représentants du peuple, est le meilleur gardien de la liberté, parce qu’il respecte les droits civils des citoyens (55).

Dans la deuxième partie de son traité, il répond aux objections adressées au gouvernement populaire, parmi lesquelles se trouve le caractère turbulent du peuple pouvant provoquer dissensions et tumultes fréquents. Nedham soutient que ces conflits dans un gouvernement populaire se produisent généralement dans des circonstances exceptionnelles, car le peuple a un tempérament naturellement pacifique et désire seulement jouir de ses droits en sécurité (56).

Pour finir, dans la dernière partie de son traité, il décrit les erreurs communément commises par les gouvernements et explique comment les éviter. L'une des erreurs signalées est de laisser le peuple dans l'ignorance des mesures nécessaires pour préserver sa liberté. Un ensemble de règles est alors proposé. La règle la plus détaillée est celle qui recommande au peuple de faire l’usage de sa liberté avec modération, afin qu’elle ne devienne pas licencieuse. Quelques mesures préventives sont ensuite suggérées, en particulier celle d’éviter les dissensions et tumultes qui conduisent souvent à la fin de la république (57). Ainsi, à la suite du républicanisme classique, les conflits sont considérés comme dangereux et pernicieux, parce qu’ils mettent en péril la concorde et l’unité du corps politique (58).

Harrington considère aussi les conflits comme préjudiciables à la république. D’après son point de vue, ils ont leur origine dans les imperfections constitutionnelles. De cette façon, ils doivent être évités par des ordonnances qui visent l’instauration de l'harmonie entre les diverses parties du corps politique. Le législateur doit alors promouvoir la concorde à travers des arrangements institutionnels qui établissent l'équilibre entre les divers intérêts présents dans la république (59).

En dépit de son admiration pour la discipline militaire de Rome, Harrington la traite plus comme une pathologie politique que comme un modèle à suivre. Contrairement à Machiavel, il préfère la longévité de Sparte et la stabilité de Venise, références pour la constitution proposée pour Oceana (60). En plus, il croit que la République de Rome aurait pu conquérir son empire sans les tumultes entre nobles et peuple qui minaient systématiquement sa stabilité et endommageaient sa longévité (61).

Ainsi, si les arguments machiavéliens en faveur du régime républicain ont été effectivement utilisés par Nedham et par Harrington, les principes fondamentaux qui les soutiennent n’ont pas été adoptés. Les républicains anglais ont abandonné ce qui était le plus original chez Machiavel, s’éloignant de sa conception de liberté. S’ils ont conçu la liberté comme l’absence de possibilité d’interférence arbitraire, leur source d’inspiration a plutôt été le républicanisme classique, en particulier Cicéron, et les juristes de la common law comme Henry de Bracton ou Edward Coke (62).

Ainsi, l’interprétation de Skinner est doublement problématique : il n’y a pas de conception négative de la liberté chez Machiavel ; le républicanisme anglais n’a pas été un moment machiavélien au sens que Pocock entendait. En plus, elle semble être marquée par une reconstruction rétrospective en ce qu’elle s’est engluée dans des catégories normatives du débat contemporain. Il est étonnant que Skinner, malgré ses enseignements méthodologiques, recoure aux concepts de liberté négative et de liberté positive dans l’interprétation des textes politiques des XVIe et XVIIe siècles.

V.

Dans la préface à l’édition française de son livre Républicanisme, Pettit signale qu’il s’est appuyé sur des travaux récents d’historiens des idées pour traiter le républicanisme comme un ensemble cohérent de présupposés à partir desquels il a élaboré une philosophie néo-républicaine destinée à faire face aux perspectives libérale et populiste (63). Le problème est qu’il n’y a pas de pensée républicaine unique et homogène, mais plutôt une pluralité de discours républicains énoncés à travers les âges (64). Chaque théoricien lié à la tradition républicaine reprend généralement une partie de son héritage conceptuel et le réactualise à chaque fois de sorte qu’aucune étape ne correspond vraiment à celle d’avant. Même sans adopter la méthodologie skinnérienne de manière rigoureuse, il faut reconnaître l’improbabilité, peut-être l’impossibilité, de trouver une notion républicaine récurrente de liberté, comme Pettit dit la déceler, chez des penseurs appartenant à des périodes très différentes et s’appuyant sur des points de vue philosophiques très divers (65).

Pettit reconnaît également que sans le travail de Skinner – il mentionne explicitement l’interprétation de l’idée machiavélienne de liberté dans une note de bas de page (66) – il n’en serait pas venu à chercher une troisième conception de la liberté dans la tradition républicaine. Ainsi, il n’est en rien étrange qu’il suive de près le récit historique de Skinner, en s’attardant davantage sur le républicanisme anglais (67), et qu’il le reproduise avec presque les mêmes références textuelles. Comme d’autres philosophes politiques, il recourt à l’histoire des idées pour faire face aux problèmes contemporains.

La question est de savoir si le philosophe politique peut faire l’usage des théories du passé afin d’élaborer des normes et concepts susceptibles de théoriser le présent. Il y a certainement des arguments raisonnables en faveur d’une philosophie politique éclairée par l'histoire de la pensée politique. Par exemple, du point de vue de l’exégèse, la recherche historique peut donner une meilleure compréhension des concepts hérités du passé et encore employés aujourd’hui, montrant leur évolution au fil du temps et le rapport des sens et des usages présents avec ceux du passé. Elle peut encore mettre en lumière la contingence des constructions théoriques contemporaines et remettre en question les modes de pensée actuels, dans la mesure où elle mobilise des façons de penser radicalement différentes d’aujourd’hui, en faisant apparaître des idées alternatives aux conceptions courantes. Elle peut même offrir des concepts négligés ou des langages abandonnés pour aborder les questions actuelles, vu qu’il semble difficile d’imaginer un discours qui invente des catégories totalement originales pour aborder des sujets inédits. Enfin, l’histoire des idées politique peut être un outil pertinent pour le travail du philosophe politique (68).

Skinner semble lui-même contribuer à une inflexion historiciste dans le domaine de la théorie politique, lorsqu’il compare par exemple le travail de l’historien à celui de l'archéologue, qui révèle des trésors enfouis dignes d’être récupérés pour faire face aux problèmes contemporains (69). Plus récemment, il a comparé son travail à une enquête généalogique, qui remonte vers le passé depuis le présent afin d’éclairer non seulement les origines d'un concept et de ses différents usages dans le passé, mais également les processus qui ont abouti aux utilisations actuelles d'un tel concept (70).

Or, même si le projet de Pettit – formuler une philosophie politique autour d’une conception de liberté qui se trouve dans la pensée républicaine – peut être justifié, le problème est encore son point de départ : la notion républicaine de liberté provenant de l’interprétation historique de Skinner. Comme on l’a déjà vu, elle est à la fois problématique et partielle. La conception néo-républicaine de Pettit correspond bien à l’idée de liberté issue du républicanisme anglais. Mais elle ne semble pas exprimer d’autres perspectives de la tradition républicaine qui seraient éventuellement plus fructueuses pour penser les problèmes contemporains. Pour présenter une vraie alternative à l’opposition entre la liberté négative des libéraux et la liberté positive des communautaristes, Pettit aurait dû élargir ses références historiques au-delà des travaux de Skinner.

NOTES

(1) Pettit, P. et Lovett, F. « Neorepublicanism : A Normative and Institutional Research Program ». The Annual Review of Political Science, n.12, 2009, p. 11-29.

(2) Berlin, I. “Two concepts of liberty”, dans Berlin, I. Four Essays on Liberty. Oxford; Oxford University Press, 1969, p. 118-172.

(3) Skinner, Q. « The idea of negative liberty: philosophical and historical perspectives » dans Rorty, R. (dir.), Philosophy in History. Cambridge: Cambridge University Press, 1984, p. 193-221.

(4) Pettit, P. « A definition of negative liberty ». Ratio, v. 2, 1989, p. 153-168; « The Freedom of the City : a republican ideal » dans Hamlin, A. (ed.) The Good Polity : Normative Analysis on the State. Oxford: Basil Blackwell, 1989, p. 141-190 ; « Negative Liberty, Liberal and Republican ». European Journal of Philosophy, v.1, 1993, p. 15-38; « Liberalism and Republicanism ». Australian Journal of Legal Philosophy, v. 28, n.2, 1993, p. 162-189.

(5) Pettit, P. “Freedom as Antipower”. Ethics, vol. 106, n. 3, 1996, p. 576-604.

(6) Pettit, P. Republicanism: A Theory of Freedom and Government. Oxford: Oxford University Press, 1997. Afin de faciliter l’identification, les références sont de l’édition française Républicanisme : une théorie de la liberté et du gouvernement. Paris : Gallimard, 2004, p. 23.

(7) Ibid., p. 40-7.

(8) Ibid., p. 47-51.

(9) Ibid. p. 52-64; 91-4. Voir aussi Pettit, P. “Freedom with Honor: A Republican Ideal”. Social Research, Vol. 64, 1997, p. 52-76; “Republican Freedom and Contestatory Democratization”. In: Shapiro, I (ed). Democracy´s Value. Cambridge: Cambridge University Press, 1999, p. 163-190; “Republican Liberty and its Constitutional Significance”. Australian Journal of Legal Philosophy, vol. 25, n. 2, 2000, p. 237-256.

(10) Pettit, Philip. A Theory of Freedom: From the Psychology to the Politics of Agency. Oxford: Oxford University Press, 2001 ; “Freedom: psychological, ethical, and political”. Critical Review of International Social and Political Philosophy, vol. 18, n.4, 2015, p. 375-389.

(11) Pettit, Philip. “Agency-Freedom and Option-Freedom”. Journal of Theoretical Politics, 2003, v.15, n.4, p.387-403 ; “Free Persons and Free Choices”. History of Political Theory, vol.28, 2007, p. 709-718 ; “The Instability of Freedom as Noninterference: The Case of Isaiah Berlin”. Ethics, vol. 121, n. 4, 2011, p. 693-716.

(12) Viroli, M. Republicanism. New York: Hill and Wang, 2002 ; Castiglione, D. « Republicanism and its Legacy ». European Journal of Political Theory, v. 4, n.4, 2005, p. 453-465; Mayor, J. « The Scope and Robustness of Modern Republicanism: A Reply to Langlois ». Politics, v. 28, n.2, 2008, p.112–117 ; Laborde, C. e Maynor, J. « The Republican Contribution to Contemporary Political Theory ». In: Republicanism and Political Theory. London: Blaclwell Publishing, 2008, p.1-28.

(13) Maynor, J. Republicanism in the modern world. Cambridge: Polity Press, 2003; Dagger, R. « Neo-republicanism and the civic economy ». Politics Philosophy Economics, 2006, v.5, 2, p. 151-173 ; Bellamy, R. Political Constitutionalism: A Republican Defence of the Constitutionality of Democracy. Cambridge: Cambridge University Press, 2007 ; Lovett, F. A General Theory of Domination and Justice. Oxford: Oxford University Press, 2010; Duhamel, J. « Usages et Mésusages de la Vertu dans le Républicanisme Contemporain ». Revue française de science politique, 2015, 1, 65, p. 5-25.

(14) Bohman, J. « Republican Cosmopolitanism ». The Journal of Political Philosophy, v. 12, n. 3, 2004, p. 336–352 ; Garrau, M. et Le Goff, A. « Vulnérabilité, non-domination et autonomie : l’apport du néorépublicanisme ». Asterion, v.6, 2009, p. 1-16 ; Martí, J. « A global republic to prevent global domination ». Diacritica, v. 24, n.2, 2010, p. 31-72 ; Rostboll, C. « Non-domination and democratic legitimacy ». Critical Review of International Social and Political Philosophy, v.18, n.4, 2015, p. 424-439 ; Schuppert, F. « Non-domination, non-alienation and social equality: towards a republican understanding of equality ». Critical Review of International Social and Political Philosophy, v.18, n.4, 2015, p. 440-455 ; Macleod, C. « Freedom as non-domination and educational justice ». Critical Review of International Social and Political Philosophy, v.18, n.4, 2015, p. 456-469; Garrau, M. « Le Républicanisme Contemporain à l’Épreuve du Genre ». In : Christin, O. (org.) Demain, la République. Lormont : Le Bord de l’Eau, 2018, p. 165-186.

(15) Larmore, C. « Républicanisme et libéralisme chez Philip Pettit ». Cahiers de Philosophie de L’Université de Caen, 2000, 34, p. 115-25 ; « A Critique of Philip Pettit´s Republicanism ». In: Sosa, E. (ed.) Social Political and Legal Philosophy. Boston : 2001, p. 229-243 ; « Liberal and Republican Conceptions of Freedom ». Critical Review of International Social and Political Philosophy, vol.6, n.1, 2003, p.96-119 ; Drolet, M. « La liberté des modernes. Isaiah Berlin et les néo-républicains ». Politique et Sociétés, vol. 20, n. 1, 2001, p. 25-43 ; Rogers, M. « Republican confusion and liberal clarification ». Philosophy and Social Criticism, v.34, n.7, 2008, p. 799-824.

(16) Ratnapala, S. « Republicanism´s Debt to Liberalism : Comments on Pettit ». Australian Journal of Legal Philosophy, n.25, 2000, p. 263-271 ; Laden, A. « Republican Moments in Political Liberalism ». Revue Internationale de Philosophie, n. 237, 2006, p. 341-367 ; Brennan, G. « Against reviving republicanism ». Politics Philosophy Economics, 2006, v. 5, n.2, p. 221-252; Langlois, A. « Republicanism and Liberalism ». Politics, v.27, n.2, 2007, p. 76–82; Saenz, C. « Republicanism: An Unattractive Version of Liberalism ». Ethic@, vol.7, n.2, 2008, p. 267-285 ; Ghosh, E. From republican to liberal liberty. History of Political Thought, v. XXIX, n.1, 2008, p. 132-167; Vinx, L. « Constitutional Indifferentism and Republican Freedom ». Political Theory, vol. 38, n. 6, 2010, p. 809-837; Lang, G. « Invigilating Republican Liberty ». The Philosophical Quarterly, v. 62, 2012, p. 273-293.

(17) Carter, I. « A Critique of Freedom as Non-domination ». The Good Society, v. 9, n.3, 2000, p. 43-46; « How are Power and Unfreedom Related? ». In: Laborde, C. Republicanism and Political Theory. London: Blaclwell Publishing, 2008, p. 58-82; Wall, S. « Freedom, Interference, and Domination ». Political Studies, v.49, n.2, 2001, p. 216-230 ; Goodin, R. « Folie Républicaine ». Annual Reviews Political Science. v.6, 2003, p. 55-76 ; Kramer, M. « Liberty and Domination ». In: Laborde, C. Republicanism and Political Theory. London: Blackwell Publishing, 2008, p. 31-57 ; Bruin, B. « Liberal and Republican Freedom ». The Journal of Political Philosophy, v. 17, n.4, 2009, p.418-439 ; Shnayderman, R. « Liberal vs. Republican Notions of Freedom ». Political Sudies, v. 60, 2012, p. 44-58.

(18) Maddox, G. « The limits of neo-roman liberty ». History of Political Thought, vol.23, n.3, 2002, p.418-431 ; Nadeau, C. « Non domination as a moral ideal ». Critical Review of International and Social Philosophy, v.6, n.1, 2003, p. 120-134 ; McMahon, C. « The Indeterminacy of Republican Policy ». Philosophy & Public Affairs, v.33, n.1, 2005, p. 67-93 ; Sptiz, J. « Moins de Domination, Plus de Liberté ? Réponse à Philip Pettit ». Raisons Politiques, n.43, 2011, p. 125-132 ; Harbour, Michael D. « Non-domination and pure negative liberty ». Politics, Philosophy & Economics, v.11, n. 2, 2011, p. 186-205.

(19) Pettit, P. “Republican Freedom: Three Axioms, Four Theorems”. In Laborde, C. e Maynor, J. (eds,) Republicanism and Political Theory, Oxford: Blackwells, 2008, p. 102-130; “Freedom and Probability: A Comment on Goodin and Jackson”. Philosophy and Public Affairs, vol. 36, n. 2, 2008, p. 206-220 ; “Dahl’s power and republican freedom”. Journal of Power, vol.1, 2008, p. 67-74; “The Basic Liberties”. In: Kramer, M. (ed). The Legacy of H. L. A. Hart: Legal, Political and Moral Philosophy. Oxford: Oxford University Press, 2008, 201-224.

(20) Pettit, P. On the people’s terms: a republican theory and model of democracy. Cambridge: Cambridge University Press, 2012, p. 26-74.

(21) Carter, I. A Mesure of Freedom. Oxford: Oxford University Press, 1999 p. 237-45 ; Kramer, M. The Quality of Freedom. Oxford: Oxford University Press, 2003, p. 91-149.

(22) Pettit, P. “Reworking Sandel’s Republicanism”. Journal of Philosophy, 95, 1998, p.73-96; “Two Republican Traditions”, dans Niederberger A. (eds). Republican Democracy: Liberty, Law and Politics. Edinburgh: Edinburgh University Press, 2013, 169-204.

(23) Laborde, C. Critical Republicanism: The Hijab Controversy and Political Philosophy. Oxford: Oxford University Press, 2008 ; Krause, S. « Beyond non-domination: Agency, inequality and the meaning of freedom ». Philosophy & Social Criticism, vol. 39, n. 2, 2013, p. 187-208.

(24) Hamel, C. « Prendre la vertu et les droits au sérieux : l’hypothèse d’un républicanisme des droits ». Les Études philosophiques, 2007, 4 n° 83, p.499-517 ; « Pourquoi les néo-républicains refusent-ils la thèse des droits naturels ? Un examen critique de John Pocock à Philip Pettit ». Corpus, revue de philosophie, n° 64, 2013, p. 129-148 ; Bourdeau, V. « La liberté comme non-domination peut-elle se passer du langage des droits naturels ? ». In : Belissa, M., Bosc, Y., Gauthier, F. (ed). Républicanisme et droit naturel : Des humanismes aux Révolutions de droits d´homme et du citoyen. Paris : Kimé, 2009, p. 227-242 ; Spitz, J. « Le néo-républicanisme, un programme politique pour aujourd’hui ? ». In : Christin, O. (org.) Demain, la République. Lormont : Le Bord de l’Eau, 2018, p. 53-76

(25) Goldsmith, M. « Republican liberty considered ». History of Political Thought, v. 21, n.3, 2000, p.543-559 ; Arnott, C. « Freedom as a Radical Ideal ». Australian Journal of Legal Philosophy, v.25, n.2, 2000, p. 287-295 ; Weithman, P. « Political Republicanism and Perfectionist Republicanism ». The Review of Politics, 2004, v. 66, n. 2, p. 285-312 ; Markell, P. « The Insufficiency of Non-Domination ». Political Theory, v.36, n.1, 2008, p. 9-36 ; Thompson, M. « Reconstructing republican freedom: A critique of the neo-republican concept of freedom as non-domination ». Philosophy and Social Criticism, v. 39, n.3, 2013, p. 277-298.

(26) Pettit, P. « Keeping Republican Freedom Simple: On a Difference with Quentin Skinner ». Political Theory, 2002, v.30, n.3, p.339-356.

(27) Skinner, Q. « A Third Concept of Liberty ». Prodeedings of the Bristish Academy, n.117, 2002, p.255, note 99.

(28) Pettit, P. “Republican Political Theory”. In: Andrew V. (ed.). Political Theory: Tradition, Diversity and Ideology. Cambridge: Cambridge University Press, 1997, p. 112-132.

(29) Pettit, P. Républicanisme : une théorie de la liberté et du gouvernement, p. 24-5.

(30) Skinner, Q. “Meaning and understanding in the history of ideas”. History and Theory, vol. 8, n. 3, 1969, p. 3-53. Voir aussi d’autres articles sur sa méthode historique : Skinner, Q. Visions of Politics vol. I – Regarding Method. Cambridge: Cambridge University Press, 2002.

(31) Palonen, K. “The history of concepts as a style of political theorizing: Quentin Skinner and Reinhart Koselleck’s subversion of normative political theory”. European Journal of Political Theory, v.1, n. 1, 2002, p. 91-106 ; Silva, R. ”Da história do pensamento político à teoria política histórica”. Lua Nova, 2017, n.102, p.137-171.

(32) Skinner, Q. « The Paradoxes of Political Liberty ». The Tanner Lectures on Human Values, Harvard University, 1984, p.227-250.

(33) Skinner, Q. « “Machiavelli’s Discorsi and the pre-humanist origins of republican ideas » et « The republican ideal of political liberty », dans Bock, G, Skinner, Q and Viroli, M. (eds). Machiavelli and Republicanism. Cambridge: Cambridge University Press, 1991, p. 121-142 et p. 293-309.

(34) Skinner, Q. Machiavelli, Oxford, Oxford University Press, 1981, p. 87-131 ; « Machiavelli on the Maintenance of Liberty ». Politcs, vol.18, n.2, 1983, p.3-15; « The idea of negative liberty: philosophical and historical perspectives ». In: Philosophy in History (ed. R. Rorty, J. Schneewind and Q. Skinner). Cambridge: Cambridge University Press, 1984, p.193-221. On peut trouver ces deux articles en Skinner, Q. Visions of Politics Vol.2 Renaissance Virtues. Cambridge: Cambridge University Press, 2002, p.160-185 et p.186-212.

(35) Pocock, J. “Virtues, Rights, and Manners: A Model for Historians of Political Thought”. Political Theory, v. 9, n.3, 1981, p. 353-368.

(36) Pocock, J. The Machiavellian moment: Florentine political thought and the Atlantic republican tradition. Cambridge: Cambridge University Press, 1975.

(37) Pocock, J. “The Machiavellian Moment Revisited: A Study in History and Ideology”. Journal of Modern History, vol. 53, 1981, p.49-72.

(38) Skinner, Q. Liberty before liberalism. Cambridge: Cambridge University Press, 1998.

(39) Skinner, Q. “Thomas Hobbes on the proper signification of liberty”. Transactions of the Royal Historical Society, 1989, p.121-151; “Rethinking Political Liberty”. History Workshop Journal, 61, 2006, p.156-170 ; Hobbes and Republican Liberty. Cambridge: Cambridge University Press, 2008.

(40) Skinner, Q. « A Third Concept of Liberty ». Proceedings of the British Academy, n.117, 2002, p.237-268.

(41) Tarlton, C. « Historicity, meaning and revisionism in the study of political thought ». History and Theory, 12, 1973, p. 307-328 ; Parekh, B. et Berki, R. "The History of Political Ideas: A Critique of Q. Skinner's Methodology," Journal of the History of Ideas 2, 1973, p. 163-184 ; Lockyer, A. “’Traditions' as Context in the History of Political Theory," Political Studies 2, 1979, 201-217; Shapiro, I. "Realism in the Study of the History of Ideas". History of Political Thought 3, 1982, p. 535-78 ; Gunnell, J. “Interpretation and the history of political theory: apology and epistemology”. American Political Science Review, 76, 1982, p. 317-327 ; Tully, J. (ed.) Meaning and Context: Quentin Skinner and his critics. Cambridge: Cambridge University Press, 1988 ; Harlan, D. “Intellectual History and the Return of Literature”. The American Historical Review, v.94, n.3, 1989, p. 581-609 ; Edling, M. et Morkenstam, U. “Quentin Skinner: From Historian to Political Scientist”. Scandinavian Political Studies, v. 18, 1995, p. 119-132 ; King, P. “Historical Contextualism : The New Historicism?”. History of European Ideas, v. 21, 1995, p. 209-233 ; Zarka, Y. “Comment lire Hobbes?”. Le Débat, n.96, 1997, p. 93… Bevir, M. “The Errors of Linguistic Contextualism”. History and Theory, v. 31, 1992 p. 267-298; The Logic of the History of Ideas. Cambridge University Press, Cambridge, 1999 ; Larrère, C. « Libéralisme et républicanisme : y a-t-il une exception française ? ». Cahiers de Philosophie de l’Université de Caen, n.34, 2000, p. 127-46 ; Spitz, J. « Quentin Skinner ». Revue Française d'Histoire des Idées Politiques. Vol. 2, N. 40, 2014, p. 347-377; Wright, J. « L'exception qui confirme la règle : l'école de Cambridge et la France », dans Crétois, P. et Roza, S. (dir). Le républicanisme social : une exception française ? Paris : Publications de la Sorbonne, 2014, p. 21-31.

(42) Springborg, P. « Republicanism, Freedom from Domination, and the Cambridge Contextual Historians ». Political Studies, v.49, n.5, 2001, p. 851-876 ; Shaw, C. « Quentin Skinner on the Proper Meaning of Republican Liberty ». Politics, n.23, 2003, p. 46-56 ; McCormick, J. « Machiavelli Against Republicanism: On the Cambridge School's "Guicciardinian Moments" ». Political Theory, v.31, n.5, 2003, p. 615-643 ; Kapust, D. « Skinner, Pettit and Livy: the conflict of the orders and the ambiguity of republican liberty ». History of Political Thought, vol. XXV, n. 3, 2004, p. 377-401 ; Walker, W. « Sallust and Skinner on Civil Liberty ». European Journal of Political Theory, vol.5, 2006, p. 237-259 ; Ando, C. “A Dwelling beyond Violence: On the Uses and Disadvantages of History for Contemporary Republicans”. History of Political Thought, v. 31, n.2, 2010, p. 183-220.

(43) Colish, M. « Idea of liberty in Machiavelli ». Journal of the History of Ideas, vol.32, n.3, 1971, p.323-350.

(44) Machiaveli, N. Discorsi sopra la prima deca de Tito Livio I, 2; II, 2 et 19 ; III, 8 et 41.

(45) Ibid. I, 1.

(46) Ibid. I, 4-5.

(47) Lefort, C. Le travail de l’œuvre Machiavel. Paris : Gallimard, 1986, p. 488-531; Bignotto, N. Maquiavel Republicano. São Paulo: Loyola, 1991, p. 82-90.

(48) Machiaveli, N. Discorsi sopra la prima deca de Tito Livio I, 7-8

(49) Ibid., I, 16

(50) Ibid., I, 24,29,49,55; II, 1,2,4,19,21,30; III, 7,8.

(51) Ibidem I, 5-6.

(52) Ibid. I, 17-18

(53) Le traité contenait des éditoriaux écrits entre février 1651 et août 1652 de Mercurius Politicus, l’hebdomadaire officiel de la Commonwealth. Marchamont Nedham, The Excellencie of a Free State. London, 1656.

(54) Nedham, M. The Excellencie of a Free State I, p. 42.

(55) Ibid. I, p. 3-14.

(56) Ibid. II, pp. 64-73.

(57) Ibid. IV, pp. 107-15.

(58) Ibid. IV, p. 110.

(59) Harrington, The Commonwealth of Oceana, p. 22-4.

(60) Harrington, The Commonwealth of Oceana, p. 36-38 ; The Prerogative of Popular Government I, VIII, p. 307; The Art of Lawgiving I, IV, p. 452 et II, IV, p. 481.

(61) Harrington, The Commonwealth of Oceana, p. 80.

(62) Barros, Alberto R. G. “Republicanismo Inglês: uma teoria da liberdade”. São Paulo: Discurso/Fapesp, 2015; “Republicanismo Inglês: Sidney e a semântica da liberdade”. São Paulo: Discurso/Fapesp, 2018.

(63) Pettit, P. Républicanisme : une théorie de la liberté et du gouvernement. Paris : Gallimard, 2004, p.12.

(64) Lefort, C. Écrire. À l’épreuve du politique, Paris, Calmann-Lévy, 1992, p. 181-208 ; Bignotto, N. (dir.) Matrizes do Republicanismo. Belo Horizonte : Editora UFMG, 2013.

(65) Pettit, P. Républicanisme : une théorie de la liberté et du gouvernement, p. 11 et 29.

(66) Ibid., p. 47, note 2.

(67) Ibid., p. 23

(68) Litalien, E. « L’histoire des idées politiques comme méthode critique : une approche wittgensteinienne », dans Bessone, M. (dir) Méthodes en philosophie politique. Rennes : PUR, 2018, p. 43-61.

(69) Skinner, Q. Liberty before liberalism, p. 90; “Quentin Skinner on encountering the past (interview)”. Finnish Yearbook of Political Thought, 2002, v. 6, p. 34-63.

(70) Skinner, Q. “A genealogy of the modern state”. Proceedings of British Academy, 2009, v. 162, pp. 325-370; “An interview with Quentin Skinner”. Contemporary Political Theory, 2011, v. 10, n. 2, p. 273-285; voir Lane, M. “Doing our thinking for ourselves: on Quentin Skinner’s genealogical turn”. Journal of the History of Ideas, 2012, v. 73, n. 1, pp. 71-82.