Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Egalitarisme jacobin et Droits de l’homme   Annonces

Gross, Égalitarisme Jacobin, Kimé

Introduction de l'ouvrage de Jean-Pierre Gross, Égalitarisme jacobin et Droits de l'homme, Paris, Kimé, 2016, 474 p.

« Si l’on recherche en quoi consiste précisément le plus grand bien de tous, qui doit être la fin de tout système de législation, on trouvera qu’il se réduit à deux objets principaux, la liberté et l’égalité » (Rousseau, Du contrat social, II, chap. xi)
« La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui » (Article VI de la Déclaration des droits de l’homme de 1793)

Affirmer l’idéal égalitaire des jacobins va de soi. Disciples de Rousseau, ils s’appliquèrent à éradiquer les inégalités héritées de l’Ancien Régime: si 1789 avait consacré l’égalité devant la loi, 1793 devait inaugurer l’ère de l’égalité réelle. Mais on oublie trop souvent que Rousseau, dans son projet politique, avait aussi privilégié la liberté comme « fin de tout système de législation », et que le jacobinisme, qui s’en est inspiré, s’est voulu une idéologie libérale. Cette double revendication relève du paradoxe. Liberté et égalité ne sont-elles pas a priori incompatibles? Est-il possible de maximiser l’une et l’autre simultanément? Cette incompatibilité foncière ne serait-elle pas à l’origine de la succession de crises politiques que le jacobinisme a dû traverser? Comme le souligne le philosophe Jean Baechler, plus il y a de liberté, plus l'inégalité tend vers des limites qui ne sont pas corrigées spontanément; réciproquement, si l’on essaie de pousser l’égalité, on est obligé d’empiéter sur les libertés des acteurs, puisqu’on est amené à redistribuer du pouvoir, des richesses ou du prestige. Cette « contradiction très profonde, affirme Baechler, est sans solution ». C’est sans doute la raison pour laquelle Montesquieu, confronté dans son œuvre à la même problématique, et favorable à un minimum d’ingérence, a décidé au bout du compte de donner la priorité à la liberté, celle-ci étant à ses yeux plus désirable que l’égalité, et l’inégalité lui paraissant un moindre mal que le despotisme.

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La place et le rôle du mouvement populaire dans la Révolution française   Entretiens

Série de cinq entretiens avec Florence Gauthier sur AligreFM, dans une série d'émissions qui se sont déroulées de novembre 2015 à mai 2016 autour du rôle du mouvement populaire pendant la Révolution française.

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Robespierre et la question de la guerre   Synthèses

Par Anne-Marie Coustou, professeur d'histoire-géographie

S’intéresser aux idées que défend un homme politique, et surtout un révolutionnaire, à propos de la guerre et de l’armée, c’est le meilleur moyen d’appréhender sa conception des droits des peuples et des relations des peuples entre eux, ou plutôt, comme on disait au XVIIIe siècle, du droit des gens. C’est pourquoi il est si important de connaître les idées et l’action de Robespierre dans ce domaine.
D’autre part, le problème de la guerre est au cœur des problématiques de la Révolution française car, comme toutes les révolutions, elle ne peut s’analyser comme un fait purement national, les perspectives qui s’offraient à elle étant étroitement liées avec la situation dans les monarchies européennes voisines. Or, quelle était la situation de la France par rapport à l’Europe dans les années qui ont suivi 1789 ?

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L’acteur en Révolution (1985-2015) : enjeux scolaires et perspectives épistémologiques.   Séminaire

Séance du séminaire L'Esprit des Lumières et de la Révolution du jeudi 18 février 2016.
Marc Deleplace (Paris-Sorbonne) :
L’acteur en Révolution (1985-2015) : enjeux scolaires et perspectives épistémologiques.

Avec le soutien du CH19 – Panthéon Sorbonne/Paris Sorbonne, du CHISCO EA1587
et de l’ED395, "Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent", Paris Ouest Nanterre.

Voltaire à Ferney, une histoire de la postérité moderne   Séminaire

Séance du séminaire L'Esprit des Lumières et de la Révolution du jeudi 19 novembre 2015.
Richard Flamein (Université de Rouen) :
"Trajectoire et condensation d'une image : la postérité de Voltaire dans la Révolution".

Avec le soutien du CH19 – Panthéon Sorbonne/Paris Sorbonne, du CHISCO EA1587
et de l’ED395, "Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent", Paris Ouest Nanterre.

1789 : les casseurs prennent la Bastille   Actuel

les casseurs prennent la Bastille

Série d'images publiées par Claude Guillon sur son blog La Révolution et nous. Présentation : "Rencontre de grands esprits épars ou inspiration directe, le thème des «casseurs» de 1789 a donné lieu à plusieurs déclinaisons sur les murs de France, et les dits «réseaux sociaux». On observera que, dans tous les cas collectés ici, la date référentielle retenue est bien 1789, et non 1793."

Voir sur La Révolution et nous ; voir la rubrique Usages militants de la Révolution

Rue Robespierre à Paris, fin et suite   Actuel

Dans le prolongement de la proposition du groupe UDI-Modem de créer un parcours « Révolution française » dans l’espace public parisien, Danielle Simonnet, conseillère de Paris (FG), a soumis au Conseil de Paris le vœu "qu'une rue, une place ou un lieu de mémoire à Paris" soit consacré à Robespierre. Cette demande appuyée par une lettre ouverte d'historiens à Anne Hidalgo, Maire de Paris, a été finalement rejetée alors que les présidents des différents groupes semblaient s'accorder sur le principe d'une mission qui en étudierait l'opportunité.

Lire le commentaire de Danielle Simonnet, voir la vidéo de son intervention

Lumières et Républiques. Entre crises et renouvellement   Annonces

Colloque international, organisé par Christophe Miqueu et Jean Mondot les 9, 10 et 11 juin 2016 à l'Université Bordeaux Montaigne, MSHA (salle Jean Borde) et Maison de la Recherche, tramway B Montaigne-Montesquieu. Présentation :

Les recherches sur le républicanisme connaissent en France, depuis quelques années déjà, dans le sillage du renouveau anglo-saxon, un regain d’intensité porté notamment par une perspective souvent pluridisciplinaire. S’inscrivant dans cette dynamique, ce colloque international se propose d’interroger l’évolution complexe du modèle républicain dans la période où il est souvent présenté comme le plus porteur d’avenir, et où il est exposé en même temps à de nombreuses remises en question : le siècle des Lumières. Les Lumières, trop souvent considérées dans une perspective très franco-centrée, comme une période où le modèle républicain bénéficierait d’une sorte d’unicité conceptuelle, se révèlent bien plutôt comme un moment de profondes mutations, voire de crise de l’idée et des pratiques républicaines. Les Républiques urbaines traversent des crises internes alors que s’engage un débat sur leurs forces et faiblesses comparées aux monarchies éclairées et stables. Les philosophes conçoivent des modèles nouveaux, à l’échelle d’un Etat, s’opposant à la monarchie absolue. La logique traditionnelle du devoir commence à voir sa primauté discutée par la logique nouvelle du droit. Les voies de l’émancipation privilégient un paradigme de plus en plus pacifique et laissent émerger l’idée républicaine éducatrice et démocratique du citoyen éclairé. C’est donc le modèle républicain toujours en train de se réformer au plan conceptuel comme au plan empirique que nous proposons d’examiner ici, pour voir en quoi il ouvre sur la modernité. L’espace européen dans son ensemble sera examiné, de même que les Lumières dans leur durée et leur force d’influence.

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Dictionnaire Robespierre   Annonces

Dictionnaire Robespierre

Publication en français du premier volume sur huit prévus du Dictionnaire Robespierre. Lexicométrie et usages langagiers. Outils pour une histoire du lexique de l’Incorruptible, de Cesare Vetter, Marco Marin et Elisabetta Gon de l'Université de Trieste. Une partie est accessible sur le site des Éditions de l'Université de Trieste. Nous en proposons ici la présentation et ci-dessous l'introduction de Cesare Vetter : "Le Dictionnaire Robespierre, étape intermédiaire entre la création d'un corpus numérisé de la Révolution française et la mise en œuvre d'une banque de données" :

Je présente ici la matérialisation d'un rêve que je caresse depuis très longtemps. Dès que nous avons commencé notre travail de numérisation – auprès du Département de Sciences Humaines de l'Université de Trieste – sur certaines sources importantes de la Révolution française, dans la perspective de pouvoir réaliser des analyses lexicologiques et lexicométriques, j'ai été séduit par l'idée de proposer à la communauté scientifique un instrument de travail permettant de vérifier avec précision l'emploi de certains mots clés dans le lexique de Robespierre. Il s'agit d'une étape intermédiaire vers la création d'une banque de données globale concernant le matériel numérisé sur la Révolution Française à notre disposition, ouverte à tout le monde et interrogeable par des logiciels d'analyse linguistique appropriés. La banque de données demeure encore un objectif lointain pour des raisons de financement et de droits d'auteur, que j'espère résoudre dans l'avenir.

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Nuit debout ou le retour de la Terreur   Actuel

Alain Finkielkraut en abbé Maury dans une vidéo de Nada-info.fr conçue par des anciens des Nouveaux chiens de Garde associés à la Compagnie Jolie Môme. Présentation : "admirative du clergé médiatique mobilisé contre la violence des casseurs, Nada-info a retrouvé un document exceptionnel dans ses archives : il illustre l’abnégation des ministres du culte qui, de tous temps, se sont dressés contre les barbares."

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Robespierre et la question du droit de guerre et de paix   Réplique

Par Anne-Marie Coustou-Miralles

Dans sa récente biographie de Robespierre, l’historien Jean-Clément Martin reprend à son compte la critique émise par Manon Roland, qui haïssait Robespierre et cherchait à le faire passer pour un personnage médiocre, critique selon laquelle la stratégie de l’Incorruptible aurait consisté à « reprendre des idées émises par d’autres et à les mettre en forme » (1). Comme exemple « frappant » illustrant cette prétendue stratégie, il cite le débat sur le droit de guerre et de paix qui s’ouvrit à l’Assemblée constituante le 15 mai 1790. C’est donc sur cet exemple précis choisi par l’auteur lui-même que nous analyserons la validité de cette critique faite à l’Incorruptible.

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Philosophie de Bernardin de Saint-Pierre   Annonces

 Gabriel Thibault, Bernardin de Saint-Pierre, Hermann

Gabriel R. Thibault, Bernardin de Saint-Pierre. Genèse et philosophie de l'œuvre, Paris, Hermann, 2016, 458 p.

Nous proposons aux lecteurs trois extraits de l'ouvrage de Gabriel- R. Thibault sorti le 27avril. Le premier, tiré de l'avant-propos, souligne le caractère existentiel de la morale de Bernardin. Le second, emprunté au chapitre sur "L'humaniste et la physiocratie", expose quelques unes de ses idées sur la nécessité d'une politique agricole fondée sur des valeurs sociales. Quant au dernier extrait, il témoigne de l'engagement anti-esclavagiste de l'écrivain face aux colons de l'Île de France.

Présentation :

"Bernardin de Saint-Pierre, poète philosophe né au Havre en 1737 et mort à Éragny en 1814, a été élève des Jésuites et de l’Académie de Rouen puis étudiant à l’École des Ponts et Chaussées. Il eut ensuite une expérience d’ingénieur géographe aux armées. Les Études et les Harmonies de la Nature, ses textes fondamentaux, sont un vaste diptyque où l’auteur a déployé sa vision idéo-réaliste de l’univers : le monde pour un chrétien-pythagoricien. L’écrivain dont la dernière mission militaire a été à l’Île de France (actuelle Île Maurice) est resté une figure emblématique de la culture mauricienne."

Bande dessinée : Petite histoire de la Révolution française   Actuel

Petite histoire de la Révolution française, de Grégory Jarry et Otto T

Petite histoire de la Révolution française de Grégory Jarry et Otto T. aux éditions FLBLB, découpée en 7 chapitres. Présentation :

"La Révolution française de 1789 racontée à ceux qui vont faire la prochaine ! Cette fois c'est la bonne : des quatre coins du pays, le peuple se soulève, les centres de pouvoir s’affolent, la France est à feu et à sang ! Le Président réfugié à Berlin annonce qu'il quitte le pouvoir. Les députés désespérés font alors appel à Louis XX, héritier du trône de France, pour restaurer la Monarchie capétienne…."

"Dans un futur très très proche, une nouvelle révolution survient en France. Mais le pays est ravagé par l'inflation, en PACA des soulèvements réclament la restauration de l'Empire français, les USA menacent d'un putsch si la France ne revient pas au capitalisme. Le peuple chasse alors les anciens dirigeants, l'État est définitivement aboli et la Première République autonome est créée."

A lire et télécharger sur Médiapart

La Révolution française invente-t-elle l'Etat-nation ?   Notions

La naissance du concept d'État-nation est souvent associée à la Révolution française dans l'historiographie révolutionnaire "classique". Cette association n'est pourtant pas une évidence. Comme l'avait déjà remarqué Jean-Yves Guiomar en 1974 dans son ouvrage L'idéologie nationale. Nation, représentation, propriété (nouvelle édition en 2009 aux Perséides) ou François Brunel dans son Thermidor publié à Bruxelles en 1988, la Révolution française est caractérisée par l'association nation-patrie plutôt que par celle de l'État et de la nation.
Dans le cadre des Rencontre d'histoire de Genevilliers organisées par l'Université populaire du 92 dont le thème était en novembre 2015 "Nation(s), Mondialisation(s) : toute une histoire", Marc Belissa (Université Paris Ouest Nanterre - CHISCO) aborde la question de ce lien présumé entre État et nation dans la période révolutionnaire. Quel "État" la Révolution française crée-t-elle ? Peut-on parler d'un programme visant à construire un État-nation chez les révolutionnaires ? Pensent-ils seulement la souveraineté dans le cadre étroit de la nation ou bien défendent-ils une conception universaliste de la patrie et des droits réciproques entre les nations ?

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Zéromacho corrige la Déclaration des droits de 1789   Réplique

Par Florence Gauthier, Université Paris Diderot

L’Association Zéromacho a réécrit le texte de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, parce qu’elle aurait été conçue « par des députés qui étaient tous des hommes et au seul bénéfice des hommes : elle ne s’appliquait ni aux femme ni aux esclaves ». Le titre devient « Déclaration des droits humains des citoyennes et des citoyens » et tout le texte est adapté en ce sens. Sous le titre « Éléments historiques » on apprend que le vote de cette Déclaration aurait eu lieu « le 27 août 1789 », « en présence du roi » (1).
Ces approximations laissent rêveur…
La Déclaration des droits a été votée non le 27, mais le 26 août et sans la présence du roi, qui n’assistait pas aux travaux de l’Assemblée constituante. Pourquoi ? Parce qu’il n’en avait pas le droit : la Déclaration établissait la séparation des pouvoirs et la suprématie du législatif sur l’exécutif. Or, le roi n’était pas un élu du peuple et avait perdu tous ses pouvoirs, depuis le début de la Révolution qui transforma les Etats généraux en Assemblée nationale constituante.

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