4 février 1794 : la Convention montagnarde abolissait l’esclavage dans les colonies françaises Entretiens
dimanche 9 février 2014Sur Le Canard Républicain et Agoravox, entretien avec Florence gauthier. Extrait :
Depuis le XVIIe siècle, le Roi de France possédait un empire colonial dans le Nouveau Monde, dont le centre de gravité était la Partie française de Saint-Domingue, « île à sucre et à esclaves », qui était devenue, au XVIIIe siècle, le premier producteur de sucre. Toutefois, le système esclavagiste entra en crise dès le début du XVIIIe siècle à cause de la raréfaction des captifs de chasse à l’homme, vendus par les Royaumes africains pour être mis en esclavage. La ponction avait été si forte qu’elle réduisit la population de l’Afrique et le prix des captifs haussa : il fut multiplié par trois tout au long de ce siècle en ce qui concerne la traite vers l’Amérique ! La crise du système de la traite provoqua la panique des planteurs qui comprirent que le système de reproduction de la main-d’œuvre devrait être prochainement transformé. À Saint-Domingue, les planteurs eurent une réaction particulière : ils crurent se protéger et gagner du temps en créant une concurrence entre eux sur le critère de la couleur, sous la forme d’une politique de discrimination contre les « colons de couleur », dans le but de s’emparer de leurs biens. Or, il faut savoir que dans les colonies françaises, les grands colons arrivés depuis la seconde moitié du XVIIe siècle, n’avaient pas hésité à épouser des femmes africaines, dont ils eurent des enfants légitimes, créant une classe de colons métissée.