La mort de Danton de Georg Büchner à la MC93 Annonces
jeudi 1 mars 2012Du 9 mars au 1er avril 2012, la MC93 de Bobigny propose La mort de Danton de Georg Büchner dans une mise en scène de Georges Lavaudant.
Au début de l'année 1835, Büchner a 21 ans et vit en exil à Strasbourg lorsqu'il écrit La mort de Danton. Ce républicain sensible aux idées socialistes, traqué par la police, exprime dans cette pièce la manière dont une partie de la jeune génération allemande des années 1830 envisage la possibilité d'une révolution et réfléchit à ses incidences morales. Ainsi, face à la figure d'un Danton jouisseur et las de la Terreur, Büchner place celle d'un Robespierre torturé par son implication dans la répression. Influencé par La Révolution française que publie Adolphe Thiers entre 1823 et 1827, Büchner reprend des lieux communs de la « légende noire » de Robespierre qui se sont diffusés après Thermidor. C'est donc à partir de personnages historiques, mais dans les rôles stéréotypés qui leurs sont attribués au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, que Büchner compose cette fresque shakespearienne. Si elle n'est pas un récit d'historien, La mort de Danton constitue en revanche une réflexion sur l'histoire et la politique.
Tarif préférentiel de 15 euros au lieu de 25 euros pour les lecteurs de Révolution Française.net
Présentation du spectacle :
Le 25 Avril 2002, dans une mise en scène qui a fait date, Georges Lavaudant a déjà présenté sa vision de La Mort de Danton. S’il y revient, c’est qu’il y a aujourd’hui urgence. Rappelez-vous, c’était hier ou presque, quatre jours plus tôt pour être précis, le 21 Avril 2002 : on se croyait entrés dans la fin de l’Histoire. On se persuadait que l’économie seule régissait nos vies. La politique n’était plus qu’un jeu d’ombres. Tout paraissait joué…
Dix ans plus tard, la recréation de La Mort de Danton est l’occasion de reformuler des interrogations essentielles. Devant nous, avec nous, les protagonistes débattent de grandes questions esthétiques, métaphysiques - politiques, toujours. L’exercice de la pensée est omniprésent tout au long du drame. Büchner pousse le versant réflexif de l’art dramatique plus loin que personne avant lui. Mais les questions qui se posent sur ce théâtre d’idées sont toutes de chair et de sang, terriblement urgentes et concrètes. Par exemple : faut-il tuer pour ses convictions, ou mourir pour elles ? « J’aime mieux être guillotiné que guillotineur », répond Danton - mais Robespierre a-t-il tort pour autant ? Büchner, génialement, refuse tout verdict facile. C’est qu’il se veut poète, lui qui note dans une lettre à sa famille : « le poète dramatique n’est à mes yeux rien d’autre qu’un historien, mais se tient au-dessus de ce dernier dans la mesure où il crée pour nous l’histoire une deuxième fois […]». Büchner, inventeur de réalité, nous montre « des caractères au lieu de caractéristiques et des figures au lieu de descriptions ». C’est en poète qu’il donne à voir des existences à notre image qui se battent et qui pensent, avançant à tâtons dans le chaos du temps.
RÉSERVATION : 01 41 60 72 72 (précisez que vous réservez de la part de Révolution Française.net) / WWW.MC93.COM
avec Avec Gilles Arbona, Astrid Bas, Frédéric Borie, Jean-Michel Cannone, François Caron, Jean-François Lapalus, Roch Leibovici, Philippe Morier-Genoud, Fabien Orcier, Annie Perret, Patrick Pineau, Julie Pouillon, Jean-Philippe Salério, Anne Sée, Bernard Vergne