Marat : vie posthume Actuel
mercredi 20 avril 2011Par Guillaume Mazeau, IHRF-Université Paris 1
A propos du film Waste Land
Primé à Sundance et à Berlin, ce film retrace la fabuleuse aventure de Vik Muniz de son domicile de Brooklyn à la banlieue de Rio de Janeiro. Là, dans la plus grande décharge du monde, l’artiste fait poser les catadores, (ramasseurs de déchets) et les associe à la création de gigantesques compositions. Créées à partir des matériaux trouvés sur place, elles sont tirées de l’imagerie populaire ou d’œuvres d’art mondialement connues. L’une d’entre elles, intitulée Marat (Sebastiao) va bouleverser la vie de ces gens de peu et, par la même occasion, devenir l’objet central du film. Réalisée à partir d’une baignoire trouvée dans la décharge, elle s’inspire explicitement du Marat Assassiné peint par Jacques-Louis David en 1793 peu après la mort du fameux révolutionnaire. (...)
Que des catadores, vivant avec quelques dollars par jour, aient retrouvé leur dignité grâce à la mémoire de celui qui, en 1793, était considéré comme le défenseur du peuple et des plus fragiles, voilà qui témoigne, au contraire, d’une étonnante transmission des processus d’identification.
Depuis deux cents ans, la figure de l’Ami du Peuple poursuit ainsi sa vie posthume, des faubourgs de Paris aux favelas de Rio.
Lire le texte sur Lumières du Siècle et voir la bande annonce de Waste Land