Par Guillaume Mazeau, IHRF-Paris 1

Le 27 juillet 1794 (9 thermidor an II), Robespierre est mis en accusation. Après une nuit de confusion il est arrêté puis guillotiné avec ses proches. La France va enfin pouvoir sortir de la Révolution. En tout cas, c’est ce que ses amis de la veille tentent de faire croire, grâce à une géniale invention : la Terreur. Dans les jours qui suivent l’exécution de l’ « Incorruptible », Barère puis Fréron et Tallien réussissent à imposer l’idée que depuis plusieurs mois, la Révolution a dégénéré en une politique volontariste de violences systématiques, entièrement organisées par la faction au sommet de l’Etat et perpétrées par des sans-culottes sanguinaires. Les historiens ont montré combien la réalité avait été plus compliquée. Qu'importe. La « Terreur » est une formidable machine à raconter des histoires : en rejetant la responsabilité des violences sur Robespierre et ses séides, les hommes de thermidor peuvent se dédouaner des exactions commises entre 1793 et 1794 et ainsi présenter leur coup d’Etat comme un acte salvateur. Terminer la Révolution, c’est arrêter la Terreur.

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