Robespierre et la formation de l'esprit politique au cours des années 1780

Par Jacques Guilhaumou UMR "Triangle", ENS/LSH, Université de Lyon.

La publication récente d'un onzième volume des Œuvres de Robespierre, sous la responsabilité de Florence Gauthier, et qui porte en grande part sur ses interventions en tant qu'avocat, académicien, puis acteur de la campagne électorale aux États généraux dans les années 1780, permet de décrire l'ontologie historique du discours robespierriste. Il s'agit d'analyser la manière dont Robespierre se constitue lui-même comme sujet observant, participant puis agissant au tout début de la Révolution française. Robespierre apparaît ainsi partie prenante du travail de l'esprit politique qui prédomine chez les futurs législateurs, à l'exemple de Sieyès déjà étudié, durant cette période. Un travail basé sur un socle sociologique d'observation sociale qui précise sa participation active à l'élaboration de notions-concepts ouvrant la possibilité de nommer l'ordre politique, avant même que ce nouvel ordre s'inscrive en 1789 à l'horizon du droit naturel déclaré. Sa touche personnelle concerne l'accent mis sur le nécessaire rôle des femmes et l'incontournable prise en compte de la situation des malheureux, et plus largement des opprimés.

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