Par Marie-France Piguet, Centre Alexandre Koyré, CNRS

Resté célèbre pour sa lutte contre l’influence politique des Jésuites et du courant ultramontain, suite à la publication en 1826 de son Mémoire à consulter, le comte de Montlosier s’est fait connaître au début du 19ème siècle en renouant avec les problématiques du 18ème siècle qui ont traité de l’histoire de la monarchie et en les renouvelant. Il a fourni des arguments historiques aux polémiques politiques de la Restauration et exprimé très tôt dans le siècle qu’un conflit interne à une nation pouvait être à la source de transformations et de bouleversements politiques durant les « temps modernes ». Dans ce contexte, il a joué un rôle pionnier dans l’émergence de la notion de lutte de classes, donnant même dès 1821 une des premières attestations connues de l’expression sous une forme non encore lexicalisée, « une lutte entre deux classes ». Pendant la Révolution, il a siégé à l’Assemblée constituante comme député de la noblesse d’Auvergne, avant d’émigrer à la fin de son mandat en septembre 1791. Il a traité de la guerre civile pour en déplorer l’absence au cours de la période révolutionnaire, et soutenu cette position originale à plusieurs reprises, principalement dans des brochures de circonstance, puis plus ponctuellement dans ses ouvrages postérieurs. Cette étude cherche à explorer les relations entre « guerre civile » et « lutte entre les classes » chez cet auteur.

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