Par Michel Biard, GRHIS-Université de Rouen

les politiques de la terreur

Introduction (1) aux actes du colloque international de Rouen (2007), Les politiques de la Terreur (1793-1794), sous la direction de Michel Biard, Société des études robespierristes – Presses Universitaires de Rennes, 450 pages, parution en avril 2008, bon de souscription.

Au cours de la période qui a suivi la commémoration du bicentenaire de la Révolution française, le colloque de Stanford a proposé, en 1992, une réflexion collective sur la Terreur. Depuis la parution des actes de cette rencontre (2), plus d’une décennie s’est écoulée, au cours de laquelle de nombreux travaux ont été réalisés sur des thèmes directement liés à la Terreur (telles les études sur les représentants du peuple en mission, les comités de surveillance, l’effort de guerre, le fédéralisme, la répression de la Contre-Révolution, la perception de l’étranger, la langue politique, etc.), ou sur ses racines (les travaux récents de Timothy Tackett sur la fuite du roi en 1791, ou, dans un tout autre registre, le petit essai proposé par Sophie Wahnich (3)). Pour autant, il y a quelques années, dans son ouvrage intitulé La politique de la Terreur (4), Patrice Gueniffey ouvrait son propos par un constat aussi négatif que laconique (« On n’écrit plus guère sur la Terreur »), avant de proposer sa propre analyse d’une Terreur étudiée uniquement comme une violence, largement décontextualisée et de ce fait perçue comme consubstantielle à la Révolution française, voire à toute révolution, reprenant en cela une partie de l’argumentaire de l’historiographie dite “critique” ou “révisionniste”.

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