par Marc Deleplace, EA 2616-CERHIC, IUFM Champagne-Ardenne

Évoquer les pauvres et la pauvreté dans les programmes de l’enseignement secondaire français revient en fait à s’attacher à deux ordres de phénomènes qui, pour être ontologiquement liés l’un à l’autre, n’en impliquent pas moins des approches spécifiques. En effet, l’un suppose que l’on cherche à définir un groupe social, ce qui invite à en rechercher les contours, à en saisir la place dans la société, à en différencier les strates, à en comprendre les formes de présence et d’intervention dans l’espace des sociétés. L’autre interroge en premier lieu une situation sociale et demande qu’en soient identifiées les causes, les formes de production, les manifestations propres à la société qui la produit, son poids relatif dans cette société. L’un et l’autre confinent en revanche, même s’ils ne s’y réduisent en rien, aux représentations sociales : représentations construites dans la proximité ou l’éloignement du phénomène, représentations de la société sur elle-même au miroir du phénomène. En même temps, ils incitent à analyser les formes de réaction de cette société en face du phénomène, la manière dont elle intègre ou exclu, le plus souvent les deux à la fois, les pauvres, la manière dont elle accepte ou rejette la pauvreté, les réponses qu’elle prétend y apporter.

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