Un exemple

Le journaliste Jack Dion écrit, dans Marianne 2007 Info du 17 janvier, fort sérieusement :« Lors de la révolution de 1789, l'abbé Sieyès disait : « Qu'est-ce que le Tiers-Etat ? Tout. Qu'a-t-il été jusqu'à présent dans l'ordre politique ? Rien. Que demande-t-il ? A être quelque chose ». Aujourd'hui, le monde salarié a la même revendication que naguère le Tiers-Etat : il n'est rien dans l'ordre politique, et il veut être quelque chose. ».

Et dans Le Monde du 18 janvier, le journaliste Pierre-Louis Basse ironise : « "J'ai changé", dites-vous, avec de vrais trémolos dans la voix. Ça n'est plus un changement, cher Nicolas Sarkozy, c'est une révolution. Certes, une révolution "de palais". Mais une révolution tout de même ! »

Du monde salarié à Sarkozy, la révolution s’invite fort différemment !

Un outil diversifié

Ajoutons que la fonction "concordance'' permet également de lire à la suite les contextes proches du mot révolution dans ses emplois récents, et sur la période souhaitée. Ainsi, c'est la formule "L'Ancien Régime et la Révolution" qui fait débat au cours de la semaine du 14 au 19 janvier.

Par ailleurs, un site parallèle constitue un banque de données stables des discours des présidentiables où l'on peut, là aussi, interroger les usages du mot révolution à la demande.

Enfin, de manière complémentaire, l'outil LexiMédia2007 permet de suivre l'actualité lexicale des élections présidentielles de 2007 à partir des mots et des expressions (tels que «droit au logement», «rupture tranquille», «démocratie participative», etc.) les plus utilisés chaque semaine dans les articles publiés sur les sites Web de trois grands quotidiens nationaux : Le Figaro, Le Monde, Libération. Il est donc possible de suivre l'évolution au fil des semaines de la fréquence d'utilisation d'un mot, présentement révolution.

De cette diversité d'outils, et des moyens d'investigation qu'ils ouvrent sur la saisie des mots dans l'instant, et plus particulièrement des mots de la Révolution (Française) repris de la mémoire historique dans le débat politique actuel, nous en déduisons la possibilité d'une approche instantanée, à l'exemple de révolution, des mots propres à l'horizon de notre temporalité historique que nous qualifions par le néologisme de chronomots (Jacques Guilhaumou).