Ainsi ce blog questionne d’abord la prise de pouvoir des entreprises sur le politique et ses conséquences : la trop grande proximité des hauts fonctionnaires avec le grand patronat. L’Ami du peuple en vient alors à se demander si le personnel politique fait vraiment preuve d’une réelle volonté politique dans la recherche d’une authentique concertation, tout particulièrement en matière de politique de la ville. A ce titre, la question est posée de savoir si forums et blogs ne constituent pas l’avenir du débat politique, d’autant que « le journalisme institutionnel » connaît sa « descente en enfer », tout en conservant sa légitimité propre.

L’Ami du peuple nous met cependant en garde sur les manipulations possibles du Web 2. Certes les tribunes de discussion se multiplient, des citoyens experts dans leur domaine informent avec passion, permettant ainsi d’aiguiser le sens critique de chacun. Mais les partis politiques en font de plus en plus un usage détourné, ainsi que le précise L’Ami du peuple dans sa chronique la plus récente.

En premier lieu toutes les formations politiques proposent à leurs militants de créer un blog qui sera alimenté par une base d'information centralisée. Le but est de « doublonner » le message afin de paraître le plus présent possible sur le Net. En second lieu, une deuxième technique particulièrement trompeuse consiste à acheter des mots clés sur Google. Ainsi le fait de proposer à l'internaute qui a tapé « Parti Socialiste » d'acheter le livre de Nicolas Sarkozy indique que les responsables de l'UMP ont acheté le droit d'utilisation du vocable « Parti Socialiste » pour y présenter leur programme. A quand l'achat des mots Marat, Robespierre, Hébert, etc. dans des buts douteux, pourrions-nous ajouter avec L’Ami du peuple ? Il est donc bien temps de quitter le domaine de la passivité dans le champ des médias, de prendre en main les nouveaux médias d’information, voire de réfléchir à une modèle économique pour la nouvelle presse alternative.

Prenant comme devise, "Comme Jésus, Marat aima ardemment le peuple et n'aima que lui", L’Ami du peuple fait écho au propos d’un autre grand journal révolutionnaire, le Père Duchesne, "Quand le brave sans-culottes jésus parut, il prêcha la bienfaisance, la fraternité, la liberté, l'égalité" (N°307).