Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Gabriel Bonnot de Mably : état de la recherche   Annonces

Introduction de l'ouvrage de Hans Eric Bödeker et Peter Friedemann, Gabriel Bonnot de Mably. Textes politiques (1751-1783), Paris, L'Harmattan, 2008, 348 pages.

mably harmattan

Gabriel Bonnot de Mably, philosophe, historien et publiciste français, qui travailla un temps au ministère des Affaires étrangères de la monarchie bourbonienne dans les années 1740, fait partie sans aucun doute des plus illustres représentants des Lumières françaises.(1) Sa carrière couronnée de succès en tant qu’écrivain politique s’étend de 1740 jusqu’à la veille de la Révolution française. Mably et ses œuvres apparaissent souvent dans les travaux de recherche concernant les Lumières et la Révolution française. Il est clair que sa notoriété devint plus importante durant la Révolution française que de son vivant. Ses œuvres politiques extraordinairement variées constituent un commentaire continu des crises de l’Ancien Régime et des discours politiques de l’époque allant de Fleury à Necker. Mably n’était pas un penseur spéculatif ; il n’en était pas pour autant un pur pragmatique. Comme beaucoup de ses contemporains l’étude des règles et des valeurs qui constituent une société stable et heureuse le fascine. Et comme eux, il adopta plus ou moins dans un simple processus de réception les positions fondamentales philosophiques et scientifico-théoriques de son temps. Dans le discours politique controversé de l’époque, il fut un critique impitoyable des théorèmes de ses contemporains et se distingua comme penseur sagace des constellations politiques de l’intérieur des crises de l’Ancien Régime tout comme un pronostiqueur de la Révolution française. Déjà à l’époque du développement de la « société bourgeoise » qui naît avec l’installation de l’économie de marché et de l’Etat moderne, Mably émit des doutes et fut sceptique vis-à-vis de cette nouvelle société. Sa pensée politique peut être analysée comme une assimilation intellectuelle des problèmes socio-politiques spécifiques de l’époque. Ses conceptions socio-politiques ne reflétaient pas simplement la réalité, elles rendaient plutôt cette réalité visible et compréhensible. C’est en constituant et en interprétant la réalité que ses idées pouvaient alors offrir une fonction novatrice.

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Festival de films sur l'esclavage   Annonces

9ème édition du FIFET (Festival International du Film contre l'Exclusion et pour la Tolérance) consacrée à l'esclavage, du 5 au 13 décembre 2008 à la maison de l'Unesco.

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Impact et résonances de la Révolution haïtienne   Annonces

couverture haiti 1804 lumières et témèbres

Introduction et table des matières de l'ouvrage Haïti 1804 – Lumières et ténèbres. Impact et résonances d’une révolution, dirigé par Léon-François Hoffmann, Frauke Gewecke, Ulrich Fleischmann, Iberoamericana/Vervuert (Bibliotheca Ibero-americana, 121), Madrid/Frankfurt am Main, 2008, 288 pages.

Cette formidable expression de l’aspiration de l’homme à la liberté et à la dignité que fut la Révolution haïtienne n’avait suscité à l’époque, dans l’Occident dit civilisé, que l’indignation et la dérision, suivies d’un silence assourdissant. Peut-être ce dernier est-il enfin en train de se dissiper. En effet, à l’occasion des célébrations du bicentenaire de la Révolution française en 1989, puis en 1998 de celle du deux cents cinquantième anniversaire de l’abolition définitive de l’esclavage officiel dans les colonies françaises, les historiens et les hommes de lettres du monde entier ont commencé à accorder à la Révolution haïtienne l’attention que mérite son extraordinaire importance dans l’aventure humaine. Outre son intérêt scientifique, le Congrès International «Haïti 1804-2004», qui s’est tenu à Berlin du 4 au 6 novembre 2004, l’année de la célébration du bicentenaire de l’Indépendance haïtienne, s’inscrit dans cette volonté de contribuer à racheter un tant soit peu l’inexcusable silence de nos aînés.

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Le combat des libres de couleur   Annonces

Le jeudi 19 juin 2008, de 14h30 à 17h00, dans le cadre du séminaire du LAIOS (laboratoire d’anthropologie des institutions et organisations sociales), EHESS, salle 214, 54 Bd Raspail, Florence Gauthier (Université Paris 7) et Sophie Wahnich (LAIOS-CNRS) interviendront sur Le combat des libres de couleur : enjeux et pratiques transnationales au 18e siècle.

Antirhétorique dans La France pays de mission ?   Annonces

Par Rachele Raus, Université de Turin

La France pays de mission ? (1943), livre d'Henri Godin et Yvan Daniel, deux aumôniers de la JOC, fonde l'action des chrétiens en milieu ouvrier. Dans cet ouvrage, la présence d’une sorte d’antirhétorique est étroitement liée à l’anti-intellectualisme qui les caractérise. Si le texte est foncièrement révolutionnaire, c’est aussi et surtout parce qu’il réélabore le langage ecclésiastique sur la base de principes nouveaux. On retrouve une réélaboration conceptuelle similaire chez Jacques Guilhaumou lorsqu’il décrit la langue politique du XVIIIe siècle en citant le cas de l’antirhétorique des jacobins révolutionnaires par rapport à la rhétorique des aristocrates et de la cour. Les fondements principaux de cette antirhétorique sont l’adéquation du mot à la chose et une catégorisation de l’agir.

Tout comme les Jacobins vis-à-vis de la rhétorique des aristocrates, Daniel et Godin perçoivent également la présence d’une barrière qui les éloigne à la fois des ouvriers et aussi de l’Eglise, et qui est surtout une barrière linguistique : pour pouvoir communiquer à nouveau avec les milieux populaires, il faut rendre aux mots leur sens d’origine, sur la base de l’Evangile et, en général, de l’étymologie des mots, et aussi les “réaliser” concrètement dans le réel. Tout cela, bien évidemment, les éloigne fortement de l’Eglise et les rapproche d’un anti-intellectualisme dangereux pour les institutions ecclésiastiques.

Lire un extrait du chapitre 4 (pages 107-116) en format PDF, rédigé par Rachele Raus, de l’ouvrage de Marta Magotti et Rachele Raus, Du mot à l’action. Histoire et analyse linguistique de La France, pays de mission ?, avec une préface de Jacques Guilhaumou et une postface d’Emile Poulat, Quaderni di Linguistica e Linguaggi specialistici dell’Università di Teramo, Roma, Aracne, 2008, 216 pages.

Histoire et subjectivation   Annonces

histoire et subjectivation Kimé

Extrait de l’introduction de l’ouvrage collectif, Histoire et subjectivation, sous la direction d’Augustin Giovannoni et Jacques Guilhaumou, avec des textes de Hourya Benthouami, Augustin Giovannoni, Sophie Guérard de Latour, Jacques Guilhaumou, Laurence Kaufmann, Jérôme Maucourant, Enmmanuel Renault, Krysztof Skuka, Olivier Voirol, de Paris, Kimé, 2008.

La notion de subjectivation semble être, à première vue, particulièrement vulnérable à la critique en raison de son manque apparent de clarté et de distinction, voire de sa surdétermination. Mais du fait des acquis des sciences sociales, des théories de l’action ainsi que de la philosophie du langage et de l’esprit, c’est désormais l’une des plus bouleversées et il n’est plus possible, aujourd’hui, de penser la question dans les termes des vieux dualismes : l’explication causale ou l’intelligibilité rationnelle, le sujet ou l’individu, l’histoire individuelle ou l’histoire collective. Il n'est donc pas étonnant que cette notion épouse les enjeux épistémologiques et méthodologiques abordés par les historiens, les philosophes et les sociologues contemporains.

On notera d’abord la promotion progressive de ces nouveaux « objets » dont les recherches actuelles font grand cas et qui renouvellent profondément les rapports entre macro- ou microhistoire. Les concepts de singularité, de témoignage interne, d’individuation, de récit de soi, de reconnaissance, de visibilité élargissent la sphère de l’enquête historique et définissent de nouveaux lieux d’intelligibilité, par exemple au sein des espaces de marginalité et de subalternité, grâce à la médiation de la figure du porte-parole. Qui plus est, au titre d’une approche généalogique de la relation de l’individu à la société, l’histoire des savoirs et des concepts accorde à ces objets une part de plus en plus importante dans ses descriptions discursives.

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Colloque républicanismes et droit naturel   Annonces

Résumés des communications pour le colloque Républicanismes et droit naturel à l'époque moderne qui se tiendra, les 5 et 6 juin 2008, dans la salle des thèses de l'Université de Paris VII Denis Diderot, Immeuble Montréal, 103 rue de Tolbiac, 75013 Paris. Entrée libre.

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Les ambiguïtés du peuple   Annonces

par Gérard Bras, Professeur de Khâgne, ancien Directeur de programme au Collège International de Philosophie

les ambiguités du peuple

Introduction de l'ouvrage, Les ambiguïtés du peuple, Nantes, Editions Plein Feux, 2008.

« Peuple: nom collectif difficile à définir, parce qu'on s'en forme des idées différentes dans les divers lieux, dans les divers temps et selon la nature des événements » (Encyclopédie, article 'Peuple").

« Par le terme de peuple (populus), on entend la masse des hommes réunis en une contrée, pour autant qu'ils constituent un tout. Cette masse, ou les éléments de cette masse à qui une origine commune permet de se reconnaître comme unie en une totalité civile, s'appelle nation (gens); la partie qui s'exclut de ces lois (l'élément indiscipliné de ce peuple) s'appelle la plèbe (vulgus); quand elle se coalise contre les lois, c'est la révolte (agere per turbas): conduite que la déchoît de sa qualité de citoyen » (Kant, Anthropologie d'une point de vue pragmatique, Traduction M. Foucault, Paris, Vrin, 1970).

« Mirabeau: On a cru m’opposer le plus terrible dilemme en me disant que le mot peuple signifie nécessairement ou trop ou trop peu, que si on l’explique dans le même sens que le latin populus, il signifie nation (…), que si on l’entend en un sens plus restreint comme le latin plebs, alors il suppose des ordres, des différences d’ordre et que c’est là ce que nous voulons prévenir. On a même été jusqu’à craindre que ce mot ne signifiât ce que les Latins appelaient vulgus, ce que les aristocrates tant nobles que roturiers appellent insolemment la canaille. A cet argument, je n’ai que ceci à répondre. C’est qu’il est infiniment heureux que notre langue dans sa stérilité nous ait fourni un mot que les autres langues n’auraient pas donné dans leur abondance (…) un mot qui ne puisse nous être contesté et qui dans son exquise simplicité nous rende cher à nos commettants sans effrayer ceux dont nous avons à combattre la hauteur et les prétentions, un mot qui se prête à tout et qui, modeste aujourd’hui, puisse grandir notre existence à mesure que les circonstances le rendront nécessaire, à mesure que, par leur obstination, par leur faute, les classes privilégiées nous forceront à prendre en main la défense des droits nationaux et de la liberté du peuple » (1).

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Mably, le républicanisme, la Pologne   Annonces

Mably

Gabriel Bonnot de MABLY, Du gouvernement et des Lois de la Pologne, suivi de De la situation politique de la Pologne en 1776 et de Le Banquet des Politiques, Paris, Kimé, 2008. Introduction et notes de Marc Belissa Paris X Nanterre

L'extrait présenté ici est le premier chapitre de la première partie du Gouvernement et des Lois de la Pologne de Mably. Il est suivi de la table des matières de l'ouvrage.

De la situation actuelle de la Pologne. Ses intérêts, ses besoins. De la méthode avec laquelle les confédérés de Bar doivent procéder à la réforme des lois. De l’établissement d’une puissance législative.

NOUS nous entretenons souvent, monsieur le comte, des malheurs qui affligent votre patrie, nous en recherchons les causes, votre amour du bien public voudrait trouver quelque remède utile à vos concitoyens ; et puisque vous le désirez, j’aurai l’honneur de vous faire part de mes réflexions. Je souhaiterais qu’elles pussent être de quelque utilité à une nation que les vices de son gouvernement ont pu rendre malheureuse ; mais qui, craignant la servitude, et aimant la liberté, est peut-être encore capable de renoncer à ses préjugés, et de réparer ses fautes. Si vous me disiez de vos compatriotes ce que Tite-Live disait des Romains de son temps : Nec vitia nostra, nec remedia pati possumus (1) ; il faudrait vous résoudre à voir périr votre république. L’amour de la liberté, l’amour de la patrie, le mépris de la mort, le courage et la patience, vos confédérations sur lesquelles vous fondez de si grandes espérances : rien de tout cela ne vous empêchera de succomber. Une longue expérience nous apprend que la vertu des hommes est malheureusement renfermée dans des bornes très étroites (2) . On se lasse à force de revers, des espérances toujours trompées s’évanouissent enfin, les âmes s’affaissent ; et plus les Polonais auront fait d’efforts pour conserver leur indépendance, plus leurs ennemis, qui en auront triomphé avec peine, sentiront la nécessité de les accabler sous un joug rigoureux.

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Le principe d'immanence   Annonces

par Pierre-Yves Quiviger, NoSoPhi, Université de Paris I

immanence sieyes quiviger

Extrait de l'introduction de l'ouvrage de Pierre-Yves Quiviger, sur Le principe d'immanence. Métaphysique et droit administratif chez Sieyès, Paris, collection "Travaux de philosophie", Paris, Champion, 2008, 480 pages.

Il s’agit d’aborder Sieyès sous l’angle du libéralisme, mais en essayant de comprendre comment les éléments qui ont pu donner lieu aux interprétations, soit marxiste soit schmittienne, peuvent prendre un sens dans le cadre d’un libéralisme singulier. Ce libéralisme singulier dont Sieyès me semble relever, le livre de Lucien Jaume, L’individu effacé, permet de mieux le cerner – c’est celui que Lucien Jaume décrit comme un « libéralisme étatique ». Comment vérifier cette intuition, qui permet de comprendre philosophiquement le sens de la création du Conseil d’État dans l’ensemble de la réflexion sieyèsienne ? En cherchant dans l’œuvre de Sieyès les signes d’une préoccupation conjointe pour les institutions juridico-administratives et la liberté individuelle, pour l’autorité légitime de la Nation et le respect de la sphère privée du citoyen. Paul Bastid pressentait cette conjonction singulière, mais les textes pour l’établir lui faisaient défaut. Il n’a pu avoir accès suffisamment tôt à l’incroyable matière inédite que constituent les Archives privées de Sieyès. Ces manuscrits sont encore très largement inédits (et très incomplets), et il y a encore plusieurs milliers de pages qui attendent une transcription. J’y ai puisé une grande partie de mes citations, en cherchant toujours à privilégier au maximum les passages qui ont fait l’objet d’une édition dans les volumes dirigés par Christine Fauré (Des manuscrits de Sieyès, chez Honoré Champion) afin de permettre au lecteur de se reporter commodément au texte complet.

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La longue patience du peuple   Annonces

Par Sophie Wahnich, LAIOS, CNRS-EHESS

Introduction de l'ouvrage de Sophie Wahnich, La longue patience du peuple. 1792. Naissance de la République, Paris, Payot, 2008.

la longue patience du peuple

Un désir de république, l’insu manifeste

Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize
Qui, pâles du baiser fort de la liberté,
Calmes sous vos sabots brisiez le joug qui pèse
Sur l’âme et sur le front de toute humanité ;

Hommes extasiés et grands dans la tourmente,
Vous dont les cœurs sautaient d’amour sous les haillons,
O Soldats que la Mort a semés, noble Amante,
Pour les régénérer, dans tous les vieux sillons ;

Vous dont le sang lavait toute grandeur salie,
Morts de Valmy, Morts de Fleurus, Morts d’Italie,
O millions de Christs aux yeux sombres et doux ;

Nous vous laissions dormir avec la République
Nous courbés sous les rois comme sous une trique.
Messieurs de Cassagnac nous reparlent de vous !

Arthur Rimbaud, Mazas, 3 septembre 1870 (1)

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Les politiques de la Terreur (1793-1794)   Annonces

Par Michel Biard, GRHIS-Université de Rouen

les politiques de la terreur

Introduction (1) aux actes du colloque international de Rouen (2007), Les politiques de la Terreur (1793-1794), sous la direction de Michel Biard, Société des études robespierristes – Presses Universitaires de Rennes, 450 pages, parution en avril 2008, bon de souscription.

Au cours de la période qui a suivi la commémoration du bicentenaire de la Révolution française, le colloque de Stanford a proposé, en 1992, une réflexion collective sur la Terreur. Depuis la parution des actes de cette rencontre (2), plus d’une décennie s’est écoulée, au cours de laquelle de nombreux travaux ont été réalisés sur des thèmes directement liés à la Terreur (telles les études sur les représentants du peuple en mission, les comités de surveillance, l’effort de guerre, le fédéralisme, la répression de la Contre-Révolution, la perception de l’étranger, la langue politique, etc.), ou sur ses racines (les travaux récents de Timothy Tackett sur la fuite du roi en 1791, ou, dans un tout autre registre, le petit essai proposé par Sophie Wahnich (3)). Pour autant, il y a quelques années, dans son ouvrage intitulé La politique de la Terreur (4), Patrice Gueniffey ouvrait son propos par un constat aussi négatif que laconique (« On n’écrit plus guère sur la Terreur »), avant de proposer sa propre analyse d’une Terreur étudiée uniquement comme une violence, largement décontextualisée et de ce fait perçue comme consubstantielle à la Révolution française, voire à toute révolution, reprenant en cela une partie de l’argumentaire de l’historiographie dite “critique” ou “révisionniste”.

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Musiques inédites du Chevalier de Saint-Georges   Annonces

Le 12 février 2008, de 18h30 à 20h30, à la BNF, au grand auditorium du site François-Mitterrand, deux symphonies concertantes inédites du Chevalier de Saint-Georges, ainsi que la Symphonie n°39 et la Symphonie concertante pour vents de Mozart, seront interprétées par l'Orchestre-Atelier Ostinato sous la direction de Jérôme Kaltenbach.

La Révolution française et le monde- Séminaire 2008   Annonces

Programme du séminaire de Master (HHIM209) de Marc BELISSA Paris X Nanterre - CHISCO . Jeudi 13h30-15h30 salle D 202 (bâtiment D, 2e étage).

On étudiera dans ce séminaire la dimension extérieure de la Révolution française entre 1789 et 1800 : ses conséquences européennes et mondiales, sa politique extérieure. On s’intéressera en particulier cette année aux mouvements révolutionnaires en Amérique et dans les colonies européennes pendant cette période. On insistera sur l’historiographie, les sources et les méthodes pour l’étude de la période révolutionnaire. Des séances seront consacrées aux travaux d'étudiants (dates et modalités à déterminer ultérieurement)

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La Révolution française.   Annonces

Par Jean-Clément Martin, IHRF-Université de Paris I

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Introduction à l'ouvrage de Jean-Clément Martin, La Révolution Française, collection "Idées Reçues", Paris, Le Cavalier Bleu, 2007, 126 pages.

Et si la Révolution française n’était, aujourd’hui, que des idées reçues impossibles à changer ? La question n’est pas seulement une provocation. Peut-on raisonnablement penser que la connaissance historique puisse changer quoi que ce soit à la mémoire qui « sait » que la Bastille a été une forteresse féodale prise par le peuple, que la mort de Louis XVI signifie la fin de la royauté, que les églises ont été dévastées, que les nobles ont été persécutés … La liste est longue de toutes ces certitudes héritées des conversations familiales, des plaisanteries collectives ou des manuels scolaires, qui fondent des jugements sur la Terreur, la Vendée, Robespierre, … selon des appartenances familiales et régionales. L’exemple de Charlotte Corday, sainte dans les traditions historiographiques anglo-américaines, devenue héros de manga au Japon, est un de ces cas limites, où quoi que l’historien fasse, quels que soient les textes qu’il étudie, les preuves qu’il accumule, les légendes qu’il pourfend vaillamment et inutilement, rien ne changera, au moins de son vivant. L’historiographie de la Révolution possède d’innombrables érudits qui se sont attaqués, chacun à leur tour, aux racontars et aux mensonges, aux inventions et aux oublis, avec d’ailleurs plus ou moins de bonne foi. Qui ont-ils convaincu sinon les convaincus d’avance, partisans de leurs idées, amis de leurs amis et ennemis de tous les autres ?

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