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Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Aux origines d’une alliance improbable. Le réseau consulaire français aux États-Unis (1776 – 1815)   Annonces

par Stéphane BÉGAUD, Marc Belissa et Joseph VISSER

Les relations franco-américaines sont un sujet central dans le débat politique contemporain. Certains fustigent un prétendu antiaméricanisme typiquement français ou une francophobie états-unienne manipulée, d’autres mettent en avant la longue tradition d’interactions politiques et militaires entre les deux pays. Mais si les débats (et le plus souvent les diatribes et les imprécations) sur l’antiaméricanisme sont bien présents dans les publications historiques ou journalistiques récentes, on ne peut pas dire que l’étude concrète des relations entre Américains et Français ait été particulièrement à l’honneur ces dernières années. Ce constat est singulièrement pertinent pour la période comprise entre 1776 et 1815. C’est pourtant dans celle-ci que se mettent en place des relations diplomatiques, économiques, culturelles, des images réciproques qui ont contribué à façonner l’histoire de leurs relations.

En 1776, les Treize colonies d’Amérique du Nord proclament leur indépendance. Face à la menace britannique, elles n’ont d’autre choix que de se tourner — avec beaucoup de réticences — vers les puissances coloniales ennemies d’hier : la France et l’Espagne, seules susceptibles de contrer la Navy et d’aider les Insurgents à gagner la guerre qui vient de se déclarer. Même si les relations diplomatiques franco-américaines proprement dites naissent en 1776, l’histoire des rapports réels — et représentés — entre les deux peuples est bien plus ancienne. Tout d’abord, parce que les Américains sont encore pour la plupart des Européens récemment transplantés. Les Anglais, les Écossais, les Irlandais, les Allemands qui forment la population blanche des Treize colonies ont déjà des images particulières, pas toujours concordantes, de la France. Ensuite parce qu’en tant que puissance coloniale rivale de l’Angleterre, la France est l’ennemie détestée, d’autant plus haïe qu’elle représente l’absolutisme et le papisme, deux des raisons pour lesquelles beaucoup d’Américains ont quitté le Vieux monde pour le Nouveau. Les sujets américains de la couronne britannique ont donc une longue tradition de lutte contre la France et de rejet des modèles politiques et culturels de la monarchie française.

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1842-1844. La rencontre de Babeuf et de Fichte chez Moses Hess et la naissance du marxisme. I - La philosophie hessienne de l'action   Annonces

Par Jean-Christophe Goddard, Université de Poitiers

En 1842, Moses Hess soutenait, dans un article qui servira à Marx pour la rédaction des Manuscrits de 1844, que seul Fichte avait su faire progresser la philosophie jusqu’à « l’Action », et ce faisant, était allé « plus loin » que les « Jeunes-Hégéliens ». Reprenant une thèse centrale de la philosophie sociale de Fichte, qui rapporte l’institution de la propriété au préjugé ontologique qui regarde l’être comme chose, Hess écrit cette page remarquable, d’où Marx tirera en 1844 sa théorie de l’aliénation : « Chez (les Jeunes-Hégéliens) la vie sociale n’a pas encore dépassé le point de vue de la réflexion, le stade de l’être-pour-soi. L’objet de l’activité y apparaît encore comme un autre réel et le sujet, pour parvenir à la jouissance de soi, de sa vie, de son activité, doit retenir l’objet séparé de lui comme sa propriété car il est en outre menacé de se perdre soi-même. Ce n’est que dans la propriété matérielle que le sujet qui en reste au stade de la réflexion prend conscience qu’il est – ou plutôt qu’il était – actif pour soi. (…) Il est constamment dépossédé de sa propriété réelle, de son action présente (…). De sa propriété, de son activité, de sa vie, il ne retient que l’apparence, le reflet, comme si ce reflet était sa vraie vie, sa propriété réelle, sa véritable action ! Voilà bien la malédiction qui, au cours de toute l’histoire passée, a pesé sur l’homme : il n’a pas considéré l’activité comme but se suffisant à lui-même et il a constamment saisi la jouissance comme étant coupée de l’activité (…) ».

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