Par Raymonde Monnier, CNRS.

Couverture du livre de Raymonde Monnier Extrait du chapitre 6 de Républicanisme, patriotisme et Révolution française, Paris, L’Harmattan, collection Logiques historiques, 2005, 360 p., auquel il convient de se reporter pour les références érudites.

La liberté d’expression et l’explosion de la presse aux premières heures de la révolution donnent naissance à une sphère démocratique de discussion où chacun s’autorise à donner son opinion sur la politique et les sujets d’intérêt général. L’essor de la presse quotidienne met la population parisienne au centre d’une révolution de l’information et de la communication, dans un espace symboliquement remodelé par l’installation du roi et de l’Assemblée à Paris. Avec le développement de la presse d’opinion dans les dernières années de l’ancien régime, la révolution donne naissance à une nouvelle figure du journaliste, le « journaliste patriote ». Dans un processus d’identification à une figure exemplaire, au nom d’une éthique de la vérité et de la justice, le journaliste auteur assume non seulement une fonction d’information, mais encore une fonction critique, voire une magistrature civique et participe d’un nouveau pouvoir (1).

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