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Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Droit naturel : enjeux et débats   Annonces

Corpus, numéro 64, Droit naturel

Dernière livraison de Corpus, revue de philosophie, n°64 (2013), consacrée au droit naturel.
Introduction de Florence Gauthier, "Du droit naturel à travers enjeux et débats : le point sur les recherches actuelles" :

L’équipe du Séminaire L’esprit des Lumières et de la Révolution s’intéresse tout particulièrement, depuis sa création, à la réinscription du champ politique dans les problématiques du droit naturel à l’époque moderne et a déjà publié, individuellement et collectivement, de nombreux travaux à ce sujet (1). On constate aujourd’hui un indéniable renouveau d’intérêt pour ce droit naturel dont il faut rappeler que la longue existence a été traversée de périodes d’approfondissements et de développements prometteurs, suivies d’éclipses plus ou moins prolongées, en fonction de l’intensité des débats et des enjeux à son sujet.
Historiens et philosophes, nous proposons ici un état des connaissances actuelles en abordant des points précis qui nous sont apparus comme autant d’obstacles à une meilleure intelligence de l’histoire tumultueuse du droit naturel, obstacles qui nous ont stimulés pour essayer de les mieux saisir et d’en permettre la critique.
La Revue Corpus, en la personne de Francine Markovits sa directrice éditoriale, nous a accueillis pour ce numéro spécial et nous la remercions chaleureusement.

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L’invention des droits de l’homme   Annonces

Lynn Hunt, L’invention des droits de l’homme

Lynn Hunt, L’invention des droits de l’homme. Histoire, psychologie et politique, traduit de l’anglais par Sylvie Kleiman-Lafon, Editions Markus Haller, 2013 (édition originale : Inventing Human Rights: A History, New York, W. W. Norton, 2007).

Préface à l’édition française, par Amartya Sen, Université de Harvard :

Les écrits de Lynn Hunt sur l’histoire, y compris ses travaux de grande ampleur sur la Révolution française, ont été profondément éclairants et n’ont pas manqué d’influencer durablement la recherche dans ce domaine. Lynn Hunt parvient à définir avec une exceptionnelle clarté la nature des événements historiques et leurs conséquences immédiates comme à plus long terme. C’est pourquoi ceux qui liront L’Invention des Droits de l’hommele feront dans l’espoir d’en savoir davantage sur la façon de penser les droits de l’homme à la lumière de l’évolution des idées qui ont entouré leur naissance, de leur diffusion et des résistances qu’elles ont rencontrées et vaincues. Non seulement l’espoir des lecteurs est largement comblé, mais Lynn Hunt leur offre une analyse incroyablement riche d’une idée ardue, celle des droits de l’homme, analyse que pouvait seule proposer une historienne de haut niveau, qui ne redoute pas la complexité.

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Haitian History. New Perspectives   Annonces

Haitian History

Alyssa Goldstein Sepinwall (ed.), Haitian History. New Perspectives, Routledge, collection "Rewriting Histories", 2012.

After the earthquake that ravaged Port-au-Prince in January 2010, foreign media poured into Haiti to record the devastation. Before 2010, Haiti had often been ignored by foreigners (including Americans, despite Haiti's proximity to Florida and the two countries' long and entangled history of relations). Once the earthquake struck, however, Haiti became the subject of 24-hour worlwide news coverage, including a telethon featuring Hollywood stars and pop music icons. Nevertheless, the nonstop attention to Haiti only unduscored foreigners' scant knowledge of the country's past. Those who struggled to understand Haiti's suufreing often referred to it as the poorest country in the western hemisphere, but could not explain how it came to be so.
Certainly, most commentators did not echo televangelist Pat Robertson's declaration that Haiti's plight stemmed from having made a pact with the devil in 1791 (the beginning of a slave revolt that would ultimately lead to Haitian independence). But other comments (for example, that Haiti is poor because its leaders have always been corrupt) were almost as simplistic.

Lire la suite de l'introduction sur le site des Editions Routledge

Aux sources de la démocratie anglaise   Annonces

Aux sources de la démocratie anglaise

Introduction de l'ouvrage de Myriam-Isabelle Ducrocq, Aux sources de la démocratie anglaise. De Thomas Hobbes à John Locke, Villeneuve d'Asq, Presses Universitaires du Septentrion, 2012.

Le libéralisme moderne ne peut se concevoir sans État. Qu’est-ce qui le fonde et le légitime ? Comment se définit la liberté au sein de cet État ? Le pouvoir a-t-il une essence en dehors d’un régime politique donné ? Ce sont les questions que nous posent les penseurs anglais du siècle des révolutions. À une période de l’histoire où la légitimité du souverain à régner en monarque absolu est remise en question, de la façon la plus sévère qui soit, ils théorisent les fondements et les modalités de son institution. Quatre d’entre eux m’apparaissent comme emblématiques de ce moment intellectuel. Deux sont très connus du public français : Thomas Hobbes (1588-1679) et John Locke (1632-1704) sont parmi les plus éminentes figures de la pensée politique moderne. Les deux autres le sont beaucoup moins ; ils ont néanmoins pris une part considérable au débat : James Harrington (1611-1677), qui rêvait de transposer le modèle de la République vénitienne à l’Angleterre , et Algernon Sidney (1623-1683), le « martyr whig ». Ces derniers ont été sources d’inspiration pour les Pères fondateurs américains, mais aussi pour les révolutionnaires français, dans une proportion tout à fait comparable à celle de Locke. La pensée républicaine anglaise du XVIIe siècle a connu un renouveau jamais démenti depuis les travaux de Zera Fink dans les années 1940, de Christopher Hill dans les années 1960 et de John Pocock dans les années 1970. Ces deux pionniers ont ouvert un champ largement inexploré, si l’on met à part ceux de S.B. Liljegren dans la première moitié du XXe siècle. Dans leur sillage, les historiens des idées n’ont cessé d’étudier cette tradition alternative et multiforme que l’on peine à désigner par un adjectif adéquat, ce « langage » empreint d’humanisme civique, éclos en Angleterre à la faveur des bouleversements politiques du XVIIe siècle et qu’on a dit éteint au siècle suivant une fois la monarchie rétablie et rénovée.

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Robespierre, une politique de la philosophie   Annonces

Robespierre. Une Politique de la philosophie. La fabrique

L'ouvrage de Georges Labica, Robespierre. Une Politique de la philosophie, publié en 1990 est réédité par La fabrique. Nous en publions l'introduction.

Introduction : une pensée de l’inédit

Pourquoi ajouter un nouveau Robespierre à une bibliographie qui compte déjà quelques sommes décisives et qui n’a cessé de s’étendre, malgré les réserves récemment encore manifestées, lors de la commémoration du bicentenaire de la Révolution de 1789, à l’endroit de l’Incorruptible ? Tout simplement parce qu’il m’a semblé que la pensée politique de Maximilien Robespierre méritait, en tant que telle, d’être prise au sérieux. Ce livre est donc d’un philosophe à l’écoute de l’un des siens.
Dont il convient d’emblée d’en souligner l’originalité.
Le caractère proprement novateur de la pensée de Robespierre, s’il n’a rien, pour l’époque, d’exceptionnel, puisque le partagent nombre de ses contemporains (Saint-Just, Marat, Grégoire, Couthon, de Gouges, Billaud, Roux, Babeuf, etc.), n’en prend pas moins une valeur emblématique. Il s’agit de penser la révolution au moment même où elle se produit, au moment où, tantôt à tâtons, tantôt avec fulgurance, elle entreprend de maîtriser intellectuellement ses actes, en inventant de toutes pièces sa terminologie. Cela n’a pas de précédent. Il est difficile, et beaucoup plus qu’on ne le croit, de cerner le concept de révolution, même pour nous qui bénéficions du corpus marxiste et d’un siècle et demi d’expériences historiques et théoriques. À plus forte raison pour Robespierre, qui est le produit de la Révolution, littéralement fait par elle, emporté par son mouvement, et s’acharnant, avec une opiniâtreté, cette fois, sans analogue, à la saisir, collant à ses processus, ne l’ayant ni vue venir, ni anticipée, mais la suivant, s’en laissant inspirer au jour le jour et tentant en vain, on le sait, d’en assurer le contrôle.

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Les Anti-Lumières contre la République   Annonces

Humanisme n°297 Dossier Anti_Lumières

Ce texte de Jérémy Mercier présente le dossier de la revue Humanisme, n°297 (octobre 2012), consacré aux Anti-Lumières :

Dès le XVIIIe siècle, au nom du catholicisme, de la monarchie et de la contre-révolution, une guerre fut menée contre les valeurs des Lumières « franco-kantiennes » ayant préparé idéologiquement la Révolution française. Aujourd’hui, au moment même où les concepts de raison, de citoyenneté, de souveraineté populaire, de laïcité et de Nation volent en éclats sur l’autel de la mondialisation et du néolibéralisme, sans parler des dérives fondamentalistes religieuses, cette même guerre continue. Pire, elle s’amplifie tandis que l’espace public tend à se réduire à une sphère de spectacle et d’obscénité, attaquant méthodiquement les constructions politiques et philosophiques de l’Aufklärung. Tandis que les Lumières « franco-kantiennes », dont nous parle Zeev Sternhell, promouvaient la sortie de l’homme de son état de minorité et le combat contre l’ordre existant, ainsi que l’esprit critique, l’instruction publique, l’égalité des droits et l’égalité entre hommes et femmes, la tolérance, la démocratie et l’universalité humaine, le courant des anti-Lumières se développait, refusant tout à la fois ces valeurs et l’émancipation de l’humanité, la critique de l’esclavage, du colonialisme ; or, la République signifiait depuis Rousseau et Robespierre à la fois la démocratie et la justice sociale. Burke et Herder, Joseph de Maistre, de Bonald, Taine furent notamment, en Europe, les tenants d’un tel courant anti-humaniste et anti-jacobin, en menant une guerre acharnée contre les fondements et le legs des Lumières au nom de la toute puissance de l’Église, de la monarchie qui se fondent sur l’inégalité des droits.

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La Révolution française et le monde 2012-2013   Annonces

Séminaire animé par Marc Belissa, Paris Ouest Nanterre, jeudi 13h30-15h30, salle D 202 (bâtiment D, 2e étage)

Une source, un ouvrage

Cette année, le séminaire sera centré sur le rapport entre sources et historiographie de la Révolution française. Comment s’opère le passage de l’archive, de la source à la problématique historique ? Par quels cheminements les historiens conçoivent leurs objets et leurs sujets ?
Les chercheurs que nous accueillerons nous présenteront tout d’abord des sources de natures diverses (archives manuscrites, imprimées, images, etc.) puis l’ouvrage qui a été le fruit de leur travail dans l’archive.
Chaque séance comprendra donc deux parties : la première dans laquelle les intervenants commenteront avec vous une source particulière, la seconde dans laquelle ils vous présenteront leurs ouvrages respectifs en les insérant dans les champs actuels de l’historiographie de la période révolutionnaire.

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Cultures des républicanismes : appel à communication   Annonces

Colloque Cultures des républicanismes : Pratiques – Représentations – Concepts, de la Révolution anglaise à aujourd'hui
Rouen, 22 et 23 novembre 2013

Appel à communication

Les orientations de ce colloque, consacré aux cultures des républicanismes, ont été ébauchées grâce aux travaux d'un atelier sur Les héritages des républicanismes et la république comme utopie qui s'est tenu à l'automne 2010 dans le cadre du Congrès Marx International VI. Autour de la république définie par Reinhart Koselleck comme concept d'attente, l'un des objectifs était de confronter des recherches portant sur des objets ou des problématiques proches mais ordinairement séparées par les cloisonnements disciplinaires, spatiaux ou temporels. Il s'agissait également de rassembler des chercheurs travaillant sur les traditions jusnaturalistes, républicaines et socialistes qui sont dissociées par l'approche standard : soit parce qu'elle oppose la liberté des « Anciens » et celle des « Modernes », la vertu et le droit ; soit parce qu'elle associe les principes du droit naturel aux justifications philosophiques et juridiques du capitalisme désigné comme le libéralisme ; soit enfin, parce que jugée galvaudée et obsolète, l'idée de république semble avoir épuisé ses potentialités politiques face au déploiement du capitalisme.

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220e anniversaire de la République   Annonces

colloque 220e anniversaire de la république

Actes du colloque 220e anniversaire de la République, organisé par le Grand Orient de France, qui s'est tenu le 22 septembre 2012.

Sommaire :
- "Pourquoi nous sommes (encore) républicains" par Philippe Foussier, Conseiller de l'Ordre du Grand Orient de France
- "Avant la République, les Lumières" par Roland Desné, professeur émérite à l'Université de Reims - CNRS
- "Comment les francs-maçons devinrent républicains ?" par Eric Saunier, historien, Université du Havre
- "Le 21 septembre 1792: de l'an IV de la Liberté à l'an I de la République" par Elisabeth Liris, Institut d'Histoire de la Révolution française - ANR IRICE
- "République montagnarde, démocratie sociale et droits de l'Homme" par Florence Gauthier, historienne, Université de Paris VII
- "La République, de la nation à l'universel" par Samuel Tomei, docteur en histoire, membre du comité de rédaction de la revue Humanisme
- "Liberté, égalité, fraternité... laïcité ?" par Catherine Kintzler, philosophe, professeur émérite Université Lille III
- "Redonner sens à la fraternité" par Jérémy Mercier, membre du comité de rédaction de la revue Humanisme
- "De la Révolution française à nos jours, une Constituante face aux crises" par André Bellon, président de l'Association pour une Constituante

- "Conclusion" par José Gulino Grand Maître du Grand Orient de France, à lire en .pdf

La Révolution française d'Albert Mathiez   Annonces

Albert Mathiez La Révolution française

Albert Mathiez, La Révolution française, Paris, Bartillat, 2012, 658 p. Introduction de Yannick Bosc et Florence Gauthier.
Cette réédition rassemble en un seul volume les trois parties de l'ouvrage publiées entre 1922 et 1927 : La Chute de la royauté ; La Gironde et la Montagne ; La Terreur. Pour la première fois,
La Révolution française est accompagnée d'un index, d'une chronologie et d'un appareil critique rappelant l'oeuvre et la vie d'Albert Mathiez. Nous en proposons le premier chapitre consacré à "La crise de l'Ancien Régime".

Les révolutions, les véritables, celles qui ne se bornent pas à chan­ger les formes politiques et le personnel gouvernemental, mais qui transforment les institutions et déplacent la propriété, cheminent longtemps invisibles avant d’éclater au grand jour sous l’effet de quelques circonstances fortuites. La Révolution française, qui surprit, par sa soudaineté irrésistible, ceux qui en furent les auteurs et les bénéficiaires comme ceux qui en furent les victimes, s’est préparée lentement pendant un siècle et plus. Elle sortit du divorce, chaque jour plus profond, entre les réalités et les lois, entre les ins­titutions et les mœurs, entre la lettre et l’esprit.
Les producteurs, sur qui reposait la vie de la société, accroissaient chaque jour leur puissance, mais le travail restait une tare aux termes du code. On était noble dans la mesure où on était inutile. La naissance et l’oisiveté conféraient des privilèges qui devenaient de plus en plus insupportables à ceux qui créaient et détenaient les richesses. En théorie le monarque, représentant de Dieu sur la terre, était absolu. Sa volonté était la loi. Lex Rex. En fait il ne pouvait plus se faire obéir même de ses fonctionnaires immédiats. Il agissait si mollement qu’il semblait douter lui-même de ses droits. Au-dessus de lui planait un pouvoir nouveau et anonyme, l’opinion, qui minait l’ordre établi dans le respect des hommes.

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La Révolution française : un événement de la raison sensible (1787-1799)   Annonces

La Révolution française : un événement de la raison sensible

Avant propos, chapitre 3 et table des matières de l'ouvrage de Sophie Wahnich, La Révolution française. Un événement de la raison sensible, 1787-1799, Hachette Supérieur, 2012.

L’histoire de la Révolution française depuis le bicentenaire semblait vouée à la commémoration et à son calendrier. La revisiter permettait de se remémorer origines, fondements, et errements des démocraties naissantes. Mais, selon les termes de Claude Levi-Strauss, elle pouvait apparaître comme relevant d’une fonction mythique. Elle était une histoire révolue ou froide, désactivée.
Or les fortes turbulences financières et sociales qui, depuis au moins 2008, déstabilisent les mondes occidentaux endettés donnent à la question révolutionnaire une nouvelle actualité. Elle peut redevenir cette histoire chaude dont nous aurions besoin pour retrouver une compétence imaginative. Un manuel d’histoire de la Révolution française ne doit plus seulement conduire à déambuler dans le foisonnement des vestiges patrimoniaux, mais bien à comprendre comment nos grands ancêtres peuvent nous aider à faire face aux incertitudes du présent avec plus de lucidité, de pertinence réflexive et de courage, en un mot de civisme. La recherche la plus actuelle a remis à l’honneur la dimension sensible des phénomènes politiques : émotions publiques, rituels d’apaisement ou de transmission, sacralité de la loi, valeur des mots d’esprit et de toute compétence discursive habitée des nouveaux sentiments ou sensibilités politiques.

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Les néoconservateurs à la française   Annonces

Les néoconservateurs à la française

Nous publions ici un résumé, la table des matières et des extraits de l'ouvrage de Christine Fauré, directrice de recherche émérite au CNRS, Les néoconservateurs à la française, Chryséis éditions, distribution Amazon/kindle, 133 p.

Résumé : Depuis plus de vingt cinq ans en France, des néoconservateurs s’en prennent à toute radicalité philosophique, à tout esprit de réforme sociale. Dans le secret des cénacles, puis dans des réseaux mieux structurés, au titre d’une démocratie apaisée, ils rejettent toute tentative de modifier l’ordre existant, douloureux pour le plus grand nombre ; ils tirent leur exemple des penseurs qui étaient en leur temps contre-révolutionnaires. Ils veulent mettre un point final à une Révolution française pourvoyeuse de messages politiques. La pensée conservatrice contemporaine se réfère unanimement à Tocqueville, nouveau maître à penser, lui même contempteur de la Révolution de 1848 et partisan de la colonisation de l’Algérie, abuse du concept de totalitarisme pour effrayer. Elle cible des périodes historiques et exprime un rejet quasi militant des événements de mai 68. Elle étouffe un désir de justice : pourtant c’est dans le sillon de cette révolte qui embrasa l’ensemble de la société française que Béate Klarsfeld lance en 1969 sa chasse aux nazis, privilégiant l’action directe, préalable à la réouverture en 1970 des procès de la collaboration française. Ces servants d’un nouveau culte ont pour nom dans la lignée de Raymond Aron : Luc Ferry, Pierre Nora, Marcel Gauchet, Stéphane Courtois…

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1792 : Entrer en République   Annonces

ATTENTION : en raison du grand nombre d’inscrits au colloque, la journée du 21 septembre ne se tiendra pas au Centre Panthéon de l’Université Paris I, mais dans les Grands Salons de la Sorbonne, au 47 rue des écoles. Se munir du carton d’invitation à télécharger.

Le programme ANR Actapol (Clermont 2-Lille 3-Rouen), l’Institut d’Histoire de la Révolution française (Paris 1) et la Société des études robespierristes organisent les 20 et 21 septembre prochains, à Paris, un colloque international intitulé « 1792 : Entrer en République ». On trouvera le programme de ce colloque, l'affiche qui l'annonce et le carton d'invitation sur le site de la Société des études robespierristes.

Au terme de cette rencontre scientifique, le 21 septembre, à 17h00, au Panthéon, la Société des études robespierristes sera ensuite à l’initiative d’une cérémonie publique d’hommage pour célébrer le 220ème anniversaire de la République.

Inscrivez-vous pour participer à ces manifestations.

Héros et Héroïnes de la Révolution française   Annonces

Nous reproduisons ici l'introduction et la table des matières des actes d'un colloque publié en 2012 par le CTHS sous la direction de Serge Bianchi.

Héros et Héroïnes de la Révolution française

« Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ». Cette inscription sur le fronton du Panthéon scelle le lien essentiel que la Révolution française a noué avec les personnages qu’elle a voulu célébrer à l’intérieur de ce monu ment singulier, église devenue temple de la mémoire, en avril 1791, pour l’éternité… Mais s’agit-il de « grands hommes » ou de « héros » ? Ce débat, qui a passionné les intellectuels du siècle des Lumières, prend toute sa dimension à l’énoncé des panthéonisés de la décennie révolutionnaire, éclairant ainsi le processus de la distinction nationale : Mirabeau, le législateur, le 4 avril 1791 ; Voltaire, le philosophe, le 11 juillet 1791 ; Le Peletier, le conven tionnel, martyr de la Liberté, en janvier 1793 ; Bara, l’enfant héroïque, le 28 juillet 1794 ? Les marins du Vengeur ; Jean-Jacques Rousseau, l’autre philosophe ; Marat, martyr de la Liberté, en août 1794… Des philosophes, des hommes politiques, des militaires : les législateurs successifs n’ont donc pas tranché, décrètent l’immortalité (?) dans l’urgence, jusqu’à « dépan théoniser » brutalement Mirabeau, puis Marat. Ainsi, le Panthéon, lieu de mémoire contesté par d’autres familles politiques, tour à tour église et monument laïque mémoriel, ne révèle qu’une partie des enjeux de la « fabrique » des héros et des grands hommes, au temps de la Révolution française, temps fondateur s’il en fut, marqué par tant d’apothéoses et d’honneurs posthumes.

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Figures d'esclaves   Annonces

Eric Saunier Figures d'esclaves

Nous publions ici l'introduction d'Eric Saunier à l'ouvrage qu'il a dirigé : Figures d'esclaves : présences, paroles, représentations, Rouen, PUHR, 2012. 312 p.

Depuis plus de dix ans, dans la continuité des nombreuses manifestations scientifiques qui ont suivi en 1998 la célébration des 150 ans du décret d’abolition du 23 avril 1848, puis de l’impulsion éditoriale provoquée, nolens volens, par le vote de la loi du 21 mai 2001 reconnaissant les traites transatlantique et indienne et l’esclavage comme crimes contre l’humanité, il est donné d’assister à une croissance régulière des travaux scientifiques sur l’histoire de ces traites, de l’esclavage et de leurs abolitions.

Attentifs à revisiter, notamment, l’étude des fondements économiques du système esclavagiste qu’explora Eric Williams (1) il y a plus d’un demi-siècle et des questions essentielles qui, comme celle de la variété des processus ayant conduit à sortir de l’esclavage, ont été trop longtemps ignorées (2), de plus en plus soucieux également d’explorer le fait esclavagiste dans la perspective comparative qu’impose cette histoire qui concerna trois continents durant plus de trois siècles, tous ces travaux pallient progressivement les lacunes de l’historiographie française dans le domaine de l’histoire de l’esclavage. Celles-ci sont dues aux effets conjugués du long discrédit dont souffrit l’histoire politique dans laquelle s’inscrit cette histoire, du caractère abrasif revêtu par son étude dans le contexte d’une décolonisation récente (3) et de la faible attention portée par la recherche française à l’histoire interculturelle (4).

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