Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Violence et ordre social : la Révolution française et les Lumières   En ligne

H-France nous propose d'abord un forum sur le livre récent de Jean-Clément Martin, Violence et Révolution: Essai sur la naissance d’un mythe national (Paris: Éditions du Seuil, 2006), avec des interventions critiques sur la démarche "déconstructive" de cet ouvrage par Lynn Hunt (University of California Los Angeles) David Andress (University of Portsmouth) Sophie Wahnich, (CNRS, Paris, Laios-EHESS), D.M.G. Sutherland (University of Maryland), et une réponse de l'auteur de cet ouvrage. Puis, à propos de l'ouvrage de Diana Donald and Frank O’Gorman, Eds., Ordering the World in the Eighteenth Century. (London: Palgrave Macmillan, 2006), Jacques Guilhaumou (CNRS, Lyon) aborde de manière critique, toujours sur H-France, une série d'études récentes autour des formes d'ordonnancement du monde en Angleterre et en France - de la politique jusqu'aux savoirs et aux formes ésthétiques -, qui s'inscrivent dans une contestation plutôt frontale du modèle "classique" de la rationalité des Lumières.

Boullée et Ledoux : l'architecture visionnaire de la Révolution.   En ligne

L'exposition virtuelle de la BNF sur Etienne Louis Boullée comprend une abondante iconographie. Cet architecte s'impose comme théoricien et pédagogue durant la Révolution. L'exposition présente ses dessins, conservés à la Bibliothèque nationale de France, et le texte intégral de son Essai sur l'art. E-L Boullée est ce que l'on a coutume d'appeler un « architecte visionnaire » : il dessine beaucoup, conçoit de nombreux projets, mais ne construit pour ainsi dire pas. Peut-être en raison, tout simplement de la trop grande ambition de ses projets.

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Condorcet, Sieyès, Saint-Simon et Comte. Retour sur une anamorphose   En ligne

par Jean-Louis Morgenthaler

"La tradition sociologique attribue à Auguste Comte la paternité du terme de « sociologie ». De récents travaux en linguistique, en histoire, et en philosophie, ont mis en évidence que c’est, en fait, Sieyès qui a, le premier, inventé ce néologisme et lui a donné un contenu (1). En réalité, Saint-Simon et Auguste Comte sont partis d’une lecture déconstructive de l’œuvre la plus connue de Condorcet, « l’Esquisse pour un tableau historique des progrès de l’esprit humain », en lui donnant une interprétation historiciste. Pourtant, celle-ci ne tient guère si on étudie plus complètement l’œuvre de Condorcet. Condorcet est un pionnier des théories de la décision et du choix rationnel, à l’opposé de la lecture pré-positiviste trop généralement admise. Condorcet avait, sur l’ensemble de son œuvre, une vision de la société plus proche de celle de Tocqueville que de celle de Saint-Simon.

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Tocqueville e la storia (non scritta) della rivoluzione francese   En ligne

Par Regina Pozzi, Università di Pisa

Après avoir publié L'Ancien Régime et la Révolution en 1856 et jusqu'à sa mort en 1859, Tocqueville travaille à une histoire de la Révolution dont restent de nombreux travaux préparatoires. Un examen attentif de ces matériaux montre que, parmi les obstacles que l'auteur rencontra sur son chemin, et qui l'empêchèrent de terminer son ouvrage, nous pouvons attribuer un rôle capital à ses hésitations d'ordre interprétatif quant à la nature même de la Révolution. Car dans le volume de 1856, il avait beau jeu à distinguer deux phases dans son histoire, une révolution de la liberté en 89, ensuite une révolution de l'égalité porteuse de néfastes conséquences, dont il n'avait pas daté avec précision la naissance, tout en affirmant qu'elle l'avait vite emporté sur la première. Par contre en poursuivant son travail il s'éloigne de plus en plus de cette interprétation héritée des historiens libéraux et il tend à attribuer une date très précoce à la révolution égalitaire, dont il découvre les prémisses dans la culture politique prérévolutionnaire même. Cette nouvelle clef de lecture entre toutefois en contradiction avec son projet politique d'alliance de l'égalité et de la liberté, tel qu'il l'avait soutenu dans La Démocratie en Amérique et dans sa carrière de député sous la Monarchie de Juillet; et c'est pourquoi Tocqueville oscille entre deux schémas interprétatifs sans pouvoir trouver un fil suivi pour son récit (résumé de l'auteure).

Lire l’article dans la revue électronique Cromohs, article que l’auteure a publié par ailleurs dans Storia della storiografia, 41, 2002, puis repris dans son ouvrage récent Tocqueville e i dilemmi della democrazia (Pisa, Plus, 2006).

Le texte occitan et francoprovençal du grand Sud-Est pendant la Révolution française   En ligne

René Merle nous propose de redécouvrir cet important corpus dialectal, sauvé par les érudits ou dormant dans les archives, mais que "le renaissantisme d'oc, et particulièrement provençal, a mis longtemps à distance, tant ces textes entraient mal dans ses cadres idéologiques prégnants", précise-t-il. Il justifie alors la nécessaire réoccupation par le chercheur de ce champ longtemps méconnu de l'écriture révolutionnaire en idiome non-français par le fait que ces textes proclament langue d'un Peuple - ici un peuple défini par l'usage de la langue occitane et du francoprovençal - une parole éclatée, et donc souvent méprisée. Parole néanmoins utilisée en manifestation emblématique, ou en communication qui se veut efficace : communication « descendante » le plus souvent. Il précise aussi que "la période révolutionnaire interpelle d'autant plus à cet égard que la responsabilité, individuelle et collective, des méridionaux, y a été plus grandes" d'un événement à l'autre. Et d'ajouter en préalable à sa présentation d'ensemble de ce corpus et de son interprétation: "Notre angle méthodologique est l'inventaire et la mise en perspective chronologiques des textes, en tenant compte dans la restitution de critères discriminants : textes publiés et textes demeurés manuscrits, textes à zones de diffusion réduite, ou large, textes enclos dans un propos français, et textes publiés isolément."

René Merle présente également deux réflexions synthétiques sur le même sujet, l'une sur Les différences et les ressemblances dans l'utilisation de ces textes, l'autre sur Citoyenneté et idiome natal, la dialectique identitaire pendant la Révolution.

Repeinture : des derniers moments de Michel Lepeletier de Jacques-Louis David   En ligne

David et Lepeletier

"Luc Scaccianoce s’est donné pour but depuis bientôt un an (en fait après avoir acheté le catalogue de l’exposition de David, organisé par le musée Jaquemart), un travail particulier, celui de repeindre (de préférence à restaurer ou ressusciter ou copier) le tableau que J-L David consacra Aux Derniers moments de Michel Lepeletier. La qualité des reproductions incluses dans le catalogue l’incita à concrétiser un dessein qu’il avait à l’esprit depuis bien longtemps. Luc Scaccianoce avait déjà eu l’occasion de parler succinctement de la toile dans un ouvrage général. Il s’est donc servi de sa position de chercheur pour rassembler un petit groupe d’amis intéressés par le projet et ce, dans le but de rédiger un ouvrage sur Les Derniers moments de Michel Lepeletier."

Lire plus avant à propos du projet d'ensemble, c'est-à-dire du thème de l'étude elle-même, de l'importance de l'oeuvre, des références iconographiques, de la bibliographie, de l'héritage et des repeintures I et II sur le site de l'artiste repeintre et sculpteur

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Kautsky et la Révolution française   En ligne

Par Jean-Numa Ducange, GRHIS-Université de Rouen

Le rapport qu'entretiennent les marxistes avec la Révolution française a fait l'objet de nombreuses analyses. La place de la Révolution française dans l'oeuvre de Karl Marx et Friedrich Engels est connue. Quant à l'Histoire socialiste de la Révolution française de Jean Jaurès, elle a été étudiée et constitue une référence de l'approche "classique" de la Révolution française. En revanche l'oeuvre de Karl Kautsky, qui a écrit plusieurs contributions sur le sujet, est presque inconnue, surtout en France. Il convient de revenir sur cette oeuvre qui est intéressante non seulement par son ampleur, mais aussi par ses prises de position par rapport à la Révolution française, qui diffèrent radicalement d'autres auteurs se réclamant du marxisme.

Lire la suite en pdf sur le site Marx au XXIème siècle : l'esprit & la lettre. Version papier et développée dans la revue Siècles.

Condorcet, l'instruction publique et la cité   En ligne

par Catherine Kintzler, Université de Lille III

Dans cette étude, il est question de la fonction philosophique du concept d'instruction publique au plus près de l'expérience de la Révolution française, et tout particulièrement de l'oeuvre de Condorcet. On doit en effet à Condorcet, dans le sillage de ses travaux de « mathématique sociale », les argumentations les plus décisives contre la peine de mort, contre l’esclavage et la traite des Noirs, contre l’exclusion des femmes du droit de vote, ainsi qu’une théorie générale du suffrage et de ses paradoxes. Mais on lui doit aussi la théorie la plus complète de l’école républicaine. Pour la première fois, l’idée philosophique de l’institution scolaire est pensée dans sa relation avec la souveraineté populaire.

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L'esprit de Marat   En ligne

Un blog, L'Ami du Peuple animé par un « collectif de rédacteurs indépendants engagés d'Ile de France » et « créé en la mémoire de Marat, créateur de ce journal de la Révolution française », a été ouvert sur le Web depuis quelques mois. A travers la personne de Marat, il s’agit de défendre des idéaux de justice et d'humanité.

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Terreur et libéralisme égalitaire   En ligne

par Jean-Pierre Gross et Florence Gauthier

L’historien Jean-Pierre Gross est intervenu en 1997, dans le Monde Diplomatique, sur la question du libéralisme égalitaire des Jacobins. Cet article, également disponible sur Espai Marx, a été publié par l’auteur la même année que son important ouvrage, Faire Shares for all. Jacobin Egalitarianism in Practice, Cambridge University Press, 1997, traduit en français sous le titre, Egalitarisme jacobin et droits de l’homme. La Grande famille et la Terreur, Paris, Arcantères, 2000. Jean-Pierre Gross montre que la pratique et l'idéal des jacobins montagnards relèvent d’un projet de société fondé sur la justice et la réciprocité, et renvoient donc à une « grande famille » où le droit à l’existence est assuré au même titre que le droit à l’épanouissement, et où l’esprit de partage l’emporte sur les antagonismes de classes. Projet inattendu et, à n’en pas douter, résolument moderne. Par ailleurs, Florence Gauthier a rendu compte de l'apport important de ce chercheur dans les Annales Historiques de la Révolution française, en deux temps, à propos de l'ouvrage original en anglais, puis par un rappel après sa traduction en français.

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Lénine et la révolution   En ligne

par Jean Salem, Centre de recherches sur l’histoire des systèmes de pensée moderne (Paris I -Sorbonne).

Concernant l’idée de révolution, six thèses principales paraissent ressortir d’un examen systématique des Œuvres complètes de V. I. Lénine :

1°/ La révolution est une guerre ; et la politique est, de manière générale, comparable à l’art militaire.

2°/ Une révolution politique est aussi et surtout une révolution sociale, un changement dans la situation des classes en lesquelles la société se divise. Thierry, Mignet, Guizot ou Thiers ont déjà décrit les grands événements de l’histoire passée (et notamment, la Révolution française) en termes de conflits opposant entre elles des classes sociales antagoniques.

3°/ Une révolution est faite d’une série de batailles ; c’est au parti d’avant-garde de fournir à chaque étape un mot d’ordre adapté à la situation objective ; c’est à lui de reconnaître le moment opportun pour l’insurrection.

4°/ Les grands problèmes de la vie des peuples ne sont jamais tranchés que par la force. Et, comme « tout le XIXe siècle s’est écoulé sous le signe de la Révolution française », on peut soutenir que « la classe révolutionnaire du XXe siècle a sa Montagne et sa Gironde (comme la bourgeoisie avait les siennes) ».

5°/ Les révolutionnaires ne doivent ni ne peuvent renoncer à la lutte en faveur des réformes.

6°/ À l’ère des masses, la politique commence là où se trouvent des millions d’hommes, voire des dizaines de millions. Et les foyers de la révolution tendent à se déplacer vers les pays dominés.

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Marx au XXIè siècle : L'esprit et la lettre   En ligne

Sur le site Marx au XXIè siècle : L'esprit & la lettre vous trouverez des textes téléchargeables et le programme du séminaire mensuel organisé avec le soutien du Centre de recherches sur l’histoire des systèmes de pensée moderne (dir. Jean Salem), de la revue ContreTemps (Textuel) et du Cerphi (dir. P.-F. Moreau).

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La Révolution française et la postmodernité   En ligne

Les éditions University of California Press mettent à la disposition des lecteurs sur le Web l'ouvrage collectif The French Revolution and the birth of Modernity édité par Ferenc Fehér. Publié en 1990, cet ouvrage relève d'un moment historiographique précis, celui des débats du bicentenaire de la Révolution française d'autant qu'il prend parti, du moins dans l'introduction de Ferenc Fehér, pour la "nouvelle tradition" de l'historiographie critique autour de François Furet à l'encontre d'une historiographie classique qualifiée alors d'historiciste et de "domestique". Mais, il procède aussi d'une interrogation conjointe sur "la conscience herméneutique" d'une modernité politique dont il faut toujours se demander actuellement si elle a atteint son terme, ou si elle est encore en progrès.

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Le mouvement anti-CPE et la mentalité révolutionnaire   En ligne

Le France-Mail-Forum, journal électronique francophone et cosmopolite animé par Klaus Schüle propose, dans la rubrique articles et débats du Numéro 41 de mars 2006, plusieurs analyses du mouvement de protestation antiCPE. La référence à la tradition de 1789 et à sa marque spécifique sur la mentalité révolutionnaire française est soulignée de diverses façons, tant sous la forme d’une interrogation, côté observateurs français, sur l'émergence possible d'un nouveau Tiers-Etat, qu’au travers de la mise en évidence de la réalité toujours vivace des symboles et des mots forts de 1789 par les observateurs allemands.

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Paul Lafargue et la Révolution française   En ligne

Paul Lafargue aborde l’étude de la société française du 18ème et 19ème siècles du point de vue des classes sociales et de la langue. Il le fait principalement à propos de la Révolution française qui tout à la fois impose le pouvoir de la classe bourgeoise et révolutionne la langue.

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