Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Intérêt général, propriété et république. Deux modèles politiques en conflit   En ligne

Par Yannick Bosc, GRHis - Université de Rouen Normandie

Ce texte a été publié dans la première livraison de la revue EnCommuns.

Jean-Marc Borello, à la tête du Groupe SOS où il organise la marchandisation du monde associatif, a donné comme titre à l’un de ses ouvrages : Pour un capitalisme d’intérêt général. S’il s’inscrit, sans surprise, dans les politiques libérales qui depuis des décennies favorisent la captation du service public (au sens large d’une activité d’intérêt général) par le marché, cet énoncé n’en reste pas moins paradoxal puisqu’il comporte, apparemment, une contradiction : le capitalisme ne renvoie pas à l’intérêt général mais à l’intérêt particulier, alors que l’intérêt général est du ressort du service public et donc de l’État, comme nous sommes habitués à le penser. Or, cela n’a pas toujours été le cas.
L’association de l’intérêt général, de la propriété privée et du profit a été conçue au XVIIIe siècle et s’est développée au sein d’une tradition républicaine dont Condorcet est l’une des figures emblématiques. Condorcet écrit ainsi dans sa Vie de Turgot que « l’intérêt particulier de chacun tend naturellement à se confondre avec l’intérêt commun ; et tandis que la justice rigoureuse oblige de laisser jouir chaque individu de l’exercice le plus libre de sa propriété, le bien général de tous est d’accord avec ce principe de justice ». Face à lui, un autre républicain emblématique, Robespierre, dénonce au contraire le fait que « les riches, les hommes puissants (…) ont restreint à certains objets l’idée générale de propriété (…) ; ils ont nommé leur intérêt particulier l’intérêt général et pour assurer le succès de cette prétention, ils se sont emparés de toute la puissance sociale ». Il existe à cette époque plusieurs manières de penser la république et de comprendre l’intérêt général.

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Rousseau, Robespierre et la Révolution française   En ligne

Par Edgar Straehle, Université de Barcelone

Article en castillan d'Edgar Straehle, "Rousseau, Robespierre y la Revolución Francesa. Reflexiones en torno a la importancia de las influencias intelectuales en la política", Anales del Seminario de Historia de la Filosofía, 40(3) 2023, p.523-540.

Présentation : L'objectif de cet article est d'analyser et de problématiser l'influence de Rousseau sur Robespierre et, à partir de cet exemple, d'examiner plus largement la question de son influence sur les acteurs de la Révolution française. L’auteur se propose de réfuter les interprétations selon lesquelles la politique de Robespierre serait une sorte d’application ou de prolongement pratique de la pensée de Rousseau. Pour ce faire, il examine les différentes questions relatives à sa "grande influence", notamment les contradictions entre les écrits de Rousseau et ce qui a été dit en son nom, ou encore la façon dont il a été revendiqué par pratiquement tous les partis (même contre-révolutionnaires). Il ne s'agit pas de nier l'influence de Rousseau, mais de la nuancer et de montrer comment la réception de Rousseau pendant la Révolution française a été complexe, conjoncturelle et mouvante.

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Série Noire à la Une : "Les crimes de la Terreur"   En ligne

Présentation de ce podcast de la BnF :
"Juillet 1794 : alors qu'un complot renverse Robespierre, ses ennemis participent à la construction d'une période sombre, où la Révolution s'est trahie elle-même... Mais cette dénonciation de Robespierre ou Carrier en bourreaux sanguinaires n'est-elle qu'une invention ? Comment cette construction continue-t-elle d'irriguer notre imaginaire ?
Dans ce nouvel épisode de Séries Noires à la Une, décryptage de ce qui sera appelé « Terreur », période qui déchaîna les passions - y compris dans les journaux, tandis que le nombre de titres explose : la presse se fait autant outil de communication qu'outil pamphlétaire, le rôle des journalistes étant alors ambigu. La « Terreur » est l'histoire de vrais et de faux « coupables », de « crimes » avérés ou inventés. Des noyades de Nantes à la Guillotine, retour sur un récit et sur ses survivances depuis la Révolution."
Intervenants :
Corinne Gomez-Le Chevanton, Ingénieure d'étude au CNRS-Sorbonne Université.
Suzanne Levin, docteure en histoire moderne, chercheuse associée au laboratoire DYPAC à l'Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.
Jean-Clément Martin, professeur honoraire à l'Université Paris 1, ancien directeur de l'Institut d'Histoire de la Révolution Française, auteur de plusieurs ouvrages sur la Terreur et sur la mémoire de la Révolution et des guerres de Vendée.

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Éloquences révolutionnaires et traditions rhétoriques. XVIIIe-XIXe s.   En ligne

Colloque organisé par les universités Paris Nanterre et Paris 8, les 5, 6 et 7 mai 2021. Texte de présentation :

Quel rapport une révolution politique, moment tout entier tendu vers le changement, et donc vers l'avenir, entretient-elle avec les modèles du passé ? Est-il possible de « se passer du passé » ? Le changement brutal, la « régénération » et la « table rase », leitmotive du discours de la Révolution française, ne sont-ils que de vains mots ? Ce sont là autant de questions que nous voudrions poser à l'occasion de ce colloque, en prenant plus particulièrement comme objet de réflexion les formes et les contenus de l'éloquence révolutionnaire et le rapport qu'ils entretiennent avec les traditions et les modèles passés, de la Révolution française aux révolutions qui secouent la France tout au long du XIXe siècle. La question du rapport conflictuel et ambigu des révolutions politiques aux modèles du passé nous invite à réfléchir à la fois aux formes discursives, notamment rhétoriques, dont hérite la Révolution française, et à la manière dont cette dernière les récupère, les rejette ou les transforme, et à la fois à l'influence qu'exerce à son tour la Révolution française sur les discours des révolutions suivantes : là encore, s'agit-il d'une imitation (et, le cas échéant, de quel ordre ?), d'un refus, ou d'une métamorphose.

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Japan, a country without revolution?   En ligne

Eddy Dufourmont, "Japan, a country without revolution? Uses of kakumei and historical debates in the Meiji era (1868-1912)", Historians of Asia on Political Violence, Anne Cheng et Sanchit Kumar (dir.), Paris, Collège de France, 2021 :

As any country in the world, Japan in the course of its history experienced many phenomena of internal wars, on different scales and of different natures. The construction of fortified villages in the Yayoi period, the political struggles of the Yamato kingdom, the revolts against the imperial regime in the Heian period, the battles between warrior clans in the 12th century or political anarchy in the 15th and 16th centuries are some examples. Modern Japan experienced a major political change with the coup initiated in 1868 by the Satsuma and Choshu clans of southwest Japan against the Tokugawa shogunate. The victory of Satsuma and Choshu and the establishment of the imperial regime in 1889 meant the creation of an ideology, a discourse legitimising the imperial regime based on a false historical fact –the supposedly unbroken line of divine emperors starting with the fictitious Jinmu. The creation of the imperial regime meant also a general revision of the Japanese past, starting with the coup of 1868 itself. During all its existence, the management of Japanese history was a central problem for the regime. As was shown by Mitani Hiroshi, in 1940 the imperial regime published a large compilation of sources entitled “History of the restoration” (Ishinshi). This work established a vision of the birth of modern Japan that became the classical narrative to describe it, even outside Japan.

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"Ghosts of Amistad: In the Footsteps of the Rebels"   En ligne

Ce film documentaire, réalisé par Tony Buba et produit par Marcus Rediker, est basé sur le livre de Rediker, "The Amistad Rebellion: An Atlantic Odyssey of Slavery and Freedom" (Penguin, 2012). Le film raconte un voyage en Sierra Leone en 2013 pour visiter les villages d'origine des rebelles qui ont capturé la goélette esclave « Amistad » en 1839, pour interviewer des anciens sur la mémoire locale de l'incident à travers la tradition orale, et pour rechercher les ruines perdues de Lomboko, l'usine de traite négrière où commença le cruel voyage transatlantique. Les cinéastes s'appuient sur les connaissances des villageois, des pêcheurs et des camionneurs pour retrouver l'histoire perdue "from below" dans la lutte contre l'esclavage et pour restaurer la mémoire populaire de la traite négrière atlantique.
"Ghosts of Amistad" a été créé au Three Rivers Film Festival en 2014 et a fait partie de la sélection officielle de six autres festivals, dont le Pan African Film Festival et le New York African Film Festival. Le film a reçu le prix du film John E. O'Connor de l'American Historical Association en tant que meilleur documentaire historique de 2015. Il a été projeté dans le monde entier - à Paris, Londres, Amsterdam, Bologne et aux États-Unis. On peut le visionner en version originale avec des sous-titres français surYouTube.

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Napoléon Bonaparte ou la corruption de la société par la guerre permanente 1795-1821   En ligne

Par Florence Gauthier (Paris Diderot)

Va-t-on nous rejouer la triangulaire bien pensante d’un Napoléon, Sauveur des gens de biens, contre le double danger du peuple et du retour des royalistes, comme la légende invite à ne se remémorer que cette issue, dans une société en perte de connaissance et de liberté ? Toute cette agitation pour le bicentenaire de sa mort ressemble à quelques préparatifs d’une énième répétition…

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L’influence des sociétés amérindiennes sur les penseurs des Lumières   En ligne

La sagesse de Kandiaronk : la critique indigène, le mythe du progrès et la naissance de la Gauche
Par David Graeber

Texte publié par la Revue du MAUSS permanente. Présentation :
Ce texte "traite de l’influence des sociétés amérindiennes sur les penseurs des Lumières en Occident. Il y apparaît que les textes fondateurs des Lumières et de la Révolution Française, et notamment le texte de Rousseau sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes, ont été fortement influencés par des livres qui relataient la critique des indiens d’Amérique vis-à-vis de la société occidentale. Parmi ces indiens d’Amérique, la personnalité de Kandiaronk ressort comme celle d’une sorte de Socrate amérindien, un brillant orateur qui a fasciné l’élite occidentale française et qui a perverti la jeunesse occidentale à mesure que ses critiques de la société occidentale et de la religion chrétienne se diffusaient au sein de la susdite société. Le texte montre que l’idéologie du progrès apparaît alors comme une réaction conservatrice contre la diffusion de ces idées afin de justifier les inégalités occidentales puisque selon cette idéologie, l’inégalité des hommes serait le prix à payer pour le progrès technique et le confort qu’il apporte."

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Tom Paine y la Renta Básica ¿Un nuevo contexto?   En ligne

Par Alberto Tena, Universidad Autónoma Metropolitana de México.

La idea de que la Renta Básica (RB) tiene una historia, un pasado, es en realidad bastante actual. Su historización hace parte del esfuerzo intelectual que durante los años 80 una serie de autores continentales, con Philippe Van Parijs a la cabeza, realizaron en paralelo al desarrollo de la concepción de RB que conocemos y discutimos hoy en día. De hecho, en los primeros textos donde se alude a esta perspectiva historiográfica se hace referencia más bien a la “prehistoria” de un “debate” y no de la idea en si misma (Van Parijs, 1985). Ahí se empiezan a analizar las discusiones en torno a las políticas de garantía de rentas derivadas del famoso sistema Speenhamland en la Gran Bretaña del siglo XVIII. El redescubrimiento posterior de Agrarian Justice (1797) de Thomas Paine, leído dentro de la tradición republicana, ha ido construyendo el consenso que es ahí donde propiamente podemos encontrar originalmente la “idea” de una RB. Esto aparecerá por primera vez planteado de forma nítida en L’allocation Universalle (1992). Aunque por ejemplo Guy Standing llega a colocar el origen de la RB en el mismo nacimiento de la tradición republicana en Atenas durante las reformas de Ephialtes y Pericles en el siglo V a.c (Standing, 2017), Van Parijs es mucho más cauto y claramente divide en sus trabajos más actuales entre una prehistoria y una historia propiamente que sí comenzaría con Thomas Paine (Van Parijs, 2017).

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Gertrud Kolmar. Robespierre, poésie et portrait   En ligne

Gertrud Kolmar, Robespierre, Poésie suivi de Le Portrait de Robespierre. Édition bilingue. Traduit de l’allemand et postfacé par Sibylle Muller, Éd. Circé, 214 p.

Cousine de Walter Benjamin, Gertrud Kolmar était une jeune femme cultivée issue de la bourgeoisie juive, qui se sentait parfaitement intégrée à l’Allemagne. Parlant russe et français, elle vécut un temps à Dijon. Elle enseigna, s’occupa d’enfants, mais surtout, elle écrivit. Son œuvre courte, mais forte, à laquelle la guerre et la déportation mirent fin, fut heureusement sauvée du désastre grâce à sa sœur Hilde. Astreinte en 1941 au travail forcé dans une usine berlinoise, elle fut déportée et mourut en mars 1943 à Auschwitz, à moins de cinquante ans. Ce n’est qu’en 1951 que la République fédérale la déclara officiellement décédée.

La publication de ces poèmes et du portrait de Robespierre, écrits au tout début du nazisme, prend un regain d’intérêt dans notre époque où passe furtivement l’ombre des années Trente, quand vacillaient les principes issus de la Révolution. Les interrogations face à un avenir incertain se ressemblent beaucoup, quels que soient l’heure et le lieu … Gertrud Kolmar en tout cas avait en son temps de bonnes raisons de s’inquiéter pour son pays et pour elle-même. Elle sentit très vite que son monde allait être mis à feu et à sang. Est-ce cela qui la conduisit à s’interroger sur une autre période de troubles et de souffrances, la Révolution Française, et plus spécialement la Terreur ? Tandis qu’elle voyait fleurir les dictatures et pressentait le désastre imminent, voulut-elle retrouver, sous les poussières de la carrière, les traces de l’antique Vertu qu’elle croyait logée dans le cœur de Robespierre, guidant sa pensée et son bras ? Elle donne en tout cas une vérité poétique à ces quelques mois qui furent ressentis comme un cataclysme en France et dans le monde.

Lire la suite de la présentation de Jean-Luc Tiesset sur le site En attendant Nadeau.

Quatorze Juillet : l’histoire parle au présent !   En ligne

Par Florence Gauthier, Université Paris-Diderot

En 1789, face à la crise de la monarchie française, le roi choisit d’ouvrir un processus politique en convoquant les États généraux, avec un suffrage très ouvert pour le Tiers-état : une voix par chef de feu. Notons que les femmes étaient très souvent chef de feu et n’étaient point exclues pour cause de sexe, contrairement aux affirmations récentes à ce sujet.
Cette vieille institution médiévale conservait une représentation de tous les sujets du roi - séparés en ordres : Clergé, Noblesse, Tiers-état - et rappelait, par son existence même, que la Constitution de la monarchie reposait, depuis le Moyen-âge, sur la reconnaissance du principe de souveraineté populaire. Plus tard, au XVIIe siècle, le roi de France avait cherché à imposer sa souveraineté et laissé s’endormir celle du peuple, en ne convoquant plus les États généraux. 1789 la réveilla et si bien que les électeurs, conscients de la profondeur de la crise, avaient mandaté leurs députés pour donner une constitution nouvelle au pays.
Les États généraux, convoqués selon la coutume médiévale le 1er mai, se réunirent avec quelque retard le 5 mai. Mais, le roi n’évoqua que l’aspect financier de la crise et le soir même, un petit noyau de députés se rebellait déjà contre ce refus de les entendre, prenait le titre de Communes - en référence aux résistances populaires médiévales, nommées Commune ou Union, comme le fit le Parlement d’Angleterre - et appela tous les députés à les rejoindre. Le 17 juin, ce noyau de députés ayant grossi, se déclarait Assemblée nationale et le 20 juin, plus nombreux encore, ajoutait constituante et prêtaient serment de rester unis jusqu’à l’établissement d’une nouvelle constitution.

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Un peuple et son roi   En ligne

Par Dominique Godineau

Rares sont les films sur la Révolution française. Rares sont les films qui, en un temps où « le peuple » semble avoir disparu de notre vocabulaire et de notre horizon politiques, transformé en « classes moyennes » ou conjugué au « populisme », font du peuple un acteur politique collectif. Et encore plus rares sont ceux qui ne réduisent pas cet acteur collectif à sa dimension masculine. Peut-être est-ce pour ces raisons, et notamment les deux premières, que depuis sa sortie, Un peuple et son roi ne laisse pas indifférent.
De la prise de la Bastille à la mort du roi le 21 janvier 1793, le film nous entraîne au cœur de la vie révolutionnaire à Paris, dans un immeuble du faubourg Saint-Antoine, à l’Assemblée nationale et lors d’événements qui ont rythmé la Révolution – pour certains rarement voire jamais représentés à l’écran : la Marche des femmes d’octobre 1789, la fusillade du Champ-de-Mars de juillet 1791. Il était impossible de retranscrire la densité de ces trois années, et c’est donc en se concentrant sur des moments cruciaux, sur les discours de députés et les discussions politiques des faubourien·ne·s que Pierre Schoeller montre l’évolution, la politisation populaire et le progressif délitement des liens entre « un peuple et son roi ».

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Le blog Veni Vidi Sensi et la Révolution française   En ligne

Le site historique Veni Vidi Sensi propose des textes et des vidéos You Tube, notamment sur la Révolution française. Ces vidéos sont réalisées par Histony, un jeune historien qui entend faire partager ses réflexions sur l'histoire en général (l'histoire peut-elle être neutre ?) et sur celle de la Révolution française en particulier. S'appuyant sur l'historiographie récente, il cherche à faire connaître l'histoire scientifique de la Révolution française avec un ton personnel et souvent humoristique. Dans l'un des derniers billets du blog, Histony analyse le dossier consacré à la Révolution française par l'hebdomadaire de droite "Le Point".

Les prud’homies et la Révolution française : naissance d’un modèle   En ligne

Par Yannick Bosc, Université de Rouen Normandie - GRHis

Sous l’Ancien Régime, les prud’homies de pêcheurs sont des corporations. Considérées comme des archaïsmes moyenâgeux, les corporations sont abolies pendant la Révolution française, mais pas les prud’homies de pêcheurs qui deviennent même des modèles dont on redécouvre aujourd’hui les vertus républicaines. Comment expliquer cette singularité ?

Les corporations, constituées au Moyen-Age, regroupaient des personnes exerçant un même métier. Les patrons et les ouvriers dépendaient donc de la même organisation qui disposait de privilèges, reconnus par la monarchie, permettant de réglementer et de contrôler l’exercice du métier. Avec la Révolution française, cette structure d’encadrement de la société d’Ancien Régime disparaît. Le 4 août 1789, l’Assemblée nationale vote l’abolition des privilèges qui touche les ordres (elle met fin à la noblesse) mais aussi les villes et les provinces qui disposaient de « libertés » particulières. Cependant les corporations et leurs privilèges passent temporairement entre les mailles du filet. Il faut attendre la loi d’Allarde en 1791 pour qu’elles soient abolies. Au lendemain du 4 août, les communautés de métiers sont en sursis tant il semble cohérent pour les contemporains que ces corps dits privilégiés soient également compris dans l’abolition.
Sentant son avenir plus qu’incertain, la prud’homie de Marseille s’organise. Elle décide d’envoyer une délégation à Paris, composée de ses deux premiers prud’hommes et de son secrétaire archiviste, afin de plaider en faveur du maintien de sa juridiction auprès de l’Assemblée constituante. La prud’homie de Toulon est associée à la démarche.

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Mathiez, la Révolution russe et la Révolution française   En ligne

Sur le site des Editions Critiques, vidéos dans lesquelles Yannick Bosc et Florence Gauthier présentent le recueil d'articles d'Albert Mathiez, Révolution russe et Révolution française, qu'ils ont introduit.

Grand historien de la Révolution française, Albert Mathiez fut aussi un intellectuel engagé, un partisan intransigeant de la démocratie sociale qui s’enthousiasma pour la révolution russe. Ces vingt-deux articles écrits au fil des événements analysent sur le vif ce séisme social et politique.
Des journées de février 1917 jusqu’à la fin de la guerre civile, l’auteur tisse l’analogie avec la Révolution française. Dans les deux cas, il observe la force motrice des mouvements populaires, à contre-courant des interprétations selon lesquelles les révolutions appliquent des théories.

 

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