Par Guillaume Mazeau, IHRF-Paris 1

En 2009, Michel Onfray a publié une apologie de Charlotte Corday. Plutôt bien accueillie par les médias, cette histoire est pourtant historiquement médiocre et politiquement scandaleuse. Depuis Adam Lux (1765-1793), ce Mayençais guillotiné pour avoir publié un chant d’amour en l’honneur de la belle Corday, la liste de ceux dont «l’ange de l’assassinat» a fait perdre la tête ne cesse de s’allonger. S’il participe d’un retour de flamme plus général pour Corday, le coming out de Michel Onfray ne peut que surprendre et inquiéter, surtout lorsque celui-ci reçoit la bénédiction de la critique la plus installée. Car cet éloge cache un brûlot mal inspiré, jamais fondé, truffé d’erreurs, ponctué d’attaques haineuses, arbitraires – et pour tout dire, populistes. Onfray veut montrer que Charlotte Corday peut inspirer tous ceux qui, lassés d’une gauche de ressentiment impuissante et rongée par les haines et les envies, demeurent fidèles à l’action, à la morale et à la vertu.

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