A propos du postmodernisme et de Fredric Jameson En ligne
"Pour le monde anglophone, l’ouvrage de Fredric Jameson, Postmodernism or the Cultural Logic of Late Capitalism, est venu proposer la première mise en perspective du moment historique de prolifération postmoderniste en en recherchant la « logique » centrifuge plutôt qu’en proposant une prise de parti en son sein. À ce titre, les traductions par Florence Nevrolty de Le Postmodernisme ou La logique culturelle du capitalisme tardif, aux éditions de l’ENSBA, et de La Totalité comme complot , par Nicolas Vieillescazes, aux éditions Les Prairies ordinaires, constituent un événement éditorial qu’il ne faut pas craindre de décrire comme majeur en ce qu’elles mettent enfin à disposition du lectorat francophone la pièce maîtresse de toute l’histoire théorique et intellectuelle récente du monde anglophone dans son interaction avec la philosophie continentale (allemande et française). /../ Mais plus profondément, et quelque peu secrètement semble-t-il, Jameson s’avère être un lecteur et un héritier particulièrement fidèle de la pensée de l’utopie déployée notamment dans Le Principe espérance, l’oeuvre gigantesque du plus visionnaire des marxistes, Ernst Bloch. /../ Jameson propose, en fin de compte, une théorie et une pédagogie matérialistes historiques de l’espace du capital globalisé. Dans cette perspective, l’espace n’est plus le simple contenant de processus temporels, historiques, dignes d’être théorisés. Il doit au contraire être lui-même pensé comme produit dans des conditions et selon des rapports de forces historiquement déterminés.".
Extraits de la recension dans la nouvelle Revue internationale des livres et des idées sous la plume de Thierry Labica