Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

La langue politique et la Révolution française : histoire de courte durée, et de longue durée.   En ligne

Un hommage à Renée Balibar

Chercheur au CNRS, Jacques Guilhaumou étudie le processus de création d'une « langue nouvelle » de « la science politique » au cours de la Révolution française. Après un premier ouvrage de synthèse en 1989 sur La langue politique et la Révolution française, désormais disponible en édition numérique sur le site des Classiques des sciences sociales par les soins de Marcelle Bergeron et Jean-Marie Tremblay, l’entreprise collective du Dictionnaire des usages sociopolitiques, 1770-1815 en huit volumes a permis la confrontation des nouvelles études sur les langages politiques de la Révolution française aux avancées historiographiques, avec une attention particulière à la manière dont s'y déploient, - entre usages réflexifs des acteurs et concepts des historiens -, désignants socio-politiques, notions pratiques et notions concepts. Repositionnant de telles catégories discursives dans les moments de la révolution permanente, il propose plus récemment (2005) un nouveau bilan et une mise à jour bibliographique dans un article, titré de même « La langue politique et la Révolution française » et disponible sur le même site dans une édition numérique de la version auteur. Cette récente synthèse est également replacée dans une histoire de la langue politique en France sur la longue durée sous le titre Les Signes du Politique: Language and Sociability in France from the Fourteenth to the Nineteenth Century. Voir aussi la vidéo de sa conférence de 90 minutes sur le même sujet.

« Leurs âmes tremblent dès que l’on prononce ce mot : l’année 1793 ! »   En ligne

Extrait d’un article de Rosa Luxemburg paru en juillet 1893 dans la revue polonaise Sprawa Robotnicza (la Cause ouvrière) :

"L’année 1793 ! Cent ans sont passés depuis ce temps auquel les ennemis du peuple travailleur, les tsars, les rois, la noblesse, les princes, les patrons d’usine et tous les autres riches (les capitalistes) ne peuvent songer encore aujourd’hui sans éprouver de la terreur. Leurs âmes tremblent dès que l’on prononce ce mot : l’année 1793 !"

Lire la suite dans le dossier de L'Humanité du 15 janvier 2009 (90e anniversaire de la mort de Rosa Luxemburg) réalisé par Jean-Numa Ducange.

The Idea of Natural Rights-Origins and Persistence   En ligne

Texte de Brian Tierney, publié dans le Northwestern University Journal of International Human Rights, Vol. 2, April 2004.

Brian Tierney montre qu'à la différence de Hobbes, les juristes médiévaux ne dissocient pas loi et droit, obligation et liberté, et qu'ils contribuent à la construction du concept de droit naturel entendu comme droit de l'homme et non comme loi de la nature (le terme latin jus naturale comporte les deux acceptions). A la fin du Moyen-Age, cette tradition s'est sclérosée et a été réduite à de vains jeux intellectuels. Elle est délaissée par les humanistes italiens en particulier, qui ne s'y réfèrent pas lorsqu'ils élaborent leurs réflexions politiques. En revanche, elle est réactivée en Espagne à l'occasion de la conquête de l'Amérique et des crimes qui y sont commis contre les peuples indiens, et conduit à l'élaboration de la philosophie du droit naturel moderne, comme théorie politique nouvelle, dans l'Ecole de Salamanque. La démonstration passe par une critique des thèses de Michel Villey sur Guillaume d'Occam et de Léo Strauss.

Lire en ligne sur le site de la revue

Révolution française et manga : Lady Oscar   En ligne

Lady Oscar de Riyoko Ikeda ("Berusaiyu no Bara" en japonais, c'est-à-dire "La rose de Versailles") est l'un des classiques du manga des années 70 qui a ouvert de nombreux japonais de l'actuelle génération des trentenaires à la culture française. Il existe en version papier et en version animée et a été adapté par Jacques Demy au cinéma (1978). Si l'histoire, inspirée de la biographie de Stefan Zweig, met en scène Marie-Antoinette et contribue à son culte, la reine n'en est cependant pas l'héroïne. Lady Oscar conte en effet les aventures romanesques d'une aristocrate travestie sous le règne de Louis XVI jusqu'aux débuts de la Révolution. C'est ce personnage fictif qui est au centre de l'intrigue dont certains ont une lecture royaliste quand chez d'autres elle est franchement républicaine. (Carole Jouenne)

Voir l'épisode qui se situe en juin 1789 (Jean Topart est le narrateur dans la version française) : partie 1, partie 2, partie 3.

Résurgence et pertinence de Thomas Paine   En ligne

Par Nathalie Caron, Université Paris XII-Val-de-Marne

Huit ans après la publication de ma thèse sur Thomas Paine, soutenue en 1996 sous la direction de Bernard Vincent, il est frappant de constater que la place de l'auteur de Common Sense a considérablement changé, du moins aux Etats-Unis, évolution qui s'est produite en peu de temps. Ce déplacement s'il peut être expliqué, n'en est pas moins paradoxal.

Lire la suite en PDF dans la revue Sources, automne 2008

L'Atlantique révolutionnaire de Marcus Rediker   En ligne

Coup sur coup, deux ouvrages de l'historien américain Markus Rediker (le premier en collaboration avec Peter Linebaugh), sont traduits en français. Le premier aux éditions Amsterdam s'intitule : L’hydre aux milles têtes, l’histoire cachée de l’Atlantique révolutionnaire, par Marcus Rediker & Peter Linebaugh (traduit de l’anglais par Christophe Jaquet et Hélène Quiniou), Paris, Editions Amsterdam, 2008.

On en trouvera une annonce sur le site de la revue "Vacarmes" qui indique également une réédition des Jacobins Noirs de C. L. R. James chez le même éditeur.

L'autre aux éditions Libertalia est tiré de Villains of all Nations. Atlantic Pirates of the Golden Age (2004) et s'intitule "Pirates de tous les pays", Paris, Libertalia, 2008.

L'éditeur organise par ailleurs une fête à Paris le dimanche 30 novembre (attention ! changement de date !) pour la sortie du livre.

On peut également lire en ligne un article de 1990, écrit avec Peter Linebaugh, intitulé "The Many-Headed Hydra: Sailors, Slaves, and the Atlantic Working Class in the Eighteenth Century," Journal of Historical Sociology, 3(1990) qui reprend les problématiques du livre The Many-Headed Hydra, The Hidden History of the Revolutionary Atlantic, publié en anglais en 2000, et donc traduit aujourd'hui en 2008.

Le site de Marcus Rediker contient les résumés de ces ouvrages, leurs tables des matières et une présentation générale des recherches et des problématiques de cet auteur.

John Adams versus Mary Wollstonecraft on the French Revolution and Democracy   En ligne

Texte de Daniel I. O'Neill, Université de Floride, publié dans le Journal of the History of Ideas, Vol. 68, No. 3 (2007), p. 451-476.

Abstract : This article is the first in-depth analysis of the direct intellectual engagement between one of America's most important Founding Fathers, John Adams, and the work of the leading modern feminist, Mary Wollstonecraft. It draws on the first complete transcription of Adams's marginalia in his copy of Wollstonecraft's French Revolution to argue that these two thinkers disagreed profoundly in their respective assessments of the watershed event of political modernity due to their divergent interpretations of the relationship between human nature, history, and Revolutionary violence on the one hand, and the appropriate structure of political and social institutions on the other.

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Les sans-culottes, emblème de la Révolution française   En ligne

sans-culotte

La table des matières et une grande part de l'introduction du dernier livre de l'historien anglais Michael Sonenscher, Sans-Culottes : An Eighteenth-Century Emblem in the French Revolution, sont à lire sur le site de son éditeur, Princeton University Press. L'ouvrage porte conjointement sur le rôle que les sans-culottes jouent dans les événements révolutionnaires, sur le sujet toujours aussi débattu de la place de Rousseau dans la Révolution française, et sur la question des salons, dans un souci d’interconnexion entre ces trois sujets au titre d’une approche historique et intellectuelle des politiques républicaines. Il s'agit aussi de combiner le politique et l'économique à l'aide d'une histoire narrative des événements de la Révolution française dans le but de montrer comment la sociabilité des Lumières, à la fois pensée et mise en pratique par Rousseau et les salons, trouve son emblême républicain dans la figure des sans-culottes de 1789. Il apparaît alors que l'émergence de la figure des sans-culottes constitue une réponse appropriée à la désintégration d'un consensus trop étroit là où il s'agit de conférer du mérite et de la distinction dans le nouvel ordre social.





Actualité de Thomas Paine   En ligne

Par Yannick Bosc, GRHIS-Université de Rouen, IUFM de Haute-Normandie

À propos du livre de Gareth Stedman Jones, La fin de la pauvreté ? Un débat historique, Maisons-Alfort, è®e, 2007, 213 p.

Gareth Stedman Jones place la question de la protection sociale, son émergence à la fin du XVIIIe siècle, puis son enfouissement au cours du XIXe siècle, au centre d’une réflexion critique sur le libéralisme en tant que récit standard de la modernité. Cependant, son analyse est tributaire d’une lecture de la Révolution française générée par ce même récit. Je situerai ainsi mon propos avec Gareth Stedman Jones, mais également contre lui, mon intention étant de mettre sa réflexion, très pertinente, en perspective dans une autre Révolution française, dans la mesure où elle amorce et structure sa démonstration.

Lire la suite sur le site de la revue Mouvements

A propos du postmodernisme et de Fredric Jameson   En ligne

"Pour le monde anglophone, l’ouvrage de Fredric Jameson, Postmodernism or the Cultural Logic of Late Capitalism, est venu proposer la première mise en perspective du moment historique de prolifération postmoderniste en en recherchant la « logique » centrifuge plutôt qu’en proposant une prise de parti en son sein. À ce titre, les traductions par Florence Nevrolty de Le Postmodernisme ou La logique culturelle du capitalisme tardif, aux éditions de l’ENSBA, et de La Totalité comme complot , par Nicolas Vieillescazes, aux éditions Les Prairies ordinaires, constituent un événement éditorial qu’il ne faut pas craindre de décrire comme majeur en ce qu’elles mettent enfin à disposition du lectorat francophone la pièce maîtresse de toute l’histoire théorique et intellectuelle récente du monde anglophone dans son interaction avec la philosophie continentale (allemande et française). /../ Mais plus profondément, et quelque peu secrètement semble-t-il, Jameson s’avère être un lecteur et un héritier particulièrement fidèle de la pensée de l’utopie déployée notamment dans Le Principe espérance, l’oeuvre gigantesque du plus visionnaire des marxistes, Ernst Bloch. /../ Jameson propose, en fin de compte, une théorie et une pédagogie matérialistes historiques de l’espace du capital globalisé. Dans cette perspective, l’espace n’est plus le simple contenant de processus temporels, historiques, dignes d’être théorisés. Il doit au contraire être lui-même pensé comme produit dans des conditions et selon des rapports de forces historiquement déterminés.".

Extraits de la recension dans la nouvelle Revue internationale des livres et des idées sous la plume de Thierry Labica

De l'action féminine en période de révolte(s) et de révolution(s)   En ligne

par Catherine Daussy, Université de Lille 3 et Anne Verjus, CNRS, Université de Lyon

Nous prendrons les révoltes et révolutions comme un terrain pour aborder l'action féminine à une époque qui, en Europe occidentale et en Amérique du Nord, se caractérise à la fois par "une violence contre l'autorité politique" et un "changement très important dans l'ordre humain". Ce qui nous amène à nous interroger sur l'éventuelle spécificité, en soi et aux yeux des contemporains, d'une action dite féminine dans un contexte de révoltes (y a-t-il une révolte féminine, une révolte de femmes, une révolte -malgré l'anachronisme - de "féministes", des femmes dans les révoltes, etc.) et de révolutions (y a-t-il une participation des femmes à la politique révolutionnaire, et si non, ont-elles une situation politique autre que participative ?) En d'autres termes, où sont les femmes, que font-elles, que sont-elles, que veulent-elles et que veut-on qu'elles soient ?

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Egaliberté   En ligne

Par Etienne Balibar, Université Paris X-Nanterre, University of California, Irvine

Ce texte qui développe un exposé présenté en 1989, devenu un classique, est publié sur le site du Centre International d'Etude de la Philosophie Française Contemporaine.

Je voudrais proposer quelques formulations qui nous aident à nous orienter parmi les présupposés d'une discussion caractéristique des années 80. A la fois matière de spécialistes et enjeu de stratégies dans l'opinion publique, cette discussion est marquée par la substitution tendancielle du thème des rapports entre l'"éthique" et le "politique" au thème des rapports entre le politique et le "social", et peut-être plus profondément par la réinscription du second dans le premier. Elle voit - à "droite" mais aussi à "gauche" - la question de la révolution céder la place à celle de la citoyenneté. A moins que, plus profondément, ce qui est en jeu ne soit une reformulation de la question de la révolution en termes de citoyenneté, donc de civisme et de civilité, soit qu'on évoque un renouveau de la citoyenneté (dépassant la reconnaissance des droits individuels), soit qu'on avance l'idée d'une "nouvelle citoyenneté".

C'est pourquoi il n'est pas étonnant qu'un thème central des débats en cours - toute coïncidence de dates et d'anniversaires mise à part - concerne la nature, le déroulement et la portée historique de la Révolution française, et plus particulièrement de son texte "fondateur" : la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, dont on questionne à nouveau la signification et le type d'universalité.

Lire la suite sur le site du CIEPFC

Après moi, le déluge. Sieyès et le futur de la représentation en 1789.   En ligne

Dans son dernier ouvrage, Before the Deluge : Public Debt, Inequality, and the Origins of the French Revolution (Princeton University Press, 2007, voir le site de l'éditeur), Michael Sonenscher s’intéresse à la vision du futur des penseurs du 18ème siècle, en connexion avec la pensée politique de la Révolution française. Il accorde, dans l'introduction, une grande place à Sieyès et à son idée de gouvernement représentatif, alors qu’il avait publié antérieurement un recueil de Political Writings (Hackett Publishing Company, 2003) de ce penseur dont H-France a rendu compte sous la plume de Paul Cheney.

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Thomas Paine, l'allocation universelle et le principe de révolution   En ligne

Par Yannick Bosc, GHRIS-Université de Rouen

Alors qu'il a suscité les passions de son vivant, Thomas Paine est de nos jours une figure consensuelle de l'historiographie de la Révolution française, une sorte d'ornement libéral à la périphérie des événements. Acteur de l'indépendance américaine, député français à la Convention nationale et banni d'Angleterre pour avoir écrit Droits de l'homme , il incarne le républicain - entendu le plus souvent dans le sens restreint d'anti-monarchiste - et la « modernité » c'est-à-dire, grosso modo , le libéralisme économique . Les historiens utilisent généralement ses écrits pour caractériser la pensée politique girondine. Or il existe un autre Thomas Paine sur lequel l'historiographie française n'insiste guère.

Lire la suite en pdf sur le site de Marx XXIe siècle

Commemorating the Dead in Revolutionary France   En ligne

par Joseph Clarke, Trinity College, Dublin

 couverture fu livre de Clarke

"From attending a memorial mass or commemorative parade to raising a Panthéon or purchasing a cheap political souvenir, the Revolutionary experience of commemoration was a remarkably diverse one, and this diversity raises a whole range of questions, questions concerning the rôle remembrance played in Revolutionary politics, but also questions as to the place of the dead in eighteenth-century French culture. Some of these questions seem obvious, but more only emerged as the sheer complexity of Revolutionary remembrance became apparent in the archives. Nevertheless, the questions that concern me most can be summarised simply enough. What did commemoration mean to the men and women who attended ceremonies, raised monuments and purchased busts and souvenirs in memory of the Revolution's dead ? What traditions did these people draw upon when they came to remember their dead, and how did these evolve to meet the ever-changing demands of Revolutionary politics or change according to the social and cultural circumstances of those who did the remembering ?

In both Paris and the provinces, the variety of forms commemoration assumed was matched only by the diversity of the men it honoured, and this diversity presents its own problems. Honouring an individual with a national reputation like Mirabeau or even an international standing like Voltaire was obviously a quite different experience from attending an artisan's funeral in a Paris church or planting a tree in memory of an undistinguished soldier in a village in the Vaucluse, but how exactly did this difference affect the meaning of these rites? This difference, the difference between celebrating a politician or a philosophe renowned for their accomplishments but unknown as an individual and remembering a local hero, perhaps even a family member or a friend, raises what is, perhaps, the most elusive question of all. In a period when political considerations can so easily appear to overwhelm all other concerns, what private ends did the Revolution's rites of memory serve ? What consolation did commemoration bring to those the dead left behind, and what conflicts did this relationship between the public and the private dimensions of remembrance give rise to ?"

Extrait de l'introduction, disponible sur le site de l'éditeur, de l'ouvrage de Joseph Clarke, Commemorating the Dead in Revolutionary France. Revolution and Remenbrance, 1789-1799, Cambridge University Press, 2007.

 

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