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Bonnet de 
la liberté

Révolution Française

Qu'est-ce que la "propriété" en 1792 ?   Textes

Qu’est-ce que « la propriété » pour les contemporains de la décennie révolutionnaire ? Se limite-t-elle à la propriété « bourgeoise » des biens matériels ? L’américain James Madison (1751-1836), alors membre de la Chambre des Représentants des Etats-Unis, répond dans un article non signé (la chose est alors courante) publié dans la National Gazette de Philip Freneau. Ce journal paraissant à Philadelphie est devenu au moment de la publication de l’article une sorte d’organe de ce que Madison appelle lui-même le « parti républicain » opposé à la politique du Secrétaire d’Etat au Trésor, Alexander Hamilton. Pour Madison, Jefferson (alors Secrétaire d’Etat dans le gouvernement de Washington), Freneau et tous ceux qui commencent à s’auto-désigner comme des « républicains » par opposition aux « monocrates » (qualificatif utilisé par les « républicains » pour désigner politiquement ceux que l’on appellera par la suite les « fédéralistes »), la politique menée par Hamilton, en prétendant défendre « la propriété » et la prospérité des Etats-Unis, vise à construire un système fisco-financier au bénéfice de spéculateurs sur la dette des Etats-Unis et plus généralement du « few » (c’est-à-dire du « petit nombre ») au détriment du « many » (c’est-à-dire du « plus grand nombre »). Madison, Jefferson et les « républicains » comme George Logan ou John Taylor élaborent une « politique économique républicaine » qu’ils opposent au système hamiltonien. La publication de cet article participe de cette réflexion et de cette élaboration en cours en 1792.

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Liberté d'expression, liberté de la presse, de quoi parle-t-on ?   Textes

Les débats sur la liberté de la presse ont été âpres, en particulier en août 1789 lors de l’examen de ce qui deviend l’article 11 de la déclaration des droits. Si Robespierre ou La Fayette défendent la liberté totale de la presse, de nombreux députés du côté droit et du côté gauche s’inquiètent des risques d’une liberté illimitée, notamment pour la réputation des personnes. La formule retenue est donc un compromis : "la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme. Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas prévus par la loi". Mais il faut plus de deux ans à l’Assemblée pour préciser ce que sont les "abus" de la liberté de la presse.

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Percevoir un objet en révolution : une conscience conflictuelle   Textes

par Jacques Guilhaumou, UMR Triangle, ENS/Université de Lyon

Notre attention présente porte sur la part des objets dans les événements révolutionnaires. De fait, les objets sont l’un des supports essentiels de l’action révolutionnaire. Les localiser permet d’obtenir un maximum d’informations sur les manières d’agir des acteurs en conflit. Présentement, il s’agit d’une scène révolutionnaire très singulière, l’exécution punitive à Martigues au cours de l’été 1792, par des paysans, d’un ouvrier ayant déposé une tête de mort dans un arbre de la liberté au titre du symbole « la liberté ou la mort ».

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L’interruption en révolution, le 31 mai 1793 : un discours non prononcé de Rabaud Saint-Etienne   Textes

par Jacques Guilhaumou, UMR « Triangle », Université de Lyon, CNRS/ENS

Au cours de la très longue séance de la Convention du 31 mai 1793, Danton a prononcé un important discours sur la situation révolutionnaire du moment, un discours « heureux » donc, que nous avons reconstitué, sur la base des comptes-rendus des différents journaux, et publié sur le présent site. De cette séance exceptionnelle de la Convention, nous retenons présentement un autre discours, celui du girondin Rabaud Saint-Etienne, porte-parole de la Commission des douze. Cependant il se situe dans un contexte d’énonciation fort différent : ce discours s’avère « malheureux » du fait d’une série ininterrompue d’interruptions qui empêche l’orateur de s’exprimer pleinement. C’est donc le statut discursif de l’interruption en révolution, et conjointement celui de l’injure, que nous analysons présentement.

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"La liberté des nègres", par le citoyen Piis   Textes

Par Félix Mangano, Université Paris Diderot - Paris 7

Le texte de La liberté des nègres que l'on trouvera plus bas est tiré du recueil de Chansons patriotiques : chantées, tant à la section des Tuileries, que sur le théâtre du Vaudeville, par le citoyen Piis, an II (1794), p.32. Il est consultable sur Gallica. Cette chanson a également été imprimée sous le titre La liberté de nos colonies, vaudeville républicain chanté à la section des Tuileries le 20 pluviôse (voir sur Gallica). Antoine-Pierre-Augustin de Piis (1755-1832), l'auteur, est le fils de Pierre-Joseph Varennes, chevalier de Saint-Louis et baron de Piis, major au Cap et propriétaire au Dondon à Saint-Domingue, cité dans la Description Topographique, Physique, Civile, Politique Et Historique De La Partie Française De L'isle De Saint-Domingue, de Moreau de Saint-Mery (1796-1797). Descendant de colon, Antoine-Pierre-Augustin de Piis connaît bien les questions de la traite négrière et de l’esclavage dans les colonies.

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L'éloquence en France et en Angleterre   Textes

Paris et Londres en miroir

Fragment (117-124) tiré de : Paris et Londres en miroir. Lettres de voyage extraites du Babillard de Jean-Jacques Rutlidge, présentation et notes de Raymonde Monnier, Presses Universitaires de Saint-étienne, collection Lire le Dix-huitième siècle, 2010, 152 p.

Huitième Lettre du Voyageur Anglais (1778)(1)

Je vous suis obligé, mon cher Babillard, de m’avoir mis en liaison avec M. D**. Cet agréable et judicieux Français témoigne autant d’avidité de bien connaître mon pays, que j’en ai de m’instruire, par la pratique, et de me rendre familier tout ce qui concerne le sien. Jusqu'à présent des obstacles multipliés l’on empêché de franchir la mer, qui les séparent : en attendant le moment favorable, il donne régulièrement chaque jour, quelques heures à l’étude de la Langue anglaise. En général cependant, vos Français dédaignent assez tout autre langage que le leur : il y a trente ans, qu’un homme un peu familiarisé avec deux ou trois idiomes étrangers, aurait été un phénomène parmi vous. Le nôtre y acquiert tous les jours : M. D** ne s’est point contenté de l’étudier, assez pour entendre nos Livres ; il travaille encore à surmonter la difficulté, que ses Compatriotes trouvent presque tous à le prononcer : alternativement il vient s’entretenir avec moi un matin, et le lendemain je vais causer une heure ou deux avec lui : ainsi nous nous efforçons de nous rompre et de nous habituer mutuellement aux articulations et à l’accent des Langues française et anglaise, dont nous échangeons entre nous des leçons théoriques et pratiques.

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Un discours de Danton à la Convention le 31 mai 1793   Textes

Par Jacques Guilhaumou, UMR Triangle, Université de Lyon, CNRS/ENS-LSH

Lors de la très longue séance à la Convention du 31 mai 1793, Danton prononce, au cours de la matinée et parmi les premiers intervenants, un discours « sous le rapport politique » fort de sa légitimité acquise en tant que rapporteur du Comité de Salut Public trois jours plus tôt, le 28 mai. Alors que Thuriot « réclame la cassation de la commission extraordinaire des douze » mise en place sous la pression du côté droit, et qui a arrêté, puis relâché des magistrats du peuple, en particulier Hébert, Vergniaud s’y oppose en demandant l’ajournement de cette proposition. Danton intervient alors sur ce sujet précis, en soutien de Thuriot, selon une argumentation précise, organisée par séquences, dont nous allons analyser d’abord succinctement la disposition rhétorique, avant de publier le discours lui-même.

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Témoins oculaires en révolution : Marseille, le 5 Vendémiaire an III   Textes

Lorsque le Tribunal Criminel des Bouches-du-Rhône instruit la procédure contre les citoyens arrêtés au cours du l’émeute du 5 vendémiaire an III à Marseille, il fait appel à des témoins oculaires dont nous reproduisons les témoignages en les classant selon les séquences de l’événement, tel qu'il est analysé par ailleurs.

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Les préjugés détruits   Textes

Par Joseph Marie Lequinio

(extrait)

A travers un discours fortement critique et empreint de pessimisme sur la nature humaine, l’ouvrage de Lequinio, Les préjugés détruits constitue un véritable traité de civilité révolutionnaire où sont abordés les sujets les plus divers : la gloire, l’honneur, la guerre, la mort, la création, etc. Nous y trouvons également un jugement négatif sur tout ce qui est extérieur à l’homme, au nom de la nécessaire identité morale. Par contraste, il s’agit aussi de mettre l’accent sur les multiples valeurs qui reposent sur le principe de l’égalité et de la justice entre tous. Publié en novembre 1792, mais rédigé en grande partie avant la chute de la royauté, le 10 août 1792, cet ouvrage philosophique a fait l’objet d’une seconde édition, datée du 1er janvier 1793, qui sert habituellement de texte de référence. Nous proposons la transcription de l’un des chapitres de cette édition, De la mort, en relation avec notre étude sur le même thème.

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Adresse d’un Sans-Culotte de la section 13 de Marseille   Textes

LE PEUPLE EST SOUVERAIN. PERSONNE NE PEUT LUI RAVIR SA SOUVERAINETE ; IL NE PEUT PAS MÊME Y RENONCER.

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Un texte inédit de Condorcet sur la République (1791)   Textes

La "trop célèbre polémique", selon la juste expression de Raymonde Monnier dans son étude du débat autour de la République, entre Sieyès avec Paine, reproduite dans le Moniteur en juillet 1791, est souvent commentée par les historiens. A l'inverse, l'intervention de Condorcet dans ce débat, par une réponse à Sieyès, est peu connue, dans la mesure où elle est restée manuscrite. Nous la publions présentement, en la présentant dans le contexte des échanges entre Sieyès et Condorcet en 1791.

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Discours de citoyennes marseillaises manifestant « le Courage vraiment républicain qui les anime » (1793)   Textes

Dans la série L des Archives départementales des Bouches-du-Rhône, nous trouvons le manuscrit d'un discours prononcé par une citoyenne à la séance de la section 5 de Marseille le 7 août 1793, au nom de l'ensemble des citoyennes de la section, alors que Marseille "fédéraliste" est sous la menace d’un intervention de l’armée de la Convention. Nous reproduisons ce discours pour mieux souligner le caractère exemplaire du patriotisme des citoyennes marseillaises engagées dans le mouvement sectionnaire pendant le printemps et l’été 1793.

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L'Echo de la Fabrique: portrait de Maurice Vichard, vainqueur de la Bastille devenu prolétaire   Textes

 première page de l'Echo

L'Echo de la Fabrique, journal ouvrier de Lyon entre 1831 et 1834, est consultable dans son intégralité sur le Web (voir la présentation), sous la responsabilité de Ludovic Frobert, chercheur CNRS (ENS-LSH, Lyon). A l'occasion de la rencontre scientifique autour de ce journal des canuts lyonnais, nous proposons un extrait du N°21 (18 mars 1832), qui décrit l'itinéraire de Maurice Vichard, un volontaire de la Bastille et soldat de la république devenu le type même du prolétaire. Cet article a été écrit par Marius Chastaing, l'un des principaux rédacteurs de ce journal: il marque la continuité politique entre le mouvement populaire de la Révolution française et le mouvement ouvrier naissant, sous l'action de "la classe prolétaire".




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Maignet et l'établissement du gouvernement révolutionnaire   Textes

INSTRUCTION du Représentant du Peuple Français envoyé dans les départements des Bouches du Rhône et du Vaucluse, SUR LE GOUVERNEMENT REVOLUTIONNAIRE

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Marat, observateur critique des Jacobins marseillais en 1793   Textes

Marat publie, dans le Journal de la République française à la date du 20 février 1793, un texte émanant de la section 21 de Marseille, dont il souligne les sentiments civiques, tout en s’opposant à la mesure préconisée par les sectionnaires marseillais : compte tenu d’une forte opposition girondine aux Montagnards, ces patriotes proposent de proclamer que la mission de la Convention est finie, ce qui provoquerait l’élection d’une nouvelle Convention. Marat critique donc cette adresse, tout en l’attribuant (de façon fictive) à plusieurs auteurs, jacobins bien sûr. Après avoir précisé dans quel contexte se met en place cette adresse et ce qu'il en est plus précisément de sa localisation initiale, donc de son auteur, nous reproduisons l'adresse de la section 21, accompagnée des Observations de l'Ami du Peuple.

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